Partie 8 : Confessions d'un enfant pas comme les autres
⚠Petite précision : tout le chapitre - qui sera un petit peu long, du coup - est fait comme si il s'agissait de passages du journal intime du jeune Jim Moriarty. il y aura des interventions entre certains paragraphes par nos protagonistes. Pour vous aider à différencier ce qui relève du journal intime de l'instant présent, les passages en italique correspondent aux passages lus par Serena. Voilà, merci beaucoup pour votre compréhension et bonne lecture !⚠
10 mai 1989.
Première page écrite dans ce carnet. Je viens de le recevoir pour mon anniversaire : c'est un cadeau de Mère. Je suis plutôt content : ma fête se passe bien. Pour une fois que les parents ne se battent pas... Mais ça, c'est parce qu'il y a Grand-Mère Kathryn. Et Grand-Mère sait se faire respecter : quand elle réclame le silence, tout le monde l'écoute et lui obéit aussitôt. Mais moi, je suis son préféré : elle me l'a dit. Et vous savez pourquoi ? Parce qu'on est les plus intelligents de la famille. C'est sûr que ce n'est pas mon père qui ferait briller le nom Moriarty.
Je me demande si Ciaran est un génie aussi... Bon, il est encore petit, ce n'est pas facile de le savoir. J'ai demandé à Grand-Mère ce qu'elle pensait et elle m'a répondu que Ciaran serait sans doute intelligent. Peut-être pas autant que nous deux, mais quand même, il saura utiliser son cerveau à bon escient. Pas comme certains...
Alors, dit comme ça, on pourrait croire que mes parents sont complètement stupides : c'est faux. Mes parents sont des gens très intelligents et cultivés, mais je ne suis pas sûr qu'ils utilisent leur cerveau correctement. Les seules fois où ils le font marcher, c'est pour s'envoyer des insultes ou calculer à quelle vitesse balancer l'assiette à la figure de l'autre. Et ça fait peur à Ciaran...
C'était bien la peine de faire des enfants si c'est pour continuer à se frapper dessus ! Et les docteurs qui disent que faire des enfants aiderait à stabiliser la maison. Je voudrais bien connaître le nom du crétin qui a écrit un truc pareil !
10 juin 1989
Aujourd'hui, Ciaran et moi sommes allés passer du temps avec Grand-Mère. Comme elle n'habite pas loin, c'est pratique... surtout quand tu essayes de ne pas te retrouver dans la même pièce que tes parents quand ils commencent à se hurler dessus. Je me suis toujours demandé pourquoi ils se sont mariés, ces deux-là : pas sûr que ça soit par amour...
Et comme d'habitude, elle nous attendait avec un chocolat chaud et des biscuits : elle avait du deviner qu'on venait la voir. Après le goûter, on est allé dans son « Palais vert » : c'est comme ça qu'elle appelle sa serre. C'est comme le Crystal Palace en plus petit et avec plein de fleurs différentes dedans. C'est Grand-Père Malachy qui a fait les plans. Lui, je ne l'ai pas beaucoup connu : il est mort de maladie quand j'étais petit.
Et elle nous a parlé du langage des fleurs. Elle dit que c'est important de savoir le sens caché des fleurs : par exemple, on n'offre pas de roses jaunes à quelqu'un qu'on aime, parce que ça veut dire qu'on ne l'aime pas vraiment. C'est pour ça qu'elle est pointilleuse quand elle fait des bouquets : elle veut que le message soit clair.
Après, on a étudié les langues étrangères. Et ça plaît beaucoup à Ciaran : il arrive à lire et comprendre des phrases en français et en italien. Grand-Mère dit qu'il fera peut-être traducteur...
« Et ben, il n'avait pas l'air proche de ses parents... Enfin, je dis ça, je ne pouvais absolument voir mon vieux en photo, alors... »
« Je crois qu'on s'en fout un peu de votre vie, Moran ! »
« Lestrade, n'en rajoutez pas une couche ! » soupira Watson.
« Je dénote qu'il se soucie davantage pour son jeune frère et sa grand-mère que du reste de sa famille. Voyons voir si il y a une évolution... Poursuis la lecture, Serena. Et si tu pouvais aller à des passages susceptibles d'être intéressants, ça m'arrangerait ! »
« C'est parti ! »
12 janvier 1990
Nouvelle année, nouveaux jours ennuyeux au collège. Personne n'est intéressant ici : ils sont tous aussi stupides qu'immatures. Certains n'ont pas dépassé le stade de la petite enfance : qui sait, ils souffrent peut-être encore du complexe d'Oedipe...
Père a beau me répéter que j'ai de la chance d'être dans un des meilleurs collèges privés du pays, ça ne change rien : je déteste être ici. Mais bon, je n'ai pas vraiment le choix : il va falloir attendre mes 15 ans pour tenter ma chance pour m'inscrire à l'Université. Peu importe où, mais pas en Irlande : j'en ai ma claque de ces vieux ronchons et de leur morale hypocrite. Une bonne bouffée d'air frais ne me ferait pas de mal...
