Doux hivers

Elle marche. Un pas après l'autre, elle avance sur ce grand tapis blanc. Ses pas la mènent de plus en plus loin, à travers ce champ immaculé.

Habillé que d'une légère robe blanche, la jeune fille ressent très bien le léger vent froid de la campagne, synonyme de paix et de liberté. La neige, si délicate, s'écrase sous le poids des fins pieds nus de la jeune fille.

Les délicats flocons de neiges couvrent doucement ses longs et doux cheveux blonds. Ses cils, longs et fins, sont aussi couverts de petits flocons.

Fatiguée et gelée, la jeune fille s'assied sur la neige. Elle observe le paysage; des champs à perte de vue. Elle respire un bon coup, l'air frais et pur lui fait presque oublier sa vraie vie.

Elle se sent enfin libre. Elle a l'impression qu'ici, tous ses problèmes s'envolent, s'évaporent. Elle a l'impression que tout ce que les autres élèvent racontent sur elle, toutes ces insultes, tous ces mauvais coups, et tout ce qu'elle subit n'existe pas ici. Que la douleur qu'elle ressent ancré au plus profond d'elle n'était qu'illusion.

La jeune fille s'allonge lentement. Elle est frigorifiée. Cependant, elle n'a pas l'intention de rentrer. Elle n'a pas l'intention d'aller se mettre au chaud. Car elle est épuisée, elle est exténuée. Tout ce que les autres élèves lui font subir l'épuise complètement.

Elle en a marre. Elle en a marre de sa vie. Elle en a marre de tout ce qui lui arrive. Elle veut juste en finir. Elle ne veut plus vivre cet enfer.

La jeune fille regarde son bras meurtri, puis laisse rouler une larme. Il est couvert de cicatrices dû à sa mutilation. Se mutiler est la seule technique qu'elle a trouvé pour avoir moins mal. Cette douleur physique, lui fait oublier sa douleur mental, son cœur brisé.

Les flocons tombent désormais abondamment, couvrant peu à peu le corps de la jeune fille. Celle-ci regarde le ciel, pensant à tout ce qu'elle a subit, le visage inondé de larmes.

Elle n'a pas l'intention de se relever. Elle ne veut plus vivre cet enfer. Elle ne tient plus à la vie. Elle se dit que si elle doit quitter la vie, ce sera en pleine nature, où la paix règne.

Elle se sent de plus en plus gelée. Elle est désormais si faible. Ses yeux ne quittent plus le ciel. Ils ne le quitteront plus jamais.

Les larmes ont cessées de couler. Sont visage est si pâle. Elle ne bouge plus. Les flocons tombent abondamment sur ce corps désormais sans vie. Son cœur a cessé de battre.

Cette jeune fille si innocente, si douce, si délicate, est morte seule, gelée, dans un sentiment de désespoir. Elle est morte dans une douleur si profonde... Elle qui n'avait guère eu le temps de goûter à la vie. Tout ce qu'elle connaissait était le malheur, la peine et la douleur. Au moins, maintenant, son âme est en en paix...

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