Bonus 12 : Believers


Bonjour, bonjour, bonjour ... 👋

Ce petit bonus n'était pas duuuuu tout prévu, vu que j'essaye de me concentrer sur une histoire que j'aimerai bien finir avant d'en commencer la publication. Mais j'ai vite compris que je n'arriverais à rien tant que j'avais pas écrit ce truc qui me trottait dans la tête.

J'ai juste eu envie de parler un peu plus du personnage de Lucifer/Harry dont on connait au finalement peu de choses (d'ailleurs je conseille la relecture du chapitre 3 de cette histoire: Night Changes).

Je voulais écrire sur sa période
« avant-Louis ». J'ai pondu ce texte en quelques jours (pour moi c'est un exploit...), donc je ne sais pas si la qualité sera au rendez-vous.

Warning ⚠️
Evidemment ce chapitre parle de religion, j'y traite les religions d'un point de vue fictionnel. Mais j'ai bien conscience que certain vivent ces religions comme des réalités et je n'ai aucune intention de critiquer leurs croyances. Ceci est une œuvre de fiction pas une critique théologique. C'est le point de vue de mes personnages pas le mien. J'espère n'offenser personne. Si c'est quelque chose d'important pour vous et si les blasphèmes vous dérangent ne lisez pas.

Bon après si vous en êtes déjà là vous savez à quoi vous attendre avec moi.

En ce qui concerne le 🍋🔥
Il n'y a pas vraiment de smut détaillé, à proprement parlé, et comme c'est avant Louis😇 je n'avais pas envie d'écrire du Harry/OC mais bon c'est Harry😈 quoi ... on ne va pas échapper totalement au péché 

Bonne lecture et on se retrouve en bas !

[Believers (7000 mots)]

De lourds pas se firent entendre dans un couloir de l'Elyseum, ainsi que le bruit aérien d'une longue toge immaculée qui effleurait le sol en se rapprochant de la silhouette assise contre le mur.
Une petite silhouette toute recroquevillée.

L'homme qui venait d'arriver avait d'immenses ailes blanches et il avait l'air franchement exaspéré alors qu'il se penchait vers la petite créature qui sanglotait silencieusement

Il leva les yeux au ciel en demandant :
« Mais pourquoi tu pleures encore Lucifer ? »

Le chérubin releva ses yeux vert-tendre brouillés de larmes vers l'archange :
« Je voudrais voir Père, s'il te plait Simon ... ? »

Ce dernier soupira avec agacement.
« Arrête donc avec tes balivernes ... »

Lucifer (« Le Porteur de Lumière ») n'avait rencontré son père, leur père à tous,
Le Père réellement, qu'une poignée de fois dans sa courte vie de chérubin
(il avait à peine deux cents ans, il n'était encore qu'un très jeune angelot).

Mais chaque rencontre l'avait comme marquée au fer rouge. Notamment la dernière.

Régulièrement, tous les anges, des puissants archanges aux petits apprentis de l'Elyseum, se rassemblaient pour entendre les dernières instructions qui leurs permettraient de mettre en place le grand plan divin de leur Seigneur et Maître.

C'était pendant l'un de ces rassemblements que le petit Lucifer, à peine entré à l'école à cette époque, s'était complétement ridiculisé en trébuchant sur sa propre toge avant de rouler au sol. Etant plus grand que la moyenne, et tout en longueur, il ne maitrisait pas tout à fait ses grandes jambes de cigogne.

Le petit bouclé c'était senti tellement honteux à ce moment, alors que tous les angelots gloussaient en le regardant et que les archanges l'observaient avec désapprobation. Alors, toujours assis au sol, et sanglotant de gêne, il avait refermé ses petites ailes blanches autour de lui pour se protéger du regard cruel des autres.

Jusqu'à ce qu'une main chaude lui attrape gentiment le menton pour relever son visage.

L'homme près de lui avait des cheveux gris, une expression chaleureuse,
et il avait les mêmes yeux que lui.

L'homme lui avait souri et lui avait dit d'une voix douce et profonde, d'une voix qu'il avait senti vibrer à l'intérieur de lui :
« Ne pleure pas petit-ange, ce sont nos erreurs qui font de nous ce que nous sommes ».

Lucifer se rappelait avoir senti une grande chaleur envahir son ventre et son cœur.
Et, pour la première fois depuis... toujours... il n'avait plus eu l'impression d'être seul.

Il n'avait pas tout à fait compris ce qu'avait voulu dire l'inconnu mais il avait hoché la tête quand même, docile et fasciné. L'homme avait souri de nouveau et était reparti comme il était arrivé : en un battement de cœur.

C'est à ce moment-là que le chérubin avait finalement pris conscience du silence pesant autour de lui. Simon avait fini par l'attraper par le bras pour le relever, avant de le sermonner : « Debout ! Tu crois que tu n'en as pas fait assez pour aujourd'hui petit imbécile ! avait-il cracher avec amertume. Quelle infamie, forcer Notre Seigneur à tous à intervenir juste parce que tu n'es pas capable de marcher droit ! »

Les yeux de Lucifer s'étaient écarquillés en comprenant qui était venu à son secours.
Et, en retournant sagement dans les rangs, le chérubin avait posé une main sur son cœur qui battait si fort la chamade et où brulait encore cette sensation qui l'avait emplie de la tête au pieds.

L'attitude de tout le monde envers lui avait franchement changé à partir de ce moment.
Et le creux dans le cœur du petit ange le besoin d'amour était plus présent que jamais.

