Partie 5 : Des révélations en cascade...

Pendant ce temps, en Irlande...

Le moins qu'on pouvait dire était que nos cinq protagonistes ne perdaient pas de temps en Irlande. Serena pensant que prendre l'air ne ferait de mal à personne, elle avait préparé un petit planning pour organiser leurs petites sorties.

Et c'est ainsi que ce jour là, ils étaient partis se promener dans les environs de Nenagh, profitant de l'air frais pour se réorganiser l'esprit.

« Il fait bon, aujourd'hui. La promenade n'en est que plus agréable ! » sourit la jeune femme.

« Ce qui confirme que votre proposition était une bonne idée, Mlle Huxley. » lui répondit Lestrade.

« Et puis, au moins, on profite un peu du paysage et on réfléchit mieux. N'est-ce pas, Sherlock ? » demanda Watson en se tournant vers le détective qui était perdu dans ses pensées.

« La Terre à Sherlock ! Tu m'écoutes au moins quand je te parle ? » demanda le médecin en secouant sa main devant le visage inexpressif de son camarade, sortant ce dernier de sa torpeur.

« Hein ? Oh, pardon : je réfléchissais... »

« Je crois qu'on l'avait remarqué... » ironisa Sebastian Moran.

« Et à quoi pensiez-vous ? » demanda Lestrade.

« Je pensais à la maison. Je me demande bien à qui elle appartenait autrefois... Depuis notre installation, j'ai essayé de connaître l'identité des anciens propriétaires, mais en vain. Et il n'y a rien qui ne soit à la fois aussi excitant et frustrant qu'une enquête compliquée ! »

« Et c'est reparti pour un tour ! » soupira Greg en levant les yeux au ciel.

« Ne faites pas ça, Greg : on dirait mon frère ! »

« En parlant de lui, ça fait un moment qu'on a pas eu de ses nouvelles : je me demande où est-ce qu'il en est dans sa stratégie ? » fit remarquer Serena.

« Dans ce cas, rentrons à la maison ! Il commence à faire frais. Et puis de toute façon, je m'ennuyais ici ! » déclara Sherlock qui se dirigea vers la maison d'un pas rapide.

« ATTENDS NOUS ! » lui dirent les autres qui le talonnèrent.

Un peu plus tard, ils arrivèrent devant la porte de leur résidence. Soudain, le détective colla son oreille contre la porte.

« Mais qu'est-ce que vous fabriquez, Holmes ? » demanda Lestrade.

« Le téléphone. Et à mon avis, ça fait un moment qu'il sonne ! » lui répondit Moran, surprenant tout le monde au passage.

« Quelle ouïe fine ! Je suis impressionnée ! » fit remarquer Serena.

« Je confirme ce que dit Moran : c'est le téléphone. Qui est-ce qui peut bien nous appeler ? »

« Certainement pas Mary : elle ne sait pas du tout où on est. Et croyez-moi, ça m'énerve de devoir lui mentir, quand bien même c'est pour les protéger, elle et Rosie ! »

« Et bien voyons qui est-ce... » déclara Sherlock en entrant.

Une fois tout le monde à l'intérieur, le détective décrocha

« Allô ? »

« **Holmes ? Ah ! Dieu merci, vous êtes là. Ça doit faire trois quarts d'heure que je tente de vous joindre. Je me faisais un sang d'encre...** »

« Anthea ? »

« **Elle-même. Mettez le haut-parleur, s'il vous plaît !** »

Le détective s'exécuta aussitôt et bientôt, la voix de la secrétaire de Mycroft résonna dans le salon.

« **Parfait. Maintenant, écoutez-moi attentivement : les choses ont changé de manière radicale depuis votre départ, et ce n'est pas très rassurant...** »

« Oh, laissez-moi deviner : encore un coup de Moriarty ! » ironisa Lestrade en fixant du regard Sebastian.

« Bracelet électronique ou pas, Lestrade, je peux encore vous arracher les yeux. Alors un petit conseil : évitez de me regarder de travers ! Capisce ? » le menaça Moran d'un ton glacial.

« **Évitons un bain de sang supplémentaire, messieurs. Et oui, l'inspecteur Lestrade a raison : Moriarty est impliqué. Il est en train de rechercher activement Moran lui-même... On le sait, parce qu'il nous a rendu une petite visite, armé d'un revolver !** »

« HEIN ? » s'exclamèrent les protagonistes.

« Et vous allez bien ? Et Mycroft ? » demanda Sherlock, inquiet.

