Partie 10 : Une vérité fracassante !
« QUOI ? » s'écrièrent les autres.
« Mais ce n'est pas possible ! » bredouilla Moriarty, sous le choc.
Très fier de son petit effet, Philby toisa son adversaire avec un sourire moqueur...
« Mais si, c'est possible : c'est même la vérité ! Laissez-moi vous raconter la partie manquante de l'histoire : en 1993, Frederick et Doreen Moriarty perdent la vie dans un accident de voiture. Mais ils n'étaient pas seuls dans le véhicule : leur fils Ciaran était présent avec eux. Grâce à Dieu, il est encore en vie, mais non sans mal : le choc lui a fait heurter violemment la tête contre la paroi. Résultat des courses : amnésie partielle. Il n'a plus que quelques souvenirs de sa vie avant l'accident. Pas de famille proche, rien - à croire que tu as coupé les ponts avec ta famille... Bref, du coup, il est confié aux bons soins des bonnes sœurs de l'Institut Notre Dame de la Miséricorde à Dublin pendant quelques mois quand arrivent dans les parages Geoffrey et Déborah Smith. Ils essayent depuis quelques temps d'avoir un troisième enfant, mais en vain. Et ce petit garçon qui semblait perdu, tout seul dans son coin, les fait fondre. Ils entament la procédure d'adoption et décident de lui offrir la chance de recommencer une nouvelle vie en lui donnant le prénom de Charlie. Et la suite, vous la connaissez... »
Tous restèrent choqués : comment ça pouvait être possible ?
« Mais qu'est-ce qui te prouve qu'il s'agit de mon frère ? » demanda Jim, suspicieux. Pour toute réponse, il reçut un dossier papier entre les mains.
« Voici tout son dossier. Il vient des archives des services de l'enfance : tout y est... »
Le criminel consultant consulta rapidement les fichiers. Au fur et à mesure de sa lecture, son visage se décomposa de stupeur. Puis il releva doucement la tête en murmurant
« Ce n'est pas possible... »
« Alors ? Qu'est-ce que ça fait de découvrir qu'on avait son petit frère à ses côtés depuis tout ce temps ? En même temps, ce qui est le plus évident ne saute pas aux yeux ! »
Toujours abasourdi, Jim se tourna vers Charlie. Ce dernier était resté muet : il ne se souvenait pas d'être de la famille de Moriarty. D'ailleurs, ils ne se ressemblaient pas vraiment...
« Toujours pas convaincu, Charlie ? Mikey m'a dit qu'à un moment sur la route, tu as viré de bord, comme pour éviter quelque chose... Un souvenir, peut-être ? Après tout, n'est-ce pas l'endroit où tes parents ont perdu la vie ? Si ton cher papa n'avait pas bu ce soir là, les choses auraient été sans doute différentes... »
Cette simple phrase déclencha quelque chose dans l'esprit du jeune homme et soudain, tout lui revint en mémoire : son enfance dans cette maison, ses parents, son frère, sa grand-mère, l'accident... Au fur et à mesure qu'il se rappelait de sa vie passée en Irlande, Charlie n'articulait pas un mot. Puis il se tourna vers son patron et lui demanda
« Jim... Est-ce que tu m'avais oublié ? »
« Jamais ! Je ne t'ai pas oublié, Ciaran. Mais cela faisait si longtemps... et tu as tellement changé ! Regarde-toi : maintenant tu me dépasses d'une bonne tête ! »
« Mais alors, pourquoi tu n'es pas venu me chercher ? »
« Au moment, je n'avais plus de contacts avec nos parents. C'est plus tard que j'ai su pour l'accident. J'ai même cru que tu étais mort aussi. Et le temps de faire ce qu'il faut, tu avais déjà été adopté par d'autres personnes et disparu de la circulation ! J'ai essayé de te faire rechercher, mais après réflexion, je me suis dit que, vu le milieu que je fréquentais, tu étais plus en sécurité avec ta nouvelle famille qu'avec moi ! »
Le criminel marqua une pause avant de reprendre.
« Mais si tu as cru que je t'avais abandonné,c'est faux. Et je suis désolé de t'avoir fait souffrir ! »
« Que c'est attendrissant ! » se moqua Philby, feignant d'essuyer une larme.
« Je n'ai pas souvenir qu'on ait demandé votre avis, Philby ! » déclara froidement Sherlock.
