•𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝟐𝟎•
Quand j'étais petite, mon rêve a été de devenir chirurgienne. Tu étais quelqu'un d'important et tu sauvais des vies. Et puis, c'était bien payé, disait-on ! Mais à force de voir du sang sur soi après que mon ancien père m'ait battu, j'ai développé une phobie pour ce jus d'humain cramoisie qui faisait battre ton âme. J'ai abandonné le rêve de faire ce métier pour me concentrer sur quelque chose de plus calme, de plus propre, comme présidente de l'espace ou violoniste professionnelle. Mais je n'avais ni la puissance, ni l'argent pour. Mais j'étais encore plus jeune qu'aujourd'hui, et à l'école, c'était la mode. À douze ans et quelques bleus sur les bras, le dos, les côtes et les cuisses - merci feu mon père adoptif connard repose en paix - et l'esprit un peu moins vif à cause de la fatigue constante qui me traînait par les cheveux, à force de faire des nuits blanches à retenir des leçons que mon cerveau refusait d'apprendre, j'ai décidé de devenir dresseuse Pokémon après avoir trouvés une vieille bande dessinée de plus de cent ans que mon ancien père se fit une grande joie de jeter dans la cheminée pour nous réchauffer un soir d'hiver. C'était dans une vieille boîte en carton, prétextée lui appartenir, mais c'étaient des vieilleries trouvées dans le coin de la cave où mourraient les trucs à sa femme. Vue la date imprimée sur ces magazines, ils devaient appartenir à sa grand-mère, ou quelque chose comme ça. Après son décès (du père, pas de la mère ou de la grand-mère de la mère), je me suis dit qu'avant de choisir le métier de mes rêves, je devais survivre jusqu'à l'âge nécessaire pour faire le choix crucial. Parce que si je devais passer mes prochaines années dans la rue, je n'allais pas faire long feu.
Et alors que je pensais terminer ma misérable vie dans un bar à putes pour monstres, je me rendis compte que je n'allais peut-être même pas faire un apprentissage de barman. Que je n'allais peut-être pas tenir jusqu'à mon prochain treizième salaire. Ou pire. Jusqu'à mes quinze ans. J'ai bien fait ne pas m'être encore décidée sur ce que je voulais faire plus tard... Quand j'y pense, Edge aurait certainement voulu que je devienne avocate ou banquière, un truc qui tue quoi, et Red... Je ne saurais dire, honnêtement, ce qu'il aurait souhaité de mieux pour moi. Peut-être était-il content que je travaille avec lui dans un bar, ou alors souhaitait-il que je fasse top model, ou quelque chose qui serait adapté pour une jeune fille toute maigrelette sans talent particulier, si ce n'était exécuter les ordres et marcher sur une piste habillée en pizza aux anchois avec des talons qui rivalisent ceux que portaient Mettaton à la télé. Peut-être que j'étais juste bonne à faire jolie, vous savez, comme ces filles sans cervelle qui se maquillent beaucoup trop. À l'instar de Chara Dreemerr j'ai envie de dire. Elle, elle est magnifique sous tous les angles.
Peut-être que j'aurais fait chocolatière.
Toutes ces peurs s'accumulaient dans ma tête tandis que je patientais. Oui, je patientais. J'attendais que quelqu'un choisisse mon sort, dans la salle des urgences. Parce que toutes les urgences sont urgentes, certaines plus que d'autres. J'allais peut-être mourir et eux préféraient soigner des bras cassés ou des intestins sortis du bide après une bagarre Fellienne. Je ne leur en voulais pas. Ils souffrent le martyre et moi j'ai encore la force de me plaindre au sujet d'un hypothétique futur métier. Red était à côté de moi. Assis, il fixait la télévision avec une horrible envie d'arracher chaque pixel à la pince à épiler de l'écran beaucoup trop petit, que cela soit possible ou non, à moins que je ne confonde cet air avec celui d'un type qui était vraiment concentré sur une émission à propos de la rénovation d'un bâtiment dans une autre ville du pays. Il réfléchissait. Il réfléchissait à des trucs de gens qui réfléchit. Quelques fois, il se levait d'un bond et rugissait sur une infirmière qui l'envoyait au diable en contrepartie, trop soucieuses par apport à leurs pieds qui doivent s'étouffer toute la nuit dans des talons qu'elles ont acheté avec leur salaire d'infirmière. Moi, je restais là, immobile, à imaginer tout ce que j'aurais dû faire pour ne pas attendre si tard pour expliquer mon problème.
Peut-être que je n'aurais rien dû dire ? Je suis sûre que j'aurai préférée fuir mes problèmes et ne me soucier qu'au dernier moment. J'aurai vécu ma vie, quoi. Carpe diem.
