le règne des sorciers partie 2

Phylio claqua la porte de la maison, furieux. Une fenêtre s'ouvrit, et la tête parfaitement maquillée de sa mère apparut.

- Phylio Estraman ! Je te jure que si tu ne reviens pas dans les cinq secondes qui suivent, tu auras une punition dont tu souviendras longtemps ! menaça la femme.

L'adolescent l'ignora, et marcha jusqu'au portail en fer qui délimitait la propriété.

- Un...deux...trois...quatre...cinq ! La femme poussa un cri de frustration et referma avec fureur la fenêtre.

Phylio ouvrit d'un coup sec le portail, et le referma tout aussi violemment. D'une jarre sur le trottoir, il en sortit des vêtements normaux, et arracha avec rage les siens, foutues soieries magnifiques, saletés de broderies faites à la main.

Il enfila rapidement les habits banals, ébouriffa ses cheveux, et enleva la chevalière si reconnaissable de son doigt, qu'il fourra dans une poche de son blouson.

Le jeune homme quitta rapidement son quartier, les mains dans les poches de son manteau. L'hiver demeurait assez doux, mais sa veste était fine.

Il souffla d'exaspération, provoquant de la buée dans l'air froid. Il s'arrêta et regarda autour de lui, surpris de ne voir personne dans les rues. Même en début de soirée, l'allée dans laquelle il se trouvait, était gorgée de monde. Bien que ce ne soit principalement que des sorciers et des humains, on pouvait voir quelques vampires, avec leurs mines blafardes et leurs grands yeux noirs immensément tristes.

L'adolescent leva la tête, et vit la pleine lune se dévoiler d'entre les nuages. Il grimaça, pas étonnant que les rues soient désertes, malgré le peu de risque que des loups garous sortent dans les rues à demi-fou. En dépit de la quasi absence de risque, Phylio hésita, il n'incarnait qu'un humain, si il se retrouvait devant un lycanthrope au premier stade de sa transformation, il ne pouvait que prier, ou courir très vite... Mais le jeune homme avait besoin de se changer les idées, et rien ne valait un bon vieux verre d'alcool pour ça !

Il se dirigea vers un bar spécifique, et lorsque l'établissement fut en vue, il sourit. Comme à chaque fois qu'il venait en ce lieu. La façade, aux couleurs extravagantes, faisait ressortir d'énormes lettres roses, rendues fluorescentes à l'aide d'un sortilège. Juste un mot, mais qui définissait entièrement sa particularité, peace. La paix entre les races. Qu'ils soient humains, vampires, sorciers ou loups-garous. Si ses parents savaient qu'il avait des amis lycanthropes, et non parfaitement humains, ils piqueraient certainement une crise. Il avait découvert cette brasserie par hasard, un jour où il s'était encore embrouillé avec ses parents, toujours pour la même histoire d'ailleurs. Le barman lui avait offert un verre, même si il n'était pas encore majeur. Maintenant il l'était, mais toujours aussi prisonnier de sa famille...

Le jeune homme ouvrit la porte, et s'engouffra dans la pièce réchauffée, à l'ambiance irréelle, à la lumière tamisée, et à la musique rythmée. Il salua les nombreux habitués assis à leurs tables, et regarda distraitement les étrangers, entièrement surpris de voir que le patron accueillait toutes les races. Il s'assit au comptoir, regardant avec curiosité le barman qui préparait une pinte de sang avec du rhum pour un client vampire, l'air anxieux. Lorsqu'il lui eut donné sa boisson, le barman se tourna vers Phylio, et lui adressa un clin d'œil en guise de salutations.

- Ca va petit homme ? Les seules fois où tu viens c'est quand t'as des embrouilles avec tes parents ! S'enquit-il.

- T'inquiète Frank. En fait c'est pire que d'habitude mais pas grave, soupira l'adolescent.

- Si tu veux un moyen de changer de famille, j'ai la solution. Une meute c'est bien mieux. Plaisanta le loup-garou.

- Je peux avoir quelque chose de plus fort que d'habitude s'il- te-plait ? Demanda Phylio.

