Chapitre 5

Alors que je m'apprêtais à me lever de mon lit pour aller en cours, je vois la date inscrite au calendrier.

Lundi 14 septembre

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire, j'ai seize ans. Mais à présent, pour moi, les anniversaires n'ont plus rien d'extraordinaire ou de formidable, on se rapproche juste petit à petit de la date de notre mort.

Je n'ai encore jamais partagé mon opinion là dessus avec qui que ce soit, de peur que l'on me prenne pour quelqu'un de bizarre. Alors, comme chaque année, je fais comme si c'est tout le contraire de ce que je pense, qu'un anniversaire c'est bien, que c'est l'occasion de s'amuser.

Je sors de mon lit et consulte mon téléphone. Aucune notification. C'est bizarre, en temps normal mes amis m'auraient déjà bombarder de messages pour me souhaiter un bon anniversaire. Mais bon, de toute façon ça m'arrange bien puisque je n'aurai pas à jouer la comédie pour montrer que je suis heureuse. Mais d'un côté, je me sens bizarre, comme avec un sentiment de solitude.

M'auraient-ils oublié ? Est-ce-que c'est une façon de me dire qu'ils ne veulent plus de moi comme amie ? Veulent-ils couper les liens avec moi ?

Et c'est reparti ! Il faut à nouveau que je stresse pour tout et pour rien. Des fois je me demande vraiment comment serait ma vie si je stressais moins. Je me déteste. C'est de ma faute, je n'arrive pas à me contrôler. Je regarde les anciennes traces de mon passé sur mes avants-bras. Je me hais. Je hais mon corps et tout le reste. Pourquoi est-ce-qu'il m'a touché ce jour là ? Je voulais juste sortir pour m'amuser la veille de mes treize ans... Et c'est la qu'il a osé.... Qu'il l'a fait... Je sens les larmes me monter aux yeux en repensant au soir où tout mon monde s'est écroulé autour de moi. Les jours suivants je n'osais parler à personne. Ni à ma mère, ni à mes amis. Je préférais garder tout ça pour moi...Toutes les fois où j'ai fait des crises d'angoisses à cause de lui...

Lorsque je passe le portail du lycée je ne vois personne. Étrange. Il est sept heure cinquante et les cours commencent dans dix minutes. Je marche vers le centre de la cour, je m'assois sur un banc et sors mon téléphone de ma poche. Toujours aucune notification. Est-ce qu'ils ont décidé de ne pas venir juste pour que je me retrouve seule ? Mais tous mes doutes s'envolent lorsque je vois des gens surgirent tout d'un coup devant moi. Ils ont des paquets cadeaux et des ballons gonflables de toutes les couleurs dans leurs mains.

-Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire Astrée, joyeux anniversaire ! Chantèrent-ils en cœur en se balançant de gauche à droite.

-Vous avez vraiment organisé tout ça pour moi ?

-Bien sur que oui ! S'écria Kevin.

-Mais où sont passés les secondes et les terminales ? Questionné-je.

-On a dû passer quelques longues journées à essayer de dissuader les professeurs d'annuler leurs cours d'aujourd'hui. Mais bien sûr, la simple raison de ton anniversaire ne leur aurait pas suffît. Mais comment te dire que nous avons une amie très persévérante. Expliqua Kevin tout en regardant Lilou.

Elle rougit en comprenant que Kevin parle d'elle mais se retourne pour faire comme si elle parlait à Céleste pour cacher sa timidité.

Je n'aurais jamais pensé que mes amis seraient capable de faire ça, j'ai toujours su qu'ils ont une grande imagination, mais pas à ce point là. Je regarde partout autour de moi et mon regard se pose sur Chêne. Il est présent, juste sous mes yeux, avec un sourire immense. Je continue de regarder les gens et je remarque que personne n'a ramené de sacs pour les cours.

-Kevin ? Demandé-je.

-Oui. Me répond-t-il.

-Tu sais pourquoi personne n'a ramené de sacs de cours aujourd'hui ?

-Je pensais que tu aurais compris....

