Histoire basée sur une photo (1/2)
Concept : chaque participant à l'activité devait produire un texte de 1000 mots maximum en se basant sur l'une de ces photos (description, ressenti, invention d'une courte histoire, ce qu'elle nous inspire, etc.).
»»————- ★ ————-««
Auteur : culpabilisateur
— Eren, ça fait un moment que notre histoire est éteinte. Toi et moi, nous sommes trop exclusifs et ce n'est plus ce que je veux.
— Alors, c'est ta décision définitive ?
— Oui.
Sa réponse fut rapide, sans une once d'hésitation. Je lui souris, non pas parce qu'il vient de dire les mots que j'espérais, mais plutôt ceux qui me faisaient le plus peur. Il ne cherche pas à cacher l'euphorie qui le pousse à me quitter définitivement. Ça me fait mal tout en me réconfortant.
Faire son bonheur été la mission que je voulais accomplir. Je n'avais jamais envisagé l'idée qu'il puisse l'être en m'abandonnant au bord d'une forêt, pas même installé à une table de camping pour discuter. Nous ne prenons plus le temps de nous asseoir et de nous regarder l'un l'autre, me voit-il toujours ? suis-je un fantôme du passé ? Ma gorge est liée jusqu'à l'étranglement, une partie de moi est à l'agonie et j'essaie de me sauver comme je peux. Je suis le malade et le médecin; je m'opère à cœur ouvert sans même m'anesthésier. Aussi loin que remontent mes souvenirs, je n'ai jamais su dire au revoir. C'est une charge trop lourde de devoir choisir mes mots et de regarder quelqu'un partir. C'est pourquoi c'est toujours moi qui pars le premier. Dès que les choses se compliquent ou deviennent un peu trop nauséeuses à mon goût, mon instinct de survie me demande de fuir et j'accours me réfugier dans un coin où je peux me faire oublier. Or, à ce moment-ci, il m'est impossible de tourner les talons et de m'enfuir. Comment faire ses adieux à l'amour de sa vie ?
Tu étais obsédé par mes exs pour ne pas leur ressembler, regarde-toi aujourd'hui.
Je saisis l'une de ses mains et l'apporte à mes lèvres.
Tu m'as vu souffrir au point de me rendre malade, jusqu'à jouer avec ma vie. Parce que tu n'as pas cru que je pouvais vraiment t'aimer. Tu n'étais pas le seul blessé par les autres, mais je ne faisais que t'offrir de l'amour.
Pour réduire au silence ma haine et continuer à être celui que j'ai toujours été avec lui, j'avale ma peine et place un baiser contre ses phalanges. Cette main que je tiens pour la toute dernière fois, cette odeur que je sens pour la dernière fois également.
Pour quelqu'un qui craignait de ne pas être sincèrement aimé, tu tournes le dos à celui qui a tout donné pour toi ; avec seule raison l'envie de revivre avec ceux dont tu me disais souffrir.
Mes paupières se ferment, je m'accorde rien qu'une fraction de seconde, la douceur de sa main contre ma joue. Ce cadeau, je le lui vole et me l'offre après avoir traversé l'enfer sans même broncher.
Tu m'as enterré en me demandant de continuer à respirer, promettant que tu resterais à la surface.
Mes mains relâchent la sienne. Après un dernier regard échangé, je lui donne en plus un dernier sourire. Nous sommes incertains de l'avenir qui nous attend. Toutefois, ce moment où je lui tourne le dos et que son visage quitte mon champ visuel, j'ai toujours su qu'il arriverait.
Pourtant, c'est toi qui suffoquais en te tenant debout là-haut et, quand je suis sorti de ma tombe, tu étais déjà parti.
Mon cœur se déchire si brutalement dans ma poitrine que tous les oiseaux de la forêt s'envolent des arbres.
Je remonte dans ma voiture sans même me retourner. Le bruit de ma ceinture fait écho dans l'habitacle, mais le moteur n'a pas réussi à surplomber le son des hurlements qui jaillissent dans ma tête. En conduisant, je regarde sa silhouette rétrécir par le rétroviseur. J'ai envie de freiner pour ne pas le voir disparaître et lui laisser une chance d'encore me faire un signe. Mais à la place, j'ai fini par m'enfuir en accélérant. En quelques secondes, il devient une particule microscopique dans l'univers jusqu'à n'être rien.