En public Lucifer vénérait le Saint-Père.
Mais en secret, dans son cœur,
il aimait son père.

Et il voulait voir son père, il lui manquait terriblement. Il se sentait abandonné. Voilà pourquoi il pleurait tout seul dans un couloir. Et voilà pourquoi Simon était énervé après lui.

L'archange soupira profondément, une fois de plus, avant de répondre froidement.
« Lucifer je te l'ai dit mille fois. Le Saint Père n'a pas de temps pour les petits anges comme toi. Il est la lumière et le créateur de cet univers et il travaille sur un projet d'ampleur en ce moment.
Il ne reçoit que les archanges. »

Alors à cet instant, toujours assis sur le sol froid, Lucifer c'était fait une promesse :
il deviendrait le meilleur archange que l'on ait jamais vu.

Il rendrait son père fier.

Et il avait tenu sa promesse.
Evidemment.

En effet malgré son jeune âge (il n'était à l'époque qu'un adolescent), Lucifer était devenu l'un des archanges les plus travailleurs que l'on ait jamais connu.

Il était toujours aussi longiligne ; grand et fin et pâle, mais ses fameuses bouclettes brunes lui arrivaient à présent en dessous des épaules. Il était certainement beau, disons charmant, mais absolument pas orgueilleux, ne donnant aucune importance à son physique.

Non, l'ange était un véritable bourreau de travail et il avait dédié son existence à la dernière création de son père : L'humanité.

Sa mission était de répandre et défendre les valeurs du Seigneur et de s'assurer que tout le monde fasse sa part sur Terre et au Ciel. Il était si acharné, se levant toujours le premier pour se mettre en action, que l'on lui avait attribué, certains par admiration et certains par moquerie un surnom :
« Etoile du Matin ».

Mais visiblement cela n'était toujours pas suffisant.

Certes, son travail lui avait assuré une place au sein de ce cercle privilégié qui pouvait voir le Saint Père de près et régulièrement pour s'abreuver de son divin esprit et de ses pensées. Mais jamais, pas une seule fois, le Dieu n'avait eu un geste de tendresse envers lui, ou quiconque d'autre réellement. Et le jeune homme cherchait presque désespérément un peu de chaleur, la même sensation, totalement étrange et inconnue qu'il avait ressenti auprès de son père cette fois-là.

Et Lucifer n'en pouvait plus de sentir le froid à l'intérieur de lui.

Mais le Dieu était très occupé et presque inaccessible, même quand on se tenait physiquement à côté de lui, comme s'il ne faisait pas parti du même monde que le reste des êtres de cet univers. Les seules choses qui semblaient lui inspirer quelques émotions étaient ses créations célestes.

Lucifer avouait humblement qu'il ne comprenait pas toutes les décisions du Saint-Père, mais il était un bon soldat de la foi et surtout un excellent fils. Alors comme tout le monde il acceptait de bonne grâce sa place, aussi infime soit-elle, dans le plan divin du Seigneur.

Alors il fallait qu'il fasse encore mieux.
Pour se montrer finalement digne de l'attention de son père car il n'osait même pas imaginer être digne de son amour.

Et ce n'était pas une corvée pour lui car Lucifer aimait sincèrement cette humanité. Certes elle était imparfaite et encore juvénile, mais il était sûr qu'il pouvait faire quelque chose pour l'élever un peu plus vers le divin.

Il fallut quelques années angéliques et une seule et unique rencontre à Lucifer pour remettre en question tout ce qui faisait sa vie. Pour remettre en question ses valeurs, sa foi, sa propre existence ... son père.

A l'époque, l'humanité était pourtant encore très jeune, mais Dieu semblait se désintéresser progressivement de sa création terrestre au profit d'un autre projet. Le Seigneur passait tout son temps enfermé derrière une immense porte dorée pour penser et imaginer un nouveau monde. Cela faisait très longtemps que personne ne l'avait vu en dehors de cette pièce où aucune âme n'avait le droit de pénétrer.

Nicholas avait été le déclencheur d'une véritablement révolution dans la tête du garçon qui, à l'image de l'humanité, se sentait complétement délaissé et abandonné. Il faut dire qu'en plus du désintérêt progressif pour l'ensemble de ses enfants, le patriarche semblait être victime d'une mémoire de plus en plus défaillante, comme si son esprit, constitué de pure énergie divine n'était plus capable de conserver en son sein la quantité infinie de pensées de savoir et de souvenir. Ces pertes de mémoire le laissant parfois dans un état second, pensif voire méditatif, trop embrouillé pour être présent autrement que physiquement.

La dernière fois il n'avait même pas reconnu Lucifer.

Quand on est partout on est nulle part.
Quand on sait tout on ne sait rien.
Quand on peut tout on se retrouve parfois impuissant.

Les discours et la bonté de Nicholas, mêlé à sa défiance de l'autorité suprême avaient amené l'archange à se poser beaucoup de question et à poser beaucoup de questions aux autres. Et autant dire que les autres au Paradis n'aimaient pas beaucoup ça et que sa réputation en pâtissait un peu plus chaque jour. Quant à son père ... il ne savait même pas s'il était au courant de ce qui se passait.

Le garçon était épuisé psychologiquement, et physiquement ce n'était guère mieux.
Ses yeux verts avaient perdus de leur éclat, sa peau pâle semblait maladive et les boucles qu'on lui jalousait tant avaient perdu de leur brillant et de leur santé.

Il ne le savait pas encore, mais c'était lui-même qui était en train de rejeter sa propre essence angélique.