-Attends, tu es entrain de me dire qu' il n'y a pas cours aujourd'hui ?

-Exactement !

-Kevin je t'aime ! Je te respecterai jusqu'à la fin de ma vie !

-T'as intérêt.

Sur cette dernière phrase, nous éclatons d'un grand rire.

-Par contre, Pietro nous laisse l'établissement seulement jusqu'à dix heures. Mais on n'aura pas de cours le reste de la journée.

-Tout ce qui m'importe c'est que l'on aura pas maths le reste de la journée !

-Tu es incorrigible ! S'écrie Kevin.

Nous continuons de rire mais tout d'un coup, Victoria s'exclame :

-Mon Dieu ! On a failli oublier !

-Oublier quoi ? Demandé-je.

-Astrée Bryan, me ferais-tu l'immense plaisir de me suivre sans poser de questions ? Répondit-elle.

-Et comment, ma chère Victoria.

On se prend la main comme roi et reine et elle m'emmena jusqu'au gymnase suivit de tous les autres élèves. Elle s'arrête devant les grandes portes du gymnase.

-Nous avons la fierté de vous informer que vous allez assister à un somptueux repas ! S'exclame Victoria.

Sur ces mots, elle ouvrit les portes du gymnase d'un geste théâtral et laisse tout le monde entrer.
Sur une grande table s'étale un repas composée de salades, de viandes ou encore de chips... Je suis ébahie face à ça, encore une fois, je me rends compte que j'ai des amis en or. Je n'aurais jamais du douter d'eux.

-Alors ? Demande Victoria.

-Je me sens comme dans un rêve.

-C'est bien le but ! Dit Céleste.

-Mais quand est-ce-que vous avez réussi à faire toute cette nourriture ?

-Chacun a ramené une part du buffet, par exemple, Lilou a amené les gâteaux, Kevin le poulet...Même les nouveaux ont voulu nous aider ! Explique Victoria.

-Je ne pourrai jamais vous dire à quel point vous m'avez rendue heureuse aujourd'hui ! Je vous aime tous tels que vous êtes et j'espère vous gardez à mes côtés très longtemps.

-Oh, c'est trop chou ! S'écrie Victoria.

Je me jette dans les bras de mes amis. Un silence pesant s'installe et Kevin est le premier à le rompre.

-Bon, vous attendez que le repas vienne à nous ou ça se passe comment ?

-T'as raison, ça va refroidir.

On va tous s'installer à plusieurs tables collées les unes aux autres pour en formait qu'une seule et nous commençons le festin par un discours de Kevin.

-Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, nous sommes rassemblés autour de cette table pour fêter les seize ans d'Astrée Bryan ! Longue vie à Astrée !

-Longue vie à Astrée ! Répondent tous les gens présents dans la salle en cœur.

Kevin tourne la tête pour me regarder et je compris que c'est à mon tour de prononcer quelques mots. Je me lève de ma chaise, regarde mes amis, et dis :

-Merci à tous d'être venu, et de votre participation à ce buffet, sans vous il n'y aurait rien de tout cela. Je sais que chaque année vous vous dites que vous avez une classe pourrie ou bien qu'il n'y a pas votre meilleur ami et que sans lui vous ne pourrez pas vous amuser, mais tout ça est faux ! À la fin de l'année on aura réussit à tisser des liens très fort alors s'il vous plaît, profitez-en.

Je prends un moment à les regarder, puis je continue.

-Maintenant, je vous souhaite à tous un bon appétit !

Des acclamations s'enchénèrent à mon discour. Je m'assois à ma place et prends de la salade.

-Astrée, j'ai encore une dernière chose à te dire avant que tu commences à manger. Me dit Kevin.

-Je t'écoute. Répondis-je.

-Vendredi soir, nous sommes invités à la fête de Lucas.

-T'es pas sérieux ?

-Oh que si !

Je me jette dans les bras de Kevin jusqu'à ce qu'il me demande d'arrêté parce que je l'étouffe.

