Voici le pitch de cette nouvelle activité :
Vos deux protagonistes épuisent leurs amis. Ayant entendu parler des escape games et de l'esprit de coopération essentiel à leur résolution, ils ont l'idée de leur tendre un piège. Les deux "ennemis" se retrouvent donc enfermés !
Arriveront-ils à s'en sortir avant la fin de l'heure réglementaire ?
Talis (Avec des personnages tirés de son univers d'Urban Fantasy.)
— Ice ! Tu m'entends ?
Il fait un noir insondable, maudit vampire ! Je ferme les yeux et tente de laisser mon ouïe dormante se réveiller pour palier à mon sens inutile.
— Bordel ! Ice ! Suceur de mes deux, montre-toi ! m'énervé-je puisque j'ai l'impression de ne pas être seul.
— Je n'arrive pas à croire que je me suis fait avoir comme un novice, soupire d'exaspération une voix familière.
— Briec ? tenté-je, peu sûr de me souvenir de son prénom.
— En chair et en os. Je pense que Ice s'est joué de nous.
Une lumière s'allume et ponctue la fin de sa phrase, montrant le décor autour de nous. Sans surprise, la pièce est pleine de brics, de brocs et du grand vampire qui concurrence les ours avec sa carrure. Sans prendre la peine de répondre, je me retourne vers la porte et tente de l'ouvrir.
— Ice, si t'es derrière, pousse-toi, je vais défoncer le passage... Quoi que non, reste derrière que je puisse te péter la gueule dans la foulée !
Briec éclate de rire.
— Un commentaire ? demandé-je en le fusillant du regard.
— Il a dû prévoir son coup. À mon avis la porte a dû être prévue pour qu'on ne puisse sortir qu'après avoir résolu les énigmes.
— J'ai une tronche à faire des jeux à la con ?
— T'as une tête d'emmerdeur, si tu veux que je sois honnête, sourit affablement Briec alors que ses yeux me montrent un mépris incommensurable.
— Ça me fait une belle jambe. Si au lieu d'étaler la condescendance inhérente à ton espèce de parasite tu m'aidais avec la porte, ça serait presque aimable. Entre ta force et la mienne, on devrait pouvoir défoncer cette merde !
— Ta force, hein ? Laisse-moi rire. T'espères juste que je fasse le travail, mais Ice n'est pas con. Alors, maintenant, tu te tais et tu m'aides à chercher le moyen de déverrouiller le passage.
Rageusement, je frappe le battant comme j'aimerais le faire sur la tête de Briec. Comment ose-t-il me renvoyer à la gueule que je ne suis que l'ersatz du démon que je devrais être. Ice a vraiment des amis à la con ! Après cette histoire, je serais heureux de ne plus être considéré en tant que tel.
Dans le silence, tout comme Briec, je cherche. Il y a des dessins avec des formes géométriques sur les quelques tables en tout genre qui parsèment la pièce. Elles ont toutes un nombre de pieds différents et ayant repéré les symboles sur le cadenas d'une boîte, je tente ma chance. Après mon second essai, je parviens à ouvrir. Briec saute sur la clef qui se trouve à l'intérieur, il en possède déjà deux et cherche une quatrième pour venir à bout d'un coffret.
— Nathan, finit par m'interpeller Briec alors qu'il a enfin atteint son but, il va falloir qu'on collabore.
Méfiant, je me tourne dans sa direction alors qu'il me montre une page qui paraît chiffrée – à moins qu'une langue sur cette planète me soit complètement inconnue.
— Il est écrit qu'il faut simultanément actionner les interrupteurs pour ouvrir, reprend le large vampire.
— Tant que c'est pour sortir, ça me va.
Briec m'explique le procédé et je l'exécute, sauf que ce n'est pas la porte qui s'ouvre, mais un cadre d'une photo hideux qui se décolle du mur pour dévoiler un coffre-fort.
— Je croyais que ça devait nous permettre de nous barrer ! m'énervé-je.
— Non, j'ai juste dit que ça ouvrait, s'amuse le vampire blond.
