Partie 11 : Duel à l'irlandaise

Surpris par l'attaque éclair de Serena, Philby essaya de récupérer son arme, mais la jeune femme l'en empêcha en envoyant le revolver d'un coup de pied à l'autre bout de la pièce. Désarmé, le mafieux n'en restait pas moins dangereux et la profiler ne le savait que trop bien car la voilà de nouveau en position de défense, parée à toute éventualité.

« Voilà autre chose : maintenant, il fallait que tu t'en mêles, Huxley ! Remarque : une fouine dans ton espèce se mêle toujours de ce qui ne la regarde pas ! »

« Venant de vous, Philby, je le prends comme un compliment ! » rétorqua la jeune femme, une lueur de défi dans le regard.

« Depuis quand sait-elle se battre ? » demanda Lestrade, éberlué.

« Disons que je lui ai appris deux ou trois astuces... » répondit Watson avec malice.

« John, tu aurais pu me prévenir ! » s'offusqua Sherlock.

Pendant que les deux colocataires du 221B Baker Street s'écharpaient sur le sujet, Serena et Philby se jaugeaient du regard, attendant de voir lequel des deux allaient lancer l'attaque le premier. La jeune femme n'était pas dupe : niveau physique, Philby était plus fort qu'elle. Le seul moyen de gagner était de le laisser venir et de le prendre par surprise.

Tout à coup, le mafieux se jeta sur elle, prêt à la tuer.

« SERENA, ATTENTION ! » s'écria Lestrade.

Esquissant un pas de côté, la profiler envoya un coup de pied bien senti entre les côtes de son adversaire. Mais ce dernier, malgré la douleur, ne manquait pas de ressources et fit perdre l'équilibre à Serena qui chuta lourdement sur le sol.

Elle n'eut pas le temps de se remettre de cette attaque éclair que Philby était au-dessus d'elle et essayait de l'étrangler. Ayant juste eu le réflexe de bloquer ses mains, la jeune femme luttait comme elle pouvait pour survivre, mais la pression exercée sur ses bras commençait à lui faire mal. Heureusement pour elle, l'aide vint en la personne de Charlie qui se jeta sur le mafieux.

Cela permit à Serena de reprendre son souffle. Se rappelant que l'arme de Philby était à l'autre bout de la pièce, elle se précipita vers le revolver...

Pas de chance pour elle, Philby se débarrassa de Charlie en l'envoyant valser sur le canapé et lui agrippa le pied, la faisant trébucher sur le sol. Les deux antagonistes luttaient pour atteindre le revolver.

« Lâchez-moi les basques ! » s'énerva la profiler qui envoya son pied libre dans la figure du mafieux.

Soudain, une silhouette se jeta sur Philby et lutta à son tour. Voyant de qui il s'agissait, la jeune femme fut stupéfaite.

« Sherlock ?! »

« Ne t'occupe pas de moi, Serena : attrape le revolver, et vite ! »

S'exécutant, Serena se dégagea de la prise de son adversaire et se précipita vers le revolver tandis que Sherlock et Philby étaient aux prises.

« Têtu comme sa copine ! Vous avez manqué une occasion de rester discret, Holmes ! »

« Je sais, j'ai l'habitude ! » répondit placidement le détective qui envoya un coup de poing bien placé dans la figure du mafieux. Ce dernier, d'abord surpris, se mit à rire de manière moqueuse.

« Vous frappez vraiment comme une gonzesse ! Je vais vous montrer ce que c'est un vrai coup de poing ! » ricana t'il avant de balancer son poing dans les côtes du détective qui eut le souffle coupé.

En entendant le soupir de douleur de son petit ami, Serena ne réfléchit pas plus longtemps et retourna au combat, au secours de Sherlock. Mais Philby l'attendait au tournant et, délaissant le détective, il bloqua l'attaque de la jeune femme avant d'agripper son cou et de serrer avec force.