Le doute l'avait complétement envahi, comme si deux visions du monde cohabitaient au sein d'un seul esprit.

Comment croire Simon lorsqu'il disait que Nicholas était dangereux, qu'il était une menace, qu'il était un pêcheur ; alors que l'homme consacrait l'intégralité de sa vie aux autres, même si certes il ne respectait pas toujours les principes de la foi.

Comment continuer sa mission de répandre l'amour, la paix et la tolérance alors qu'il ne voyait aucun de ses traits chez ses frères archanges, alors que le Saint-Père abandonnait ses enfants humains face aux guerres et aux maladies.

Alors, quand l'ange avait appris la mort de son seul et unique ami, il avait été absolument dévasté.

Et quelque chose c'était brisé en lui.
Son premier sentiment avait été la culpabilité : il savait que sans le vouloir il avait attiré l'attention du Ciel sur son ami païen et sa mort était indéniablement sa faute.

Mais rapidement un autre sentiment l'avait saisi sous la forme d'une intense colère.
Il avait été demander des explications à Simon, prêt à supplier mais la discussion n'avait fait que mettre en avant l'égoïsme et la froideur de l'archange, de tout l'Eden vraiment, laissant le feu de sa colère et de sa rébellion encore plus attisé.

Mais, même à travers le flot de larmes, même triste et en colère, et malgré la perte de son ami le plus cher, Lucifer ne pensait vraiment qu'à une seule chose : son père.

Il était prêt à comprendre, il était prêt à pardonner ... si seulement son père voulait bien le voir.

Si seulement il voulait bien lui expliquer. Le rassurer. Il était prêt à se laisser convaincre.
Il avait envie d'être convaincu pour pouvoir retrouver cette innocence et le bonheur qui l'accompagnait jadis, cette douce ignorance où son père était le soleil de sa vie et où il l'estimait plus que tout dans cet univers.

Quelque chose était cassé mais tout pouvait être réparé... Si seulement son père pouvait le prendre dans ses bras.

Alors dévasté, à bout de force tellement son essence angélique était mise à mal, Lucifer s'était trainé jusqu'à la porte du bureau de son père.

Et il était tombé à genoux devant la lourde porte dorée.

« Père, implora-t-il à travers ses pleurs... je ne comprends pas toutes tes décisions. J'étais prêt à accepter ma place pour réaliser ton plan et élever l'humanité mais ça ... Mon Nicholas ... je ne comprends plus Père. »

L'ange s'étouffa dans un sanglot.
« S'il te plait Père j'ai besoin de toi. J'ai mal, j'ai si froid ... Aide-moi je t'en conjure ! » supplia-t-il.

Mais rien ne se passait.
La porte restait close.

Peut-être qu'il devait crier plus fort, prier plus ... Peut-être qu'il n'était pas assez bien, pas assez fidèle ...

« Je peux changer Père ! promit Lucifer en pleurant, prêt à tout, posant son front contre la porte froide. Je peux redevenir ton plus fidèle soldat, je le jure sur ma vie. Je peux être le meilleur de tes fils, j'ai juste besoin de toi ... »

Toujours rien.

Lucifer sentit son cœur se briser.
Au sol autour de lui se trouvaient des centaines de plumes blanches, vestiges de pureté qui tombaient les unes après les autres, comme coulaient les larmes sur son visage.

Furieux, dévasté, apeuré, seul, Lucifer commença à taper de toute ses forces contre la porte, pour se faire entendre alors qu'il se sentait mourir.

« Père ! PERE ! S'il te plait, je t'en supplie ! Pitié ! » hurla-t-il à s'en arracher la gorge.

Quand la garde céleste vint le chercher après quelques instants, alerté par ses cris de désespoir, ses poings étaient en sang.

« PAPA !!!! » hurla-t-il une dernière fois alors qu'on le trainait de force hors du palais céleste.

Les choses avaient commencées à prendre un tournant plus sombre à partir de là.
Evidemment Lucifer avait refusé de rester une seconde de plus au Paradis, cet endroit qui lui avait tout pris et qui ne lui avait rien rendu. Un endroit où il était un pion, un parmi tant d'autres et où on ne se rappelait même plus son nom ...

Ah il allait s'en souvenir à présent.

Fou de fureur et de tristesse, le jeune homme s'était rendu dans les limbes.
Cet endroit, cet entre-deux, accueillait ceux qui n'avaient leur place ni au ciel ni ailleurs. C'était un désert immense de solitude mais pour Lucifer ce n'était pas pire que ce qu'il ressentait déjà au plus profond de lui.

Il avait alors trainé sa peine et sa colère dans ce désert, jusqu'à en perdre chacun de ses attributs angéliques. Sa peau claire avait été rougie et grisée par l'air vicié et toxique de l'atmosphère volcanique, ses ongles s'étaient prolongés de griffes acérées et ses ailes, ses pauvres ailes étaient sombres et lourdes de suie. Enfin ce qu'il en restait car les plumes tombaient en permanence.

Mais le plus grand changement s'était effectué au plus profond de son être : sa rancune et sa haine avaient envahies chaque particule de son être, effaçant sur leur chemin toute trace de douceur et de bonté. Il ne se rappelait même plus qui il avait été, de ce à quoi il avait ressemblé un jour.

Un jour, ivre de noirceur, ne supportant plus aucun vestige de son ancienne vie, de son ancien lui, il arracha ses ailes de ses propres mains. La sensation était si atroce que son hurlement de douleur pu être entendu partout dans cet univers. Mais, malgré la douleur déchirante le jeune homme avait l'impression que le Ciel l'avait fait encore plus souffrir que cela.