Et pour ne rien arranger, quand je rentre à la maison après les cours, c'est la même histoire : Père et Mère sont toujours en train de se disputer pour une broutille, et Ciaran se cache dans un coin, en attendant que l'orage passe. Lorsqu'il me voit, il se précipite vers moi et me fait un câlin en disant
« Ouf, tu es rentré : ils me font peur ! »
Pauvre petit frère : il n'a pas l'air conscient qu'il va voir ces scènes les prochaines années de sa vie... si bien sûr, nous chers géniteurs ne s'entre-tuaient pas avant !
Sentant une nouvelle bataille domestique se dessiner à l'horizon, je l'emmène dans ma chambre pour qu'il puisse avoir un moment de tranquillité, loin de nos parents.
Tandis qu'il dessinait dans son coin, je commençais à réaliser la maquette d'une main humaine, puisque je n'avais rien à faire de toute façon : j'avais fait tous mes devoirs - d'une facilité déconcertante.
Alors que j'étais en train de dessiner le circuit des veines, je sentis une présence à côté de moi. Je me retournais pour voir Ciaran qui se tenait derrière moi, l'air admiratif.
« C'est beau, ce que tu fais ! » me dit il de la manière la plus naturelle du monde.
C'est pour ça que je l'aime, mon frère : c'est le seul membre de la famille - avec Grand-Mère - à reconnaître mon intelligence supérieure. Et de plus, son admiration est sincère, alors que celle de mes professeurs sonnent faux quand ils me rendent mes travaux. Je sais que ça les agace qu'un élève réussit à les remettre à leur place...
« Tu sais ce que je suis en train de faire ? » lui demandais-je.
« Tu fais une fausse main ! » me répondit-il.
« Oui, c'est vrai. Et tu sais pourquoi ? Grâce à ça, je sais comment fonctionne tout le système nerveux et sanguin... »
« Comme chez le docteur ? »
« Si tu veux... »
« Et pourquoi tu ne ferais pas le corps entier ? Ce serait plus pratique ! »
« C'est vrai, mais c'est plus facile pour moi de connaître le détail si je fais un membre du corps en particulier. Tu ne penses pas ? »
« Tu as sans doute raison ! » me dit il en hochant la tête d'un air sérieux... autant que le permettait sa bouille de gamin de 5 ans.
Ciaran m'amuse : parce qu'il est innocent, il peut lâcher des phrases qui sonneraient complètement idiotes chez un adulte... ou chez moi. Si seulement il pouvait garder encore un peu de cette innocence quand il grandira : ça le sauverait peut-être de la médiocrité des autres...
20 avril 1990.
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Ciaran : il fête ses 6 ans. Et, comme à chaque anniversaire, nos parents se mettent d'accord pour faire une trêve et ne s'étripent pas pendant toute la sainte journée : ils doivent trouver le temps long...
Peu importe : c'est le jour de mon frère et on ne doit pas le gâcher. Et ce jour là, Père et Mère lui ont offert plein de cadeaux : des livres et des jeux éducatifs. Le seul point positif que je révèle chez mes parents est qu'ils essayent de nous offrir de quoi stimuler notre intellect.
Et pour le coup, ils se sont faits plaisir et Ciaran avait de quoi s'occuper pendant les prochains mois, jusqu'aux fêtes de fin d'année.
Cela s'est bien passé dans l'ensemble, mais je sais que dès demain, tout va recommencer et ça me tape sur les nerfs. Si seulement je savais comment me débarrasser de certains gêneurs, ça me ferait des vacances...
04 juillet 1990.
Les vacances d'été tombent à pic pour moi : j'en avais assez de cette classe d'idiots. Et comme j'ai besoin de faire travailler mes méninges, je vais une fois de plus chez Grand-Mère Kathleen, accompagné de Ciaran. Au moins, je suis sûr de ne pas me prendre une assiette dans la figure ou de recevoir une beigne dans la figure par Père parce qu'il est frustré de ne pouvoir se venger sur Mère. Quel abruti : ses gifles ne me font plus rien depuis des années...
Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres : Grand-Mère m'a dit qu'elle allait m'apprendre quelques secrets en privé. Après le déjeuner de midi, elle a laissé Ciaran dans sa bibliothèque et m'a emmené avec elle dans son petit jardin privé. Un endroit que je n'avais encore jamais vu jusqu'ici. La serre ressemblait à une petite maison, très différente du "Palais Vert".
Une fois à l'intérieur, elle me regarda et me sourit avant de déclarer
« James, aujourd'hui tu es un jeune homme de 16 ans. Et c'est à cet âge là que j'ai appris ce que je suis sur le point de t'enseigner. »
« Et qu'est-ce donc ? » demandais-je avec excitation.