Lucas est l'un des garçons les plus connus de l'école et on raconte que ses fêtes sont les meilleurs. Je me suis toujours demandé pourquoi est-ce-que tout le monde pense ça de ses fêtes et c'est alors que je me suis dit que la seule façon de comprendre pourquoi, c'était de participer. J'ai encore peur que ce qui est arrivé il y a des années se reproduisent, mais j'essaye de me persuader que cette fois il y aura quelqu'un avec moi et qu'il ne pourra rien m'arriver puisque je serais avec lui. Il y a aussi le fait que Kevin se soit fait tant de mal pour obtenir ces invitations que je n'ose pas lui refuser.

-Est-ce-que les filles vont venir ? Demandé-je.

-Oui, j'ai réussi à me procurer assez d'invitations pour tout le monde, mais je ne leur est pas encore annoncé la nouvelle. Tu veux venir avec moi pour leur dire quand on aura finit de manger ? Me demande Kevin.

-Vas-y !

Je me mets à manger ma salade tout en pensant ce que je vais mettre vendredi, mais je finis par arrêter de penser à ceci car je vais sûrement organiser une soirée avec les filles pour décider comment on va s'habiller. Victoria est toujours la meilleure en matière de mode, elle nous sera d'une grande aide.

Nous finissons tous de manger et le ventre plein, Victoria me rappelle que j'ai toujours mes cadeaux à ouvrir. Au début, j'ai du mal à croire que tous les premières m'ont offerts des cadeaux, mais lorsque l'on me fait asseoir sur une chaise au milieu de la cour où je suis entourée de paquets, j'ai beaucoup moins de mal à l'imaginer. Il y a beaucoup de gens qui se sont surpassés pour les cadeaux.

Anastasia, une fille que je connais depuis l'an dernier, m'a par exemple m'a offert un bracelet à perles vertes, ce bracelet m'a rappelé mon père, on allait souvent ensemble à la plage et on collectionnait toutes les perles que l'on trouver. Vers neuf heure et demi, on dut ranger les tables ainsi que tout ce qu'on a fait tomber par terre pour éviter de se faire étrangler par la directrice, au moment où je m'approche de la table pour débarrasser, je vois que la moitié de ce que les gens avaient préparé n'a pas était touché.

-Lilou ? Rassure-moi, on ne va pas jeter toute cette nourriture ?

-Non, on va les donner à des SDF. Ça serait du gâchis si on jetait tout ça. Me répondit Lilou.

-Ouf... Et je pourrai vous accompagner ?

-Oui, si tu veux.

À dix heure on quitta l'établissement, et après avoir remercier tous mes camarades, je rejoins ma bande et on alla explorer les rues de New York à la recherche de personnes sans abris et on leur offrit à manger. Ça m'a fait chaud au cœur de voir tous ces visages s'illuminer seulement grâce à un repas. Il y en a même un qui a insisté pour que l'on partage le repas avec lui mais on dut s'abstenir car on avait déjà le ventre plein. À la fin de la distribution, je décide de rentrer chez moi. Je dis au revoir à mes amis et je me mets à marcher dans la direction de ma maison en sentant la fatigue s'emparer moi.

Quelques minutes plus tard, je fût arrivée chez moi. Je décide d'abord de ranger mes cadeaux dans un placard et de mettre mon sac d'école sous mon bureau. Je reste longtemps sur des réseaux avant de décider d'aller faire mes devoirs. Heureusement j'en ai déjà fait une grande partie car sinon j'aurai fait un infarctus rien qu'en voyant tous les devoirs décochés sur ma feuille qui me sert d'agenda. Vers seize heure, j'ai tout terminé et je me prépare à faire une sieste. Je regarde à travers la fenêtre, il pleut des cordes dehors, ce n'était pas arrivé depuis un long moment, au début ça me procure une impression un peu bizarre, mais je finis par trouver ça relaxant alors, comme promis je fais ma sieste. Je dors pendant trois heures - du moins c'est ce qu'indique l'horloge - avant que le bruit de la sonnette ne me réveille en sursaut.

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