Mettre ses personnages en scène (1)
Pour cette activité, les membres de la Confrérie devaient mettre en scène leur personnage selon la situation ci-dessous :
Votre personnage entre dans un café / une auberge / une taverne. Il/Elle a un rendez-vous important avec quelqu'un qu'il/elle n'a encore jamais rencontré.
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J'époussette ma cape en entrant dans l'auberge. L'extérieur est baigné d'un vent glacial et de neige, un choix assurément fait pour me contrarier. Je ne comprends pas ce que je fais là. L'autrice a encore décidé de me changer de lieu ! Déjà qu'on est de plus en plus à l'étroit dans son esprit, il ne manquait plus que ça.
L'atmosphère est étrange ici, les gens n'ont pas de visage, il n'y a pas un bruit. Les silhouettes bougent comme au ralenti, ils sont génériques, sauf un homme dont le regard perçant respire le danger et qui me fixe. Ses traits durs sont sans âge. Tout en restant sur mes gardes, je m'approche et m'installe face à lui.
— Bonjour, dis-je.
— Ah, mon fils ne soit donc pas si tendu. Si je te voulais mort, tu n'aurais pas eu le temps de t'en inquiéter.
Prudent, je décide de ne pas relever la menace sous-jacente. J'avais déjà conscience de la létalité de cet homme. Par contre, je reste perplexe sur sa façon de me nommer.
— Mon fils ? dis-je curieux.
— Je suis Maître abbé. Ou plutôt je l'ai été. Sais-tu ce que tu fais ici ?
Ses explications ne m'ont pas plus éclairé, mais cet individu bizarre ne s'imagine pas être réellement mon père, c'est déjà une bonne nouvelle.
— Pas du tout, réponds-je méfiant.
— Mon nom est Decado. J'ai été beaucoup de choses. Mais j'ai toujours été un guerrier. L'un des meilleurs, sans me vanter.
— Vous n'êtes pas un personnage de la tête de ma créatrice, comprends-je en sachant où je me situe parmi les humains dans ses mondes.
— En effet. Je suis l'un de ceux qui ont sûrement inspiré ton existence.Decado a fait une pause et me scrute, j'ai l'impression qu'il suit aisément le fil de mes pensées. Physiquement, nous ne nous ressemblons pas, à part dans la carrure, fine, élancée, létale. J'ai du mal à comprendre ce que j'aurais en commun avec lui, car à ce compte-là, Tagan, Josh, Kenan, Soren et une foule d'autres personnages sont inspirés de lui.
— Que suis-je supposé y comprendre ?
— Sais-tu comment l'on me surnommait quand j'étais encore membre des Dragons ? Le corps d'élite de l'armée dont j'étais un soldat.
— Non, réponds-je sans voir où il veut en venir.
— Le Tueur glacé. Beaucoup me pensaient fou, avide de sang. Ont-ils eu raison ou tort ? Qui le sait ? s'amuse-t-il. Libère-moi sur un champ de bataille et je le transforme en charnier. Tu es pareil, sauf que contrairement à moi, tu le vis mal. C'est pour ça que je suis là.
— Tueur glacé, soulève un certain sang-froid, dis-je vexé que cet inconnu vienne me faire la leçon. On me surnomme le Prince démon. Parce qu'une fois que la bête en moi est lâchée, rien ne peut endiguer sa soif de mort.
— Tu le sais, à toi de t'en servir à bon escient ! Si des gens ou une cause ont un minimum d'importance pour toi, sers-toi de la peur que tu inspires et de tes capacités.
— Je sais déjà tout ça, dis-je amer. Je ne t'ai pas attendu pour tirer parti de ma malédiction.
— Alors pourquoi tu te morfonds ? demande-t-il en se levant.
— Parce qu'un jour, j'ai peur de ne pas savoir m'arrêter, avoué-je.
Decado remonte sa capuche qui couvre jusqu'au bleu de ses yeux.
— Si tu n'acceptes jamais qui tu es, c'est sûr qu'un jour, tu seras incapable de t'arrêter. La vie t'a fait un cadeau. Il n'est pas à ton goût, mais sans lui, tu n'en serais pas où tu en es aujourd'hui.