A partir de ce jour, et à jamais, l'ex-ange renia son nom, renia son père.

Lucifer était mort, pour toujours

Mais ce n'était toujours pas assez, il voulait être sûr que personne n'oublie sa vengeance, que ce nom maudit resterait écrit dans les légendes pour les millénaires à venir comme le nom de celui qui avait contrecarré tous les plans de Dieu.

Alors il se donna pour mission de semer chaos et destruction sur Terre, combattant sans sourciller ses frères archanges, ces idiots qui persistaient à défendre les valeurs célestes en dépit de tout. Les pertes furent grandes, tant au niveau des humains que des anges car l'archange déchu était impitoyable et sanguinaire.

Inconsciemment il en voulait terriblement aux humains, à ces enfants trop nombreux, à ce projet qui était à l'origine de chaque chose qu'il avait perdu.

Mais après un autre massacre, après une énième journée de bataille, l'ancien fils préféré finit par se rendre compte que sa soif de sang ne serait jamais apaisée, que les humains n'était pas vraiment la cible de son courroux, mais juste des substituts qui lui servait à apaiser sa colère, à contrarier son père. La réalisation fut violente et désagréable quand il constata que malgré tout, ses actes et ses décisions étaient encore influencés par ce dieu égoïste.
A sa façon il le contrôlait toujours.

Une pensée le traversa et finit par le convaincre : qu'est-ce qu'aurait pensé Nicholas de tout ça ...

Alors il décida de laisser les humains tranquilles, au moins pendant un temps. Et il était si fatigué. Il voulait trouver un endroit qui l'accepterais, un endroit qu'il pourrait faire sien.

Et il n'en connaissait qu'un dans cet univers.

Les Enfers. Ce n'était pas vraiment la maison mais c'était mieux que rien.
C'était son royaume.

Mais il savait pertinemment que jamais il n'en ferait un véritable foyer.
« Je préfère régner seul en Enfer que de le servir au Paradis » se répétait-il en boucle.

Face à la puissance, incommensurable, de l'ange déchu le reste des démons s'était incliné.Il en était devenu le roi.
Il était devenu « Le Diable ».

Le Roi des démons avait découvert beaucoup de choses dans son nouveau terrain de jeu.

D'abord de nouvelles façons d'exprimer sa violence et sa noirceur interne via une gestion, tout à fait personnelles des âmes pècheresses qu'on lui envoyait. Ah pour ça ... la damnation éternelle n'avait jamais aussi bien porté son nom. Il s'était découvert un gout pour la torture,
un véritable hobby vraiment ...

Et le reste de ses pulsions, l'ange déchu l'exprimait à travers de l'art des plaisirs charnels, dans lequel il s'était trouvé un talent tout naturel. Un talent qu'il se faisait le plaisir de démontrer auprès de chaque démone, chaque succube, chaque belle créature des enfers et pas toujours une seule à la fois ... dans ce domaine aussi la douceur ne faisait pas partie de son vocabulaire.

Ses abrutis du Paradis ne savent pas ce qu'ils manquent...

Simon ferait bien de sauter une succube, ou deux, lui aussi, peut-être qu'il serait plus détendu. Mais bon par sure qu'elles acceptent, pourtant elles n'étaient pas très exigeantes normalement.

L'Eden avait fini par le laisser tranquille, le laissant agir à sa guise et cessant d'essayer de le capturer à tout vas. D'abord à cause de son exil volontaire aux Enfers (parce qu'ils avaient besoin de quelqu'un pour faire le sale travail et s'occuper des âmes des pécheurs) mais aussi parce qu'il n'était plus retourné sur Terre depuis bien longtemps.

La légende aurait beau retenir qu'il était à l'origine de tous les péchés capitaux mais cela aussi était complétement faux : il n'avait fait que faire germer les graines pécheresses que son paternel avait semé chez son humanité imparfaite. Et ces graines n'avaient pas besoin de sa présence pour fleurir ... les humains prenaient très bien les pires des décisions sans la moindre intervention de sa part.

Il supposait que le Paradis et lui étaient arrivés à une sorte de compromis, d'équilibre.

Mais il détestait l'équilibre, lui qui se nourrissait de chaos.

Alors, un soir alors qu'il s'ennuyait mortellement il prit tout simplement la décision de retourner faire un tour sur Terre, histoire de voir ce qu'il pouvait faire comme dégâts. Il avait beau être le Diable en personne et avoir connu des choses que personne ne connaitrait jamais, le garçon avait à peine vingt ans en âge céleste. Et c'est avec ce genre de décisions immatures que l'on pouvait s'en rendre compte.

Et le Diable n'était pas connu pour sa patience.

Immédiatement il utilisa ses pouvoirs pour remonter sur Terre. En Grèce plus particulièrement.

Il se sentait d'humeur à voir des gens en toges aujourd'hui ...

Il regarda autour de lui pour prendre des repères. Il se trouvait de toute évidence dans une sorte de temple, ce qui n'avait rien de surprenant : en effet ses pouvoirs ayant une origine angélique ils avaient donc tendance à le faire arriver dans ses endroits liés à la spiritualité.

Le temple contenait une belle colonnade ainsi qu'un nombre impressionnant de statues blanches et magnifiques qui semblaient représenter toutes le même homme dans différentes positions et à des âges différents. De ce qu'il avait suivi, de loin, ces humains de Grèce vèneraient des dieux sur une montagnes, ce qui était stupide mais au moins il ne vénérait pas le Saint Père : un bon point pour eux.