« Tu n'aurais jamais dû te mêler de ça, Huxley ! »

Du coin de l'œil, il vit Greg essayer de l'attaquer par surprise.

« Bougez d'un millimètre, Lestrade, et je lui brise la nuque ! »

Le policier renonça à son approche et recula légèrement pour prouver à Philby qu'il ne l'attaquerait pas... pour l'instant !

Maîtrisant toujours la jeune femme, Philby gardait un œil sur les autres personnes présentes dans la pièce : Sherlock se redressait avec difficulté, Watson tenait d'administrer les premiers soins à Moran qui pâlissait à vue d'œil, Lestrade se tenait à distance raisonnable mais se tenait prêt pour la bagarre, Charlie se tenait en retrait et le fixait avec un regard mauvais... Pourquoi avait-il l'impression que quelqu'un manquait à l'appel ? Soudain, l'évidence le frappa : où était passé Moriarty ?

« Hé, où est Moriarty ? »

« Je n'en sais rien, je ne l'ai pas vu partir ! » répondit Sherlock.

« Ne me menez pas en bateau ! Où est-il ? »

« Puisqu'on vous dit qu'on ne sait pas ! » rétorqua John qui essayait d'arrêter l'hémorragie de Sebastian.

« Au cas où ça vous aurait échappé, j'ai la vie de votre copine entre les mains. Mentez-moi une seule fois et elle paye l'addition ! »

« Essaye pour voir ! » gronda une voix reconnaissable.

Philby n'eut pas le temps de se retourner qu'il sentit ses tendons être déchirés par une lame. Frappé par la douleur, il chuta lourdement sur le sol, entraînant son otage avec lui. Serena profita de l'occasion pour se défaire de l'emprise du mafieux et se précipita derrière Sherlock.

Grimaçant de douleur, Gareth se tourna et vit Jim Moriarty debout derrière lui qui tenait un couteau de poche taché de sang.

« Alors, c'est comme ça que tu fais : tu attaques comme un lâche ? »

« Correction, Philby : j'attaque de manière stratégique. Mais je suppose que c'est trop dur à comprendre pour toi ! » répondit Jim d'un ton glacial.

« Toujours aussi arrogant, Irlandais de mes deux ! » ricana Philby qui se releva avec difficulté.

Faisant face au criminel consultant, le mafieux américain se mit droit comme un I et toisa son adversaire.

« Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Tu vas me saigner comme un porc ou tu as d'autres projets pour moi ? »

« Je t'avoue que j'ai l'embarras du choix, en ce qui te concerne. T'aurais jamais dû t'en prendre à Charlie, ni à Sebastian ! »

« Trop sentimental, Moriarty ! Ça te tuera un jour ! » ironisa Philby avec arrogance avant de se jeter sur Jim, le faisant tomber au sol.

Les deux criminels luttaient avec férocité sous les yeux ébahis des autres personnes présentes dans la pièce : jamais de leur vie, ils n'avaient vu un tel combat acharné de leur vie. A se demander qui serait le vainqueur...

Ils eurent la réponse quand un parapluie vint les couper dans leur élan et une voix familière s'élever.

« Pas un pour rattraper l'autre : ça en devient épuisant à la longue ! »

« MYCROFT ? » s'écrièrent les autres personnes (sauf Moran qui n'avait plus de force pour prononcer un mot).

Et en effet, l'aîné des frères Holmes se tenait dans l'entrée, son sempiternel parapluie noir à la main.

« Et c'est maintenant que tu arrives ? On a eu le temps de mourir trois fois, au moins ! » s'énerva le détective.

« Désolé pour le retard, mais nous avions le reste du réseau de Philby à abattre. Ne t'en fais pas : j'ai maintenant un peu de temps à vous consacrer ! »

« Pas trop tôt ! » souffla Watson qui essayait de garder l'ex-colonel conscient.

