II


Pénéloppe vidait sa botte pleine d'eau lorsque ses yeux verts se posèrent sur sa maison. Dressée sur une petite colline sans arbre, elle lui semblait très loin tout d'un coup. Elle frotta son nez et remit sa botte. Elle avait douze ans maintenant, elle pouvait sortir toute seule. Surtout si c'était pour rejoindre une étoile.

La jeune fille remit son sac sur le dos et installa Cassis dans la poche de son ciré. Elle se tourna vers la forêt, dont la laurée n'était plus qu'à quelques centimètres de son corps. Les arbres étaient immenses, le sol était leurs feuilles qui s'accumulaient par endroit en des coussins confortables. D'abord intimidée, elle inspira profondément avant de s'élancer.

Pénéloppe regardait partout, elle était enfin dans son paysage ! Elle se sentait à l'abri dans cette mer de branches et de feuilles. Ces dernières laissaient passer de faibles rayons qui caressaient tendrement le sol. Ses bottes humides faisaient des bruits amusant à chacun de ses pas. Flic, floc. Flic, floc. C'était la chanson des pieds de Pénéloppe.

Le pétrichor envahissait les narines de la rouquine qui s'en délectait. Les larmes des fées avaient une odeur si délicate et fraîche, c'était magique. La pluie tombait toujours, s'affolant lorsque le vent se déclarait. Elle éclaboussait la capuche de Pénéloppe, les feuilles, les champignons, les insectes, purifiant ce monde de magie intemporelle.

En tournant la tête, la jeune fille vit au Nord-Ouest la montagne au sommet duquel trônait toujours la lueur féerique. Elle sourit, et nomma ce géant la Pointe à l’Étoile.

Le Soleil ne fut bientôt plus capable d'éclairer quoi que ce soit. Sa sœur la Lune ne permettait pas à Pénéloppe de continuer son chemin, elle ne voyait plus rien au-delà de son nez, si ce n'était l'étoile par delà les arbres. Elle s'était allongée sur un lit de feuilles mortes après avoir grignoté quelques biscuits, sa couverture sur son frêle corps. Sous un trou formé par les branches des géants de bois, la rouquine pouvait admirer les étoiles. Elle avait l'impression d'être juste à côté d'elles, alors que depuis sa fenêtre, elle se disait qu'elle n'en verrait jamais.

Cassis était contre sa poitrine, et elle le souleva à bout de bras au-dessus de son visage perlé.

- Si ça se trouve, l'étoile est tombée du ciel. Ses amies doivent lui manquer. . . On devra se lever en même temps que le Soleil demain, on ne doit pas la laisser toute seule !

Pénéloppe se recroquevilla sur elle-même avant de s'endormir tout d'un coup.

Sous les branches des géants de bois, une jeune fille dormait, sa chevelure se confondant avec les feuilles mortes. Sa peluche prenait vie sous ses lentes respirations, et ses boutons semblaient pleurer sous la bruine.

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