Même si son frère aîné lui sortait par les oreilles la majorité du temps, le détective tenait énormément à lui et il se sentirait coupable si il lui arrivait quelque chose.

« **Oui, mon patron va bien, ne vous en faites pas. Mais il est actuellement en train de discuter avec le Premier Ministre, il ne pourra pas vous parler tout de suite. Il m'a tout de même demandé de vous informer de la situation...** »

« On vous écoute ! »

« **Récemment, un de nos agents sous couverture nous a prévenu que quelqu'un d'autre était à la recherche de Moran. Et c'est Gareth Philby, le "Sadique de Boston". »

« Et merde : il a fallu que ce cinglé s'en mêle ! » grogna Lestrade en passant une main dans ses cheveux.

« Qui est-ce ? » demanda Watson.

« En deux mots : c'est un mafieux américain qui a décidé de faire son business ici depuis que son réseau d'origine a été démantelé par le F.B.I. Et il est connu pour sa cruauté et son sadisme : il lui est déjà arrivé de tuer de ses propres mains. Et bien sûr, personne ne pouvait témoigner contre lui ! » lui répondit Serena.

« Mais quel rapport entre Philby et Moran ? » demanda le médecin.

« **Demandez à Moran : je suis prête à parier qu'il sait exactement à quoi je fais référence...** » répondit l'assistante de Mycroft.

« On n'y manquera pas. Merci beaucoup pour l'information ! » répondit Sherlock.

« **Faites attention à vous** » déclara Anthea avant de raccrocher.

Une fois la conversation terminée, tous se retournèrent vers Sebastian.

« Bien. Maintenant, tu vas nous dire pourquoi Philby veut ta peau et en vitesse ! » déclara Greg d'un ton autoritaire.

« Sur un autre ton, le poulet ! Je ne suis pas un de tes larbins ! » rétorqua Moran sur le même ton.

« S'il vous plaît, messieurs, gardons notre sang-froid ! » déclara John qui essayait de temporiser les envies meurtrières des deux hommes.

Sherlock s'assit face au mercenaire et joignit ses mains du bout des doigts dans une réflexion silencieuse. Puis, après plusieurs minutes de déductions, il déclara tout de go

« Vous avez tué quelqu'un qui appartenait au réseau de Philby... »

« Super ! Et il a fallu qu'il énerve ce taré ! » soupira Lestrade.

« Greg, ne m'interrompez pas, merci. Où en étais-je ? Ah oui : donc, vous avez éliminé un membre du réseau criminel de Philby. Cette personne devait être ou un haut gradé ou quelqu'un de proche de cet homme pour que ça l'atteigne à ce point et qu'il veuille votre peau ! »

Lâchant un long soupir, Moran répondit

« Vous n'êtes pas le sauveur de Scotland Yard pour rien. Oui, vous avez raison sur les deux tableaux : j'ai buté le chef des Piranhas de l'East End, un gang de voyous qui bossaient pour ce connard. Ce type s'appelait Justin Philby, et c'était le frangin de Philby ! »

John et Serena se regardèrent avec stupeur, Lestrade se passa une main sur le visage et Holmes resta silencieux, un sourire de triomphe se dessinant sur son visage.

« Je m'en doutais. Et à mon avis, Lestrade connaît également le défunt... N'est-ce pas, cher inspecteur ? »

« Pas qu'un peu : ce petit con et sa bande rackettaient le voisinage et s'adonnaient aux joies du vandalisme. Bien évidemment, quand il se faisait pincer, le frère rappliquait avec une horde d'avocats, et en deux temps trois mouvements, Justin était dehors, libre comme l'air ! » répondit le policier, énervé rien qu'en y repensant.

« Mais je ne comprends pas : pourquoi l'avoir exécuté ? » demanda la profiler.

Un rictus de haine tordit la bouche de Moran qui répondit

« Ce salopard s'en est pris à Charlie ! »

« Minute : qui est Charlie ? » demanda Watson.

« Charlie Smith est le secrétaire/interprète de Moriarty. C'est aussi le plus jeune membre du réseau. » répondit Lestrade.

« Et à en juger par votre langage corporel, je dirais que vous êtes assez proches, tous les deux... »

Réfléchissant avant de répondre, l'ex-colonel finit par avouer

« C'est vrai : Charlie est comme mon petit frère. C'est un gamin adorable, on peut lui faire confiance sur tous les sujets. Il n'aurait jamais fait du mal à une mouche... »

« Et pourquoi Justin Philby s'en serait pris à Charlie ? » demanda Serena.