— Si toi aussi tu commences à me prendre pour un con, je sens que sorti d'ici je vais commettre un massacre ! fulminé-je lassé de ce petit jeu.
— Tu aimerais, ricane le vampire, mais tu es aussi inoffensif qu'une feuille morte. Et c'est bien le problème ! À cause de ta faiblesse, tu entraînes Ice dans ton sillage !
— C'est entre lui et moi, répliqué-je avec hargne en le toisant.
— Je ne sais pas qu'elle dette il pense avoir envers toi, mais si tu tenais un minimum à lui, tu arrêterais de toujours le mêler à tes problèmes.
— Comme tu viens de le dire, tu ne sais pas, alors, ferme ta gueule !
Je me détourne pour chercher quelque chose qui nous donnerait la combinaison et pouvoir enfin fuir ce lieu. Briec semble avancer, il a noté des chiffres sur un bout de papier, mais il lui en manque un. Nous finissons par retourner toute la pièce, mais rien.
Briec lâche un profond soupir et me regarde, abattu.
— Ice glissera le chiffre qu'il nous faut sous la porte si on décide d'arrêter de nous pourrir mutuellement quand nous sommes avec lui, me confie Briec.
— Le salop ! Il nous entend ! m'emporté-je. Ice espèce de suceur dégénéré ! Je vais te faire bouffer tes crocs !
— Il est mort de rire, commente Briec qui a l'ouïe fine.
— On va rester là un moment, je n'ai rien à te dire. Je pense que ta manie de l'encourager à arrêter de me parler est ridicule. Tu es pire qu'un amant qui manque de confiance en lui.
— Tu le mêles à tes histoires démoniaques, il peut finir par subir pire que la mort ! Comme je tiens à lui, je m'inquiète, ce qui n'est pas ton cas !
Briec et moi nous fusillons du regard, j'espère que le marron des miens lui montre à quel point j'aurais envie d'en faire de la chair sanguinolente.
— On va attendre qu'il se décide à ouvrir, dis-je au bout d'un moment en m'essayant dans un fauteuil.
— Il peut nous laisser pourrir ici des jours... Et contrairement à toi, j'ai besoin de me nourrir. À ton avis, tu arriveras à m'empêcher longtemps de planter mes crocs dans ton joli cou ?
Vaincu, je me redresse et tends ma main devant Briec.
— Je ne lui parlerais plus de toi, mais je n'en penserai pas moins.
Dans un sourire amusé, le grand vampire attrape ma poigne et consent à faire la même promesse.
mangeur_de_livre (Avec des personnages issus de Dans vos yeux)
ー Loulou ! Tu m'entends ? T'es où ? Fais tout noir d'mon côté !
Un rire étouffé répondit à la voix mi-amusée, mi-effrayée d'Antoine.
ー Vas-y, répond ! T'es pas drôle !
Le rire s'amplifia et une gouttelette de sueur perça sur le front du garçon : ce n'était pas la voix de son amie. Comme pour confirmer sa théorie, l'inconnu prit la parole.
ー Alors, chaton, on a peur du noir ?
Antoine ferma les yeux. C'était un cauchemar. Ça ne pouvait pas être elle. Pourquoi ça tombait toujours sur lui ? Grognant dans sa barbe, il décida d'ignorer l'individu ignoble qui devait se cacher dans la salle où il était enfermé.
ー Oh, ça va chouchou, t'vas pas bouder non plus ? Cs'pa ma faute, si les autres zigotos nous ont piégés !
ー Hein ?
ー Toujours aussi long à la détente ! Bon, c'est pas que je m'fais chier dans mon placard à balais, mais s'tu pouvais venir m'ouvrir ça m'arrangerait un peu mon lapin.
Le jeune homme du rassembler toutes ses forces pour ne pas hurler sa frustration. Il était enfermé dans une salle. Dans le noir. Avec Stella. Il avait envie de pleurer. Rien ne pouvait être aussi pire.
ー Bon tu te bouges ! J'sais bien que t'aimes faire le clown pour ton Paulo et Loulou, mais je suis vraiment coincé !