Bon... il allait se promener et voir ce qu'il pouvait semer comme pagaille.

Mais avant cela il devait faire quelque chose avec son apparence, il ne pouvait décemment pas errer au milieu des humains comme ça. Enfin, si l'objectif n'était pas de les faire mourir de peur en le voyant. Quoique cela pourrait être vraiment drôle ...

Parfois il n'arrivait vraiment pas à croire qu'il avait eu un jour de l'empathie voire de ... l'affection ... pour les humains. Ils étaient tous si faibles, si influençables. Et la vision de chacun d'entre ces dégoutants petits insectes lui rappelait à chaque fois qu'ils avaient été faits à l'image de leur Créateur : égoïstes et lâches.

Mais bon... ses jours de massacres étaient derrière lui.

Le Roi des Ténèbres savait pertinemment qu'il ne valait franchement pas mieux, mais au moins il n'avait pas l'ambition de se faire passer pour quelqu'un de parfait comme ces hypocrites de l'Eden.

Breeeef il devait changer son apparence ... mais il n'allait pas non plus prendre une apparence banale, rien n'était banal chez lui.

Le jeune roi se promena l'espace d'un instant dans la galerie de statue et son regard tomba sur la statue d'une femme splendide, la seule femme de la pièce. Son corps était à peine dissimulé derrière un tissu plissé exquisément sculptée. Fasciné par la splendeur de son apparence, il s'approcha pour attraper doucement son sein dévoilé en coupe dans sa main griffue. Il y avait une certaine pureté dans cette œuvre qui l'intriguait profondément.

Il s'écarta pour observer la statue juste à côté ; elle représentait un homme en armure d'apparat, une armure qui serait peu efficace sur le champ de bataille, c'est-à-dire le torse partiellement dénudé et les cuisses à nues sous la toge. L'homme avait de larges boucles sculptées et la force brute de sa position guerrière était adoucie par un physique séduisant, ses muscles à peine dessinés mais visibles. Ce n'était plus vraiment un adolescent pas encore tout à fait un véritable adulte. Le jeune homme tenait dans ses mains une épée et un bouclier, clairement en plein assaut mais le démon trouvait l'œuvre étrangement érotique...

Sous la statue était gravé « Jeune Arès : dieu de la guerre ». C'était parfait.

Son corps se transforma en quelques secondes, sa peau s'éclaircissant, ses griffes se rétractant, son corps s'adaptant jusqu'à reproduire exactement le modèle en face de lui, avec quelques petits bonus. Il passa satisfait la paume de ses mains sur son ventre ferme.

Hmmmm cela faisait tellement de bien de changer d'enveloppe ...

Il se promena quelques instants dans le temple, surpris de ne pas y trouver de prêtres. Pourtant, sur un petit autel au pied d'une statue qui représentait Arès beaucoup plus âgé, se trouvait de nombreuses offrandes : des flacons de parfums, de la viande rouge, des pièces d'or et des armes.

Peu inquiet d'offenser un dieu qui n'existait pas, le Diable se pencha pour saisir un parfum.

Il inclina la fiole pour faire couler sur ses doigts un liquide qui sentait le musc et les fleurs, une fragrance étrangement délicate pour lui, qu'il tapota pourtant derrière ses oreilles. Dans sa lancée il prit une bouché de la viande encore sanguinolente, donc toute fraiche, que l'on avait déposé au pied de la statue. Il avait toujours aimé le gout du sang.

Son petit pillage effectué, il sorti du temple pour en observer les environs.

Et, visiblement, le temple était accolé à une sorte de caserne militaire. Mais finalement c'était plutôt logique ; si cet Arès était le dieu de la guerre, il n'avait pas besoin de prêtres pour son culte mais bien de soldats.

L'extérieur était étrangement calme pour une caserne. Le soleil était en train de se coucher et un léger parfum de nourriture flottait dans l'air, alors le bouclé supposa que tout le monde était occupé à manger.

Pourtant rien n'échappait à son flair surhumain et une autre odeur se faisait sentir : celle du sexe, celle de la luxure et du péché.

Et c'était, pour sûr, son odeur préférée.
Car c'était de ça qu'il se nourrissait lui.

Il laissa ses instincts, et le léger bruit de gémissements qu'il percevait de l'extérieur, le porter vers ce qui semblait être les logements de soldats. Il poussa une porte en bois derrière laquelle les bruits de plaisir se faisaient plus présents.

Les occupants de la pièce étaient si occupés qu'ils ne se rendirent pas compte immédiatement que quelqu'un venait d'entrer dans la pièce.

Et pour cause ...

Amusé et intrigué, le démon observa deux hommes couchés sur un futon de paille posé à même le sol. Ils étaient indéniablement des soldats, si on en croyait leur incroyable forme physique et leurs muscles définis. L'un des hommes avait des cheveux noirs coupés court et semblait avoir une trentaine d'année alors que l'autre avait de belles boucles blondes et paraissait au moins dix ans plus jeune.

Mais, le plus intéressant c'était que l'homme aux cheveux noirs était en train de monter le petit blond comme il le ferait avec une femme. Ils forniquaient avec enthousiasme et chacun semblait prendre un plaisir incroyable. Le plus vieux faisait aller et venir son sexe entre les fesses de l'autre soldat, qui se mordait le dos de la main pour stopper, sans vraiment de succès, les bruits obscènes qui sortaient de sa bouche.

Ohhhhhhh !!! pensa l'ange déchu avec délectation.

