•𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝟏𝟏•

Papyrus profitait de son dimanche matin pour prendre l'air. En tout cas, c'était ce que j'ai cru comprendre en l'entendant arpenter la maison à droite et à gauche sans faire gare au bruit qu'il faisait, et aux quelques marmonnements indiscrets qui lui échappaient. J'avais prévu interroger Red à propos des quelques suspicions que j'avais à son propos, mais lorsque je vis mon tuteur enfiler des baskets de course, j'eus une irrésistible envie de l'embêter pour me venger de m'avoir réveillé à cinq heures du matin, au lieu de poursuivre mes heures de sommeil pour être en forme la journée.

- Tu comptes faire quoi ? demandai-je entre deux bâillements, me disant que je pourrais m'endormir à tout moment.

- Courir.

- Où ?

- Dans le parc.

- Quand ça ?

- Maintenant.

Il commençait à s'énerver et c'était jouissif. Je ne le pensais pas aussi patient.

- Combien de temps ?

- Je ne sais pas...

- Pourquoi ?

- BON TU VAS ARRÊTER DE ME TAPER SUR LE SYSTÈME, OUI ?!

Il me prit par les épaules et me secouait comme un prunier, ce qui me fit ravaler mes pensées quelque secondes avant. Je me débattis comme un beau diable pour ne pas avoir la migraine et retombai sur mon lit de fortune, une fois sa pulsion de colère passée. Il se pinça l'arête du nez, ne sachant s'il devait s'excuser ou non. C'était du moins l'impression que j'ai eu.

- Tu m'épuises. Habits-toi, tu viens avoir moi.

- Q-quoi ? Mais pourquoi ?

- Si tu poses encore UNE SEULE question, me menaça-t-il avec une magie brûlant dans le creux de ses orbites. Tu vas passer le pire dimanche de toute ta vie...

- Houlala j'ai peur, ironisai-je en levant les yeux au ciel, ne voyant ce qui pourrait être plus horrible que les coups de cravache de mon ancien tuteur aussi alcoolique que veuf.

Mais sans que je ne m'y attende, le grand squelette me souleva par le tee-shirt et me laissa tomber devant l'entrée, comme si je n'étais qu'un vulgaire sac de sport. Et sans me laisser le temps de répliquer, l'insulter ou du moins, m'habiller, il me jeta mes baskets à la figure. Je me massai le front.

- Tu permets que j'enlève mon pyjama au moins ?!

- Non, fallait y penser avant.

Me brusquant pour que je me chausse rapidement, Papyrus eut un rire mauvais plus effroyable que jamais. Puis, ceci fait, il me poussa hors de l'appartement et me tira de force jusqu'à l'air frigorifiant d'un extérieur automnal. Mon short noir et mon tee-shirt rose que j'utilisais pour dormir ne me protégeaient pas du tout du froid mordant de novembre. Il faisait encore très sombre, et les nuages grisâtres qui menaçaient un orage proche cachaient l'unique satellite de la Terre. Je me frottai les bras pour me réchauffer, inquiète d'apercevoir malgré la noirceur les formes de vapeur naître de ma bouche. Il devait vraiment faire froid pour que mon souffle soit visible alors que nous n'étions pas encore en hiver.

- A-alors, quoi, t-tu vas vraim-m-ment me faire courir ? grelotai-je dans un sarcasme brisé par des bégayements incontrôlables.

Sans me répondre, il sortit quelque chose de la poche de son pantalon. C'était un collier pour chien, violet, avec des clous argentés qui rappelaient la chaîne de même teinte qui y était accrochée. Tandis que je la dévisageais sans comprendre l'utilité de cet accessoire canins, de sa main libre, il me prit par la mâchoire et me placarda brusquement contre le crépissage vert pistache de l'immeuble. Il était suffisamment agile et fort physiquement, malgré l'absence matériel de muscle, pour tolérer les coups que je lui donnais afin qu'il me lâche. Ce qu'il fit, le collier clipsé autour de mon cou à l'aide d'un étrange mécanisme à clip qui m'avait l'air plutôt solide. Bien entendu, je n'hésitai pas à vouloir l'arracher mais dû m'abstenir lorsque je sentis la main gantée de mon vis-à-vis me frapper à la tête.

