Chapitre 1

C'était un jour comme les autres dans le royaume de Sainte-Sina. Les villageois s'agitaient, essayant de se faire une vie et d'essayer de survivre. Le village, malgré sa prospérité d'antan, se détériorait aussi rapidement que la santé du Roi, Kenny Ackerman. Depuis sa dernière bataille, le Roi avait été blessé et une grave maladie s'en suivit.

Heureusement, il avait un jeune neveu pour prendre sa relève une fois décédé: Levi. Que dire, ce jeune homme était tout simplement élégant. Cheveux d'ébène, teint aussi pâle que la neige, des yeux bleus tels un lac gelé avec reflets d'argent et un corps de Dieu Grec, mesdames! Puisqu'il était le prince, il était toujours chiquement habillé de somptueux habits et il avait été élevé pour être poli et respectueux. Oui, il l'était, mais pas toujours...

Donc, en ce merveilleux jour, le Roi Kenny présentait des princesses venant de différents royaumes au prince afin de lui trouver la femme parfaite. Cependant, aucune n'attirait réellement son attention: elles étaient toutes superficielles et elles aimaient Levi seulement pour ses richesses, sa beauté et la place de reine à ses côtés. Aucune ne l'appréciait pour se qu'il était réellement. Elles ne tenaient même pas, durant les rencontres, à s'intéresser à lui. Elles ne faisaient que piailler sur leur royaume et elles se vantaient de leur charme.

En fait, selon Levi, tout ce prestige qu'elles investissaient dans leurs attraits n'était que du bluff: elles serraient leurs robes jusqu'à l'étouffement afin de paraître plus minces et elles couvraient leur visage d'une tonne de maquillage, ce qui ne permettaient pas de voir leur vraie figure. Ce que Levi recherchait, c'était une femme simple, courageuse, attrayante évidemment, et surtout authentique.

Cependant, il savait que ce n'était pas parmi les princesses mondaines qu'il allait trouver la perle rare...

- Est-ce que c'est la dernière? demanda le prince, lassé de ces rencontres qui ne menaient à rien.

- Ça aurait été la dernière depuis longtemps si tu ne les avais pas toutes rejetées aussi rapidement, répliqua immédiatement Kenny, épuisé que les princesses sortent de la salle en pleurs.

- Ce n'est pas de ma faute s'il n'y en a aucune à mon goût, fit Levi, croisant ses bras en faisant son classique « tch ».

- Mais tu dois te trouver une femme le plus rapidement possible, dit sévèrement Kenny entre deux quintes de toux.

- Tu dis ça comme si l'amour était si facile...

- Tu dois t'y faire, Levi, la vie est comme ça.

Le Roi n'eut pas le temps de sermonner son neveu davantage que la porte de la salle du Trône, où les rencontres avaient lieu, s'ouvrit soudainement. Cette fois-ci, ce fut une ravissante petite blondinette aux traits simples, mais sévères, qui entra. Elle était vêtue d'une somptueuse robe bleue pâle et blanche merveilleusement décorée de broderies détaillées. La jeune femme avait une longue traîne qui s'étendait derrière elle. Ses yeux étaient d'un bleu perçant et ses cheveux soigneusement coiffés étaient remontés en chignon par une broche assortie avec les teintes de sa robe. Du premier coup d'œil, Levi sut qu'elle devait être extrêmement riche.

- Votre Altesse, voici la princesse de Sainte-Maria, la magnifique Annie Leonhart, annonça le valet, Auruo, avant de refermer la lourde porte de bois.

La soit-disante dénommée Annie s'avança tout droit vers Levi, ne le quittant pas des yeux une seule seconde. De par ce regard, il savait qu'elle avait une forte détermination et qu'elle voudrait sortir d'ici que si elle avait une bague au doigt. Annie, une fois devant le jeune prince, saisit la jupe de sa large robe et elle s'inclina légèrement vers l'avant, le saluant d'un geste gracieux. Levi ne fit qu'un petit hochement de la tête, ses yeux et ses traits montrant très clairement sa lassitude. Il n'était décidément pas d'humeur...

- Prince Ackerman. J'imagine que vous connaissez le but de ma visite, dit-elle avec un ton froid qu'elle essayait de remplacer par une voix douce. 

