Chapitre 11
Depuis le début, je parle de ma vie, de mes relations, ce que j'ai fait... Mais je veux un peu de ce qui se passe dans mon esprit, je ne supporte plus de garder tout ça pour moi...
De temps en temps, des gens viennent me parler de leurs malheurs : peine de cœur, pensées suicidaires... Et de temps en temps, j'ai juste envie qu'ils arrêtent de se plaindre de ça, car oui, il y a pire....
Je ne veux pas dire que je suis le pire des cas, j'ai toujours ma mère et des amis, ce qui est déjà énorme pour moi, mais quand ils commencent à se dire « dépressif » uniquement parce que leur petit ami ou petite amie les ont quitté... Ça me met hors de moi, j'ai juste envie de leur crier la vérité, mais je me retiens....
Deux ans que je suis diagnostiquée dépressive. J'ai toujours eu du mal à en parler, aucune personne, ni même ma mère ne le sait, comme à mon habitude, j'ai gardé tous ces sentiments pour moi et pour moi seule. Je ne sais même plus ce que c'est être heureuse. J'en suis à un point où je suis vide, je n'ai plus aucun sentiment sauf la tristesse au fond du gouffre.
J'aimerai aussi parler de mes pensées, comme vous l'imaginer sûrement, qui ne sont pas très joyeuses.
En y repensant, je n'ai pas peur de mourir, c'est même ce que je veux. Mais j'ai peur de rater ma tentative, à ce moment là je me demande ce qui se passera. Je serai sûrement envoyée dans un hôpital pour me faire soignée, ma mère viendra me voir, elle sera tellement déçue... J'ai intérêt à ne pas me rater.
Personne ne m'a jamais aidé, personne ne m'a jamais écouté. Je ne peux pas leur en vouloir car d'un côté, je n'ai pas envie que l'on sache ce que je suis vraiment, mais j'aurais bien aimé qu'il y est des gens qui s'inquiètent un peu plus pour moi lorsqu'ils voient mes yeux rougies par les larmes, ou les quelques traces de sang sur mes doigts.
Mais heureusement, il y a quelqu'un qui se soucie un peu de moi. Chêne. Le seul qui a connaissance de mes malheurs... Mais pas tous.
***
-Les filles ! Ça va ?
-Oui on va bien. Et toi ?
-Super.
Elles n'ont même pas pris la peine d'attendre avant de rentrer, ce qui, pour nous, est tout à fait normal.
-Bon, on ne va pas y aller par quatre chemins, est-ce que tu as une idée de ce que tu vas mettre demain ? Me questionne Victoria qui est à présent dans mon canapé.
-Si tu pars du contexte qu'on ne va pas y aller pas quatre chemins, alors non. Je n'ai toujours rien préparée. Lui répondis-je.
-Parfait. Annonça-t-elle.
-En quoi c'est parfait ? Demandé-je.
-Ba... On pourra décider toutes ensembles ce que tu vas mettre, et donc, passer plus de temps ensemble.
-Yes. Et vous les filles ? Vous avez préparé quelque chose ?
-Non. M'informèrent-elles.
-Ok... Bon, alors venez, on monte en haut.
En montant les escaliers, Céleste glisse sur une marche et s'écrase au sol telle ma moyenne en maths, ce qui provoqua l'hilarité générale.
-T'es pas douée. Commente Lilou entre deux rires.
Même si elle est de nature timide, cette dernière est toujours beaucoup plus ouverte quand on est que tous les quatre.
-I know.
Après avoir passer cinq minutes à rire à en avoir mal au ventre, on se décide enfin à rentrer dans ma chambre.
-C'est un peu le bazar, mais bon, vous êtes sûrement habituées, pas vrai ? Constaté-je
-Oui. Me dirent-elles.
Ce qui est bien avec elles, c'est qu'elles sont toujours honnêtes, même si parfois ça fait du mal à entendre, on sait tous que la vérité finira par éclater et qu'il vaut mieux nous parler sincèrement, sinon quel est l'intérêt de notre amitié ?