Je devine un sourire un peu espiègle sur ses lèvres avant qu'il ne s'en aille sans un mot. Attitude malpolie, mais je suis ravi d'être débarrassé de lui. Ce rendez-vous où la créatrice m'a forcé à venir ne me sert à rien. Decado n'a énoncé que des évidences. Des évidences qui m'ont mis en rogne, je déteste étaler mes faiblesses. En silence, je demeure quelques instants à la table pour reprendre le dessus de mes émotions, avant de me relever et de quitter cet endroit lugubre.
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Extrait d'un futur chapitre de mon histoire Dans vos yeux mais normalement vous pouvez le lire hors histoire.
La sonnette tinta et Mikail entra. Les regards des habitués se dirigèrent dans sa direction. Ils détaillèrent cet homme à la peau hâlée par le soleil, aux cheveux noirs mi-long emmêlés par le temps et les épreuves, à la silhouette frêle et fatiguée. On ne lui donnait pas son âge, le gamin avait prit dix ans en quelques mois. Dans ses bras, une petite masse se tassait, prise de spasme régulier.
Le garçon ferma alors les yeux puisant le peu de courage qui lui restait. Il devait être fort pour elle. Ses dents étaient enfoncées dans sa lèvre inférieure, ses mains tremblotaient alors qu'il s'avançait en direction du bar. Les têtes des clients suivirent son mouvement, le stressant plus encore.
En écho à sa propre angoisse, Zahra s'éveilla avant de fondre de nouveau en larmes. Elle balbutiait le nom de Noha ainsi que les mots ماما et بابا. Mikail n'eut aucun mal à deviner leur signification. Maman et Papa.
L'orpheline demandait sa famille.
Alors que les sanglots envahissaient le petit café, le Tchétchène commença à perdre pied. Le décor rudimentaire du bistrot se changea en chaloupe. Les murs prirent la teinte sombre de l'eau, et les discussions se transformèrent en cris. Son corps se mit à tanguer alors qu'il resserrait son emprise sur le petit corps qu'il portait.
Une image surgit devant ses yeux et le corps de Noha se fit engloutir une nouvelle fois par la mer. Rattrapant la petite avec l'énergie du désespoir, il se revit détacher son emprise d'Ismet pour enserrer l'enfant. La vision de cet homme lui fit l'effet d'une claque et il ouvrit les yeux. Le souffle court et le cœur battant à tout rompre, il découvrit le café.
Autour de lui, les accoutumés du comptoir les observaient avec un mélange de mépris et de pitié. Aucun d'eux n'avait bougé, se contentant de les observer en baragouinant des paroles en grec.
« Si vraiment vous avez besoin, allez dans le café σταγόνα ελπίδας, demandez à voir Filip. » lui avait affirmé Ines lorsqu'elle les avait abandonnés en ville deux jours auparavant. Depuis, les deux étrangers avaient zoné dans les différentes ruelles de la ville à la recherche d'un travail pour le plus âgé. Sans succès. Deux jours sans avoir avalé autre chose que de l'eau et mordillé quelques brindilles trouvées çà et là pour couper la faim de l'enfant.
Revenant à l'instant présent, l'odeur puissante du café parvint au nez du garçon et la nausée l'envahit. Le cœur au bord des lèvres, il se força à avancer jusqu'au comptoir. L'homme qui semblait être le patron du bar, le regarda déambuler sans chercher à l'aider, il essuyait des tasses encore humides.
— γεια σας
Bonjour, réussit à dire le jeune homme.
Sa phrase mourut dans la pièce, et ses dents percèrent sa lèvre. Le barman le fixa dans les yeux, le mettant au défi de continuer son chemin. Mikail sentit ses membres se mettre à trembler, il resserra alors son emprise sur Zahra qui gigotait dans ses bras. Il baissa le regard sur ses pieds, se répétant inlassablement la phrase d'Ines, se raccrochant à ce petit espoir.
— I... look... commença-t-il en balbutiant.
Mais une voix grave et alcoolisée le coupa.
— Επιστρέψτε εκεί από όπου ήρθατε! Αγριος! Πόρνη! Δεν σε θέλουμε εδώ! Σαφή !
Malgré la barrière de la langue, le ton employé n'avait rien d'amicale et le garçon se rétracta sur lui-même, regrettant d'avoir eu besoin d'entrer. La peur se lisait sur tout son être alors qu'il amorçait un mouvement de recul. Les clients rirent de son comportement, l'apostrophant de toute part avec haine.