- Oui, en effet, approuva-t-il en roulant ses yeux. Alors, pourquoi pensez-vous que je vous choisirais à la place de toutes les autres?

- Hm, fit Annie, irritée par son manque de tact. En fait, comme vous pouvez le constater, j'ai les moyens de faire renaître la prospérité dans votre royaume.

- Le discours classique, quoi, commenta Levi, pas du tout impressionné. Continuez.

- De plus, j'ai une très grande armée, près de 10 000 hommes bien entraînés. Imaginez l'alliance militaire: tous nos ennemis vont être effrayés.

- Surtout de votre face.

Annie prit très mal cette remarque désobligeante et sa figure devint rapidement d'un rose vif. Elle sera des poings, offusquée. De son côté, les bras croisés, Levi soupira d'ennui: il voulait simplement être libéré de ce fardeau qu'étaient les responsabilités. Son oncle se retint de se frapper le front et, du haut de son majestueux trône, il se tourna vers la princesse.

- Veuillez pardonner l'insolence de mon neveu, s'excusa Kenny. Continuez, nous ne vous interromprons plus.

- Bien, fit Annie avant de se racler la gorge légèrement. Pour finir, je compte user de mon charme pour vous donner les plus beaux enfants du royaume.

- Quel charme? demanda Levi sarcastiquement.

Annie fronça des sourcils, énormément atteinte par cette insulte. Elle décida d'abandonner ses bonnes manières pour faire la morale à ce prince grossier.

- Prince, si vous tenez tant que ça à trouver une épouse, vous devriez changer votre façon de vous adresser à la gente féminine.

- Eh bien justement, je ne tiens pas à me marier, expliqua Levi, se sentant de plus en plus ennuyé.

- Levi, quand même! gronda le Roi, frappant ses mains violemment sur les repose-bras du trône.

- Prince Ackerman, vous-

- Je vais prendre l'air, interrompit sèchement le jeune homme, se levant de sa place assise.

Sur ce, il quitta la grande pièce, sans se retourner; sans se soucier des appels insistants de son oncle malade. Marchant rapidement dans le vaste couloir, Levi broyait du noir, littéralement. Il se fit intercepter par Petra, sa femme de ménage, et Erd, son garde du corps privé.

- Sa Majesté, où allez-vous? s'inquiéta la jeune femme rousse, ses yeux noisette confus.

- Je sors, c'est tout, répondit Levi avant de passer entre les deux personnes comme si de rien n'était.

- Avez-vous besoin d'assistance? Vous savez qu'il n'est pas prudent de partir dans la forêt après la nuit tombée...

- Erd, je ne serai pas long, bon! coupa-t-il nettement.

Le prince attrapa rapidement une longue cape sombre pour se protéger du froid hivernal et il l'attacha habilement au niveau du collet, prenant même soin de revêtir le capuchon. Il se dirigea sans entrave, heureusement, vers les écuries, la tête enflée de toutes ses femmes qu'il venait de rencontrer. Ce qu'il avait besoin à cet instant, c'était d'un peu de liberté.

Alors qu'il entra dans les écuries, préparant rapidement son étalon pour une petite promenade, une masse apparut ente les portes.

- Où allez-vous comme ça?

- Gunter, pas toi aussi? soupira Levi en se massant le front.

- J'ai le droit de savoir pourquoi vous vous apprêtez à quitter alors que le soleil se couchera bientôt, insista le garçon des écuries.

- J'ai simplement besoin de prendre un peu d'air frais. Tu diras aux autres de ne pas s'inquiéter.

Sans dire un mot de plus, le prince mit un pied dans l'étrier et il grimpa agilement sa monture. Le pauvre Gunter n'eut même pas le temps de le questionner davantage que l'étalon passa près de lui au grand galop.

Une fois sur le chemin de la forêt, Levi leva le nez vers le ciel orangé et il prit une grande inspiration du vent glacial. Enfin, il était libre. Il admira durant quelques instants les reflets rosés et dorés en-dessous des nuages blancs avant de fermer les yeux et de se concentrer sur la brise hivernale qui lui fouettait sans merci le visage. Il ouvrit ses yeux lentement lorsqu'un délicat flocon se déposa sur son nez et fondit instantanément.

La nuit s'annonçait longue...

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