« Une autre utilisation des plantes. Vois-tu, autrefois, j'étais une botaniste et je connais tous les secrets des plantes, grâce à l'enseignement de ma mère. J'ai voulu transmettre ce même savoir à ton père, mais cet imbécile préfère rester dans sa petite case de petit comptable et ne pas s'ouvrir l'esprit. En cela, il ressemblait un peu à ton grand-père... Mais passons ! »
Elle se pencha vers moi et posa ses mains sur ses épaules en me fixant droit dans les yeux.
« Ce que je suis sur le point de te dire ne doit jamais sortir d'ici, James ! Promets moi que tu garderas le secret ! »
Je hochais la tête, trop heureux d'en savoir plus.
« Très bien. Jusqu'ici, je t'ai toujours appris le langage des fleurs dans un bouquet et les fonctions pharmaceutiques de certaines plantes. Ici, il n'y a que des plantes qui à guérissent... ou tuent ! »
J'écarquillais les yeux, stupéfait : Grand-Mère connaissait les poisons ? Et elle allait tout m'apprendre ? Je la laissais continuer...
« Oui, James : je connais tous les poisons possibles qui existant dans ce monde. Grâce aux voyages que faisait ton grand-père, j'ai enrichi mes connaissances et mis ces découvertes en pratique. »
« Tu... as tué des gens ? »
« Pas forcément. Par exemple, j'ai déjà préparé des potions abortives pour des femmes qui en avaient besoin. Tu sais bien qu'ici, elles n'ont pas le droit... »
« Oui, et Père dit que c'est un crime de faire ça ! »
« Ton père est un idiot, James. Alors, ne l'écoute pas et concentre-toi sur ce que je vais te dire ! »
Et pendant trois heures, elle m'a dit tout ce qu'elle savait sur les poisons et j'ai trouvé cela... fascinant ! C'est fou comment de simples pétales peuvent provoquer une crise cardiaque chez un homme en bonne santé. Mais le plus passionnant, c'était quand elle m'a révélé qu'elle avait déjà utilisé son savoir pour rendre service à des personnes du voisinage. Par exemple, elle avait donné des pilules faites en digitaline à un homme qui voulait se débarrasser de son tyran de père. Et le moins qu'on pouvait dire était que ça avait marché : deux jours après, le vieux avait cassé sa pipe et le fils héritait de la maison et d'une coquette somme. Et tout ça sans que personne ne s'en rende compte... Ma grand-mère est une femme vraiment extraordinaire !
Heureusement que Ciaran et moi passons encore quelques jours avant que nous allions en vacances en Angleterre avec nos parents : j'aurais encore des tas de choses à apprendre...
« Oh, oh : on dirait que le Jim Moriarty que nous connaissons tous est en train de faire son apparition à ce moment là... » commenta Serena.
« Ouais, enfin : vous avez vu la grand-mère aussi ? Elle était un peu sorcière sur les bords ! »
« Pour votre gouverne, Lestrade, on appelait "sorciers"ou "sorcières" tous ceux qui savaient utiliser les plantes... » répondit Sherlock.
« En tout cas, on sait qui lui a appris à empoisonner les gens. Bon, continuons la lecture. As-tu trouvé un passage intéressant, Serena ? »
« Je fais de mon mieux, Watson. Il répète souvent qu'il méprise ses parents, ses camarades de classe et les autres. Visiblement, il déteste beaucoup de monde... »
Soudain, le regard de la profiler s'arrêta sur une double page.
« Sherlock, je crois que ça va être susceptible de te plaire... »
« Ah ? Je t'écoute ! »
15 septembre 1990
Je le hais ! Pour qui se prend t'il avec ses airs de petit chef ? Ce n'est pas parce que Mr Carl Powers est l'athlète le plus populaire de l'école qu'il faut se croire au-dessus de tout.
Depuis qu'on est petits, il m'en fait voir de toutes les couleurs : forcément, il est plus grand et plus fort que moi. Mais nous savons bien qui est le plus intelligent des deux. Lui a peut-être les muscles pour imposer le respect, mais moi, j'ai une arme plus redoutable : mes neurones. Et je sais très bien m'en servir quand on me provoque...
Quand je suis rentré après les cours en compagnie de Ciaran, on a trouvé la maison étrangement silencieuse : pas de dispute, rien. Juste le silence pour nous accueillir : ça change...
Ce fut la domestique Madaléin qui nous accueillit en nous expliquant que "Monsieur et Madame étaient allés rendre visite à des amis et risquent de rentrer tard", et par conséquent, on était seuls à la maison. Tant mieux : j'aurais la paix , au moins pour ce soir.
Et comme à chaque fois, Ciaran et moi sommes allés dans ma chambre. Lui s'est installé sur mon lit pour faire ses exercices de lecture et moi à mon bureau.
Pendant que je travaillais, je n'arrêtais pas de repenser à Carl Powers et à la bagarre de cet après-midi. Il me le payerait cher, tôt ou tard...
« Tout va bien, Jim ? »
Je me tournais vers Ciaran qui avait arrêté de lire et me regardait avec inquiétude.
