Origine
Quatre jours avant la permutation des sphères, six siècles avant le réveil de Luna au Mundovida, dans le stade du Pantéon, une équipe d'Ultimojuego féminin de Bosquexuberante affrontait en final une équipe du Pantéon. Cela faisait des années qu'aucue équipe de Bosquexuberante ne s'était rendue aussi loin. Le stade en forme de carré contenait quatre buts sur chacun des côtés. Les spectateurs s'assirent dans les estrades arborées de végétation. C'est alors que l'esprit d'un arbre apparut devant tous. C'était le commentateur de la partie. Il prit une grande voix et s'exclama:
― Bonjour, mesdames et messieurs, pour cette partie d'Ultimojuego féminin. Nous voyons nos arbitres entrer sur le terrain et le maître de jeu se matérialiser. À votre gauche, en rouge, du Pantéon vous avez...
Luna n'écouta pas le nom de ses adversaires. Son attention se tourna vers son coach, qui encourageait son équipe.
― Ce sera enfin le moment de montrer au Pantéon ce que Bosquexuberante a dans le ventre! cria l'entraineur.
Luna jeta un regard à sa grande soeur, Esperanza qui hocha de la tête.
― On peut gagner, dit Esperanza.
Luna hocha la tête et le commentateur appela l'équipe des bleus. La sportive se mit alors à courir et atteint le terrain avec le reste de son équipe. Chacun prit place à l'extérieur du terrain et toucha la ligne blanche. Le coeur de Luna battait à grande vitesse, mais au fond d'elle, elle savait que son équipe avait une chance de gagner. C'est alors que le maître de jeu cria:
― Pied balle! Départ!
Le commentateur s'exclama:
― Pied balle, cela signifie qu'il est interdit de toucher le ballon au centre du terrain avec les mains. Les deux équipes doivent courir le plus rapidement possible pour prendre possession du ballon. L'équipe des rouges prend le contrôle. Elles font des passes. Elles ne doivent vraiment pas échapper ce ballon. Elle s'approche des zones des buts. L'équipe des bleus devra faire mieux que cela.
― Main balle, cria le maître de jeu.
― La première règle est imposée. Le jeu vient de passer de pied balle à main balle. Les joueurs ne peuvent plus se déplacer avec le ballon, mais ils peuvent utiliser les mains. L'équipe des bleus prend possession du ballon. C'est intercepté par les rouges qui reprennent le dessus.
Au même moment, Esperanza toucha le ballon avec ses deux mains causant ainsi une interception. Immédiatement, le maître de jeu cria:
― Sortie de balle!
― Tous les joueurs doivent toucher la ligne extérieure du terrain pour continuer à jouer. Cela donne l'avantage aux joueurs près de la bordure. C'est l'équipe des bleus qui reprend le contrôle du ballon.
― Sac sable! cria le maître de jeu.
― Deuxième règle d'ajoutée. L'équipe doit se munir d'un sac de sable qu'ils trouveront à l'extérieur de la ligne de jeu et ils doivent le mettre dans leur zone de but. Cela protège le filet, mais si le sac n'est pas dans la zone et que l'équipe compte un but, celui-ci sera annulé. Les rouges reprennent le ballon qui dépasse la zone des buts des bleus. Le jeu continue. Pour compter, le ballon doit passer de l'intérieur du but vers l'extérieur et pas l'inverse. Les rouges préfèrent relancer le ballon vers le centre du terrain. Ils reprennent le contrôle.
― Entrée de foulard! cria le maître du jeu.
― Les deux équipes doivent aller chercher un foulard à l'extérieur de la zone de jeu. Si tous les membres de l'équipe n'ont pas un foulard, ils ne peuvent plus faire de but. Les rouges décident de garder le ballon. Ils vont aller chercher leur foulard plus tard, mais ils ne peuvent plus faire de but pendant ce temps. Puis, les bleus reprennent le contrôle du ballon, elles ont toutes leur foulard.
Luna s'approcha des buts, puis elle reçut le ballon qu'elle lança à sa coéquipière avant qu'une joueuse adverse immobilise son ballon dans ses mains. La passe est réussite. L'équipe des bleus s'approche du but adverse. Cependant, une nouvelle règle entre en jeu.