Evidemment c'était lui qui avait appris aux hommes le péché de luxure en leurs enseignant que le sexe n'était pas qu'une histoire de procréation (ce qui avait clairement outré tout l'Eden au passage) mais il n'avait jamais pensé que les élèves dépasseraient le maitre.

Et là c'est sûr que la procréation ne semble pas être leur préoccupation principale ... sauf si je suis resté tellement longtemps en Enfer que les hommes humains peuvent à présent donner la vie ...

Il gloussa.

Les deux humains se retournèrent vers lui avec surprise. Le plus vieux des deux se releva, preste, avant de saisir la dague qu'il gardait sanglée à sa cheville. Il prit une posture d'attaque avant de s'adresser au démon : « Qu'est-ce que tu veux étranger ? »

« Vous êtes très beaux tous les deux ... » commenta le Roi des Enfers, pas du tout impressionné par l'agressivité du grec et par la lame qui brillait à quelques centimètres de sa gorge gracile.

Le soldat grogna, peu satisfait de sa réponse arrogante. L'ange le trouvait splendide, nu et guerrier.

« Parle gamin avant que je te tranche le cou ... aussi charmant soit-il » menaça le soldat, visiblement aguerri.

Mais derrière lui, le plus jeune, qui c'était recouvert de son chiton, venait d'hoqueter de surprise.

« Daïmakhos ! Attends ! s'exclama-t-il en se levant pour abaisser son bras. Attends, tu ne trouves pas qu'il ressemble ... »
Il s'interrompit brusquement, comme effrayé par ce qu'il allait dire.

Le dénommé Daïmakhos observa l'inconnu dans le détail et une expression abasourdie s'inscrivit tout à coup sur son visage :
« Par tous les dieux ... La statue du temple ... » murmura-t-il ébahi en laissant tomber sa dague au sol.

« Est-tu un dieu ? » demanda-t-il mi admiratif mi-craintif.

Le démon ne répondit pas mais son petit rictus satisfait disait tout ce qu'il fallait savoir.

Le soldat tomba à genoux devant son dieu.
« Je suis désolé, j'espère ne pas t'avoir offensé Fléau des hommes »

« Je ne suis pas offensé, répondit le Diable avec flegme, je veux juste partager votre couche » expliqua-t-il simplement en détachant l'attache sur son épaule pour laisser la toge ornée tomber au sol.

Oui je suis subtil comme ça ...

Daïmakhos se releva :
« Normalement je ne partage Xanthès avec personne mais ce serait un honneur pour moi, pour nous, Oh grand Arès ... » expliqua le soldat toujours sonné en se tournant vers son amant qui détachait déjà son chiton et qui regardait le corps de leur nouvel invité avec anticipation et une forme d'excitation. Ce n'était pas tous les jours qu'on devenait l'Eromène d'un dieu.

Ils n'avaient pas compris ...

Le Diable attrapa le brun par le bras pour le rapprocher de lui, se satisfaisant de la vision de son torse luisant de sueur :
« Non. Je vous veux ...
Je vous veux tous les deux. »
ordonna-t-il presque avant de lui ravir un baiser.

...

Deux heures plus tard « Arès » s'endormit, épuisé, entre les deux hommes qui venaient de devenir ses amants.

Il avait laissé Daïmakhos le prendre, se glisser entre ses fesses et, wow, il allait définitivement refaire ça. L'homme avait d'abord glissé deux doigts huilés en lui alors que le plus jeune prenait son sexe en bouche. La sensation, en premier lieu étrange, c'était révélée particulièrement délicieuse.

Et quand le soldat l'avait pénétré, tapant ce point si sensible en lui, le démon l'avait poussé pour se positionner sur lui, le chevauchant furieusement pour ressentir cette sensation encore et encore.
Il avait joui si fort qu'il en avait vu des étoiles.

Et quand Xanthès, qui les avait regardé forniquer avec délectation, s'était présenté à quatre pattes devant lui, s'offrant à sa bonne volonté, il s'était exécuté avec enthousiasme. Curieux de tout, voulant tout savoir, tout gouter, l'ange déchu avait pris le bel homme blond jusqu'à le faire pleurer de plaisir.

Le plaisir et la satisfaction qu'il en tira furent ... inégalables.

Finalement le roi des enfers avait fini par adopter à plein temps le nom d'Arès lorsqu'il se baladait sur Terre. Pas parce qu'il se faisait passer pour un dieu toute la journée, non, mais il aimait la symbolique de cette identité. Il était, comme ce dieu de légende, un concentré d'énergie brute et chaotique et, comme Arès, il exprimait souvent cette violence dans le sexe.

Pas étonnant que le dieu de la guerre soit le père d'Eros, le désir.

Eros et Thanatos. Le désir et la mort.
L'ange déchu y trouvait tout à fait son compte.

En revanche la comparaison s'arrêtait là ; car il lui semblait évident que, contrairement à son homonyme, lui ne rencontrerai jamais de beauté fatale et capable d'être son égale comme Aphrodite. L'amour et la perfection n'existaient pas, ni sur cette Terre ni au ciel.

Le Diable avait passé la période antique entre Grèce et Empire Romain, plongé entre orgies bacchanales et guerres sanglantes.
Il faut dire que ces humains savaient comment vivre ... et comment mourir.

Mais sa petite récréation avait encore été gâchée par ses anciens frères qui avaient trouvés le moyen de faire disparaitre tout cela. Dieu savait vraiment comment gâcher son plaisir. Des mœurs plus sévères s'étaient installées et Arès était retourné aux Enfers avant l'arrivée du Moyen-Age.