Alors qu'il allait prendre ses jambes à son cou et sortir du café, la silhouette d'un jeune homme se découpa dans l'entrée l'empêchant de s'enfuir. Le nouveau était grand et ses cheveux blonds étaient dressés en bataille au-dessus de sa tête, un sourire vint embellir son visage d'ange lui donnant presque un air bienveillant.
Mikail vit avec effroi l'éphèbe se diriger dans sa direction, saluant les clients comme si de rien était. Ceux-ci avaient arrêté leurs menaces dès l'instant où l'inconnu était entré.
— Γεια σου παιδί! Εσυ τι θελεις ? Ως συνήθως ? Μείνε μακριά του! Δεν ξέρουμε πού έκανε παρέα! l'apostropha alors le patron, lui désignant les étrangers du menton avec dégoût.
Le jeune homme leva le sourcil, et sans prêter attention aux paroles, il continua sa route en direction de Mikail. Celui-ci était presque arrivé à la sortie lorsqu'une main se posa sur son épaule. Tout le corps du brun se tendit et ses muscles se déplièrent avant de se jeter dans la rue, s'enfuyant dans une course effrénée.
Le Tchétchène courait aussi rapidement que lui permettait l'imposant sac à dos et la fillette. N'osant pas se retourner et perdre du temps, il avançait en écoutant avec attention les bruits de la ville. Seulement Zahra se mit à crier apeurée par la situation. La petite crise qui avait commencé dans la matinée dégénéra et Mikail fut obligé de se stopper. La gamine se tordait dans tous les sens, hurlant et pleurant en même temps. Elle donnait des coups autour d'elle, si bien que le garçon ne sût comment la sauver. Impuissant, il assistait à l'expulsion de son chagrin.
Bloqué dans la ruelle sans issue, l'enfant en crise, Mikail sut qu'il n'avait aucun moyen de lutter contre la venue de l'inconnu. S'interposant entre sa protégée et l'homme, il se mit en position de défense, attendant les coups.
— Not her ! le pria-t-il dans une supplique quand il vit que le blond l'ignorait et se dirigeait vers Zahra.
Mais l'homme continua sa route jusqu'à elle. Sortant de sa poche un petit emballage brillant, Mikail le vit glisser dans la main de la gamine un bonbon. Les pleurs ne se tarirent pas, mais l'enfant observa son trésor avec attention, n'osant pas croquer dedans de peur qu'il disparaisse.
L'étranger se dirigea ensuite vers lui, recroquevillé, Mikail était incapable de faire un mouvement. Il observa avec terreur l'homme se pencher vers lui et lui tendre la main.
— Filip, se présenta-t-il.
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Je préviens juste que cela spoile très légèrement le chapitre 1 de mon roman commencé pour le Nanowrimo qui n'est pas encore posté.
Je me trouve devant la porte de la "taverne des trois esprits". Une taverne extrêmement réputée, elle est à la frontière entre Kraican, un des nombreux royaumes des Hommes, les terres brûlés, qui fait partie des terres des Kitsunes et les montagnes de fer, une partie du territoire des Nains... Et c'est littéralement le seul endroit qui n'a jamais été attaqué par quiconque même avant que les démons n'arrivent... une zone neutre tenue par trois êtres que personne ne veut déranger... encore moins depuis qu'ils ont engagé plusieurs gardes du corps...
Enfin bref, je ne suis pas venu depuis le temple d'Adoel l'Omnisciente, qui se trouve au centre des terres célestes, soit à 6 jours de marche d'ici, pour admirer la force des hôtes de cette taverne...
J'entre dans la taverne en ouvrant la porte en grand. Quasiment toutes les têtes se tournent dans ma direction, après tout, je suis Skyler Eveningdust, la seule Oracle capable de livrer les messages de l'Omnisciente et la plus puissante des oracles, toute déités mélangés. On peut donc dire que je suis extrêmement connue.
Alors pourquoi suis-je en train de chercher un homme, qui ressemble plus à un gosse qu'à un adulte, entièrement vêtu de noir, avec deux épées à une main et un visage sans expression dans une taverne extrêmement grande et bondée ?