― Rotation horaire!
― Rotation horaire. Cela signifie que les buts se sont déplacés dans le sens horaire. Avant de faire un but, il est impératif que le sac de sable soit déplacé dans la nouvelle zone de but avant de faire un point.
― Sortie balle!
Luna courut jusqu'à la ligne extérieure et entra de nouveau dans le jeu. Elle attrapa en premier le ballon et le lança à Esperanza qui le lança à sa coéquipière. Au même moment, le maître de jeu cria:
― Pied balle!
La coéquipière lâcha le ballon de ses mains et le botta dans la zone des buts. Le ballon passa entre deux joueurs et ce fut le but!
Heureuse, l'équipe de Bosquexuberante se rendit hors jeu pour prendre de l'eau. C'était le seul moment de ce jeu où les joueurs avaient un petit moment de répit. Il n'y avait pas d'arrêt aussi longtemps qu'un but n'était pas marqué et les règles changeaient à intervalle régulière selon ce qu'avait été prévu par le maître de jeu avant le match.
Lorsqu'un but était compté, les joueurs de l'autre équipe pouvaient égaliser. C'était un choix à ne pas prendre à la légère, mais en début de match, cela valait la peine. Alors, l'équipe des rouges décida d'égaliser. Pour cela, chaque joueur rouge devait se positionner sur la ligne centrale l'un derrière l'autre. Le premier devait se rendre à la ligne à sa droite pour attraper le ballon. Le deuxième devait se rendre à la ligne à sa gauche, les troisièmes à la droite et ainsi de suite.
Lorsque le premier touchait au ballon, il devait le faire passer au deuxième, puis au troisième et ainsi de suite. Tous les membres de l'équipe devaient toucher au ballon avant que le dernier membre, situé aux trois quarts du terrain, ne botte le ballon dans le filet supérieur. S'ils réussissaient, ils faisaient un point eux aussi, mais c'était au risque que l'équipe adverse fasse un demi-point. De plus, il devait contourner une défense.
Le coach des bleus se pencha vers son équipe et dit:
― Ils vont équilibrer. Je vais envoyer les soeurs. Luna tu cours, Esperanza tu fais la tour.
Les deux filles tournèrent les yeux, elles avaient toujours joué ainsi puisque Luna était légèrement plus jeune et plus petite que sa soeur.
― Vous êtes les meilleures pour ça, reprit le coach.
Luna se posta au pied du but adverse et Esperanza à la moitié du terrain. Lorsque le maître de jeu cria:
― Départ!
Luna et Esperanza se mirent à courir jusqu'à leur zone de but. Rapidement, les rouges commencèrent à faire voler le ballon pour atteindre la zone des buts avant elles.
Esperanza arriva la première, dos à ses adversaires, elle les regardait jouer. Luna arriva enfin, mais la dernière joueuse des rouges réceptionna le ballon au même moment. Elle se tourna et s'apprêta à botter dans la zone supérieure des buts délimités par un filet. Toutefois Espéranza était déjà positionnée là où son adversaire allait lancer le ballon. Luna monta en saut-de-mouton sur les épaules de sa soeur.
Les pieds dans les mains d'Esperanza, la soeur de Luna se leva et fit face au ballon en soulevant sa petite soeur. C'était une figure difficile, mais obligatoire pour arrêter le ballon. Cependant, Luna ne se plaça pas adéquatement et dans l'urgence, Esperanza se leva trop rapidement. Lorsque Luna fut dans les airs, elle aurait pu bloquer le ballon, mais son équipe pouvait faire un demi-point si elle l'attrapait. Alors elle se pencha sur le côté et le ballon passa entre ces doigts. D'un coup, elle referma ses paumes et arrêta le projectile procurant ainsi un demi-point à son équipe!
― Vous avez vu ça! cria le commentateur.
Malheureusement, Luna perdit pied et tomba. Trop entêtée pour lâcher le ballon de peur de perdre son demi-point, la joueuse le serra fort et n'amortit aucunement sa chute. Elle tomba sur le côté et s'étala de tout son long. Sur le coup, Esperanza se pencha vers elle pour voir comment sa soeur allait. Il y eut un arrêt de jeu. Le coach, puis les guérisseurs et finalement les parents de Luna arrivèrent sur le terrain.