« Pour l'amour du ciel, fermez-la, Holmes ! Vous voulez qu'on se fasse massacrer ou quoi ? » siffla Lestrade entre ses dents.
« Il est pas débile, ce flic ! » ricana Mikey.
« C'est bien charmant, tout ça, mais je ne me suis pas déplacé pour rien ! Mikey, mets les en joue et ne les lâche pas des yeux ! Carl, ramène Ciaran par ici ! »
« Qui ça ? Il n'y a que Charlie ici ! »
« ESPÈCE D'ABRUTI ! Ciaran et Charlie sont la même personne. Alors, obéis ou je te flingue ! »
« Mes hommes sont plus futés que les tiens. Oh après, je dis ça, je ne dis rien... »
« La ramène pas, Moriarty ! »
« Vous devriez arrêter le café et la cigarette : je crains que vous ne fassiez une névrose ! » fit remarquer Serena, moqueuse.
Gareth fit comme si il n'avait pas entendu la profiler et se dirigea vers Charlie, que son homme de main avait amené à côté de lui et mis à genoux.
« Très bien, Jim Moriarty, voyons si tu as bonne mémoire : rappelle-moi ce qui s'est passé, il y a environ une semaine ? » demanda le mafieux tout en enfilant des gants médicaux, ce qui surprit tout le monde... sauf notre détective préféré.
« Il va le tuer ! » murmura t'il.
« Quoi ? » demanda Moran.
« Il va le tuer par strangulation. C'est à ça que servent les gants : il ne veut pas laisser de traces qui pourraient aider à son identification si jamais on retrouvait nos cadavres ! »
« Il faut l'en empêcher ! » lui répondit John.
« Ne vous inquiétez pas, j'ai un plan ! Il faut que vous me fassiez confiance ! »
« Au point où on en est... » soupira Lestrade qui lui fit signe de son accord.
Le détective héla le mafieux.
« Philby, arrêtez-moi si je me trompe : vous comptez tuer Charlie de vos propres mains ? »
Surpris par l'aplomb de Sherlock Holmes, Philby se tourna vers lui avec un sourire arrogant.
« Quelle perspicacité ! Et pourquoi voudrais-je supprimer ce gosse, alors que j'ai Moran pile devant moi ? »
« Initialement, c'était votre plan de tuer Moran devant les yeux de Moriarty car vous savez qu'il compte beaucoup pour lui. Mais depuis que vous avez découvert l'identité du petit frère de votre ennemi, vous avez changé le programme : parce qu'après tout, Moriarty a ordonné la mise à mort de Justin et Seb l'a exécuté de sang froid. Alors, quitte à appliquer la loi du talion, autant le faire en faisant souffrir Jim... »
Le mafieux esquissa un sourire carnassier.
« J'admire votre intelligence, Holmes ! Vous avez bien deviné, je vous félicite. Comme vous l'avez si bien dit, je vais tuer Charlie. Après cela, je ne serais pas le seul à avoir perdu un frère ! »
« La différence est que Charlie n'a jamais tué quelqu'un et a un bon comportement, alors que Justin était un petit crétin imbu de sa personne qui se croyait tout permis parce qu'il était votre frère. Remarquez, il n'a pas volé sa punition ! »
« Je ne suis pas sûr que ça soit vraiment le moment de l'énerver, Sherlock ! » lui chuchota Serena.
Et ça n'a pas raté : les pupilles de Gareth se dilatèrent sous l'effet de la colère.
« Je vous interdis de mentionner mon frère ! Est-ce clair ? »
Il se tourna vers Charlie, le regard empli d'une envie meurtrière.
« Toi... Fais tes prières ! » s'écria t'il avant de plaquer violemment le jeune homme sur le sol tout en serrant avec force ses mains autour de son cou. Charlie se défendait tant bien que mal face à son adversaire, mais il commençait à sentir l'air lui manquer...
« Si c'est ça ton plan, Sherlock, je ne te félicite pas : Ciaran va crever à cause de tes conneries ! » s'énerva Moriarty.