« Parce qu'il sait que Charlie fait partie du cercle rapproché autour de Jim. En plus, comme le boss et Philby n°1 se tiraient dans les pattes, cet abruti n'a rien trouvé de mieux que de viser Charlie. Lui et ses potes l'ont passé à tabac, il y a deux mois de cela. Ils ont failli le tuer, mais deux dealers qui bossaient pour nous les ont vus et les ont fait déguerpir... »

« Et donc, vous avez voulu le venger... »

« En fait, j'ai voulu le buter dès que j'ai su, mais Jim m'en a empêché. Il m'a dit que tout vient à point à qui sait attendre... »

« Et l'occasion se présenta un peu plus tard... »

« Exact. Un jour, on a appris que Philby n°2 emmerdait un groupe qui était affilié à un associé du boss - et ne me demandez pas lequel, je n'en sais rien. Ce que je peux vous dire, c'est que Jim m'a envoyé faire le ménage. Et quand j'ai su qui allait se faire buter, je me suis promis de prendre plaisir... »

« Qu'avez vous fait subir à Justin Philby ? » demanda Sherlock.

« Holmes, je ne suis pas sûr que ça ait son importance... »

« Bien sûr que si, Lestrade : tout élément est important. Poursuivez, Moran... »

« D'abord, je me suis occupé de son gang : je les ai tué au revolver, histoire de gagner du temps. Après, on s'est battus, lui et moi, mais ça a tourné court. Une fois que j'avais la situation à mon avantage, j'ai pris tout mon temps... »

Reprenant son calme, il continua son récit, le regard brillant d'excitation.

« Je l'ai plaqué au sol, lui ait arraché sa chemise et j'ai gravé "C" sur son torse au couteau, pour lui faire comprendre de la part de qui je venais. Ensuite, je lui ai cassé les bras et les jambes méticuleusement, histoire qu'il entende bien ses articulations partir en morceaux... »

Pendant que Sebastian continuait la description des tortures infligées au plus jeune des frères Philby, son auditoire resta muet d'effroi : sa réputation de deuxième homme le plus dangereux d'Angleterre n'était pas usurpée.

« Puis, je lui ai écrasé les phalanges avec mes bottes, pour prolonger le plaisir. Toute la séance, il me suppliait de l'épargner, avant de réclamer de l'achever... Ce que j'ai fait en lui collant une balle dans la tête. Rapide et efficace ! »

Un silence pesant régnait sur la pièce : tous essayaient de digérer les paroles haineuses de Moran qui en train de se repasser le film de son expédition punitive avec une certaine délectation.

Mais ce qui perturbait vraiment Sherlock & Cie était le regard de leur "invité" : il brillait d'une façon étrange, comme ceux d'un prédateur... Ceux d'un tigre, prêt à bondir sur sa prochaine proie.

« Un monstre... J'ai affaire à un monstre ! » balbutia Lestrade qui n'en revenait pas.

« Et c'est maintenant que vous vous en rendez compte ? »

Moran n'eut pas le temps de poursuivre sur sa lancée qu'un poing vint entrer en collision avec sa mâchoire. Étourdi par le choc, il s'écroula au sol tandis que Sherlock, Serena et John se précipitaient vers Lestrade pour l'empêcher de frapper leur prisonnier.

« Lestrade, avez-vous perdu la tête ? » lui reprocha Watson.

« Maintenant, Greg, reprenez vos esprits : ce n'est pas en passant vos nerfs sur Moran que ça va faire avancer le schmilblick. Alors, calmez-vous et gardez votre sang-froid ! » le sermonna Sherlock qui força le policier à s'asseoir sur un fauteuil, le plus loin possible du mercenaire.

Sebastian passa sa langue à l'intérieur de sa bouche, histoire de vérifier que ses dents ne sont pas faits la malle. Et apparemment, personne ne manquait à l'appel. Serena alla chercher le matériel de premiers soins et appliqua une poche de glace sur la mâchoire de Moran afin de calmer la douleur.

« Maintenez ça contre la joue, ça va éviter un gonflement ! »

Tout en obéissant à ces directives, l'homme de main de Moriarty observait la scène qui se déroulait devant ses yeux : Watson et Holmes qui remontaient les bretelles à Lestrade tandis que Huxley regardait cela avec une certaine déception. Puis, quelques instants plus tard, Watson obligea l'inspecteur Lestrade à aller prendre l'air, l'escortant lui-même pour être sûr qu'il ne recommencerait pas son match de boxe improvisé. Sherlock les talonna, histoire de profiter du vent irlandais pour aérer son palais mental.