En fait, c'est plutôt simple, il y a quelques jours, j'ai reçu une lettre... ou plutôt, j'ai trouvé une lettre de la part de "Shadow", un des neuf fameux héros qui sont censés sauver le monde de la dévastation menés par les démons... Il me demandait de venir le retrouver dans cette taverne aujourd'hui et comme une vision m'a confirmé que je devais y aller, eh ben, j'y suis allée, à pied évidemment...
Et donc, me voilà à le chercher du regard... heureusement que j'ai vu son apparence dans une vision, sinon je ne saurais même pas qui chercher...
Il y a beaucoup beaucoup trop de monde ici, ce n'est pas croyable... même en sachant exactement qui chercher je ne le trouve pas, en partant du principe qu'il n'est pas quelque part en ombre en train de m'observer, ce qui est fortement probable...
J'imagine qu'il a fait ça pour voir si j'étais vraiment une puissante oracle "capable de trouver n'importe qui", ce qui est le cas, mais il faudrait déjà que la Déesse m'envoye une vision... Après tout, je suis sa voix, pas ses yeux...
Un léger vertige me prend et mes yeux semblent de feu brûler, je sais déjà ce qui va suivre, l'entièreté de mes yeux vont de pourpre se couvrir, je ne verrai plus ce qui est en face de moi, mais à la place une vision tenace de ce monde à travers les yeux de la divine Adoel. Elle me montrera ce qu'elle veut que je voie, ce que je dois voir pour atteindre son but, que je suivrai sans peur ni remords même si je dois par ma propre main m'amener à la Mort.
Dans cette vision, je me vois, d'un pas léger, vers le fond de la pièce, à petit pas, marcher. Un homme est caché dans la pénombre, ses sombres habits le font dans le décor se fondre. Il m'attend sans faire un bruit, son visage montrant son extrême ennui. Après que je me sois rapidement introduit, il me posa une question : "Où se trouve son abri ?"
C'est à ce moment-là que la vision s'interrompt et que de nouveau mes yeux voient la réalité...
Je me dirige donc vers le fond de la salle d'un pas assuré, sans l'ombre d'un doute, je me dirige vers la pénombre. Sans l'aide de sa vision, je ne peux pas vraiment voir dans le noir, mais bon, je sais où il se trouve...
- "Donc tu ne pouvais pas venir me voir au temple au lieu de me faire me déplacer, Shadow ?" Je dis en direction de l'ombre même si je ne le vois pas.
-"Pour être sur de tes pouvoirs... tu n'es pas la seule oracle à avoir subi ce test, la seule à l'avoir réussi par contre..." De l'ombre sortit une silhouette humaine vêtue de noir.
"Tu sais ce que je veux savoir, n'est-ce pas ?"
-"Oui, je sais ce que tu cherches. Mais tu dois quand même poser ta question à haute voix si tu veux qu'Elle te réponde, si elle le veut bien..."
-"D'accord." soupire t-il " Alors écoute bien, je ne me répéterait pas. Je souhaite savoir où se trouve mes trois amis disparus..."
Mes yeux de nouveau se couvrirent de pourpre et alors que ma tête est envahie de fragments de vision et de voix, ma bouche se mit à bouger toute seule et la Déesse elle-même me fit l'honneur de parler avec ma propre voix :
-"Tes amis par le sans-nom furent amenés, pour l'instant, tous en vie ils sont gardés, si vous échouez à rapidement les récupérer, vous ne pourrez plus rien faire pour les sauver... Il se cache dans l'ancienne caverne d'Uteck, le dernier roi nain des montagnes violettes... Il vaut mieux que tous vous y aller, du moins, si la Mort vous cherchez à éviter..."
Ma voix s'arrête de parler seule et je sens mes yeux redevenir normal...
-"Voilà, elle vous a répondu. Maintenant, je rentre chez moi... dire que je vais devoir refaire six jours de marche..."
-"Tu ne peux pas partir comme ça ! J'ai besoin de plus d'informations !" me crie Shadow.
-"Tu serais venu me voir dans le temple j'aurais pu. Mais, je suis obligé de faire une certaine cérémonie à chaque fois que la Déesse parle par ma voix, cérémonie qui n'est possible que dans mon temple... Et je n'ai pas le droit de dire plus que ce qu'Elle a choisi de te dire... donc bonne chance et au revoir..."
Je me dirige tranquillement vers la sortie avant d'entamer un bien trop long chemin de retour... à pied toujours...
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