CHAPITRE 4: Mercredi 5 mai/ 1
Il était 8H du matin. Trois coups légers ont raisonné contre la porte de la chambre 224 qui s'est ouverte en silence.
« _ Deuxième étage de l'hôpital St Paul, dernière porte du couloir G. » C'est ce que l'infirmière m'avait répondu cette nuit sans aucune amabilité quand je m'étais réveillé, sans comprendre où j'étais.
Sans avoir réussi à me rendormir, j'avais les yeux fatigués et le teint pale d'une nuit trop courte.
J'ai tourné la tête vers la porte dans un crissement d'oreiller. Ce mouvement venant d'accentuer mon mal de tête j'ai fermé les yeux. Je détestais cette odeur de plastique et de maladie qui me donnait encore plus mal au crâne.
L'infirmière qui venait d'ouvrir la porte a croisé mon regard et m'a sourie.
_ Bonjour... Matteo c'est ça ? Moi c'est Sylvia, s'est elle présentée en tapotant son badge du bout de l'ongle.
Je n'ai pas répondu mais elle ne s'en est pas souciée.
Je l'ai tout de suite trouvé gentille Sylvia, d'abord parce qu' elle souriait puis parce qu'elle me tutoyait en m'appelant par mon prénom.
_ Je t'apporte le petit déjeuner et quelques affaires de toilette, me dit elle en désignant une brosse à dents rouge et un dentifrice miniature. Tu as besoin de quelque chose d'autre ? Es tu capable de te lever ou as tu besoin d'aide ? a t'elle demandé.
_ Ma brosse à dent à moi est bleu, l'ai je informé un peu bougon.
L'esprit barbouillé, je ne savais plus ce qui était important et ce qui ne l'était pas. Je ne savais même pas pourquoi je venais de dire ça.
L'infirmière me regarda d'un drôle d'air.
_ Excusez moi...Ça va, je peux me lever.
Elle acquiesça d'un mouvement de tête en me prêtant son bras.
_ Tu as mal quelque part ? m'a t' elle gentiment demandé en m'accompagnant vers la salle de bain.
_ A la tête, ai je répondu en portant la main au bandage. C'est parce que je me suis ouvert le front sur une table basse hier soir.
Elle a gardé le silence. Le carrelage de la salle de la salle de bain était frais et ça me faisait du bien. Pourquoi faisait il toujours si chaud dans les hôpitaux ?
J'avais été pris en charge par les urgences, la veille aux alentours de 23 heures, puis j'avais repris connaissance au milieu de la nuit.
On ne m'avait pas dis grand chose. Seulement que ma tension avait chuté d'un coup, causant une perte de connaissance et un léger traumatisme crânien dû à ma chute.
Personne n'avait compris la cause réelle de cette perte de connaissance.
Je crois que j'avais espéré que l'hôpital découvre quelque chose qui n'allait pas dans mon corps, une carence en zinc, un taux anomal de fer qui aurait pût créer des hallucinations, juste quelque chose que la science pouvait expliquer de manière rationnelle.
On m'aurait prescrit un flacon de gélules multicolores à prendre matin midi et soir et la vie serait enfin devenue plus douce.
_ Je peux vous poser une question ? ai je soudain demandé la brosse à dent rouge dans la main.
Elle a eu l'air étonné puis elle m'a souri.
_ Bien sûr!
_ J'ai un ami qui se réveille chaque matin avec une douleur au cœur. Il tousse comme si il était resté en apnée trop longtemps. Après quelques minutes, il a encore mal quand il respire, mais ces douleurs finissent par disparaître dans l'heure qui suit.
L'infirmière à réfléchit pendant quelques secondes avant de répondre.
_Ça me fait penser aux traumatismes d'un rescapé de la noyade... Mais je ne suis pas médecin, je ne peux pas te donner de diagnostique précis.
_ Alors il doit risquer de se noyer toutes les nuit, ai répondu avec un rire jaune.
J'ai pressé le dentifrice sur les poils blancs de la brosse rouge puis les jambes faibles et la tête lourde je me suis assis sur la chaise en plastique bancale.
_ Je pense que ton ami devrait aller voir un médecin pour vérifier qu'il n'y a pas quelque chose de grave. M'a conseillée l'infirmière alors que je me brossais les dents.
J'ai opiné la tête distraitement car c'était déjà fait.
Deux minutes plus tard, j'étais de retour à mon point de départ, assis sur le lit aux draps de papier qui crissaient.
_ N'hésite pas si tu as besoin de quelque chose, m'a souri l'infirmière en replaçant les draps avant de retourner vers la porte. Bon appétit !
-Attendez ! l'ai je retenue. La fille qui était avec moi hier soir, elle est où ?
Elle m'a regardé avec douceur en ouvrant la porte.
-Je suis désolée, je ne sais pas...
Elle avait l'air sincèrement embêtée et elle a ouvert la porte.
J'ai gardé le silence la tête lourde et les yeux fatigués.
-Je vais me renseigner, promis. a t' elle gentiment voulu de me rassurer.
-Vous savez quand je vais sortir ?
La main sur la poignée je sentais bien qu'elle voulait partir.
-Si tout va bien pendant 24 heures, sans doute demain.
Je l'ai remercié et la porte s'est doucement refermée derrière elle.
Seul face à moi même, je me suis allongé en chien de fusil et j'ai fermé les yeux. J'avais tellement mal à la tête, aux yeux et à la gorge que je n'avais pas faim.
La journée se poursuivie ainsi, s'étirant en longueur, rythmée par les repas que je ne mangeais qu'à demi et les véhicules que j'observais par la fenêtre, aller et venir sur le parking.
Suite du chapitre 4: A suivre...
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