Dès que la porte d'entrée se referma, Serena et Sebastian restèrent seuls, face à face, dans un silence quasi-religieux... avant que Serena ne reprenne la parole.

« Vous allez mieux ? »

« Ouais, ça va : j'ai connu pire. Lestrade tape aussi fort qu'un gosse de huit ans... »

« Pour un gosse de huit ans, il vous a pourtant laissé un beau bleu... » sourit gentiment la jeune femme.

Cette remarque fit sourire le mercenaire.

« Pas faux. »

« Je suis vraiment désolée qu'il vous ait infligé ça : c'était vraiment déplacé de sa part ! »

« Oh, ne vous en faites pas : j'ai connu des dérouillées beaucoup plus sévères... » plaisanta Moran, qui observait discrètement la jeune femme, avant de reprendre la parole.

« Vous, vous voulez me parler, ça se sent... »

« Oui, en effet : j'étais curieuse de vous demander quel genre de relations vous avez avec Moriarty... »

« Wouah ! Je m'attendais à beaucoup de choses, mais pas à ça ! »

« Si ça vous gêne, on peut ne pas en parler... »

« Je préfère vous avoir comme auditoire, tout de suite ! »

« Très bien, comme vous voulez. Je vous écoute... »

Prenant son inspiration, le mercenaire commença à se livrer.

« Et bien, comment vous dire ça... Jim est plutôt quelqu'un d'exclusif : personne ne doit se trouver entre lui et moi - bon, Charlie est un cas à part : il est un peu le petit frère de la bande - mais il est également très passionné. Et quand je dis passionné, c'est dans tous les domaines... »

« Et bien, ça doit être quelque chose de partager la vie et le lit du criminel consultant ! »

« Et celle du détective consultant ? Ça ne doit pas être mal non plus... »

La jeune femme se mit à rire d'un air un peu gêné.

« Oh, et bien... On va dire que oui ! »

« Ah, on se comprend : vivre avec un génie n'est pas toujours évident... »

Les deux se mirent à rire franchement, se remémorant les moments les plus cocasses partagés avec leurs petits amis respectifs. Ils reprirent progressivement leur sérieux et entamèrent une nouvelle conversation.

« Mais dites-moi, Mr Moran, moi aussi j'ai senti autre chose chez vous... »

« Ah ? Quoi donc ? »

« Vous n'êtes pas aussi pressé que ça de retrouver votre amant, non ? »

La jeune femme sentit le mercenaire se tendre : visiblement, elle avait touché un point sensible...

« Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ? »

« Mon instinct. N'oubliez pas, je suis une profiler : c'est dans mes compétences de voir ça chez les autres. Et je suis certaine que vous préférez que ce soit moi qui le découvre que Sherlock. Alors, dites moi franchement les choses... »

Esquissant un rictus amer, l'homme de main de Moriarty répondit

« Bien joué. Vous êtes encore plus maligne que je ne le pensais : c'est vrai que j'appréhende les retrouvailles. Parce que, comme vous l'avez dit la dernière fois, mon patron n'aime pas la médiocrité. Et comme cette fois, c'est moi qui ait merdé, ça m'étonnerait bien qu'il laisse passer ça ! »

« La peur de le décevoir... Oui, c'est ce que j'avais remarqué chez vous. »

Elle se pencha doucement vers lui et posa sa main fine sur l'épaule de l'ex-militaire.

« Vous savez, je pense qu'on peut pardonner à la personne qu'on aime. Et quand bien même Moriarty est un psychopathe de haut rang, il tient à vous. Et puis, vous ne pouviez pas savoir que vous alliez tomber entre les mains de Scotland Yard... »

Le mercenaire adressa un petit sourire à Serena.

« Vous n'êtes pas comme les autres : vous essayez de vous montrer correcte avec moi, alors qu'on est pas dans le même camp... »

« C'est vrai. Mais étant donné les circonstances, il va falloir que nous fassions preuve de solidarité les uns envers les autres. Bon, en ce qui concerne Lestrade, il y a du boulot, mais là n'est pas la question... »

« Vous savez quoi ? Je commence à vous trouver sympa, Miss Huxley... »

« Vous m'en voyez ravie, Mr Moran... »

Elle sentit le regard du mercenaire détailler son visage, ce qui la mit légèrement mal à l'aise.