« Reste en dehors de cela, Holmes ! Ce ne sont pas tes affaires ! » gronda Philby qui poussa Jim sur le côté.

« Navré de vous contredire, mais dès que quelque chose concerne mon très cher frère, cela devient automatiquement mes affaires ! »

« Je m'en passerais bien des fois... » murmura le cadet des Holmes à ses camarades d'infortune.

« Là, on devrait être contents qu'il vole à notre secours... » fit remarquer Serena.

« Que tu crois ! Regardez-le, cet abruti : il se pointe ici sans armes ! »

« A votre place Philby, je ne sous-estimerais pas Mycroft Holmes : il a beaucoup plus de ressources que vous ne le croyez. Vous ne vous êtes jamais demandé comment est-il devenu l'homme de l'ombre du gouvernement ? »

« Fermez-la, Lestrade ! »

« Non, merci. » répondit le policier, faisant pouffer Charlie et Serena.

« Peu importe : de toute façon, quitte à buter un Holmes, autant supprimer toute la famille ! » rugit Philby en se jetant sur l'Homme de glace... quand une fine lame vint lui percer l'épaule, le stoppant dans son élan.

« Mais qu'est-ce que ? » s'exclama Charlie.

Pour comprendre la stupeur du jeune homme, il faut imaginer Mycroft tenant une lame qui était dissimulée dans son parapluie.

« La classe ! » s'exclama Greg, enthousiaste.

« Je reconnais que son parapluie est tout de même utile ! » avoua Sherlock.

De son côté, Mycroft ne perdit pas de temps : une fois son adversaire stoppé, il se saisit d'une seringue cachée dans le revers de son veston et la planta dans le cou de Philby et fit descendre la substance dans le corps du mafieux qui s'écroula rapidement.

« Que lui avez-vous administré ? » demanda Serena.

« Un puissant soporifique : ainsi, il va rester tranquille pendant quelques heures ! »

« Bon, au moins ça... » murmura Charlie qui se précipita auprès de Sebastian, talonné par Jim. Au même temps, quelques agents des forces spéciales firent leur entrée.

« Vous tombez bien, messieurs : emmenez cet énergumène ! » ordonna Mycroft en désignant Philby, complètement groggy.

Tandis que les agents s'exécutèrent, l'éminence grise s'approcha du petit groupe qui était auprès de Moran.

« Que lui est-il arrivé ? »

« Philby lui a tiré dessus. Il faut le transférer d'urgence dans un hôpital : il perd beaucoup de sang ! » déclara Watson.

« Les secours sont là : je vais demander un transfert en priorité pour vous tous ! »

Rassuré, Jim se tourna vers son amant.

« T'entends, Seb ? Tu vas t'en sortir ! Tiens le coup, mon grand ! »

« Ouais... Mais là, ça tangue sévère ! »

« Non, non, non, Sebby ! Reste éveillé ! »

« Il a raison : tenez encore un peu ! Vous allez être transféré dans un hôpital rapidement ! » lui dit Sherlock d'un ton rassurant.

« Est-ce que la balle est restée logée dans son corps ? » demanda Greg.

« Non, heureusement : elle n'a fait que traverser ! Au moins une bonne nouvelle ! » répondit John.

« Ne dormez Moran. Je croyais qu'abandonner ne faisait pas partie de votre vocabulaire ! » déclara Mycroft.

« Je fais... ce que je peux ! » répondit le mercenaire qui avait de plus en plus de mal à parler. Pour lui, prononcer chaque mot devenait un calvaire.

« T'inquiète pas : tu vas t'en sortir ! » le rassura Jim qui passa rapidement sa main sur le visage de Sebastian.

« Je... suis... désolé... Jim ! »

« Désolé ? Pourquoi donc ? »

« Désolé... de... t'avoir déçu... » répondit l'ex-colonel avant de tomber dans les vapes.