Finalement, après quatre heures d'attente, nous sommes enfin pris en charge. Examen sur examen, je finis par tomber à moitié de fatigue alors qu'il contrôlait mes reflexes, ce qui ne plut pas à l'urgentiste qui était un monstre grand et fin qui préférerait dormir plutôt que de me voir dormir. J'avais une chance sur deux de tomber sur un humain, et le hasard me déteste. Les urgentistes aussi.
- Elle n'a pas une âme ordinaire, peut-être une malformation de naissance qui la rend aussi fragile, expliqua le médecin à mon tuteur qui, lui, ne pouvait pas dormir dans un moment pareil. Une âme qui n'a pas de couleur signifie qu'elle n'a aucun caractère dominant. Mais je ne trouve pas cela inquiétant. À la fin de l'adolescence, elle réussira à trouver qui elle est.
Sans fixait le bureau avec un regard sombre. Il ne semblait pas vouloir croire cet escroc. Une personne ne pouvait pas ne pas avoir de trait de caractère dominant. Et nombres de couleurs auraient pu m'aller. L'âme de la curiosité, de la provocation, de l'agonie...
You're filled with Agony, and the red Marschmallow scares the nurses.
Ou non, je pense que ce serait plus correct de dire que je suis remplie de fleurs. J'suis un bouquet, parfait.
Red en fit la remarque comme si nous avions partagé les mêmes pensées.
- Elle tousse des fleurs, ce n'est pas en lien avec le virus F. ?
- Impossible, il n'en reste plus aucune trace dans le laboratoire. Cela fait maintenant neuf ans, vous n'êtes donc pas au courant ?
Mais il y avait un sous-sol, mais Sans ne semblait pas savoir que le médecin ne savait pas, et encore moins que lui-même faisait partie de l'élite. Ce qui fait qu'il savait, et que l'urgentiste ne savait pas. Je savais qu'il ne savait pas, mais savait-il que je savais qu'il ne savait pas ?
Les nuits blanches ne me réussissent pas...
- Est-elle bien nourrie ?
- E-euh... Ouais ?
Sans avait hésité. Lui aussi déteste la cuisine de son frère.
- S'il arrive que l'enfant ne se sente pas assez bien nourrie, il peut manger tout et n'importe quoi, même des végétaux.
- Elle a quatorze ans ! D'où elle boufferait des fleurs ?? Vous ne pouvez pas faire une radio ou ch'ai pas quoi ?!
- Est-ce qu'elle peut mourir d'une seconde à l'autre ?
Les deux adultes posèrent leurs yeux sur moi, qui dormais à moitié sur l'épaule de mon tuteur, les yeux mi-ouverts, peinant à suivre leur conversation. Il était bientôt cinq heures du matin. Une chance que les urgences travaillent du nuit dans notre ville, avec la violence qui y règne, on en a besoin en toute heure...
- O-ouais ?
- Non, corrigea le médecin. Ce qui fait qu'elle n'a pas besoin d'une radio à moins d'en avoir les moyens. Avez-vous de l'argent pour payer les frais des examens plus considérables pour confirmer un doute alors qu'elle n'est pas en danger mortelle ?
Red n'avait pas les moyens. Si mon ancien accident a été pris en charge par l'assurance, aujourd'hui, ce n'était que des frais volontaires. En revanche, si mon état s'aggrave...
- Bien. Faites-lui un lavage gastrique au second étage avant de partir. Bonne journée.
- Bonne, bonne, ouais mon coccyx, marmonna Red en me prenant la main et en sortant, m'obligeant à être suffisamment éveillée pour marcher.
Nous n'avons pas trouvé de second étage.
Les urgentistes me détestent vraiment.
[...]
Aujourd'hui, je n'étais pas à l'école. Sans passait sa colère dans sa chambre, et moi je me déshabillais pour prendre un bain. Des fleurs m'avaient poussées dans le milieu de la journée sur la poitrine. Je les arrachai en vitesse et plongeai dans l'eau. Elles auraient dû apparaître plus tôt dans la nuit, tout n'a été qu'une perte de temps. À présent, elles meurent au fond des toilettes.
Le soir-même, Edge revint tout sourire. Il n'était au courant de rien, et je ne comptais rien lui dire pour ne pas briser sa bonne humeur. Ce qui était très rare !
- Alors, ton rendez-vous avec Mettaton ? lui demandai-je en pensant pouvoir changer les idées tandis qu'il dénouait sa cravate.