« Quelque chose ne va pas ? »

« Non, rien. C'est juste que... vous me rappelez quelqu'un... »

« Une ancienne conquête ? »

« Non, certainement pas. Je dirais plutôt quelqu'un que j'ai connu... Dans ma famille ou à l'école, je ne sais plus... »

« Peut-être que ça va vous revenir plus tard... »

Le son de la porte les fit s'éloigner rapidement.

« Voilà, on a réglé le problème ! Sherlock, où vas-tu ? » demanda Watson.

« Je fais le tour de la maison, histoire de connaître son passé. Je vais même peut-être trouver l'identité de ses propriétaires. » répondit le détective.

« Et le voilà reparti dans son délire ! » grommela Lestrade.

Tandis que l'habitation retrouvait son agitation, Moran s'affala dans le canapé et se laissa divaguer dans ses souvenirs... Comme le dernier coup de fil passé à Jim, juste avant son arrestation.


Flash-Back

Une fois le cadet des Philby mort, Sebastian essuya les traces de sang sur son costume et ses chaussures avant de quitter le bâtiment. Puis il prit son portable et composa un numéro. Aussitôt, on décrocha.

« **Allô ?** »

« Charlie ? C'est moi ! »

« **Seb ? Tu vas bien ?** »

« Oui, oui, t'inquiète. C'était pour te dire que ça y est ! »

« **Ça y est, quoi ?** »

« Je leur ai fait la peau. Ils ont payé pour tout ce qu'ils t'ont fait ! »

Il entendit un petit reniflement de l'autre côté du combiné, puis la voix étranglée de Charlie retentit à nouveau.

« **M-Merci ! Si tu savais combien de fois j'ai voulu le faire moi-même, mais je ne suis pas taillé comme toi.** »

« Culpabilise pas, gamin. J'en crevais d'envie de le faire... Est-ce que le boss est là ? »

« **Attends une minute, je te le passe !** »

Sebastian attendit un peu avant d'entendre la voix de son patron et amant, Jim Moriarty.

« **Oui, Seb ?** »

« C'est bon, boss. Le ménage est fait ici : Philby n°2 a eu son compte ! »

« **Parfait, je n'en attendais pas moins de toi, mon loyal Tigre. J'ai hâte de t'entendre me raconter les détails de ta petite visite... autour d'un verre !** »

« Tentant. Quelle adresse ? »

« **Le Boundary fera l'affaire. Après tout, je ne réserve le meilleur que pour le meilleur... »

« Très flatteur ! »

« **Bon, rendez-vous dans une demi-heure. Love you, Seb !** »

« Moi aussi, Jim ! »

Et à peine eut-il raccroché que tout était allé vite : il n'avait pas entendu les flics arriver dans son dos et lui tomber dessus. Il s'était battu comme il pouvait - son surnom de "Tigre" n'était pas démérité - mais ils étaient plus nombreux et déterminés à l'arrêter. Ce fut un coup sur l'arrière du crâne qui fit vaciller l'homme fort de Jim Moriarty. Et alors qu'il sombrait dans l'inconscience, le mercenaire sentit la caresse froide des menottes sur ses poignets...


Retour au présent

« Mr Moran ? Vous allez bien ? »

La voix du Dr Watson ramena Moran dans la réalité. Il fixa le médecin avec un regard neutre.

« Un problème, Doc ? »

« Non, je voulais vous prévenir que nous allions manger d'ici peu. Si vous voulez bien vous joindre à nous... »

Se levant, le mercenaire se dirigea vers la cuisine où les autres étaient déjà attablés. Et la soirée se passa dans une atmosphère plutôt conviviale, ponctuée par les remarques de Sherlock qui avait fait quelques petites découvertes sur la maison.

« Vous vous rendez compte ? Elle a appartenu à la même famille depuis plusieurs générations. Maintenant, reste à savoir le nom de cette famille... »

« Tu y réfléchiras demain, Sherly. Repose-toi un peu : demain sera peut-être une journée agitée... »

Serena ne croyait pas si bien dire en prononçant ces mots : car les événements vont prendre une tournure inattendue qui pourrait les mettre dans une situation délicate.



On en apprend tous les jours... Alors, à votre avis, qu'est-ce qui va se passer ? Quels secrets peut bien renfermer la maison ? Comment la relation entre Moran et les autres va évoluer ? Vous en saurez un peu plus dans le prochain chapitre !

N'hésitez pas à commenter, et je vous dis à bientôt !

Bisous ! 😘

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