« Je te rassure, Jim, ton frère ne mourra pas. John, Lestrade, vous avez toujours vos armes ? »
« Oui, pourquoi ? »
« Laissez-le parler, Greg : je crois savoir ce qu'il a en tête... Continue, Sherlock ! »
« John, occupe-toi de Mikey : il a des blessures récentes aux épaules et elles cicatrisent à peine. Et vise sa main gauche : c'est sa main dominante pour le tir. Quant à vous Lestrade, je vous confie Carl : il a des côtes flottantes, signe que c'est un grand buveur, donc c'est son point faible. Tirez sur les deux mains pour être sûr qu'il n'utilise pas son arme : c'est un ambidextre ! »
« Sherly : je crois que tu devrais mentionner qu'il a un genou en mauvais état. Regarde son talon droit : il est un peu surélevé, comme si il avait du mal à déplier sa jambe... »
« Bien vu, Serena ! Vous avez entendu Lestrade ? »
« J'ai entendu ! »
« Parfait. En faisant ça, on va détourner l'attention de Philby et Charlie peut en tirer profit ! »
« Comment ça ? »
« Dans sa poche, il a un objet qui ressemble à un stylet en métal. Il doit s'en servir pour se défendre... Bon, assez bavassé comme ça : Sebastian, si vous pouviez attirer l'attention de ces deux abrutis, vous me rendriez service ! »
« Pas de problème ! Hé, les trouducs ! »
Les deux hommes se tournèrent vers Sebastian.
« Ouais, c'est bien de vous que je parle ! Ce qui prouve que vous n'êtes pas totalement cons... »
Il n'en fallait pas plus pour énerver Mikey et Carl qui s'avancèrent d'un pas menaçant vers l'ex-colonel... ce qui profita à Sherlock.
« Maintenant ! »
Et dans une synchronisation impeccable, Watson et Lestrade dégainèrent leurs flingues et firent feu sur les points faibles indiqués, affaiblissant leurs adversaires.
Les coups de feu surprirent Philby qui se retourna vers ses hommes de main.
« Hé ! C'est quoi ce cirque ? Dépêchez-vous de les... AH ! »
Une sensation douloureuse au niveau du bras l'interrompit. Charlie avait profité de l'occasion pour lui planter un coup de stylet en plein dans l'épaule. Et comme si cela ne suffisait pas, Serena arriva avec un bougeoir et donna un grand coup sur la nuque de Philby, permettant à Charlie de se dégager.
« Suis-moi : il faut qu'on se tire d'ici ! »
Et une fois les trois gangsters maîtrisés, notre équipe se dirigea vers l'entrée mais Jim les stoppa.
« C'est fichu : il y a des hommes de main à Philby dehors. Ils sont au moins une dizaine ! »
« Alors, où est-ce qu'on va ? »
« Allons à l'étage : je connais un passage qui va nous mener à l'extérieur ! On se dépêche ! »
Tous suivirent le criminel consultant et ils se précipitèrent tout droit à l'étage. Là, ils se cachèrent dans une sorte de bibliothèque.
« Il faut qu'on les empêche de monter ! Mais comment ? »
Lestrade promena son regard dans la pièce quand il tomba sur un énorme globe terrestre qui trônait sagement dans un coin de la pièce. Ce qui lui donna une idée...
« J'ai peut-être une solution... »
« Plaît-il, Greg ? » demanda Sherlock.
Le policier ne lui répondit pas et comparait la taille du globe à celle de la porte.
« Ouais, ça devrait aller... Pour répondre à votre question, Sherlock, je vais vous en poser une autre : avez-vous déjà vu Les Aventuriers de l'Arche Perdue ? »
« Moi, je l'ai vu : c'est mon film préféré ! » s'exclama Charlie, enthousiaste.
« Parfait : dans ce cas, viens m'aider ! »
Aussitôt, les deux hommes se précipitèrent vers le globe qu'ils détachèrent de son châssis et firent rouler vers la sortie.
« Ouvrez la porte, s'il vous plaît ! »
Serena s'exécuta et leur ouvrit la porte. De leur côté, les autres ne comprenaient pas l'idée de Lestrade.
« Je ne vois pas du tout où il veut en venir... » marmonna Jim.
« Moi non plus ! » lui répondit Sherlock.
« Moi si : et si vous voulez savoir quoi, je vous conseille de jeter un coup d'œil ! » leur déclara Serena.
Intrigués, les quatre hommes sortirent de la pièce pour voir Charlie et Greg faire rouler le globe jusqu'au bord de l'escalier, au moment même où les hommes de Philby commençaient à monter les marches. Là, les deux hommes donnèrent une légère impulsion à l'énorme sphère qui roula dans les escaliers, écrasant ou faisant tomber leurs agresseurs.