« Oui, ça va... »
« C'est Carl Powers, c'est ça ? Il t'a encore embêté ? »
« Bien vu : Carl et ses petits larbins m'ont encore frappé aujourd'hui. Mais comme d'habitude, je me suis défendu et je leur ai laissé de beaux bleus... »
« Je n'en doute pas, mais je m'inquiète beaucoup pour toi. J'ai peur qu'il ne t'envoie à l'hôpital ! »
« Oh, ça n'arrivera pas. De toute façon, je saurais les en empêcher ! »
Il leva les yeux au plafond, comme pour repenser à quelque chose, avant de reporter son attention vers moi.
« Dis moi, Rohan Owen, c'est le meilleur ami de Carl, non ? »
« Oui, et alors ? »
« Et bien, j'ai découvert qu'il avait un secret... »
« Quel genre de secret ? »
Doucement, il s'approcha de moi et murmura
« Il est amoureux ! »
« Et quoi ? Je m'en fiche ! La pauvre fille doit avoir une case en moins si elle trouve quelque chose d'attirant chez lui ! Mis à part le physique, il n'a pas grand-chose dans le ciboulot ! »
« Mais attends, je n'ai pas fini ! Il est amoureux d'un garçon ! »
Alors là, ça m'a scotché : Rohan Owen serait gay ? Intéressant...
« Et comment le sais-tu ? »
« Avant que tu ne viennes me chercher, je suis allé prendre un raccourci, près des vieilles cabanes de chasseurs. Et bien là, j'ai vu Rohan avec Seamus Fitzgerald... »
« Le fils de l'avocat ?! »
« Ouais. Et bien, ils se tenaient la main et ils se sont même embrassés sur la bouche ! »
Oh, le scoop de l'année ! J'aurais toujours de quoi le faire chanter...
« Et quoi d'autre ? »
« Après, ils sont allés dans une des cabanes et ils ont fermé la porte derrière eux. Je ne suis pas allé voir parce que je ne voulais pas arriver en retard, mais si tu veux mon avis, je crois qu'ils sont allés faire comme dans L'Amant de Lady Chatterley *»
Là, j'ai éclaté de rire. Mon petit frère est absolument génial ! Dieu merci qu'il ne soit pas allé jouer les curieux, sinon je crois qu'il ne s'en remettrait pas !
« Tu sais quoi, Ciaran ? Ce que tu viens de me dire va beaucoup m'aider ! Si jamais Owen vient me chercher des noises, je pourrais toujours lui balancer ça à la figure ! »
« Je sais : c'est quelque chose qui ne se fait pas normalement... »
« Ouais, ça, c'est ce que disent les grenouilles de bénitier... »
Soudain, Ciaran se leva et alla dans sa chambre. Deux minutes, il revint avec quelques feuilles de papier sur lesquelles il avait écrit quelques lignes.
« Tu sais, depuis que tu m'as dit que Carl Powers et ses amis t'embêtaient, j'ai essayé de t'aider. Mais je ne savais pas comment... jusqu'à ce que j'entende Père dire un jour que le seul moyen de gagner contre quelqu'un, c'est d'appuyer sur les secrets qui font très mal. Et c'est là que j'ai joué les espions et que j'ai découvert leurs vilains petits secrets ! »
Alors là, je restais bouche bée : mon frère est le meilleur du monde et il vient de le confirmer ! Tout ceci promet d'être amusant...
« Oh, Ciaran, je t'adore ! Je t'achèterais des bonbons la prochaine fois ! Alors vas-y, dis moi tes découvertes ! »
Et il me fit un topo. Ainsi j'ai appris que,en plus de l'homosexualité de Rohan Owen :
- Jeremy Keegan fumait des joints.
- Tomas Curtis avait piqué dans la caisse de l'école.
- Barry Foster était le responsable des tags sur l'église
- Melvyn Dalton et Saoirse Reagan avaient couché ensemble à plusieurs reprises.
Quant à Carl Powers, Ciaran était un peu déçu de ce qu'il avait appris : notre cher abruti souffrait d'eczéma. Un comble pour le meilleur nageur de l'école !
« Je sais, ce n'est pas terrible comme secret. Mais bon, c'est tout ce que j'avais ! »
« Ce n'est pas grave ! De toute façon, je finirais par trouver une solution pour me débarrasser de lui : comme ça, il ne m'embêtera plus ! »
« C'est drôle ! »
« Quoi ? »
« Dans le livre que je lis, il y a un moment où la sorcière prépare une potion pour faire disparaître quelqu'un. Si on avait un truc pareil à utiliser pour les crétins, on aurait la vie plus facile ! »
Une potion ? Mais bien sûr : comment n'y avais-je pas pensé ? Quitte à ce que Carl Powers débarrasse le plancher, autant que ça soit de manière radicale ! Et j'ai ma petite idée sur la façon de procéder. Il ne reste plus qu'à me mettre au travail !
18 février 1991.