J'ouvre mon placard et toutes mes amies se jettent sur mes vêtements en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
-Tu devrais mettre cette robe. Me conseille Victoria.
Elle me tend une robe rouge qui m'arrive en haut des genoux avec un petit décolleté. Je la lui prends et pose la robe sur mon corps par dessus mes vêtements en la tenant par les bretelles. Je me tourne vers les filles qui me regardent en m'annonçant que je suis sublime.
-Celle-là aussi est plutôt pas mal. Commente Lilou.
Cette fois-ci, elle me jette une boule de tissus d'une couleur verte émeraude. Je la déplie et la tend devant moi pour la contempler. Elle a de longues manches, avec un col rond, la robe m'arrive un peu en haut des genoux et il y a une sorte d'entaille triangulaire au niveau du bas gauche. Je fais comme la première, c'est-à-dire, la pose par dessus mes vêtements en la tenant par les épaules et attends à ce que les filles commentent ma tenue.
-Celle-là fait un peu plus « occasion » je dirais. Déclare Céleste.
-Ouais, c'est pas faux. Répond Lilou.
Je me regarde dans le miroir à côté de mon bureau.
C'est vrai qu'elle fait plus occasion, mais je pense qu'entre la rouge et la verte, la verte me conviendrait mieux, car à cause de toutes les cicatrices que j'ai sur les bras, avec une robe à bretelles pareilles les feraient ressortir plus que tout, même si je pense que la couleur de mes plaies concordent bien avec celle de la robe.
-Personnellement, je préfère la verte. Révélé-je.
-C'est vrai qu'elle te va bien. Affirme Victoria.
-On va voir si il n'y en a pas une autre d'abord, puis on fera, enfin je veux dire, TU feras un choix. Dit Céleste en soulignant bien le « tu » de sa phrase.
Un long moment passe avant que je sorte une robe du placard au hasard.
-Et qu'est-ce que vous pensez de celle-là ?
-Va tout de suite l'essayer ! Continue Victoria.
-C'est LA robe qu'il te faut ! S'exclame Céleste.
Je file dans la salle de bain qui se trouve à côté de ma chambre. Je l'enfile avec beaucoup de difficultés, mais après avoir persévérer, j'y suis parvenue. Je sors de la pièce, et marche comme une reine jusqu'à ma chambre. En rentrant dans la pièce, les filles me regardent comme si j'étais la septième merveille du monde.
Mais je cache mes bras derrière mon dos.
-Astrée ? Écoute-moi bien, tu vas mettre cette robe pour la soirée, m'as-tu bien comprise ? Tu VAS la porter vendredi. Tu me le promets ? Me fait promettre Victoria.
-C'est évident non ?
-Yes.
***
Après avoir regarder un épisode de Miraculous sur ma télévision, on est partie chez Victoria. En chemin elle faisait que nous dire qu'elle hésitait entre une trentaine de tenues, et qu'on devait l'aider à faire un choix. Eh oui, bienvenue dans le monde de « La Sélection » ( plus d'informations dans le dernier chapitre ).
J'ai remarqué que pendant tout le trajet, malgré le fait qu'elle parle, elle gesticule aussi beaucoup. Elle fait des mouvements avec ses mains, à croire qu'elle essaye d'imiter une danseuse étoile en train de s'échauffer des poignets.
En arrivant devant la petite clôture qui entoure le jardin de Victoria, cette dernière prend les devants.
-Mes parents ne sont pas à la maison. Nous annonce-t-elle.
En entendant cette nouvelle, on se jette toutes dans sa maison. On monte les escaliers quatre à quatre jusqu'à arriver dans sa chambre, là où Céleste ouvre la porte avec un grand fracas et court se jeter sur le lit de son amie.
On ne tarde pas à faire comme elle, mais vu que le lit est censé être fait pour une seule personne, plusieurs d'entres nous doivent être à moitié sur le sol.