Au nom de ses traîtres d'amis, il releva la tête. Scrutant le plafond, il aperçut une petite lumière clignotante. Une caméra. Paul et Louise étaient probablement entrain de rire à gorge déployée en l'observant. Finalement si, ça pouvait être pire !
ー Je vous déteste ! grogna-t-il alors d'une voix blasée.
ー Moi aussi je t'aime chouchou, maintenant s'tu pouvais chercher un moyen de m'aider tu serais gentil !
ー T'fais chier, Stel ! C'ta faute tout ça !
ー Oui, oui, et la marmotte, elle met le chocolat...
ー Rah ! P'tain ! Vous vous êtes donné le mot ! Qu'est-ce que je vous ai fait, sérieux !
Un silence accusa sa question. Soudainement, une voix métallique s'infiltra dans la pièce :
ー Vous êtes infernaux ! Vous êtes toujours en train de vous battre ! Alors maintenant Anto, tu bouges ton cul et tu vas aider ta sœur à sortir de ce jeu ! Vous sortirez pas tant que vous ne serez pas capable de vous tenir ! Franchement, c'est la honte à chaque fois avec vous !
ー Pfff ! T'façon ça dure qu'une heure au maximum ! J'vais l'boycotter votre piège ! Mais Paul, je te retiens !
Le rire fluet de Louise lui répondit, et il grogna de plus belle ! L'enfermer avec sa sœur ! Franchement, quelle idée farfelue ! C'était pas de sa faute, à lui, si Stella agissait comme une gamine !
ー Anto, tu savais que tu étais dans le tout nouvel escape game de Nathanaël ? Comme vous êtes les premiers à le tester, il veut voir combien de temps mettent les gens à le faire, pour savoir un peu comment les aider ! Du coup... vous avez tout le temps que vous voulez. lui apprit gentiment Louise d'une voix douce mais légèrement moqueuse.
ー Atta ! Quoi ? Lou ! Vous avez pas fait ça !
Cette fois-ci le silence lui répondit et il jura. Nath n'arrêtait pas de vanter sa toute nouvelle invention, du fait qu'on ne pouvait vraiment pas en sortir seul ! Il était perdu ! Il allait devoir coopérer avec...
ー Bon chaton, t'as fini ta crise d'ado ! S'tu veux pas avoir à me payer des séances de kiné, va falloir te bouger ! Parce que Harry avait onze ans quand il habitait dans son placard, pas trente ! Alors tu prends tes cliques et tes claques et tu te bouges !
ー Stella, je ...
ー Je sais... je sais, tu es perdu sans moi ! Mais, mon petit bonhomme, je pourrais pas toujours être à tes côtés alors tu vas faire un effort et trouver la porte de c'putain de placard et tu vas m'ouvrir !
Antoine rangea de côté son ego. Jamais il ne gagnerait contre sa sœur, et s'il ne souhaitait pas, plus s'humilier devant ses amis, il devait faire un effort. Alors qu'il amorçait son premier mouvement depuis le début, il releva la tête et fit son sourire le plus sadique, espérant que Paul y lirait la menace. Pour appuyer ses dires, il pointa le bout de plastique qui faisait office de baguette magique vers le plafond ! Il allait se venger.
ー Oh ! T'es mignon, mon petit sorcier, mais tu devrais arrêter de jouer avec ta baguette, si tu veux finir par sortir d'ici ! s'esclaffa la voix de Paul depuis les hauts-parleurs. Tu joueras plus tard !
Antoine se mordit les lèvres. Il était désespéré, pourquoi personne ne le prenait au sérieux ? Attrapant son anneau d'argent ornant sa lèvre, il se concentra pour garder un air énervé sur son visage. Mais celui-ci se décomposa quand sa sœur reprit la parole.
ー Anto, t'es un coquin...
Un rire en cascade emplit la pièce. Le garçon avait craqué. Bougonnant contre lui-même, et son incompétence à rester sérieux, il sonda la pièce du regard. Il finit par distinguer le placard, et s'avança pour libérer sa sœur. Il allait leur montrer à tous qu'il pouvait sortir de cet endroit en quelques mouvements !