Le jour J est arrivé ! Je vais pouvoir enfin me venger de Carl Powers une bonne fois pour toutes. Et l'occasion s'est présenté aujourd'hui, à l'occasion des championnats nationaux inter-collèges/lycées. Évidemment, ma cible s'était qualifiée d'office pour la finale qui se déroulait à Londres, et toute la classe était allé l'accompagné pour l'encourager.
Une fois là-bas, on s'est installés dans un hôtel, pas loin du centre aquatique où se déroulerait l'épreuve. Et pendant que tout le monde faisait la fête ou allait s'amuser ailleurs, j'en profitais pour me glisser dans la chambre de Carl. J'ai fouillé dans son sac où j'ai trouvé son tube de crème pour soigner son fameux eczéma. Et c'est là où j'entre en jeu : j'avais emmené dans un faux tube de dentifrice de la toxine botulique. Une molécule extrêmement toxique selon ma grand-mère : si jamais elle s'incrustait dans les pores de la peau, c'était la fin des haricots !
Je pris mon "arme" et déversais lentement le contenu dans le tube anti-eczéma avec une précision chirurgicale : il ne faudrait pas éveiller les soupçons !
Une fois l'opération faite, je replaçais le tube à sa place et quittais la chambre, ni vu ni connu...
Deux heures plus tard, toute la classe quittait l'hôtel pour se rendre à la piscine. Tandis que notre équipe de natation se dirigeait vers les vestiaires pour se changer, le reste des élèves se plaça dans les gradins. On installa notre classe dans les rangs au plus près de la piscine. Parfait : je serais aux premières loges pour admirer mon œuvre...
Quelques minutes plus tard, Carl Powers arriva près de son plot de départ, le n°8, fier comme un coq, et saluant tout le monde, comme si il avait déjà gagné la course. Ne t'inquiète pas, Carl : tu vas avoir tous les projecteurs braqués sur toi ! Mais pas pour les mêmes raisons...
Le signal du départ fut donné et les huit concurrents se jetèrent à l'eau en même temps. Tout à coup, je vis Carl ralentir le rythme puis commencer à s'agiter sous l'eau. Aussitôt, cela a attiré l'attention du public qui a commencé à paniquer.
Puis des sauveteurs sont venus le tirer de là et lui ont prodigué les gestes de premiers secours. Alors que les spectateurs retenaient leur souffle, je me concentrais sur Carl : pas sûr qu'il s'en sorte...
Ce qui fut confirmé cinq minutes plus tard : encéphalogramme plat. Carl Powers est mort.
Et c'est moi qui l'ai tué. Ce que j'ai ressenti à ce moment là était plus fort que tout : j'avais l'impression d'être une force de la nature, capable de décider de la vie et de la mort de chacun. En fait, j'étais Dieu pendant quelques secondes.
Et dans l'agitation, personne ne m'a vu partir discrètement vers les vestiaires. Là, je mis la main sur mon trophée : les précieuses baskets Nike de Carl, dont il était fier. Elles deviendraient le symbole de ma première victoire sur un ennemi.
Une fois revenu, je vis des officiers de Scotland Yard qui faisaient leur enquête.
Quels abrutis ! Ils ne trouveront rien : la botulique aura déjà disparu et personne n'en saura rien.
Soudain, je vis un jeune garçon qui se tenait non loin de la scène de crime : grand, cheveux bouclés, tête de petit prétentieux... Il devait sûrement appartenir à une bonne famille anglaise. Je le vis s'approcher d'un policier et lui dire
« Vous devriez analyser sa peau. Je crois qu'il s'est passé quelque chose d'anormal ! »
Ah : on dirait que le petit Anglais est loin d'être stupide !
« Sherlock ! Arrête de te mêler de ce qui ne te regarde pas et laisse la police faire son travail ! » ordonna un jeune homme qui arrivait près de lui.
« Mais Mycroft, puisque que je te dis que ce n'est pas normal ! »
« Oui, oui : laisse les pros travailler ! »
Visiblement, les deux se connaissent bien : des frères, sans doute. Le plus âgé se tourna vers un officier.
« Je vous prie de l'excuser, officier. Mon jeune frère a tendance à se montrer trop enthousiaste quand une affaire a lieu ! »
Ah, j'avais raison : ils sont bien frères !
« Ne vous en faites pas, Monsieur Holmes : j'ai l'habitude de le voir régulièrement ! »
Holmes ? Alors comme ça, notre détective en herbe s'appelle Sherlock Holmes ? Il faudra le surveiller de près...
« Mais c'est un aveu écrit, ce truc : il vient de dire lui-même qu'il avait planifié et exécuté le meurtre de Carl Powers ! » s'écria Lestrade.
« En fait, Sherlock et Moriarty s'étaient déjà affrontés à ce moment-là ! » conclut John.
« Je le savais ! Je suis décidément trop fort ! Et dire que Mycroft ne me croyait pas ! Ah ah ah ! Attendez un peu que je lui mette ça sous le nez : on va voir qui est le plus intelligent des deux ! » jubila Sherlock.
« Et ben : ce n'est pas la modestie qui l'étouffe ! » ricana Moran.