« Eren, ça fait un moment que notre histoire est éteinte. »
— Il n'y a pas si longtemps, tu me suppliais de te pardonner, promettant de te rattraper.
« Toi et moi, nous sommes trop exclusifs, ce n'est plus ce que je veux. »
— Tu as vite oublié toutes les fois où tu m'as torturé par ta jalousie maladive. Je sais ce que tu veux : tu me désires quand elle ne t'aime plus et tu m'oublies quand elle revient.
Elle, celle qu'il a lâchée parce qu'il voulait être avec moi, le jour de mon anniversaire. Je hais ma naissance, depuis. Elle, celle que tu as insultée pour avoir tenté de m'atteindre. Elle, celle qui a brisé ton cœur pour lequel j'ai payé. Elle, celle qui t'a menti malgré ta haine du mensonge. Elle, celle avec qui tu m'as trompé. Elle, celle que tu m'as dit aimer pour finalement revenir maintes fois vers moi. Elle, celle avec qui tu jongles depuis quatre ans. Elle, celle que tu vas retrouver là, maintenant.
Elle, celle que tu vas à nouveau tromper pour moi.
J'ai de la peine pour elle, même si je sais que de son côté elle est heureuse que je souffre. Mes mains se crispent contre le volant et mon pied appuie sur l'accélérateur au rythme des larmes qui sillonnent mes joues. Il serait si facile de lâcher prise et de laisser la vie me conduire au destin qu'elle souhaite. Au lieu de cela, je respire profondément et ralentis.
Elle, c'est le cœur que je protégerai quand tu me rappelleras.
— Plus jamais tu ne briseras un cœur comme le mien.
»»————- ★ ————-««
Auteure : messorem666
L'heure entre chien et loup
Au coeur de la nuit,
l'obscurité est tel que l'on en perd notre propre identité, quand la vue devient inutile seule notre coeur peut percevoir.
Par delà les méandre ténébreuse, au moment ou il est impossible d'échappée à la lune ou l'on peut savoir si l'étreinte de Séléné est mortuaire ou salvatrice.
À l'instant ou les yeux ne peuve différencier un chien d'un loup, nos fantasme chimérique prenne corp et gouverne notre réalité, l'inimaginable devient possible tel est le pouvoir de celle que les loups aclamme, que les chien s'abandonne à elle renniant leurs domesticité pour l'observer.
Mais nous que somme nous? Un chien docile ou un loup hurlant notre liberté crocs dévoilé?
Quand la mère de la nuit plane, nous perdons notre propre identité.
Notre réalité est bouleverser, gouverner par un unique mantra, de obscurité né la lumière et de la lumière l'obscurité.
Alors quand la lune domine les cieux nous devenons ses fils, ses enfants et ses sbires.
Pour redevenir enfin des hommes au point du jour, fourbu de liberté ou épuiser par notre lutte nocturne.
Alors allons nous laissez la lune emporter notre masque civilisé, ou résister en vain aux irrépressible pulsions qui nous assaille?
Tel est le pouvoir de l'heure entre chien et loup quel est votre choix serez vous un docile cabot, ou un noble prédateur?
»»————- ★ ————-««
Auteure : ypertext
Mort. Il était mort.
Du coin de l'œil, je regardais l'hôpital, que je venais de quitter, disparaitre dans mon rétroviseur. J'y étais restée à peine quelques heures. A peine quelques heures pour que mon monde s'effondre.
Il était mort. Décédé. Disparu.
Une vieille moto, un chauffard un peu trop pressé, une priorité dangereuse. Et puis l'impact.
Je n'y avais pas assisté mais je le ressentais. Cet impact qui m'avait brisé les os quand on avait frappé à ma porte, l'air désolé. Cet impact qui avait effondré tout espoir de futur avec l'être que j'aimais. Cet impact qui n'avait duré qu'une simple seconde, mais qui avait détruit ma vie.