La vengeance viendrait après.
Une heure que les autres devraient être là. Personne. Bon, je fais quoi moi ici, tout seul. Vraiment pas une bonne idée. J'aurais dû refuser, tiens. Je m'avance dans ce long couloir lorsqu'un bruit se fait entendre.
— Il y a quelqu'un ?
— Ouais, moi !
— Mia ? demandè-je, à la fois étonné et agacé.
— Non, la Joconde ! lâche-t-elle avec cynisme.
Dites-moi seulement que je rêve. Je suis enfermé dans ce maudit escape game avec une buveuse de sang. Non mais c'est pas vrai. Et agréable, avec ça.
— Bon, j'imagine que c'est un plan du groupe pour nous réunir. Et vu qu'on n'a pas le choix, on va devoir coopérer vous et moi !
— Non! Moi je bouge pas ! Je vais nulle part avec vous ! râle mia.
— Écoutez ! Nos amis ... communs, ont décidé de nous jouer un tour, visiblement. Je ne sais pas pourquoi mais c'est comme ça . Alors vous coopérez, vous me suivez, on sort d'ici et on n'en parle plus. Ok ? lui dis-je, un peu agacé.
—Ils vont sûrement arriver. Je vais les attendre. Je n'irai nulle part avec vous, Charlie! s'écrie Mia sèchement.
— Ils... ne viendront pas. Pour la bonne raison que c'est une blague de leur part. Une blague pourrie, j'en conviens. Si tel était le cas, ils seraient déjà là. Vous ne croyez pas ? Alors ... attendre ici, est une bien mauvaise idée !
— Vous n'allez pas me dicter ma conduite ? Savez vous seulement qui je suis ? vocifère-t-elle, hargneuse.
— Oui et en vérité je m'en fiche, mon but est de sortir de cet endroit.
—Mais je n'irai nulle part avec un Lycan comme vous ! crache-t-elle.
De bonne composition, je cherche un moyen de lui faire entendre raison et devant cette lourde tâche, je sens lentement les forces m'abandonner. Autant raisonner un mulet. Ma patience ayant des limites, je tente tout de même le tout pour le tout. On ne pourra rien me reprocher.
— Un Lycan comme moi ... la bonne blague, j'ironise, puis reprenant un ton sérieux, Écoutez ! Personne ne viendra ! On doit coopérer juste quelques minutes et après ce sera fini. Je n'ai nullement envie de participer à ce genre de choses avec vous, mais nous n'avons pas le choix ! Alors soit vous venez, soit vous moisissez ici... jusqu'à demain ...
—J'ai dis que je ne bougerai pas! insiste Mia, bras croisés.
— Vous êtes ridicule ! Je ne vous demande pas de devenir amis avec moi, mais juste de me suivre. C'est tout. Ce sera l'affaire de quelques minutes.
— Vous savez que si je vous mords, vous allez le regretter ...je ne plaisante pas vous savez.
— Non mais ... et puis faites comme vous voulez !
Après tout, ce n'est pas moi qui décide de rester seule, comme une idiote, dans la pénombre jusqu'au lendemain. Elle peut rester là, je m'en fiche. La faible lumière, au fond du couloir, m'intrigue. Elle se balance, donnant l'impression de disparaître par moment. Une pure illusion. Laissant derrière moi cette pénible personne, je progresse lentement, aux aguets. Balayant cette pièce sombre du regard, je reste à l'affût du moindre indice. Et au moment où je m'y attends le moins, je l'entends soupirer en se rapprochant de moi. Comme quoi, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Je m'arrête net :
— Bon ! Vous avez changé d'avis ? lancè-je en me retournant.
— Non ! J'ai décidé de sortir d'ici mais je ne compte pas vous suivre ! lance-t-elle d'un ton cassant.
— Et là, vous faites quoi ? affirmè-je, d'un ton ironique.
— Avancez ! Vous êtes au milieu et même si je voulais vous éviter, ce serait impossible.
— Ok ! Comme toujours, vous avez raison, lachè-je, agacé.
— Naturellement !
