Fuis
Avachi dans un fauteuil en cuir, Elliot rêvait , les yeux à demi-fermés.
Son casque sur ses oreilles délivraient une musique douce, en total désaccord avec ce qu'il ressentait en ce moment.
Au collège, il n'était ni populaire, ni un "bouseux". Il s'habillait convenablement, disait les bonnes choses et on lui foutait la paix.
C'était tout ce qu'il voulait.
Mais un jour, n'ayant qu'un tee-shirt minable au fond de l'armoire, l'adolescent fut obligé de le mettre.
Sous son pull, cela ne se voyait absolument pas.
Malheureusement, ce jour-là, il y' avait sport, et lorsque il retira son pull dans le vestiaire, il fut la risée des autres garçons.
L'adolescent ferma les yeux jusqu'à se faire mal, et se remémora la scène :
Indifférent à ces moqueries, il allait passer la porte, mais un de ses camarades, connu par ses piques méchantes, avait franchi une limite, que l'adolescent connaissait consciemment .
-Oh, un p'tit gay, comme ton frère pas vrai ? Ah mais c'est vrai...il est mort ! Se moqua le garçon, nommé James.
Les épaules d'Elliot se crispèrent, pendant que les autres riaient bêtement. Il serra les dents et ouvrit la porte, la main raide.
-Et c'est aussi une mauviette ! On retrouve les mêmes similitudes !
Le jeune homme ferma les yeux,pourquoi tout d'un coup, James s'en prenait à lui ? D'habitude il le laissait tranquille, à son très grand bonheur.
Alors pourquoi, aujourd'hui avait changé ? Juste à cause de ce stupide tee-shirt avec un coeur ? Ridicule.
Ridicule mais vrai...
Il ne pouvait accepter que cet imbécile souille la mémoire de son frère.
Alors que les adolescents ricanaient, certains qu'Elliot fermerait la porte derrière lui, sans rien dire.
Ils avaient tord, affreusement tord.
Le jeune homme se retourna, lentement, et lui asséna ces mots, prononcés comme une gifle.
- Une mauviette ? Tu te trompes de personne, il était le courage incarné, tu es sûr que tu ne parles pas de toi ?
James rougit de colère, et se précipita vers l'adolescent, chétif et mince. Il n'évita d'ailleurs pas son coup de poing, qu'il reçut de plein fouet dans le ventre.
Elliot s'effondra, les main crispées contre le ventre.
L'adolescent continua de le frapper du pied dans le ventre, en répétant les mêmes insultes.
Il ne voyait heureusement pas son regard, bleu, brûlant de rage, cachés par ses cheveux bruns tombants sur ses yeux.
Au bout d'un moment, James arrêta, et sortit du vestiaire en ricanant, suivi par les autres.
Malgré la douleur, le garçon se roula en boule, tremblant.
Il n'avait pas la force de résister, ni mentale, ni physique. Lentement, des larmes commencèrent à couler sur ses joues.
Il avait toujours était mince et fluet, malgré les sports que lui imposaient ses parents.
Son frère lui, avait toujours été grand et costaud, beau et charmant. Cheveux blonds parfaits, dents étincelantes de blancheur, la perfection incarnée. Le populaire de l'école, mais fait étrange, il ne ramenait jamais de filles à la maison, mais personne ne s'en souciait vraiment.
Ses parents étaient si fiers de lui, si fiers de leur Nathan.
Elliot avait toujours voué une admiration sans borne envers son frère.
Mais un jour, le jeune homme avoua l'impensable pour tout le monde, il aimait les hommes.
Cela se répandit, et peu après, il était rejeté de tout le monde à cause de cette différence. Elliot lui même ne lui parlait plus, et de même pour ses parents.
Cela empira, empira jusqu'à ce qu'il se suicide, il y'avait quatre ans.
Depuis l'adolescent avait grandi et regrettait de ne pas l'avoir accepté tel qu'il était. Il était devenu plus tolérant, mais dorénavant, plus renfermé et refusait de dévoiler sa véritable personnalité.
Elliot se releva et tâta prudemment son ventre, douloureux. Il grimaça, et prit son sac, les cours se terminant sur les cours de sport. L'adolescent sortit prudemment, mais personne ne l'intercepta et il put sortir facilement du collège.
Il traversa nerveusement le passage piéton, et marcha rapidement malgré la douleur, jusqu'à arriver chez lui.
Elliot chercha ses clés dans sa poche et les sortit, presque victorieux.
Il ouvrit bientôt la porte et s'engouffra à l'intérieur, tremblotant.
L'adolescent lâcha son sac de cours, et reprit rapidement ses esprits, il était enfin chez lui...
Mais ce n'était plus vraiment chez lui, après le...départ de son frère, la maison était devenue vide, négligée. Des papiers traînaient ici et là, tout était en désordre sur les commodes et sur les tiroirs, qui avant étaient si propres et rangés.
L'adolescent prit un cadre au verre cassé, òu trônaient tout le monde : Papa, souriant ébouriffant les cheveux du petit garçon brun ronchonnant à côté, une copie conforme de son fils. Sa mère plus réservée, regardait d'un air doux son aîné, qui regardait l'objectif d'un air absent.
Il soupira, et reposa le cadre la òu il était avant. Son père, souriant sur la photo, était devenu alcoolique et revenait rarement le soir.
Sa mère s'était renfermée, et était devenue dépressive, des cernes noires lui barraient continuellement les yeux, comme une éternelle marque.
Il monta les escaliers, et se retrouva bientôt dans sa salle préférée, la bibliothèque. Elle était immense,il fallait une échelle pour atteindre les derniers rayonnages, très hauts. Mais la bibliothèque n'était pas seulement immense, mais largement confortable. Une grande cheminée, des fauteuils et des canapés, alcools forts, tout y était . Seul bémol dans ce tableau : un ordinateur équipé d'une imprimante, celui de son frère plus précisément, et qui prenait la poussière depuis quatre ans.
Il parcourut la pièce des yeux, et tomba sur les alcools. Il n'hésita pas longtemps, personne ne remarquerait, et il en avait bien besoin.
Il ouvrit une bouteille, et se servit un fond de whisky, avec quelques glaçons.
Il s'arrêta quelques instants, indécis, et alla chercher rapidement son casque et son portable. Il se posa avec soulagement dans un fauteuil, la musique lui envahissant doucement les oreilles, la douleur disparaissait tandis qu'il buvait d'un coup son fond d'alcool.
Les yeux à demi-fermés, il rêvait, et lentement il s'endormit.
Il se réveilla, en sursaut, le casque tombé sur ses épaules, d'où s'échappaient une musique agressive et forte.
Il se leva, cherchant la source du bruit qui l'avait réveillé. Il trouva rapidement, l'imprimante était en train d'imprimer un papier.
Surpris, il s'empara de la feuille des qu'elle sortit de l'engin.
FUIS.
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