Je regardai la route, l'air absent.
Cette dernière était vide de monde, symbolisant de manière presque parfaite la solitude qui m'étreignait l'âme depuis vingt-quatre heures.
Comment faisait-on pour survivre à ça ? Existait-il un manuel qui nous expliquait comment faire fonctionner sa vie une fois qu'elle était réduite à néant ?
Pas ces conneries d'étapes du deuil, pas ces cours de méditation complètement vains ou ces causeries avec un psychologue qui ne souhaitait qu'encaisser votre chèque à la fin de la séance. Non. Un vrai manuel qui expliquait comment réaliser l'impossible. La survie d'une âme égarée.
Je n'avais pas encore pleuré. Ni devant son corps inerte et rigide, ni devant ces policiers qui me posaient tout un tas de questions auxquelles je ne pouvais répondre, ni devant tous ces gens qui semblaient voir la nouvelle marque au fer rouge gravée sur mon front. Je n'avais pas pleuré mais ma respiration s'accélérait tellement depuis tout à l'heure et mon cœur battait si fort à mes tempes qu'en cet instant précis je ne pouvais plus retenir l'angoisse et les larmes qui montaient en moi.
Inévitablement ma vue se brouilla tandis que mon souffle se coupa dans ma cage thoracique, me donnant l'impression de retenir une marée. Mes épaules s'entrechoquaient, mon menton tremblait et ma dernière inspiration fut le feu vert de ma première explosion. Dans une plainte que je n'aurais pu imaginer produire j'éclatai en sanglots qui me coupèrent presque instantanément du monde extérieur. L'habitacle s'emplissait de mes pleurs qui conduisaient mes tremblements et du bruit de ces coups maladroits que je donnais violement sur le tableau de bord. Comme si quelque chose pouvait changer, comme s'il pouvait revenir.
Sans prévenir ma voiture mourut sur la route, peut-être parce que je n'appuyais plus sur l'accélérateur depuis que le voile du deuil s'était abattu sur mes yeux.
Mais cela ne m'empêcha pas de continuer à frapper le volant comme une demeurée à m'en abimer la main, mes pleurs se transformant en hurlements que rien ne semblait pouvoir arrêter. Dans des gestes hors de contrôle, je balançai mon sac et tout ce qui s'y trouvait, j'arrachai ce petit sapin vert ignoble qui se balançait et qu'il adorait tant, je jetai son paquet de clopes à travers la fenêtre, à peine entamé.
Je le maudissais. Je le maudissais de m'avoir abandonné comme ça sur une putain de départementale, je le maudissais de m'avoir laissé seule avec une vie que je ne pouvais que construire à deux, je le maudissais de ne pas voir eu la force de continuer à exister.
Je sortis en trombe de ma caisse, manquant d'air pour hurler correctement ma rage. J'oubliai complètement que j'étais à l'arrêt sur une route, que quelqu'un pouvait me faucher comme lui à tout instant, je ne me concentrai que sur ce poids qu'il n'allait plus jamais me quitter et qui me trainait déjà vers le fond.
Ma voix portait sur cette route vide alors que je criai à m'en arracher les cordes vocales. Elle résonnait parmi les arbres et était destinée à tous ceux qui auraient bien pu vouloir m'approcher. Je défiais le monde de cet affront qui m'avait été fait.
Mais je n'étais pas immortelle, lui non plus ne l'était pas, et ma voix lâcha.
Je n'avais plus rien à dire, plus de force pour m'exprimer alors que mes genoux rencontrèrent durement le sol. A deux doigts de cette roue qu'il avait changé deux jours avant.
Je souffrais, mon corps souffrait, mon cœur souffrait et je savais que plus rien ne m'atteindrait. On pouvait bien me rouler dessus, je ne ressentirai rien.
Alors voilà ce que ma vie allait devenir, une vie fade, anesthésiée, sans saveur, une vie d'errance et de désespoir. A la mairie je n'avais pas signé pour ça. « S'aimer jusqu'à ce que la mort nous sépare » était-il écrit. La mort venait de nous séparer alors pourquoi je l'aimais encore ?