« Typiquement Sherlock ! Mais quand même, ce que je viens de lire montre qu'il y a une évolution dans le personnage : on est en train d'assister à la transformation d'un enfant génial en un meurtrier ! » constata Serena.
« Bon, au moins, on est sûrs d'une chose : Moriarty a bien assassiné Carl Powers. Mais alors, qu'est-ce qui se passe ensuite ? » demanda Watson
« On va voir ça... Ah, visiblement, on arrive à la fin du carnet ! Et on s'attaque à la dernière année que Jim passe dans cette maison ! »
« Parfait : voyons ce qui a poussé Jim à partir de la maison. Dernière ligne droite ! »
14 août 1992.
Depuis quelques temps, Grand-Mère ne va pas bien. Je le sens : elle perd de l'appétit, est de plus en plus fatiguée et a du mal à faire des tâches simples. Mais elle ne dit rien, parce qu'elle ne veut pas aller à l'hospice pour vieilles personnes et mon père n'attend qu'une chose : l'y expédier pour s'en débarrasser.
Aujourd'hui, Ciaran et moi sommes allés lui tenir compagnie, histoire qu'elle ne se sente pas seul.
Quand je la vois comme ça, je me sens mal : elle qui avait toujours digne allure semblait avoir pris 20 ans dans la figure.
On lui racontait nos journées, tout en essayant de ne pas trop la fatiguer. Et puis, après avoir entendu Ciaran lui réciter des poèmes en français, italien et allemand, elle lui a dit
« Merci, mo aingeal beag*. Quel brillant polyglotte : rappelle-moi combien de langues as-tu appris ? »
« Euh, attends : j'ai appris le français, l'allemand, l'italien, l'espagnol, le russe, l'arabe, le chinois, le japonais, le coréen... Neuf langues ! »
« Comme tu es doué, mon petit. »
Elle se tourna vers moi avant de reporter son attention vers mon frère.
« Ciaran, j'aimerais m'entretenir avec James en privé. Pourrais-tu attendre un peu ? »
« Est-ce que je peux attendre dans la bibliothèque ? »
« Bien sûr ! »
Sans se faire prier, Ciaran quitta la pièce et ferma la porte derrière lui. Une fois qu'il était parti, Grand-Mère se tourna vers moi.
« Je sais : ton frère est mature pour son âge, mais cette conversation n'est pas faite pour lui ! »
« Je comprends Grand-Mère, mais de quoi tu parles ? »
« James, ce que je vais te dire va sûrement te choquer, mais je te dois la vérité : je ne suis pas seulement affaiblie à cause de ma maladie, mais aussi à cause de ton père ! »
J'en restais bouche bée : comment était-ce possible ? Je savais que Père et Grand-Mère ne s'entendaient pas, mais de là à la tuer...
« C-Comment ça ? »
« Tu te souviens de la fois où j'ai failli mourir ? Aux urgences, on m'a dit que j'avais confondu mes gélules pour la gorge avec des pilules de mort-aux-rats, comme les deux sont roses clairs. Or, j'ai très bonne vue et je sais que ce n'était pas une erreur de ma part. La seule personne qui est allé me chercher mes médicaments étant ton père, j'ai conclu qu'il était derrière tout ça ! »
« Mais pourquoi n'as tu rien dit ? »
« Il m'aurait dénoncé pour pratiques abortives illégales et empoisonnements ! En ce sens, il m'avait coincée. Mais je ne m'avoue pas vaincue pour autant... Je lui réserve une surprise de taille pour l'ouverture de mon testament ! »
« Ton testament ? »
« Oui, j'en fais un chez mon notaire : ça ne craint rien ! Ton père ne pourra rien faire ! »
« Et... qu'est-ce que tu as prévu ? »
Elle me sourit tristement.
« Je suis désolée, James, mais je ne peux rien te dire de plus : tu sauras tout le jour venu. Tu n'auras pas à patienter longtemps... »
5 novembre 1992.
Cela fait 6 jours que Grand-Mère nous a quitté dans son sommeil. On l'a enterrée deux jours plus tard, dans la même tombe que Grand-Père Malachy. Aujourd'hui est un jour capital : la visite chez le notaire, Maître Howard, afin de connaître le contenu du testament. Nous étions tous les quatre dans l'office de Maître Howard. Père étant fils unique, il n'y avait pas foule d'héritiers.
« Bien, aujourd'hui, nous sommes réunis pour ouvrir le testament de la défunte Mrs Kathleen Moriarty, née O'Maonaigh. Étant donné que vous êtes la seule famille proche survivante, c'est naturellement vers vous que je me tourne... »
« Oui, oui, tout ça est bien joli, mais qu'est-ce que raconte ce fichu bout de papier ? »
Quel vieux cupide ! Il n'attendait que ça, visiblement !
« Frederick, cesse de te comporter ainsi : on dirait un vautour ! »
Mère est d'accord avec moi sur ce point...