« Incroyable ! » s'exclama John, agréablement surpris.
« Brillante idée, Lestrade ! Allez, ne perdons pas de temps ! » déclara Moran qui retourna dans la pièce, talonné par les autres.
De son côté, Philby réorganisait ses troupes.
« Rattrapez les moi ou je vous assure que vous allez tous finir en descente de lit ! »
Tandis qu'au rez de chaussé ça s'agitait, dans la bibliothèque, Jim cherchait le fameux passage.
« Bougez vous Moriarty, on n'a pas toute la journée ! » le suppliait Watson.
« Silence, doc ! Je réfléchis... Non, ce n'est pas là... »
Levant les yeux, le criminel consultant tomba sur le portrait de son grand-père, Malachy Moriarty.
« Un des tes aïeux ? » demanda Sebastian.
« Mon grand-père paternel, Malachy Moriarty... Mais oui, j'ai trouvé ! »
Soulevant le tableau, Jim appuya sur un bouton. Aussitôt, les étagères bougèrent et un passage se forma dans le mur.
« Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? »
« Un passage secret. Grand-mère m'expliquait que son mari en avait fait quelques uns qui pouvaient être utiles en cas d'urgence... Allez, venez : on doit sortir d'ici ! »
Ni une ni deux, tout le monde s'engouffra dans le passage, Jim fermant la marche pour être sûr que la porte se refermerait derrière eux.
Et alors que les hommes de Philby les cherchaient partout à l'intérieur de la maison, nos protagonistes avançaient à l'intérieur du passage secret, avec pour seul éclairage la lampe torche de Charlie.
« Où est-ce que ça mène, Jim ? » demanda Sebastian.
« Je n'en sais rien, honey. Je sais simplement qu'il existe, mais je ne l'ai jamais utilisé de ma vie. »
« J'ai bien entendu : il l'a appelé honey ? » demanda Lestrade, stupéfait.
« Greg, il y a plus urgent tout de suite ! » le sermonna Serena.
Alors qu'ils continuaient leur périple, Sherlock leur fit signe de s'arrêter.
« Qu'est-ce qui passe, Sherlock ? » demanda Watson.
« Il y a un courant d'air qui vient de la direction opposée. Ce qui veut dire que ce passage doit déboucher quelque part dehors. Allons-y, ne perdons pas de temps ! »
Tous suivirent le détective en silence. Pendant le trajet, Jim observait Charlie du coin de l'œil : il n'arrivait pas à croire que son fidèle interprète soit en réalité Ciaran, son petit frère adoré. Il n'avait plus rien du petit garçon à la tête d'ange, maintenant c'était un grand jeune homme. Mais quoiqu'en regardant de plus près, Charlie avait toujours cette pointe d'innocence dans le regard...
Ses pensées furent interrompues quand il se prit le dos de Lestrade en pleine figure.
« Hé ! Prévenez quand vous freinez, banane sèche ! »
« Vous n'aviez qu'à faire attention ! »
« C'est fini, vous deux ? » les sermonna John.
« Est-ce qu'on a trouvé la sortie ? » demanda Charlie.
« Très probablement ! » répondit Sherlock qui essayait de soulever la trappe, sans succès.
« Attendez, je viens vous filer un coup de main ! »
Avec la force de Sebastian, la trappe se souleva du premier coup. Le détective et le mercenaire sortirent les premiers, histoire de voir que tout était sûr.
« La voie est libre ! Venez ! » leur ordonna Sebastian.
Les autres sortirent un par un du passage et constatèrent qu'ils étaient revenus dans le jardin de la maison de Moriarty.
« Bon, retour à la case départ ! » déclara John.
« Entrons à l'intérieur... Lestrade, qu'est-ce que vous faites ? »
« Votre frère vient de me contacter : il arrive avec la cavalerie ! »
« Pas trop tôt ! » ronchonna le détective.
« Pourvu qu'il n'arrive pas après la bataille ! » ironisa Watson.
« Oh, vous connaissez l'expression d'usage : la cavalerie arrive toujours à l'heure ! » fit remarquer Charlie qui ouvrit la porte.
Une fois tout le groupe réuni dans le salon plongé dans l'obscurité, ils laissèrent échapper un soupir de soulagement.