L'imposant lycanthrope grogna et se tourna pour préparer une boisson. Pendant ce temps, le jeune homme pivota sur sa chaise, interceptant l'arrivée d'habitués, des loups-garous sûrement, vu leur visages tendus, et leur allure dépenaillés. Ils se dirigèrent d'un pas ferme vers une jeune femme à l'écart, tenant son verre à deux mains, comme si sa vie en dépendait. Un des hommes l'aborda, mais l'adolescent ne put entendre ce qu'il lui disait, la musique cachait les conversations. La femme lui répliqua quelque chose, et l'homme qui lui avait parlé l'empoigna au col, la mine furieuse.

Sans réfléchir, Phylio se leva, et se dirigea vers la demoiselle en détresse, qui ne semblait pas plus apeurée que ça. Arrivé à proximité, il put entendre leur discussion qui virait mal.

- Sale sorcière ! cracha le loup-garou.

- si j'ai bien compris, on accepte tout le monde ici, donc tu me lâches, le chien, railla la jeune femme.

Avant que la situation ne s'envenime davantage, le jeune homme s'interposa.

- Laissez-la tranquille, tout le monde est admis ici. S'exclama-t-il.

Le loup garou délaissa le col de sa victime avec regret, et se tourna de toute sa hauteur vers l'humain.

- Qui es-tu pour me donner des ordres, gamin ? tonna-t-il.

Phylio eut quelques sueurs froides, mais à la pensée de l'injustice dont avait été victime la magicienne, il ne se démonta pas. Il eut soudainement une idée.

- Réglons-ça dehors, proposa-t-il humblement.

L'homme le regarda, suspicieux, l'adolescent n'avait aucune chance de gagner à un combat, fluet comme tout. Il n'avait pas l'air d'un vampire, mais il suspectait un mauvais coup. Malgré sa réticence, il accepta.

- C'est d'accord. Répondit-t-il.

Ils se dirigèrent vers la porte, et Frank regarda d'un air inquiet Phylio, entouré de loups-garous à l'allure peu sympathique. Contre toute attente, la jeune femme les suivit, curieuse de voir ce qui allait se passer.

Lorsqu'ils se retrouvèrent dehors, la lune était haute dans le ciel, et les lampadaires étaient les seuls spectateurs.

Les deux combattants se mirent en position. Un des compagnons du lycanthrope énuméra un décompte.

- Tu sais, tu ne devrais vraiment pas m'attaquer, conseilla tranquillement Phylio.

Son adversaire ricana.

- Non mais vraiment, tu sais pourquoi ?s'enquit le jeune homme.

- Pourquoi ? Demanda inutilement le loup garou.

- Parce je suis un membre de la famille Estraman, répondit innocemment l'adolescent.

Un hoquet de stupeur accueillit sa déclaration. Les lycanthropes reculèrent, l'air épouvantés.

- Bon, on va te laisser tranquille hein...s'esquiva le chef de la bande.

Alors qu'ils s'apprêtaient à partir, un des hommes hurla, les mains sur les tempes. Ses amis l'entourèrent inquiets. Phylio recula, redoutant le pire.

La sorcière jeta un coup d'œil par-dessus une épaule d'un des hommes et se retourna, blême.

- Cours, il n'a pas le contre-sortilège pour l'empêcher de se transformer, fuis ! cria-t-elle.

Le jeune homme ne réfléchit pas. Sans se retourner, il s'enfuit vers sa maison, un long hurlement de loup l'accompagnant.

En fait c'est une idée, de bouquin, mais comme je me concentre sur AE, je n'en suis qu'au chapitre 2, peut-être que le règne des sorciers verra le jour ! je vous mets le résumé :

Depuis plus de mille ans, la caste des sorciers contrôlent l'ensemble des surnaturels. Oubliant une vieille prophétie des fées, ils se sont révélés aux mortels, et tiennent l'ensemble de la planète sous leur joug. Malgré leur prudence acérée, une révolte commence doucement à enfler, son berceau, la caste des loups-garous. Indomptables, ils ne peuvent plus accepter d'être des esclaves.

L'appel de la vengeance a sonné...

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