Je continue dans la pénombre, en direction de cette faible lumière, en compagnie de la princesse des vampires. Imbue d'elle-même, elle n'est sûrement pas un exemple de vertu. Malchanceuse jusqu'au bout des ongles, je ne serai donc pas étonné que des embûches nous attendent. Du jamais vu. A cet instant, elle crache un juron. Soupirant amèrement, je me retourne sur elle.
— Qu'est ce qui vous arrive, encore ?
— Je viens de casser le talon de ma chaussure ! se plaint-elle.
— Évidemment, on n'a pas idée de venir en talons aiguilles dans ce genre d'endroit !
— Je ne vous demande toujours pas votre avis ! Avancez et ne vous occupez pas de moi ! harangue-t-elle, énervée.
Ce n'est certainement pas la politesse qui l'étouffera.
Gardant mon sang froid, je poursuis mon chemin, persuadé de perdre mon temps, inutilement.
— Vous n'êtes pas obligé de courir non plus ! affirme-t-elle, loin derrière.
—Il faudrait savoir ce que vous voulez !
— Votre désobligeance vous perdra, vous savez qui je suis et qu'à tout moment je pourrais vous retirer la vie ?
— Oui, mais vous n'en ferez rien! retorquè-je, lassé.
— Vous voulez parier !
— Non! Je n'ai pas le temps pour ça et vous non plus. J'espère être dehors dans une vingtaine de minutes. Vous êtes un vampire ? Vous pouvez aller dix fois plus vite que moi, alors en avant !
— Dois-je vous rappeler que l'on m'a jeté un sort ? Je ne peux plus me servir de mes pouvoirs jusqu'à nouvel ordre, s'écrie Mia.
Comme prévu, les ennuis commencent à s'orchestrer. Sentant lentement ma patience se consumer, je prends mon courage à deux mains.
— Et pourrait-on savoir qui vous a jeté un sort ?
— Une de ces satanées sorcières, tiens ! Qui d'autres! s'exclame-t-elle, piquée.
— Vous avez dû être bien méchante pour ça, non ? Qu'en pensez vous ? continuè-je en marchant.
— Je voulais simplement boire un peu de son sang. Mon plan était de l'hypnotiser et elle ne l'aurait jamais su !
— Ah... voyez ! C'est pas bien. Toujours une combine pour obtenir ce que vous voulez ! C'est malheureux, vous ne pouvez pas vous en empêcher.
— Méfiez-vous ! Je peux encore vous faire regretter vos paroles, s'énerve-t-elle en se rapprochant de moi.
— Tss tss ! Suffit ! lancè-je.
Arrivés près de cette ondée blafarde, une porte se dérobe sous nos yeux. La sortie est proche et ma liberté aussi.
Dragoness_Blue (Avec des personnages de Prologue d'une légende)
— Eh, t'es mort ?
Ma tête me lance. Je cligne des yeux sous la lumière crue en fouillant dans mes souvenirs. J'étais en train de me promener quand, soudain, tout est devenu noir. J'ai perdu connaissance.
Je me redresse et découvre une pièce dans un style ancien. Des objets en tous genres sont entassés contre les murs, dégageant un espace au centre. Sur le sol, un tapis avec des inscriptions étranges. Au plafond, une carte du monde défraîchie. Devant moi, une fille assise en tailleur. Je l'ai déjà croisée, c'est la jumelle d'Eléa.
— Alia, c'est bien ça ?
— Wah, tu te souviens de moi. Je m'en serais bien passé, me communique-t-elle sans remuer les lèvres.
— De la télépathie.
Elle m'ignore. Je me lève et commence à explorer, me demandant comment sortir de là.
— Comment va Eléa ?
— Bien. Je prends soin d'elle, puisque tu n'es pas fichue d'être à ses côtés.
— Comme si c'était ma faute.
— Tu es assez grande pour décider de ta vie, non ?
— Vas-y, rajoute une couche, du moment que tu y es ! Moi, au moins, je la tiens à l'écart du danger. Je ne l'ai pas regardée se prendre un coup de couteau à ma place.
Je grimace, elle n'a pas tort.