Du bout des doigts je touchai le goudron brulant de la fin d'après-midi, un goudron qui lui avait ôté la vie alors que son corps s'était frotté à lui. Le goudron aussi je le maudissais, tout comme cet homme qui n'avait pas laissé cette priorité. Mais je me maudissais encore plus d'avoir retardé sa venue avec une course de dernière minute.
Une larme m'échappa une nouvelle fois, mais je l'essuyai d'un revers de la main en me relevant. Je rencontrai mon reflet dans le rétroviseur qui me renvoya l'image d'une fille au bord du gouffre, une fille qui venait de tout perdre. Une fille comme moi.
« Allez, dépêche-toi de remonter dans cette voiture ! » m'aurait-il ordonné face à ma crise de nerfs. Mais qui était-il pour me l'ordonner ? Je n'avais pas envie de me dépêcher. Plus rien ne m'y obligeait.
D'un coup de pied, je détruisis le rétroviseur qui alla pendre contre la portière, m'empêchant d'observer cette fille qui me ressemblait étrangement, mais qui n'était pas moi.
Non, je n'était plus obligée de me dépêcher.
Enfonçant mes mains dans mes poches, je contournai la voiture pour atteindre la forêt qui bordait la route. Je pouvais mettre des jours s'il le fallait, mais il était hors de question que je remonte dans cette voiture.
Je m'éloignais alors irrémédiablement, prête à me perdre jusqu'à en crever.
»»————- ★ ————-««
Auteure : mayarahnee
Nouveau départ
[J'ai hâte que tu arrives.]
Litanie aussi suave qu'enivrante, le dernier message de Léa tourne et retourne dans ma tête. Les mains crispées sur le volant, je m'accroche à son image pour m'empêcher de faire demi-tour. Je ne peux pas rentrer à l'appartement. Ce n'est plus chez moi.
Presque trois heures que je suis parti. Encore deux avant d'arriver à destination. Les paysages défilent à mesure que la voiture avale les kilomètres. Je m'éloigne de la ville et ses tours de béton, fourmilière oppressante de milliers d'âmes qui me côtoyaient sans se douter de rien. Je serai bientôt perdu en pleine campagne, avec pour seule compagnie les tubes du King et la vision souriante de ma jolie rouquine.
J'ai hâte, moi aussi.
Elle est la seule au courant de ma fuite. J'imagine que je devrais prévenir mes parents, le boulot, nos amis. Plus tard, quand j'aurai réalisé, mais pas trop tard non plus, pour ne pas risquer de me dégonfler. Léa à mes côtés, ce sera plus simple.
Un sourire m'échappe alors que notre première conversation me revient en mémoire. Un débat enflammé sur les chances de survie d'un poussin géant amarré à un vaisseau pirate flottant dans l'espace. J'avais trop bu, ce soir-là. Elle, pas du tout. Sa folie m'a contaminé. J'avais terriblement besoin de cette bulle d'évasion et elle a répondu présente. Drôle, pétillante, attentive. Elle m'a charmé.
Et puis, au fil des jours, nos discussions sont devenues plus sérieuses. Les barrières des premières fois abattues, une intimité a fini par se créer, pour se renforcer chaque jour davantage.
Sans fausse pudeur, elle m'a révélé ses failles. Ses doutes. Ses forces. À travers ses mots, je me suis attaché au petit bonhomme qu'elle élève seule, j'ai ragé contre l'insupportable patron qui la harcèle, rit à ses tribulations loufoques avec son groupe de théâtre. À travers sa voix, j'ai compris qu'il est des timbres qui vous marquent au fer rouge, des intonations qui apaisent vos craintes, des rires qui vous ensorcellent. À travers ses photos, j'ai réalisé qu'un visage pouvait s'enraciner si profondément dans votre crâne qu'il occulte tout ce que vous croyiez acquis.
Prétendre que j'ai lutté serait mentir. Léa s'est imposée dans mon cœur sans rencontrer d'autre résistance qu'un faible relent de culpabilité, vite étouffée par sa luminosité éclatante.