- C-connard... sanglotai-je en me massant le haut du crâne, abandonnant pour l'instant l'objet de dérision.

- J'en ai marre de ton comportement. À partir de maintenant, je vais pouvoir t'éduquer convenablement sans avoir la certitude qu'on me retire ta garde.

- M'éduquer ? Comme tu le fais avec ton propre frère ?? C'est n'importe quoi ! Et puis, je ne suis pas un chien, merde !

- Je t'avais prévenu, Lhea. Je t'avais donné des consignes. Je me suis retenu cette semaine mais maintenant j'en a plus que marre et je vais enfin pouvoir y remédier.

- Remédier à quoi ? Je n'ai rien fait !

- Tu devais me vouvoyer, or, tu as arrêté de le faire. Un. Tu m'as apporté un résultat de huit sur vingt lors de ton premier contrôle de math, alors que la note minimale était de seize. Deux. Tu as participé à une bagarre à l'école alors que ton comportement devait être irréprochable. Trois, finit-il d'énumérer, bras croisés. D'autres remarques pertinentes à me faire ?

- Je te déteste ! hurlai-je en faisant bien attention à réveiller tout le voisinage.

- Viens, on y va. Et arrête de crier, bon sang !

- Je te déteste je te déteste je te déteste !! Tu es le pire de tous les monstres ! Je déteste cette famille ! Je déteste comment tu te comportes avec moi et Sans !

Il tira sur la chaîne et me fit tomber à genoux, à bout de patience et brûlant d'une colère naissante, tandis que la mienne atteignait déjà son paroxysme.

- De toute façon tu ne seras jamais mon père ! Je ne veux pas que tu sois mon père, t'es le pire des pères !! Le pire des tuteurs ! Le pire des monstres ! La pire des familles !!

Il me colla une baffe monumentale pour me clouer le bec. Un peu sonnée, adossée contre le mur sur lequel il m'avait envoyé, seules mes hoquets incontrôlés accompagnaient mes larmes devenue silencieuses. Mon regard devait être vide vue que je ne répondis plus à ses menaces. Je me sentais étouffer dans ma propre cage thoracique. Je n'avais même plus les forces de me relever.

- De toute façon, je préfère Sans...

Mais il ne pouvait pas entendre mon murmure, certainement trop faible à cause des soubresauts de mon corps.

Je sentais qu'il tirait la chaîne d'une main, et de l'autre, il me prit le bras pour me relever.

- Maintenant, on va courir. À chaque fois que tu t'arrêtes, je t'en colle une. À chaque fois que tu parles, je t'en colle une. À chaque fois que tu tentes de fuir ou d'enlever ton collier, je te colle une. Est-ce que c'est bien clair ?

- T-très clair...

- Qu'est-ce qu'on dit ?

- Excuse-moi...

Il tira un coup sec, très fort, si bien que je sentis ma respiration se couper l'espace d'un instant qui me fit atrocement mal. Et pourtant, force est de constater que ses solutions de remise en droit chemin rudimentaires fonctionnaient sur moi.

- Pardon ? Je n'ai rien entendu.

- E-e-excusez-moi, Monsieur...

- Oui, je préfère.

[...]

- Oh bordel...

C'était en entendant la voix de Red que je perdis le peu de force de mes jambes, et lorsque je voulus me rattraper à quelque chose, je ne sentis que le sol dur du hall d'entrée stopper ma chute. Papyrus me poussa avec le pied pour me faire rouler sur le flan et détacha habilement le collier qui me brûlait la peau du cou.

- Je te la laisse, j'ai à faire, fut les dernières paroles du grand squelette avant que je ne l'entende s'enfermer dans sa chambre dans un claquement qui nous fit sursauter.

Dans l'incapacité de me relever seule, Red s'en chargea et me porta comme une princesse jusqu'à la salle de bain en jurant de tous ces jolis mots que nous connaissions par cœur.

- Qu'est-ce que vous avez fichus ? gronda-t-il en allumant le robinet de la baignoire, prenant soin de cacher son angoisse vis-à-vis mon état.

- U-une petite balade...

- Mais il t'a frappé combien de fois ?!

- Autant de fois que j'ai essayé de m'échapper je crois..?

Il siffla de mécontentement et me plongea dans l'eau chaude tout habillée. De toute façon, je n'étais que très peu vêtue. Seules mes baskets échappèrent à mon sort.