— Je la laisse agir comme elle veut, plutôt que de la blesser en l'isolant.
— Ah, parce que tenter de la protéger, c'est la blesser ?
— Quand sa propre sœur l'ignore, oui.
— Tu veux parler des sœurs ? La tienne se porte bien, ou tu continues à la croire morte ?
— Ne parle pas d'elle.
Elle hausse les épaules, désinvolte.
— Aide-moi à chercher la sortie, plutôt que de rester plantée là sans rien faire. Sauf si on t'a coupé les tendons, comme pour ta langue ?
Son regard noir m'amuse.
— Tu n'as qu'à utiliser ta particularité. Après tout, rien ne te résiste, monsieur-je-fais-peur-à-tout-le-monde.
— C'est tout à fait mon genre de vouloir rester enfermé avec une personne indigne de confiance et incapable de donner des nouvelles à sa famille, ne serait-ce que pour signaler que tu es en vie.
— Si tu ne peux pas défoncer le mur, il suffit de le dire. Ça nous fera gagner du temps.
— Au moins j'essaie, pas comme toi. D'ailleurs, qu'est-ce que tu fais là ? Ne me dis pas que tu as tout organisé !
— Pour me retrouver coincée avec un gars comme toi ? Plutôt manger du pain moisi.
Je m'abstiens de répondre et continue de fouiller l'endroit. Au bout de plusieurs minutes, je retiens deux éléments : un trou semblable à une serrure et une sorte de phrase écrite au plafond. Le problème, c'est comment l'atteindre. Rien dans la pièce n'est assez solide pour supporter mon poids ou celui d'Alia. La seule solution...
— Il faut... viens là.
— Quoi, encore ? T'as trouvé comment sortir ?
Elle s'approche, je lui désigne la phrase. Ses yeux s'écarquillent lorsqu'elle comprend où je veux en venir.
— Hors de question. Il est hors de question que je m'associe avec toi. Tu ne me portes même pas en rêve.
— C'est le seul moyen de lire la phrase.
Elle me fixe, son visage déformé par le dégoût. Ça ne m'enchante pas plus qu'elle.
— C'est ça ou on reste enfermé tous les deux. Le choix est vite fait, sauf si tu commences à m'apprécier ?
— C'est bon, vas-y. On va collaborer.
Elle change rapidement d'avis.
Je joins les doigts, elle prend appui avec son pied. Sa seule main se pose sur ma tête pour lui permettre de conserver son équilibre. Note à moi-même : prendre une douche et bien me laver les cheveux quand je serai sorti.
— Alors ?
— Deux secondes !
— Comment tu peux être aussi lourde avec un bras en moins ?
— Je reste plus légère que ta répartie.
Je pourrais la laisser tomber, là, tout de suite. Avec un peu de chance, elle se cognera la tête et se taira enfin.
— C'est bon.
Sans perdre plus de temps, on s'éloigne l'un de l'autre.
— Alors ?
— Deux secondes.
Elle parcourt la pièce du regard.
— J'ai tout retourné, dis-moi ce que tu cherches. Ça ira beaucoup plus vite.
— C'est moi ou tu viens de me traiter d'incapable ?
— Je n'ai pas été assez clair ? Mille excuses. Tu es lente et inutile.
En même temps que je prononce ces mots, je me rends compte qu'elle est la seule à avoir lu la phrase. On a fait plus malin.
— Très bien, monsieur sans cœur. C'est écrit : « Va bien te faire en..., c... ».
— Très drôle.
Elle laisse planer quelques secondes de silence avant de lâcher :
— « La clef est double ».
— Qu'est-ce que ça veut dire ?
Elle me regarde avec un air moqueur.
— Je croyais que tu avais réponse à tout.
— Au moins je me pose des questions, pas comme quelqu'un d'autre.
Double, double... peut-être une paire d'objet ?
— J'espère que c'est pas un de ces délires d'amitié, « allez, on appuie ensemble à trois » !
— Maintenant que tu le dis... il me semble avoir aperçu deux boîtes similaires.
— Et merde. Ça va être long.
Pour une fois, je suis d'accord avec elle.
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