Il est 13h.
Je marche le long du parc. J'ai laissé la voiture au restaurant, je préfère marcher pour venir te voir. À l'angle de cet havre de verdure, j'aperçois ta nouvelle demeure. Nous qui n'avons pas de vis-à-vis... Tes nouveaux voisins sont bien nombreux. Heureusement, ce ne sont pas du genre fêtard. Ils partagent désormais ton sommeil éternel. Mon ange. Je marche entre les allées. J'ai acheté des fleurs chez le fleuriste à côté du restaurant. Des jonquilles. Je suis en face de toi. Ou plutôt, ce qu'il en reste. Une plaque et une croix en marbre. Deux dates. Je dépose les jonquilles au pied de cette croix insignifiante. Ma vue se trouble. Mes larmes se confonde avec les gouttes de pluies qui ruissellent sur moi. Un jour, tu m'as dit une phrase que je garde toujours dans un coin de mon cœur. "La pluie n'est que les larmes des anges". Je t'avais regardé étrangement. Aujourd'hui, les anges partagent ma tristesse. Tu ne dois pas être parmi eux. Tu ne pleurais jamais. Tu aurais voulu que je ne soit pas en train de pleurer. Pas sur ta tombe. Mais moi j'aurais voulu ne pas avoir à le faire. Que tu sois encore à rire à mes côtés. Que tu me parle encore de la pluie. Ou de n'importe quoi. Je détourne le regard de ta tombe qui me transperce le cœur. Il y a un banc sous un arbre qui le protège de la pluie. Je m'y assois. Je ne distingue plus grand chose derrière mon brouillard de larmes.
Il est 14h.