« SEB ! »

« Sa tension est en chute libre : on n'a pas de temps à perdre ! » annonça John, alors que les secours arrivèrent auprès d'eux. Après un examen de la situation, ils emmenèrent notre petit groupe dans une ambulance qui prit la direction de l'hôpital, sirènes hurlantes.

Pendant que les urgentistes maintenaient Sebastian en vie, les autres étaient examinés pour voir si ils ne souffraient pas de blessures particulières.

6 minutes plus tard, l'ambulance arriva à l'hôpital. Tandis que Moran était emmené en bloc opératoire, on emmena Sherlock, Serena, John, Greg, Charlie et Moriarty dans un endroit tranquille, en attendant des nouvelles. En d'autres termes, le début d'une attente insoutenable pour Jim qui faisait les cent pas dans la chambre... ce qui agaça fortement Greg !

« Arrêtez de tourner comme un lion en cage ! Vous allez finir par me donner le tournis ! »

« Regardez par la fenêtre au lieu de me les briser ! » lui répondit vertement le criminel consultant.

« Non, s'il vous plaît : ce n'est pas le moment de s'étriper ! » soupira John qui essayait de se reposer.

« Est-ce que Seb a déjà été blessé à ce point ? » demanda Serena.

« Oui, ça lui est déjà arrivé de revenir blessé d'une mission, mais jamais on n'a eu le cas où sa vie était en jeu ! » répondit Charlie, la voix enrouée.

Greg posa une main compatissante sur l'épaule du jeune homme.

« Ne t'en fais pas, il va s'en sortir ! Quelque chose me dit que c'est un dur à cuire ! »

« J'ai peur pour lui... »

« Je sais bien. Et tu n'es pas le seul ! »

Soudain, la porte s'ouvrit et Mycroft fit son apparition dans la chambre.

« Alors ? Des nouvelles de Seb ? » demanda John.

« Non, pas encore. Mais le chirurgien qui s'occupe de lui est un homme compétent : il va s'en sortir ! »

« Si il claque sur le billard, je t'en tiendrais pour personnellement responsable ! »

« Vous vous trompez de coupable, Moriarty. Ce n'est pas moi qui ait appuyé sur la gâchette ! »

« C'est la même chose : tu l'as envoyé dans la gueule du loup ! »

« Personne ne s'imaginait que Philby allait entrer dans la danse... » avança Greg.

« Je ne donne pas tort à Jim : tu as une bonne part de responsabilité dans cette histoire, Mycroft ! Si tu n'avais pas capturé Moran ni nous avais envoyé en Irlande, on n'en serait pas là ! »

« C'est bon de compter sur la famille... » soupira l'éminence grise en passant sa main dans ses cheveux.

« Oh, c'est du Sherlock dans toute sa splendeur : au fond, il était tout aussi inquiet pour vous ! » le rassura Greg.

Mycroft se tourna vers le policier et lui adressa un sourire amical.

« Je vous remercie de votre sollicitude, Lestrade. »

« De rien ! » répondit l'inspecteur.

Au même moment, le chirurgien entra dans la pièce, faisant lever le reste du groupe.

« Comment va t'il ? » demanda Charlie, angoissé.

« Mr Moran est sain et sauf. L'hémorragie nous a posé quelques difficultés, mais votre ami est une force de la nature : ça nous a facilité la tâche ! »

« Est-ce qu'on peut aller le voir ? » demanda Jim.

« Pas maintenant : il est sous morphine pour le moment. Il a besoin de repos ! »

Mais ses exigences tombèrent dans l'oreille d'un sourd car Jim se dirigea vers la sortie et alla chercher la chambre où dormait Sebastian.

« N'écoute t'il donc jamais rien ? »

« Oh, vous savez, c'est quelqu'un qui aime décider et détester être commandé ! » lui répondit John.

De son côté, Jim circulait dans les couloirs à la recherche de Sebastian quand il trouva ce dernier allongé dans un lit, en train de dormir à poings fermés.