- Vous vous êtes baladés sous la pluie en pyjama, fit-il remarquer, sachant pertinemment bien que seule moi était concernée. Depuis combien de temps ?

- Cinq heures du matin, répondis-je en grimaçant lorsqu'il me retourna pour enlever mon haut, réveillant la douleur dans mon dos et mes hanches qui m'en voulaient d'avoir insupporté le diable.

- Deux heures dehors, donc...

- Tu dors encore à cette heures normalement, non ?

- Vous faisiez tellement de bruit dans les couloirs que ça réveillerait n'importe qui.

Il vida le reste de gèle-douche sur ma tête. Il faudrait en racheter, me fis-je remarquer pendant qu'il me frictionnait silencieusement. Je le laissais faire, les yeux mi-clos de bien-être, ou alors, j'étais sur le point de m'évanouir.

Je finis par laisser tomber complétement ma tête en arrière, seulement soutenue par le bord de la baignoire. Sans sursauta de ce geste soudain, et dégagea les mèches de cheveux qui restaient collés à mon visage pour s'assurer que j'étais toujours réveillée. J'entrouvris les paupières pour le regarder droit dans les yeux, ne voulant l'inquiéter, mais légèrement à bout de force.

- Arrête de me faire des frayeurs pareilles, Straw. J'suis peut-être cardiaque.

Je voulus lui répondre quelque chose, n'importe quoi, mais ma bouche restait fermée de son propre chef. Lorsque je vis le squelette se lever, je voulus l'en empêcher de peur de me retrouver toute seule dans la pièce, mais fus bien surprise de le voir sortir un sert-tête blanc de sous le lavabo au lieu de me fausser compagnie. J'avais complétement oublié son existence, soit dit en passant. Je suis même aller imaginer que Papyrus s'en était débarrassé. Et à ma plus grande surprise, il s'agissait de Sans qui l'avait simplement rangé pour que personne ne le jette.

Il déposa l'accessoire près de nous pour s'emparer du pommeau de douche. Lorsque je fus toute propre, il m'aida à sortir de la baignoire puis tâcha de m'enrouler rapidement dans une serviette pour ne pas me laisser exposée – que ce soit au froid ou à ses yeux, je ne sais pas, mais l'intention était bien là.

- Pervers.

- Sale gosse.
Nous nous échangeâmes un sourire complice.

Une fois vêtue d'un top et d'une culotte propre – merci le shopping de l'autre jour – le squelette jugea bon d'inspecter mes blessures. Il me raconta que son frère n'y allait jamais à pleine puissance avec lui, et que vue les taches à la couleur du ciel qui me recouvraient de part et d'autre, il avait déjà vue pire venant de son Boss. À croire qu'il me voyait en sucre.

- À part des bleus et des brûlures de frottements, tu n'as rien de grave, m'expliqua-t-il, à genoux face à moi. Est-ce que je peux voir ton âme ? T-tu as le droit de dire non ! Mais... Question de sécurité.

Je lui lançai un regard interrogatif.

- Mon âme ? Tu sais comment la faire apparaître ?

- Bah... Ouais...

Il se gratta la nuque en me dévisageant du coin de l'orbite.

- Tu n'as jamais vu ton âme ?

- Si, une fois quand j'étais petite à l'orphelinat donc je sais comment elle est, mais je ne sais pas comment la faire apparaître toute seule.

Il ricana et fit un étrange geste de la main comme s'il soulevait un écran imaginaire, mais à la place de cet exemple, apparut un petit cœur hyalin. Je la fixais, incrédule, et Red parut tout aussi médusé que moi.

- Comment ça aucune couleur ? Aucun trait de caractère ? interrogea-t-il avec incompréhension. Comment c'est possible ?

Je m'étais déconnectée du monde, comme si cette découverte m'avait fait perdre pieds. Lorsque je recouvrai l'entièreté de mes esprits, c'était pour poser mes yeux sur mon tuteur. Et honnêtement, il y avait mieux comme réaction.

- Oh.

- Comment ça, oh ?

- Je ne sais pas, elle n'était pas transparante, avant !

-Elle était de quelle couleur dis-voir ?

- Elle était...

Je baissai la tête en serrant la serviette du bout des doigts.