A l'époque il avait eu son quota d'humain : les démons et autres créatures du ciel et de l'enfer était beaucoup plus à même de recevoir la vigueur de ses ébats, qui se trouvaient devenir de plus en plus intenses et de plus en plus violents pour exprimer la frustration qu'il ressentait en lui. Chaque partie de jambe en l'air le rendant encore plus seul, encore plus vide.

Mais le voici pourtant. Des siècles plus tard.
A remonter sur Terre pour retrouver les seules choses qui le faisaient vibrer.

La guerre et le sexe.

Il savait qu'en ce moment une guerre terrible secouait le monde des humains, une guerre mondiale même. Une deuxième parce que ces abrutis n'apprenaient même pas de leurs erreurs.

Et si le démon n'avait pas vraiment de préférence pour un des sexes, ou pour un physique en particulier, il avait bien un type. Une caractéristique qui lui faisait complétement perdre le contrôle.

Il avait un véritable faible pour les soldats et les guerrières. Il aimait les hommes et les femmes de caractère, ceux qui étaient rempli d'un feu qu'il pouvait alimenter le sien. Quelqu'un qu'il devrait combattre. Juste pour le plaisir de les voir se soumettre à lui au final.

Parce que, dans le fond, peu de personnes aimaient réellement être en contrôle et la majorité cherchait inconsciemment quelqu'un à qui céder les rênes pour ressentir, juste ressentir sans réfléchir.

Et il était terriblement bon à ça, prendre le contrôle. Il voulait quelqu'un qui avait besoin de lui, quelqu'un qui lui cèderait tout, le droit de jouir, le droit de respirer même

Le bouclé démoniaque frémit d'anticipation en imaginant un fougueux soldat gémir en recevant docilement ses ardents coups de reins.
Jusqu'à en pleurer d'extase.

Il avait le besoin de conquérir, de sentir quelqu'un s'abandonner complètement dans ses bras.

Il comprendrait des années plus tard que ce qu'il pouvait arracher par la domination,
on pourrait tout à fait lui offrir par amour.

Mais le démon n'en était pas encore là.

Il entra dans l'un des bars où il savait que de nombreux soldats en permission se rendaient. Les têtes se tournèrent à son arrivée. Cela faisait bien des siècles qu'il avait abandonné son apparence d'éphèbe pour quelque chose de plus adulte, mais il savait qu'il n'en était pas moins séduisant, surtout pour les humains.

Il ne lui fallut pas longtemps pour repérer sa proie. Le jeune homme était brun et il puait la frustration et le désir refoulé à plein nez. Et, à son plus grand bonheur, il portait encore son uniforme.

« Je peux m'assoir ? » demanda le démon.
Le jeune homme leva deux yeux faussement désintéressés vers lui. Deux yeux qui seraient parfaits remplis de larmes de plaisir...

« Pourquoi pas ... » répondit le jeune homme avec une nonchalance peu convaincante.

Le bouclé tendit une main vers lui
« Je suis Arè... »

Arg ...Non ... Arès ça ne passerait pas à cette époque ...

« -ry ! Harry ! Je suis Harry ! »

L'homme serra sa main avec les joues un peu roses : « Caporal Alex. Enchanté Harry »

Oh tout le plaisir est pour moi...

(Bonus du bonus)

Louis était assis entre deux rayons de la bibliothèque de l'Elyseum.

Le petit ange tournait frénétiquement pages après pages, étudiant livres après livres. Il avait les larmes aux yeux et le diable au corps ; il fallait absolument qu'il trouve une solution.

Il le fallait ! Pour Niall !

Tout à coup des bruits de pas se firent entendre dans la bibliothèque, se rapprochant de l'endroit où il était.
Louis le savait, il allait se faire attraper dans cet endroit interdit aux élèves.

Et, en effet, un grand homme aux yeux vert s'avança devant lui. Le chérubin ne le connaissait pas mais ils étaient si nombreux que cela n'était pas si surprenant.

L'homme le regardait avec un mélange d'amusement et de tendresse :
« Tu sais que tu ne devrais pas être là angelot ? »

Les larmes sur le visage du châtain se mirent à couler avec encore plus d'ardeur
« Je sais, je sais, sanglota-t-il. Mais s'il vous plait ne me dénoncer pas, c'est une question de vie ou de mort ! »

A sa plus grande surprise l'inconnu s'installa à côté de lui au sol avant de lui dire avec gentillesse : « Allons ... Du calme, du calme, qu'est ce qui se passe ? »

Le chérubin essuya les larmes sur ses joues du dos de sa main avant d'expliquer :
« Je cherche une solution pour mon ami, je dois absolument le sauver... Vous pouvez m'aider ? »

« Il a l'air très important pour toi ... » commenta simplement l'homme.