Fermant la porte et tirant le rideau, le criminel consultant s'assit près de son amant et le contempla en train de dormir. Déjà qu'en temps normal, il trouvait Sebastian beau comme un dieu, là il le trouvait... adorable ? Contradictoire pour un tueur à gages.

Perdu dans ses pensées, l'alter ego de Sherlock Holmes se rappela de ce qu'avait dit Sebastian avant qu'il ne perde connaissance : qu'il était désolé de l'avoir déçu... Comment pouvait-il s'imaginer une chose pareille ?

Soudain, il vit Sebastian remuer doucement dans son sommeil avant d'ouvrir les yeux.

« Jim ? »

« Ne bouge pas, Seb : tu as été opéré il n'y pas longtemps, alors évite de te faire du mal ! »

« Ils n'ont pas été de main morte, question morphine ! Je suis complètement shooté ! » marmonna Moran qui fronça les sourcils, signe qu'il avait mal au crâne.

« Dans ce cas, ralentis le rythme et essaye de te reposer un peu ! »

« Je me suis déjà assez reposé ! »

« Que tu dis... »

Se rapprochant de son amant, le criminel consultant fixa son regard noir dans celui de Sebastian.

« Il y a une chose que j'aimerais savoir, Sebby. Avant que tu ne tournes de l'œil, tu m'as dis que tu étais désolé de m'avoir déçu... »

Le mercenaire grimaça légèrement.

« Ouais, je m'en rappelle ! »

« J'attends ton explication ! »

« Et bien, disons que se faire capturer par Mycroft Holmes et flinguer par Philby n'est pas une preuve de compétence. Et puis, j'aurais dû faire attention quand je suis allé tuer Justin Philby : j'étais tellement content de mon boulot que je n'ai rien vu venir. Et je ne voulais pas te décevoir, Jim : je sais que tu hais la médiocrité et le fait d'avoir échoué... »

Il fut interrompu par les lèvres de Jim contre les siennes. Après quelques minutes qui parurent longues, les deux amants se séparèrent.

« Seb, que les choses soient bien claires : tu ne m'as jamais déçu. La première chose à laquelle j'ai pensé quand on m'a dit que tu t'es fait pincer, c'était de savoir ce qu'ils allaient te faire subir. Une semaine sans toi, ça a été dur, alors passer le reste de ma vie seul, non merci ! »

Il vit Seb esquisser un sourire.

« Serais-tu devenu romantique ? »

« N'exagérons rien, non plus ! »

Jim se rapprocha de son amant et lui murmura.

« Si tu es en forme, on peut commencer à penser à la suite... »

« C'est à dire ? »

« Dès que tout le monde piquera un roupillon, on se tire d'ici avec Charlie ! Le temps que Mycroft s'en rend compte, on sera déjà partis ! »

« Idée intéressante ! Je suis partant, comme toujours... »

« Parfait ! Mais avant toute chose... »

Jim se leva, ferma la porte à double tour et revint se positionner au dessus de Seb, une lueur particulière dans le regard. Lueur que son amant ne connaissait que trop bien...

« Je sens que ça va être mouvementé. Mais pourtant je croyais que, vu mon état, j'en serais dispensé... »

« Qu'est-ce que tu crois ? Je ferais attention ! »

« Ce sera toujours mieux que la morphine ! »

« Je reconnais bien là mon tigre ! » ricana Jim avant de plaquer à nouveau ses lèvres contre celles de Sebastian.

La soirée fut assez rock n'roll pour nos deux criminels qui, une fois leur affaire faite, réveillèrent Charlie et prirent le chemin de la sortie. Et comme Jim l'avait prédit, on ne se rendit compte de leur absence que le lendemain...



Voilà pour ce chapitre ! Ne vous inquiétez pas, on n'en a pas fini avec ces deux-là, ni notre détective ! Rendez-vous la prochaine fois !

Bisous ! 😘

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