« Mr Moriarty, calmez-vous, je vous prie. Procédons à l'ouverture du testament... »
Il sortit une grand enveloppe de son bureau, la décacheta et déplia la lettre avant de la lire.
« Ceci sont mes dernières volontés. Moi, Kathleen Siobhan Eileen O'Maonaigh, épouse Moriarty, prête serment de déposer ces mêmes volontés en étant saine d'esprit et consciente de mes actes. Car ce qui va suivre risque de déplaire à certains...
A l'attention de mon fils Frederick : tu attendais ça avec impatience, n'est-ce pas ? Dès le décès de ton père - le pauvre homme qui a tant fait pour ta réussite - tu guettais le moment où je trépasserais pour t'emparer de l'héritage familial (Une chance que tu n'as pas de fratrie, Dieu sait ce que tu serais capable de faire au nom de l'argent !) En récompense, je te lègue ta mauvaise foi et ton hypocrisie. Que ça te serve de leçon, fils ingrat et cupide !
A l'attention de son épouse Doreen Pettyjohn : chère belle-fille, malgré nos différends, je me dois de vous adresser d'outre-tombe mes remerciements pour avoir supporté la brute inculte qui me sert de fils et de m'avoir offert deux merveilleux petits-fils. Une descendance qui, je l'espère, s'épanouira, malgré les obstacles. En guise de ma gratitude, je vous lègue ma parure que m'a offert le maharadjah de Jaipur en 1952, ainsi qu'une enveloppe de 1000 livres. On ne sait jamais, ça peut aider...
A l'attention de Ciaran Iagan Kieran Moriarty, le plus jeune de mes deux petits-fils : mon adorable Ciaran, j'espère que tu continueras à être passionné par les langues. Tu as un vrai don pour ça : entretiens ce don et crois en tes talents. Un jour, tu gagneras la gloire grâce à ça. Comme j'aurais aimé voir un chef d'œuvre de la littérature publié ici grâce à ton savoir...
A l'attention de James "Jim" Aodhan Sawney Moriarty, le premier de mes petits-fils : mon Jim, toi et moi avons partagé de choses en commun depuis tes premiers jours que ça a réchauffé mon cœur de t'avoir comme élève et petit-fils. Tu as quelque chose en plus que les autres, je le sais : tu as l'esprit pour affronter et vaincre ce que tu veux.
C'est pour cela que j'ai décidé de vous léguer, à toi et Ciaran, l'intégralité de ma fortune : 400 millions de livres, que j'ai partagé en deux parts égales et placé dans des coffres à la banque à vos noms. Si James peut déjà y toucher car il est déjà majeur, il faudra attendre un peu pour toi, mon cher Ciaran. Ne t'en fais pas, j'ai tout fait pour que tu sois le seul bénéficiaire : ton père n'en verra pas la couleur.
Le reste, vous vous le partagerez comme cela vous chante : cela ne me concerne plus.
Ce testament a été fait à l'office de Maître Howard, notaire de Nenagh, le 20 juin 1992. »
A la fin de la lecture, je vis le visage de mon père blêmir : il ne l'avait pas volé, celle-là ! Il faut croire que son appât du gain l'aura bien puni...
Mère avait l'air sincèrement surpris de voir que Grand-Mère lui a laissé de tels présents : au moins, ça prouve qu'elle n'est pas aussi cupide que son mari...
Moi et Ciaran étions stupéfaits de voir la fortune qu'elle nous laissait : jamais je ne savais que Grand-Mère était aussi riche ! Elle qui avait toujours vécu si simplement cachait bien son jeu...
Mais je ne m'attendais pas du tout à ce qui allait se passer quand nous sommes revenus à la maison. Là, sans crier gare, mon père m'a attrapé par le col et m'a secoué comme un prunier en hurlant.
« TU LE SAVAIS ! AVOUE QUE TU LE SAVAIS ! ELLE T'AVAIT DIT QU'ELLE TE LAISSERAIT TOUT LE POGNON ! »
Et là, je lui prouvais une bonne fois pour toutes qu'il n'avait aucune autorité sur moi en lui donnant un coup dans la pomme d'Adam, ce qui lui coupa le souffle et l'obligea à desserrer son étreinte.
« Maintenant, écoute-moi bien, espèce d'abruti : tu as beau être mon géniteur, nous n'avons rien en commun. Toi, tu n'es qu'un pleutre, un minable qui n'a aucune ambition alors que tu te prétends être intelligent. Moi, je sais ce que je ferais et quand on prononcera le nom de "Jim Moriarty", ce sera avec crainte et respect, chose que tu es complètement incapable de faire ! »
Une fois cela dit, je montais les marches et me dirigeais vers ma chambre en claquant la porte derrière moi. Là, je ne détestais plus mon père : je le haïssais, lui et sa médiocrité !
Alors que je ruminais toute ma colère contre l'auteur de mes jours, on frappa à la porte.
« James ? »
Je reconnus la voix de ma mère.
« Oui, entre ! »
Elle s'avança dans la pièce, avec une enveloppe à la main.