« Oui c'est plus qu'un ami c'est ma famille, ma seule famille ... répondit Louis en se mordillant la lèvre nerveusement. Vous avez une famille vous ? »

L'homme paru surpris de sa question :
« Oui. Oui je crois, répondit-il. Mais parfois je les oublie. Et ils m'aiment quand même. Sauf un. J'ai un fils ... j'avais un fils, il ne veut plus me parler. »

Le châtain fronça les sourcils d'incompréhension mais il était la bonté même, alors il répondit : « Oh ... Je suis sûr que cela pourra s'arranger ! »

« Moi je n'ai personne à par Niall, si j'avais une famille je ferais tout pour elle »

L'inconnu le regarda avec une expression intense et peinée : « Je ne pense pas qu'il me pardonnera un jour et peut-être que demain j'aurais oublié jusqu'à son existence. Mais aujourd'hui je me souviens. J'ai fait beaucoup d'erreur avec lui.
Et j'en referais. Je ne sais pas comment lui donner ce qu'il veut. Je ne suis pas capable de le faire, j'oublie trop, j'ai trop d'enfants ... »

Louis l'écoutait avec attention et il sentait que l'homme était sincère : « Oh vous savez... personne n'est parfait, mais il faut essayer très fort ! Moi je n'ai vraiment rien de parfait pas exemple ... »

L'homme retint un petit rire : « J'avais l'habitude de dire que se sont nos erreurs qui font de nous ce que nous sommes. Je devrais peut-être croire moi-même en cette maxime. »

Les deux compères restèrent quelques instants en silence, méditatif avant que le plus vieux ne reprennent la parole :
« Tu sais Louis, on est tous parfait pour quelqu'un. Tu es parfait pour lui... »

« Vous me connaissez ! » constata le chérubin, tout à coup méfiant.

« Oui je te connais, admit l'ancien. Je connais tout le monde. Mais tu m'intrigue particulièrement Louis, tu me fais un peu penser à mon fils. Vous avez le même feu en vous. »

L'homme se pencha pour saisir un livre dans une étagère. « Prends ce livre, il t'expliquera comment aider ton ami. »

Le jeune homme attrapa l'ouvrage :
« Merci. Mais comment vous savez ça, qui êtes-vous ? » demanda-t-il toujours sur la défensive

L'homme ignora sa question :
« Je n'ai pas été capable d'aimer Lucifer comme il le méritait mais je sais que vous êtes des âmes-sœur. Sache que votre amour n'est pas mon œuvre mais bien celui du destin, je ne fais qu'accélérer un petit peu les choses. Mon garçon a déjà tellement souffert... »

Le garçon commença à s'effrayer alors que l'autre se penchait vers lui : « Mais qu'est-ce que vous racontez ! »

L'homme lui sourit. « Ne t'inquiète pas séraphin, toi aussi tu as encore beaucoup de chemin à parcourir. Mais vous vous trouverez bientôt et pour toujours. Ne te pose pas trop de questions tu ne te souviendras même pas de cette rencontre »

Il posa simplement sa main sur le front du garçon qui s'endormit instantanément toujours assis sur le sol, adossé au mur, le précieux livre serré entre ses mains.

L'inconnu se leva, avant de s'adresser à l'angelot inconscient :
« Et malheureusement moi non plus je ne me souviendrais probablement pas de notre rencontre doux Louis, mais j'espère que tu rendras Lucifer heureux ... ».

Puis il disparut

Louis se réveilla un peu plus tard. Il supposa qu'il était tombé de fatigue pendant ses recherches. Il culpabilisa un instant de s'être assoupi alors que Niall avait tellement besoin de lui.

Mais il n'allait pas abandonner, il était juste chanceux de ne pas s'être fait attraper !

Il saisit un livre à la couverture pourpre et pour son plus grand bonheur une réponse, inespérée, s'y trouvait.

Il y avait un espoir ! Il allait sauver Niall !

« Maintenant tout ce qu'il me faut c'est une fleur d'Asphodèle !!! »

Oui j'avoue j'ai menti y'a un peu de Louis😇. Mais comment se passer de ce petit ange ...

J'espère que vous aurez aimé ce chapitre un peu différent. Je voulais expliciter un peu le parcours d'Harry avec cette idée d'un Dieu si concentré sur son plan divin qu'il en oublie ses enfants et devient cruel mais qui quand il sort de cet état de surpuissance fait pénitence et reconnais ses erreurs. J'aime l'idée d'un dieu imparfait.

Petit moment
« J'apprends (possiblement) un truc » :
Daïmakhos -> « qui livre combat »
Xanthès -> littéralement « le blond »

Et concernant « l'homosexualité » (ce n'est pas le terme approprié) dans la Grèce antique. Elle n'est bien vue que dans une relation qui ressemble à une relation maitre /élève, extrêmement codifiée (sur qui fait quoi), avec un éroménos (le plus jeune/le dominé) forcément jeune, voire très jeune. On est dans « l'initiation ». Dès que l'eromenos devient un homme (la barbe peut-être un des signes) l'aspect sexuel de relation s'arrête.

Les relations entre deux hommes adultes sont très mal vues. Donc attention à ne pas dire que dans la Grèce antique l'homosexualité était tout à fait acceptée voire encouragée, c'est faux.

Bon je reprécise quand même que je ne suis pas historienne mais en gros c'est ça ...

Sinon gros point coïncidence, d'ailleurs vous n'allez peut-être pas me croire 😁
Je cherchais une image d'Arès et Aphrodite pour illustrer et j'ai trouvé celle-là, parfaite, que je voulais légender en
« dites-moi que vous le voyez aussi » :

Et en cherchant une image de Harry en diable que j'avais mise de coté avec les 15656 autres images dans mon dossier
« inspiration fanfictions » j'ai retrouvé ça :


J'ai enregistrée cette image le 18 janvier de cette année ... mon cerveau essayait probablement de m'envoyer un message.

On se retrouve dans quelques temps pour ma prochaine histoire « longue ».

D'ailleurs pour ceux qui lisent mes blablas jusqu'au bout (Bravo!) : Est-ce que vous voulez avoir le résumé, et éventuellement le casting à l'avance ou vous préférez tout avoir le moment venu sans teaser ?

Vous êtes les meilleurs,
C.

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