Parce que je sentais son attachement croître, je n'ai rien voulu lui cacher. Elle m'a confié ses secrets, j'ai révélé le mien.
Iris.
Naturellement, Léa s'est insurgée. A menacé de révéler toute l'affaire si je ne prenais pas mes dispositions au plus vite. Au début, je ne l'ai pas crue, mais quand j'ai reçu un selfie pris devant le commissariat de police, la panique m'a paradoxalement raisonné. J'ai promis d'agir. Il me fallait juste une occasion.
Léa a accepté d'attendre. "Une semaine, pas plus. Débrouille-toi comme tu veux, mais quitte-la !"
Faire une promesse est facile, la mettre en œuvre, moins. Iris n'est pas une femme qu'on abandonne sans se poser de questions. Comment en étions-nous arrivés là, elle et moi ? Aurais-je dû voir le moment où notre couple, heureux et sincère, avait basculé dans la rancune et le mensonge ? Si je m'étais montré plus attentif, peut-être aurions-nous évité ce gâchis ? Je ne me serais pas inscrit sur ce fichu site, à demi ivre d'alcool et de douleur. Léa ne serait pas venue m'aborder, guillerette et rassurante. Nous n'aurions pas ressenti la complicité se muer en affection, puis en tendresse.
Non, inutile de se flageller. Mon temps avec Iris était compté, de toute manière. Si je n'avais pas fui, le poison de la haine aurait fini par me détruire. Nous détruire. Pour autant, je ne regrette pas ces dernières années. La vie avec Iris a modelé l'homme que je suis, celui qui a su trouver Léa. Je ne dois retenir que cela.
Je l'ai pourtant aimée, ma petite fleur au minois de poupée. Pierre précieuse parmi les plus rares, aussi froide qu'insaisissable, pleine d'assurance et de distinction, Iris est l'un de ces bijoux qu'on arbore avec vanité. J'aimais nos sorties, je me pavanais sans honte à ses côtés tout en me délectant de l'admiration qu'elle suscitait chez le commun des mortels.
Plus encore, j'aimais ces moments où, dans l'intimité de notre appartement, elle tombait le masque. Se révélait sensible, douce, vulnérable, pour moi seul, comme un cadeau. Je possédais le diamant brut et la fleur délicate. J'étais le plus heureux des hommes.
Que dire de la désillusion quand elle s'abat sans prévenir, un soir d'été où le seul tort réside dans un mauvais timing ? Quand celle qu'on croyait connaître révèle un nouveau visage, aussi terrifiant qu'implacable ?
Un goût âcre me tire de mes souvenirs. La bile, encore. Manifestation de la rancœur, ce sentiment qui m'oppresse jusqu'à ce que le sourire de Léa s'invite dans ma tête et chasse l'importun avec une facilité déconcertante.
Beaucoup ne comprendront pas mon choix. Ils ne retiendront que les huit années de fascination, ces années pétries d'amour qui ont volé en éclats du jour au lendemain, sur le caprice d'un pauvre type aveuglé par la séduisante nouveauté d'une autre femme. Un salaud infidèle, rien de moins. Pas étonnant. Jusqu'à hier soir, j'ai toujours simulé le rôle du mec comblé, celui qui ne vit qu'à travers le lien fusionnel qu'il entretient avec sa compagne.
Les cris ne résonnaient que dans ma tête. Les sanglots ne s'étranglaient que dans ma gorge.
Je soupire, jette un coup d'œil à la montre à demi dissimulée par mon sweat. Lève les yeux, les rebaisse brièvement sur mon avant-bras avant de fixer la route. Il faudra du temps pour que les marques recouvrant mon corps disparaissent. Davantage pour celles qui ne se voient pas.
Mais j'y arriverai. Un jour, ne restera de ce calvaire qu'un souvenir lointain, brouillé, que je n'évoquerai que pour me rappeler combien j'ai eu raison de tout plaquer pour un horizon inconnu, mais chargé des plus belles promesses.
Un jour, j'y arriverai.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top