« Bien, on est en sécurité pour l'instant. Maintenant, on n'a plus qu'à attendre l'arrivée de Mycroft et des forces spéciales d'intervention ! »
« Ouais... Si ils pouvaient se bouger le derche, ça m'arrangerait ! » grimaça Moriarty.
« Tu en es sûr ? » demanda une voix issue de la pénombre qui prit tout le monde au dépourvu.
« Qui vient de parler ? » demanda Serena.
« Je crains le pire... » lui répondit Lestrade.
Et l'inspecteur eut raison de s'inquiéter car brusquement la lumière s'alluma et ils virent - à leur plus grand effroi - Gareth Philby qui se tenait devant eux, son revolver à la main.
« Surprise ! » lâcha le mafieux qui visa et fit feu sur Sebastian qui s'écroula au sol.
« SEBASTIAN ! » s'écrièrent Serena, Jim et Charlie, horrifiés.
« Il n'aurait jamais dû me provoquer : c'est mérité ! » déclara froidement le criminel en continuant à viser le groupe.
John voulut se précipiter vers l'ex-colonel pour lui porter assistance, mais le cliquetis du revolver le stoppa dans son élan.
« Où croyez-vous aller comme ça, Dr Watson ? »
« Je suis médecin. Il faut que j'aille le soigner : vu le sang qu'il perd, il risque de mourir ! »
« Et alors ? Si il doit claquer, c'est très bien. Et si vous tentez de me désobéir, la prochaine balle ira droit entre vos yeux ! Suis-je clair ? »
« Très clair ! » grommela le médecin qui s'éloigna à contre-cœur du mercenaire.
« Maintenez le point de pression sur votre blessure et ne relâchez pas ! »
« Comme si il allait pouvoir tenir ! Vous vous fourvoyez, docteur ! »
Pour prouver son point de vue, Philby s'avança vers Sebastian et appuya avec son pied sur la blessure du mercenaire, le faisant grimacer de douleur.
Quant à Jim, pour la première fois de sa vie, il se sentait impuissant : Sebastian était en danger de mort et il ne pouvait pas l'aider, sous peine de se faire tuer. Ses envies de meurtre se firent plus fortes quand il entendit la voix moqueuse de son pire ennemi envoyer des piques à son amant.
« Alors, Moran : qu'est-ce que ça fait d'être à la merci de plus fort que soi ? Comme ça doit changer de d'habitude... »
« Vous cherchez à vous prouver quelque chose, Philby ? » demanda Sherlock.
« Qu'est-ce que vous avez encore, Holmes ? »
« J'ai vu clair dans votre petit jeu : en fait, vous avez affaibli Sebastian... parce que vous avez peur de lui ! »
« C'est quoi ces conneries ? »
« Sherlock, évite de l'énerver ! » le supplia John, en vain.
« J'ai raison, non ? Vous l'avez blessé intentionnellement dans le seul but d'avoir l'avantage. Autrement, jamais vous ne pourrez gagner contre lui : dans tous les cas, il vous aurait tué sans s'épuiser ! Moran est le meilleur dans son domaine, et personne ne lui arrivera à la cheville, et surtout pas un de vos larbins... »
Très remonté, Philby braqua son arme sur le détective.
« Êtes-vous suicidaire, Mr Holmes ? Ou complètement stupide ? »
« Ni l'un ni l'autre, si ça peut vous rassurer ! »
« Mais qu'est-ce que tu fous, Holmes ? » demanda Moriarty, énervé.
« Je fais un constat, c'est tout ! »
« Tu ferais mieux de garder tes constats pour toi ! »
« Et toi, tu ferais mieux de ne pas te fier aux apparences ! » rétorqua Sebastian avec sarcasme alors qu'il commençait à s'affaiblir.
« Quoi ? » demanda Philby avant qu'un cendrier ne vienne entrer en collision avec sa tête. Étourdi par le choc, il eut à peine le temps de voir une silhouette bondir sur lui et le désarmer. Il sut tout de suite qui était-ce quand il entendit Sherlock Holmes s'écrier.
« SERENA ?! »
Attention, attention ! Bagarre en perspective en Irlande ! Pour connaître le dénouement de ce duel Serena/Philby, patience jusqu'au prochain chapitre ! 😉
Bisous et à la prochaine ! 😘
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