-Donc, passons aux choses sérieuses, j'hésite entre ces cinq robes et vous devez absolument m'aider à choisir.
***
Je vais vous épargner cette séance essayage car il n'y à rien de très intéressant.
Après avoir aider Victoria à choisir sa tenue, on a décidé d'aller bronzer. Le temps n'est pas très ensoleillé, mais on peut tout de même passer un moment dehors à parler de tout et de rien.
On arrive près de la piscine en maillot de bain - que Victoria nous avait demander de ramener au cas ou - mais « malencontreusement » je l'ai oublié.
-Tu veux que je t'en prête un ? M'a proposé Victoria.
-Non merci, ça ira.
Et c'est donc comme ça que je me retrouve en pull à côté de la piscine à côté de mes amies en maillots.
-Venez on fait un action ou vérité. Propose Victoria.
-Oh non, à chaque fois vous allez choisir vérité. Se plaint Céleste.
-Alors on joue à vérité ou vérité.
Elle haussa les épaules.
-Les filles ? Demanda Victoria en s'adressant à moi et Lilou.
-Pourquoi pas ? Répondis-je.
Je change un peu de place sur le sol.
-Oui, pourquoi pas ? Approuva Lilou.
-Va par un vérité ou vérité. Qui commence ?
-Moi ! S'exclame Lilou.
Les plus timides sont en grande partie les plus courageuses. Mais seulement avec les gens en qui ils ont confiances.
-D'accord. Approuva Victoria. Vérité ou vérité ?
-Vérité.
En même temps, elle n'avait pas trop le choix.
-As-tu un garçon en vue ?
-Non, pas spécialement.
-Okay. À toi.
-Lilou, combien as-tu eu de relations amoureuses ?
-Trois. Deux en primaire, et une au collège. Astrée, commença Lilou.
Lorsque j'entendue mon nom, je me redresse tout d'un coup et devient aussi droite qu'une planche à pain.
-C'est moi.
-As-tu des sentiments pour Chêne, le nouveau ?
Au fond, je savais que oui, mais ce mot eu du mal à sortir de ma bouche, comme si elle était rester coincée dans ma gorge.
-Astrée ? Demanda Lilou.
Je repris ma respiration et essaye d'admettre la vérité. De toute façon, à quoi cela servirait que je leur cache ça ?
-Ou-oui. Bégayé-je de toute façon.
-NON, JURE ?! S'exclama Lilou
-Ou-oui. Répété-je encore une fois.
-Bon, de toute façon c'était prévisible vu la façon dont tu le regardes. Commente Céleste.
-Ça se voit tant que ça ? Demandé-je.
-Oui. Me confie Céleste.
-Je confirme. Me révéla Victoria.
Et moi qui me croyais discrète, c'est décidément rater.
-On veut en savoir plus ! Réclame Lilou.
-Oui ! Soutiens Céleste.
Et c'est la que les questions vont pleuvoir...
-Est-ce-que c'est réciproque ? Demande Victoria.
-Oui, enfin je pense... Annoncé-je.
-Comment ça « je pense » ? Questionne cette même amie.
-Ba... De mon point de vue oui, je pense que lui aussi il m'aime, enfin... J'en suis même sûre.
-Ça va faire depuis longtemps que vous vous parler ?
-Un tout petit peu après la rentrée.
-Et vous vous êtes mis ensemble quand ?
-On va dire... Le jour de mon anniversaire.
-C'est trop mignon !!! S'extasie Céleste.
Même Céleste qui n'a jamais été très romantique semble intéressée.
-J'espère le meilleur pour vous deux. Me souhaite Lilou.
-Idem. Déclare Victoria
-Moi aussi. Dit Céleste.
Et la journée continua ainsi, on alla chez Céleste, qui choisir de porter un simple jean qui arrive en haut des chevilles et un crop-top blanc avec un gilet blanc par-dessus, quant à Lilou, elle se décida à porter une petite robe turquoise sans manche avec des talons noirs.
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