Ils se trouvaient qu'ils sortaient enfin ensemble, officiellement, et que tout allait pour le mieux pour lui. Red, comme toujours, restait en retrait et faussait un sourire quand Papyrus regardait dans sa direction. Il ne me cachait plus la vérité, c'était déjà ça. Pour une raison que j'ignorais, il ne pouvait pas se mettre en couple. Peut-être que Purplefire était une femme déguisée en homme, et que Red était trop gay pour assumer se montrer en public avec une personne de l'autre sexe ?
Ou alors, était-ce un humain avec de très bons goûts pseudonymement parlant...
[...]
Un jour pourtant, au début de février, alors que je pensais que tout allait bien, tout repartit en vrille. Red et Edge se sont encore disputés à propos de beaucoup de choses, mais surtout sur leurs vies et leurs travails, incapables de comprendre la pensée de l'autre, et moi, telle une enfant sur le point de voir ses parents divorcer, je restais debout dans la salle de bain en attendant que l'orage passe. Alors que j'écoutais leurs cris, leurs insultes, leurs coups, je m'observais dans le miroir. Protégeons l'agressivité auditive avec un équivalant ; de la violence oculaire.
Combattre le feu par le feu.
J'aurai beau les enlever, ces maudites plantes ne voulaient pas partir. Ils poussaient comme de la mauvaise herbe, et j'avais trop honte de le montrer. À l'école ils pensent que je me mutile, parce que je refuse catégoriquement d'enlever mon pull. Je jouais le jeu et ne sors jamais sans un petit couteau de cuisine dans mon sac, histoire de continuer de leur faire croire ça plutôt qu'autre chose. Les profs s'inquiètent et essaient de me parler, mais j'esquive toujours les discutions. Je ne pouvais pas leur dire que je mentais, parce qu'à force d'arracher les fleurs, j'y laissais des cicatrices par des actes volontaires. C'est comme de la mutilation, alors je ne mentais pas vraiment, mais le dire à voix hautes n'est pas pareil que de le penser. Et le penser n'est pas pareil qu'agir sans remettre en cause nos actions. Donc je fais semblant de me mutiler sous une forme de mutilation un peu moins grave qui me permet de ne pas mourir, tandis que la forme classique de la mutilation est plus dangereuse.
Et pour ceux qui n'ont toujours pas compris, je me fais du mal en combattant un autre mal.
Claquement de porte. Sûrement Sans qui s'est enfermé dans sa chambre, le connaissant. Je remis mon pull pour cacher mon corps en remerciant cet enfoiré de ciel de ne pas m'avoir encore défigurée. Aujourd'hui, j'avais pris ma décision ; je partais. Non, je vous rassure, je n'ai pas prévu de faire une vraie fugue. J'ai seulement besoin de changer d'air. Bon, le stress, les engueulades, les rumeurs à l'école... C'est surtout un prétexte pour partir et retrouver la maison de ma famille biologique. Je reviendrais, mais là j'ai besoin de changer les idées. Alors je pars. Peut-être un jour, peut-être plus. Je ne sais pas. Peut-être que je mourrais avant.
M'assurant qu'il n'y avait personne dans le salon, je pris mon sac à dos - avec tout le contenu que j'avais acheté il y a quelques mois de cela pour la vraie fugue - avec le dossier de l'orphelina en plus. Je m'apprêtais à sortir en criant un vague « je vais me promener ! » mais Red eut la brillante idée de sortir de sa chambre et m'annoncer qu'il m'accompagnait parce qu'il en avait aussi besoin. Lui aussi voulait changer d'air.
- N-non mais... Je...
- Tu vas te balader ou te cacher pour rouler des joins avec Bob ? me demanda-t-il, perplexe vis-à-vis mon hésitation à accepter d'avoir un peu de compagnie.
- Me balader...
- Alors.
Je soupirai et sortis, lui sur mes talons, imaginant déjà un plan de secours pour le semer. Une fois dans la rue, il m'arrêta en posant une main sur mon épaule. J'eus très peur et me figeai, incapable de le regarder en face.
- Tu t'en vas.
- Non !
Je me retournai.
- Ce n'était ni une question, ni un reproche. Mais je veux venir avec toi.
Je le fixais sans rien dire.
- Quoi ? Je n'ai pas raison ?
J'avais pris mon sac en disant ne pas fuguer. M'avais-je menti à moi-même ?
- Tu ne me demandes pas pourquoi je pars ?
Il haussa des épaules. Il était visiblement encore trop aveuglé par la colère pour se rendre compte de ce qu'il se passait réellement.
- Red, je m'en vais.
Le dire tout haut me fit rendre compte que j'avais pris une lourde décision, et que la seule personne à pouvoir m'en empêcher ne le faisait pas.
- Je sais.
- Mais je reviendrais...
- C'est ton choix.
- Sans.
- Je pars aussi.