« C'est arrivé ce matin. Je crois que c'est la réponse d'une de tes candidatures dans les universités anglaises... »
Dans l'affaire, j'avais complètement oublié que quelques mois plus tôt, j'avais envoyé ma candidature à quatre universités anglaises : Oxford, Cambridge, King's College et Manchester.
Elle me tendit le courrier que je pris avec curiosité. L'enveloppe était de très bonne qualité et portait les armoiries de l'Université d'Oxford. Je l'ouvris et lus le contenu avec attention :
"Cher Mr James Moriarty,
Suite à l'attention que vous avez porté à notre institution, nous avons étudié avec soin votre candidature et avons le plaisir de vous annoncer que vous êtes officiellement reçu comme étudiant dans notre établissement, avec en supplément l'accès à une bourse d'études. Vos résultats exceptionnels et les recommandations de vos enseignants démontrent que vous serez un étudiant digne de l'Université d'Oxford.
Pour acter votre entrée dans notre institution, vous êtes prié de nous retourner votre réponse dans les huit jours à compter de réception de ce courrier.
Nous vous prions d'agréer, Mr Moriarty, nos salutations distinguées.
Roy Jenkins, chancelier de l'Université d'Oxford"
Je n'arrivais pas à le croire : j'étais enfin pris à l'université d'Oxford ! Je tenais une occasion de me tirer d'ici. Je bondis de mon lit, heureux comme je ne l'ai jamais été. Ma mère le comprit et m'adressa un sourire sincère.
« Je suis heureuse pour toi, James. Tu vas pouvoir faire de grandes choses... »
Je me tournais vers elle, surpris : c'était la première fois que je l'entendais parler ainsi. Dois-je comprendre qu'elle s'intéresse à moi autrement qu'à travers les disputes conjugales ?
« Oui, c'est le but : je ne peux pas rester en Irlande, c'est trop petit pour moi ! »
« Je te comprends, James. Je t'encourage à y aller : fais ce que je n'ai pas pu faire ! »
Elle me prend dans ses bras avant de me dire.
« Je vais envoyer ta réponse dès aujourd'hui : comme ça, tu pourras partir rapidement ! Et puis, avec l'argent de ta grand-mère et ta bourse, tu auras les frais nécessaires pour continuer ! »
« M-Merci, mais je pouvais le faire moi-même... A moins que tu ne veuilles que je m'en aille ! »
Elle passa sa main dans mes cheveux, avec un sourire triste.
« Crois moi James : te voir partir me rend triste, mais si tu restes ici, tu vas étouffer ou te battre avec ton père et ce n'est pas ce que je veux pour toi ! Tu es majeur : à toi de voler de tes propres ailes ! »
Un accord de sa part ? En tout cas, je n'allais pas me faire prier pour quitter cette maison.
Un peu plus tard dans la soirée, j'étais en train de faire ma valise quand j'entendis une voix me dire.
« Alors, tu t'en vas, c'est ça ? »
Je me retournais pour voir Ciaran qui se tenait dans l'embrasure de la porte, les yeux un peu tristes.
« Il faut croire que oui. J'ai été pris à l'université d'Oxford ! »
« Tant mieux pour toi... Mais alors, ça voudrait dire que tu t'en vas pour de bon ? »
Aïe : la question qui fâche !
« Je crains que tant que Père sera là, je ne serais plus jamais le bienvenu ! »
Il haussa ses jeunes épaules.
« Je comprends. Je n'aime pas ça, mais je suppose que c'est la vie ? »
Il tourna les talons et partit dans sa chambre. Demain matin, je partirais pour l'Angleterre et je deviendrais quelqu'un d'important. Le monde se souviendra de moi. Et je serais le roi du monde...
Mais je ne le serais complètement que quand je reverrais la lueur d'admiration dans les yeux de mon frère.
« Wouah ! Qui l'eut crû ? Tout ça pour en arriver à un monstre psychopathe ! » blêmit Lestrade.
« Remarque, maintenant on sait comment on en est arrivés là ! » lui répondit Watson
« Que sont devenus les parents de Jim ? » demanda Sebastian.
« Je ne sais pas, il faudrait demander au Fichier Central pour le savoir... » répondit Serena
« Pourquoi pas à l'état civil de Nenagh ? On gagnerait du temps ! » déclara Sherlock qui se leva de son fauteuil pour réfléchir à tous ces éléments.
Toutes ces révélations se transformaient en petits engrenages qui vont enclencher l'inévitable. Bientôt, Sherlock Holmes et ses camarades vont devoir affronter des personnes peu recommandables. Le compte à rebours est lancé...
*Mo aingeal beag : Mon ange
*L'Amant de Lady Chatterley : roman érotique de D.H Lawrence racontant la relation entre une aristocrate et le garde forestier du manoir.
Alors ? Qu'est-ce que vous avez pensé de ce long chapitre ? N'hésitez pas à lâcher des commentaires et rendez-vous la prochaine fois pour la suite des aventures de Sherlock & Cie. Bisous ! 😘
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