― Je suis désolé, commença le commentateur. Je crains que l'équipe des bleus ait perdu une joueuse. C'est une blessure grave. Luna ne jouera pas de nouveau dans cette partie et nous pouvons penser que sa soeur Esperanza quittera la partie elle aussi. Les deux soeurs sont reconnues pour être les deux jeunes femmes les plus habiles de leur équipe pour effectuer cette figure, mais les accidents arrivent même aux meilleures.
Lorsque les parents arrivèrent sur le terrain, ils restèrent sans voix. Inquiets par l'état de leurs filles, ils demandèrent aux guérisseurs:
― Qu'est-ce qu'elle a? Est-ce qu'elle va s'en sortir?
L'un des guérisseurs prit le temps de leur expliquer:
― Forte chance qu'elle s'est cassé des côtes. Nous devons absolument l'amener au sarcofagovida le plus rapidement possible.
― Elle sera guérie?
― Ne vous en faites pas. Le sarcofagovida peut facilement guérir cette blessure, mais si nous ne l'amenons pas immédiatement, nous pourrions avoir des complications.
― Nous venons avec vous, dirent les parents.
― Je viens aussi, reprit Esperanza.
Les guérisseurs mirent une cape sur les épaules de Luna pour s'assurer de la garder emmitouflée, puis ils évacuèrent la jeune femme du terrain avant de commencer le long chemin jusqu'au Mundovida. Sur la route, Luna comprit rapidement qu'elle n'allait pas pouvoir assister à la permutation à cause de sa blessure. Tout le long du voyage, elle se maudit d'avoir été aussi entêtée.
Les guérisseurs du Pantéon arrivèrent enfin jusqu'au temple du Mundovida. Une fois rendues, des résidentes mirent immédiatement Luna dans le sarcofagovida. Elles déshabillèrent la jeune femme et ils commencèrent à la plonger dans le tombeau. Avant de refermer le sarcophage, les parents de Luna lui dirent:
― Ne t'inquiète pas, ma belle Luna. Lorsque tu te réveilleras dans cinq jours, nous serons là. Ferme tes yeux sans crainte, tout va bien aller.
La blessée hocha la tête. Elle avait la peur au ventre lorsque le sarcophage se referma. Elle resta longuement dans le noir. Lorsqu'elle s'endormit, le sarcofagovida se remplit d'eau-de-vie et la jeune femme fut submergée. Une guérisseuse se tourna vers les parents et elle leur dit:
― Je vais laver ses vêtements et les mettre dans une boîte auprès d'elle avec la cape que les secouristes lui ont donnée. Apporter de nouveaux vêtements pour son réveil.
Les parents acquiescèrent, puis ils descendirent la montagne avec la confiance que leur fille serait rétablie à leur retour. Ils se dirigèrent enfin à Solnacimiento pour la permutation. Le grand jour venu, ils regardèrent le soleil violet s'élever dans les airs et lorsqu'il projeta sa lumière, la famille de Luna se transforma en fantôme.
Puis, les années passèrent. Les guérisseuses attendirent le retour de la famille de Luna. Elles apprirent rapidement que Libellulas ne pouvait plus être traversé. Alors, avec patience, elles attendirent l'aide du peuple de Bosquexuberante sans savoir que ceux-ci ne pouvaient venir à leur aide à cause de la montagne mortelle de Viejopico qui les séparait. Elles attendirent des années que l'aide vienne, mais elle ne vint jamais. Une après l'autre, les guérisseuses moururent de vieillesse. Lorsque la dernière sentit son moment approcher, elle posa sa main sur le sarcophage de Luna et elle lui dit:
― Ne t'inquiète pas, ils viendront te chercher. Tu te réveilleras dans un monde nouveau, mais des gens prendront soin de toi. J'en suis persuadée.
La vieille femme ne savait pas que l'aide ne viendrait jamais. Alors, confiante, elle se rendit dans la forêt où elle mourut de vieillesse parmi les esprits.
Le sarcophage de Luna resta ainsi indemne pendant des siècles. Puis, un jour, l'énergie du soleil du Mundovida passa sous le barème du système. Celui-ci désactiva certains auxiliaires, dont le sarcofagovida qui s'ouvrit...
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