CHAPITRE 3: Mardi 4 mai /2

Shootant dans un cailloux qui traînait sur le trottoir je me suis attardé à le faire rouler le plus loin possible sans qu'il ne tombe sur la route.

Puis au croisement du troisième lampadaire, j'ai traversé la rue et les graviers blanc de l'allée de chez Dupont ont crissé sous mes semelles.

Quand j'ai sonné à la porte, elle s'est ouverte aussitôt. Il devait camper devant la porte depuis une heure au moins pour être sur que la demoiselle n'attende pas.

_ Range ce sourire idiot Dupont c'est moi, l'ai je salué en passant devant lui.

_ Qu'est ce qui t'arrive ? m'a t' il aussitôt questionné sans relever mon pique.

_ Rien pourquoi? ai je répondu.

Il m'a étudié quelques instants puis il a marmonné en refermant la porte derrière moi.

_ Je sais pas, t'es pas normal.

J'ai retiré ma veste pour l'accrocher sur le porte manteau.

_ C'est rien, j'ai juste croisé une folle dans le bus, ai je répondu en haussant les épaules.

Quand je me suis tourné, Dupont me regardait avec un sourire flippant sur les lèvres.

_ Quoi ? ai je demandé.

Il a redressé les épaules d'une façon significative.

_ Comment tu me trouve ? m'a t' il demandé en tournant sur lui même.

_ Sérieux ? Je sais pas... t'es vraiment sûr pour la chemise ?

Dans sa chemise blanche, immaculée, boutonnée jusqu'au cou, il a soudain ouvert de grand yeux soucieux.

_ Ça fait trop ?

_ Bah euh... je sais pas. Un peu, ai je bredouillé.

J'étais un peu perdu dans ce domaine, il faut dire que les seules choses que je connaissais en matière fille je les tenais de ma sœur et de ma grand-mère.

_ Je sais pas si je suis vraiment la référence dans le domaine mais... si j'étais une meuf, la chemise au premier rendez vous ça me ferrait un peu flipper.

_ Merde t'a raison, a t' il soufflé.

Il est parti enfiler un tee shirt et je me suis retrouvé tout seul dans la cuisine. Un peut mal à l'aise je me suis assis sur une des chaises du bar et j'ai fait jouer le bout de mes doigts contre le plateau de marbre froid. Chez Dupont tout était blanc, minimaliste et moderne. C'était froid, vide et sans âme. La seule chose qui se rapprochait de chez moi, c'était le tic tac de l'horloge qui rythmait le silence, et encore, il sonnait plus métallique.

J'ai fermé les yeux en me forçant à calmer ma respiration sur ce son familier. Stop Mattéo, c'est fini maintenant, arrête de penser à elle.

La sonnerie stridente de la porte a retenti et j'ai sursauté.

Je suis resté figé sur mon siège en attendant Dupont qui ne venait pas.

_ J'arrive ! Tu peux ouvrir ? m'a t' il hurlé d'une voie lointaine.

Sans doute était il perdu quelque part dans l'indécision. Quelle couleur de tee shirt le rendrait plus sexy ? Noir, gris, blanc ? Ou peut être blanc cassé ?

Me retenant de lever les yeux face à cette pensée, je me suis levé pour ouvrir la porte.

J'ai cru d'abord à une hallucination, des yeux vert, sombres mais pourtant lumineux comme ceux d'un serpent et ce parfum de Lilas qui me piquait le nez. Elle était là.

Quand Dupont est arrivé derrière moi je venais de lui refermer la porte au nez sans la faire entrer.

_ Non, n'ouvre pas, il n'y a personne, l'ai je supplié paniqué.

Il m'a regardé comme si j'étais devenu fou.

_ Comment ça personne ?! Mais à quoi tu joues ? s'est il énervé en ouvrant la porte brutalement.

Je suis resté debout devant la porte à regarder ce beau spectacle en silence. Elle s'en allait déjà d'un pas rapide et lui, il courrait après dans son beau tee shirt blanc les joues rouges, se confondant en excuses. Moi aussi j'avais envie de m'enfuir, moi aussi j'avais envie que quelqu'un s'excuse.

  Suite du chapitre 3: A suivre...

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