- Je ne sais plus...

- Hein ?? Mais tu m'as dit que tu savais à quoi elle ressemblait !

- C'était ce que je pensais ! Un cœur, pas plus gros que mon poing, de couleur...

Mais je ne savais pas comment finir ma phrase. Sans parut pensif un court instant.

- C'est peut-être parce que tu ne sais pas qui tu es ? T'es orpheline depuis toute petite, donc tu ne sais pas d'où tu viens, et en plus les ados sont teeellement perdus et compliqués.

Je lui donnai un coup de poing dans le bras. Il ria. Pas moi.

- Allez ne fais pas ta mauvaise tête, tu sais que j'ai raison. Hé, Straw, c'est pas grave tu sais, une âme reste une âme, conclut-il en la faisait disparaître d'un claquement de doigts. Et la tienne semble en parfaite santé. Fais-moi confiance, k' ?

Je hochai doucement la tête en reniflant.

[...]

Déjà trente minutes que je courrais partout dans la maison. J'avais trouvé une armoire où je pouvais me cacher en toute liberté, dans la chambre de Papyrus. Celui-ci était sorti, appelé par je cite : « des employés incapables » qui avait besoin de lui un jour de congé.

J'entendis Red entrer dans la pièce. Depuis notre petite discussion, quelques heures s'étaient écoulées. Et je ne sais toujours pas pourquoi j'avais pris la décision de m'emmitoufler dans des vêtements beaucoup trop grands pour moi. En tout cas, peu importe mon âge, c'était amusant et je comptais bien faire durer mon petit caprice !

- 'tin, mais il est où... grogna-t-il en fouillant dans les affaires de son frère, sachant que ce qu'il cherchait n'y était pas, ou du moins, pas tout à fait.

Le sujet de ses recherches ? Un pull bordeaux, son préféré d'ailleurs, que j'avais chapardé pendant qu'il prenait un bain. Il devait bien se douter que je le lui avais pris, mais impossible de mettre la main sur moi. Cette chambre était bien la dernière pièce qu'il n'avait pas encore retournée, et quand il ouvrit les portes du placard, il me trouva enroulée dans son vêtement propre, camouflée sous des tenues de combats et des costards que je ne mettrais jamais même pour tout l'argent du monde. Il soupira de soulagement et m'attrapa par le col pour me faire sortir, tandis que je riais aux éclats, quelque peu fière de ma plaisanterie.

- T'as pas bientôt fini de jouer avec mes affaires ? me demanda Red avec une pointe d'amusement, néanmoins.

Je secouai la tête et levai les bras, noyés dans des manches beaucoup trop longues qui recouvraient entièrement les mains.

- Je me noiiiiiie !

Il pouffa et me le retira, profitant de ma position pour ce faire.

- Plus maintenant.

Il l'enfila par-dessus son tee-shirt blanc et glissa ses mains osseuses dans les poches de son short noir. Ses pupilles me dévisagèrent de haut en bas.

- Ça te va bien.

Il faisait référence à mon sert-tête. J'avais dégagé un seul œil, mais ça semblait suffisant. Il était temps que je surpasse ma gêne, n'est-ce pas ?

- Qu'est-ce que tu comptes faire cet après-midi ?

- Hm... Dormir.

- Quoi ? Encore ??

- Yup.

Je croisai les bras, boudeuse. Ce n'était pas la réponse que j'attendais. On aurait pu faire les quatre-cents coups à la porte des voisins, retrouver les Temmie et nous venger, ou aller manger en extérieur. Non. Monsieur était obnubilé par des heures de sommeil dont il n'avait pas besoin !

- Quoi, pourquoi tu fais la tête maintenant ?

- Dis, j'aurais une question à te poser, dis-je pour changer de sujet.

- Si tu me demandes encore une fois si je me prostitue...

- Es-tu amoureux ?

Alors là s'il s'y attendait... Ses joues devinrent rouge pivoine, ce qui me fit tendrement sourire, et sa bouche entrouverte menaçait de déverser un flot de quelque chose semblablement à des négations. Nier, c'est tout ce qu'il pouvait faire. Mon regard insistant lui pesait, et il finit par détourner le regard en fronçant des arcades sourcilières.

- Peuh ! N'importe quoi. Moi ? Amoureux ?! s'exclama-t-il avant de partir dans un fou rire. Mais où vas-tu chercher des conneries pareilles ?? Allez, j'vais piquer un somm'...

Il partit sur le canapé, moi sur les talons. Il me regarda lui rendre la pareille avec insistance, et il finit par souffler de la cavité nasale.

- Hé, toc toc toc.

- Hm... Qui est là ?

- Sam.

- Sam qui ?

- Sam-énerve quand tu me fixes comme ça.

Je lui tirai la langue et m'installai à côté de lui, la télécommande dans la main. Je n'allais pas le laisser dormir, j'ai envie qu'il me réponde ! Pour ça, il fallait le maintenir éveillé. Quoi de mieux que d'entendre le doux grésillement d'un vieux téléviseur marchant encore au charbon ?

- C'est qui ton amoureuse ?

- Tu connais la blague de la chaise ?

- Quoi, je vais être pliée de rire ? répondis-je, blasée qu'il change sans cesse de sujet.

- Peut-être, j'sais pas, elle est vachement longue à raconter.

- Tsss... Tu me désespères.

- Je sais. Oh, j'en ai une rien que pour toi. À quoi ressemble une demi-fraise ?

- À un cœur ?

- Non, à l'autre moitié.
Il avait les larmes aux orbites à force de se retenir de rire. Moi, quelque peu froissée, je lui donnai un coup dans l'épaule et allumai la télévision. C'était une chaîne sur la récolte des fraises.

Un certain temps passa. Il avait fini par s'endormir, et je n'ai eu aucune réponse satisfaisante. Papyrus devait bientôt rentrer ; je ferais mieux de me mettre à mes devoirs pour le lendemain avant qu'il ne me fasse passer un savon.

Comme le squelette à la dent en or dormait dans le salon, je pris mon sac d'école et m'enfermai dans sa chambre. J'avais la moyenne à peu près partout, sauf en Histoire et en mathématique. Quelle plaie... Je bouclai alors rapidement mes exercices de langues pour me mettre aux calcules. Mais je n'y comprenais rien. Ah, quelle bonne idée d'avoir loupé deux mois d'école... Je devrais demander à Sans, mais le connaissant, il serait trop flemmard pour m'expliquer comment fonctionnaient les identités remarquables. Devrais-je attendre l'arrivée de Papyrus ? Peut-être qu'il en savait quelque chose ?

...

Nah.

[...]

Sans était chez Grillby d'après son frère, lorsque je revenus dans le salon. J'ai passé le reste de mon après-midi à farfouiller la chambre du squelette grognon pour trouver quelque chose d'intéressent, en vain. Et je n'étais même pas certaine d'avoir assez de temps pour récupérer son portable et scruter chaque dossier avec indiscrétion malsaine. Ce fut donc dans une concentration la plus totale que j'avais inspecté le moindre périmètre de sa chambre. À part une réserve de moutarde sous la montagne de chaussettes sales, une boîte de clopes coincée sous un coin du matelas, l'étrange tornade où volaient des objets divers, la carte de la Suisse pliée en huit dans un tiroir, un carnet de notes où tout était rédigé dans une langue inconnue, une clef et une boîte de pilules colorées, rien qui puisse m'aider à trouver l'identité de son amoureuse. À moins que je me sois trompée sur son compte ?

Bref. Tout ça pour dire, Papyrus était rentré, et Sans en avait profité pour partir. Tout simplement parfait. Je n'avais pas le droit de partir après vingt heures, et comme nous allions bientôt manger, je ne pourrais pas sortir de ci-tôt pour fuir le grand squelette.

Rancunière, je m'enfermai une nouvelle fois dans la chambre de Red et sortis mon plan d'évasion.

Comment allais-je rejoindre le Mont Ebott ? Et surtout, comment faire pour échapper à leur surveillance ? Je pourrais fuguer un jour d'école, mais les deux squelettes seraient vite alertés de mon absence. Il me faudrait aussi des vivres, des affaires de survie, et une carte géographique. Ça, ce n'était pas bien compliqué de trouver. Mais ce qu'il me fallait, c'était un moyen de m'échapper sans qu'on ne s'en rende compte avant un sacré moment, histoire d'avoir bien eu le temps de quitter la ville.

Il me fallait une idée en béton...

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