- Pour une petite dispute ?
- Il me tape trop sur le système !
- Mais c'est comme ça depuis toujours... Vous êtes frères !
- Pour le moment j'ai besoin de me changer les idées. Si je juge que le moment est de rentrer, je nous téléporte à la maison.
Je fixais le ciel avec un soupir triste.
- J'ai envie de voir où j'habitais. J'ai récupéré mon dossier à l'orphelina.
Je le sortis de mon sac et le lui tendis pour accompagner mes dires. Il le fixa fermé dans ses mains. Ses phalanges semblaient vibrer. Était-il surpris ?
- Il y a le nom de ta famille biologique ?
- Et mon vrai prénom. Oui. Tout ce que je cherchais durant ces années se trouvent là-dedans.
- Tu l'as déjà lu ? s'enquit-il.
- Non.
Il nous téléporta hors de la ville. Un peu déstabilisée par cette téléportation soudaine, je dus me rattraper au tronc d'un arbre. L'air de la campagne était délicieux. Alors que je recouvrais mes esprits, Red s'assit à côté de moi et me tira à sa droite. Je le laissai faire, amusée qu'il prenne mon aventure au sérieux.
- Tu veux savoir qui tu es ?
Je pris un certain moment pour trouver une réponse correcte avec mon ressentie.
- Je ne pense pas...
Il ne parut pas surpris, pour une fois.
- J'aurais dit pareil si j'étais à ta place. Mais je suis à la mienne, et je suis curieux. Je peux ?
Après instant à peser le pour et le contre, je finis par hocher la tête. Si quelqu'un devait connaître la vérité, j'aimerais que ce soit lui, et seulement lui.
Alors il ouvrit le dossier sur ses genoux et lu ma fiche d'identité avec attention, fronçant des sourcils par moment et esquissant quelques sourires pour d'autre. Au bout de dix minutes, il referma tout et me tendit le dossier.
- A-alors... ?
Je ne savais pas ce que j'attendais comme réponse, en vérité, mais c'était la première chose qui franchit la barrière de mes lèvres lorsque nos mains se touchèrent quand je récupérai ma vérité.
- Qu'est-ce que tu as envie de savoir ?
- ... Je ne sais pas.
Je cachai les feuilles dans mon sac à dos comme si elles me brûlaient les doigts.
- Je vais commencer par te montrer où tu habitais alors ?
- ... Okay...
Nous nous levâmes et il nous téléporta dans un paysage à peu près semblable, mais dans la direction du Mont Ebbot. Derrière la vague d'arbres, il était visible, resplendissant sous le délicat Soleil d'hiver qui faisait fondre avec tendresse la neige. Il y avait quelques maisonnettes aussi, dont une en particulier qui semblait neuve.
- C'est...
- La maison a été incendiée. Il faut croire qu'on a reconstruit sur ce terrain.
- C'est arrivé quand ?
Il réfléchit à ce qu'il avait lu, mettant en marche ses talents de surdoué qui retient tout ce qu'il lit. Je me rendis alors compte qu'il me connaissait mieux que moi-même à compter de ce jour. C'était troublant.
- Un peu avant tes deux ans. Tu as été retrouvée sur ton siège auto dans la voiture, ta mère semblait ranger les courses lorsque le feu a été déclaré.
- Ma... maman...
- Tu veux savoir qui...
- Non, l'interrompis-je. Je n'ai pas besoin de nom.
Il hocha la tête et me regarda m'approcher de la nouvelle maisonnette. Elle était en brique et en bois. Ses volets étaient rouges. Il y avait un jardin, avec une balançoire et des jouets dans l'herbe. J'imagine qu'il fut un temps où j'aurai aimé gambader dans ce genre de propriété privée. Je montai le perron et toquai à la porte. C'est à ce moment-là que Red se téléporta vers moi.
- Qu'est-ce que tu fiches ?! On n'est pas là pour...
- Bonjour ?
Le squelette fit volte-face et dévisagea la femme qui nous avait ouvert. Elle était blonde, avec des yeux bleus et des cheveux bouclés. Elle portait un chemisier rouge et une jupe en soie. Elle devait être enceinte de cinq mois.
- R-rien, excusez-nous madame, dis-je sans pouvoir détacher les yeux de cette inconnue qui vivait où jadis fut ma maison.
- On s'est trompé d'adresse, enchaîna Sans en me tirant hors de la propriété, tandis qu'un peu perplexe, la femme refermait la porte.
Il me tendit mon sac à dos, que je mis, en me fixant d'une pupille soucieuse.
- Tu veux rentrer ? me proposa-t-il.
- Non, j'ai... j'ai toujours voulu escalader le Mont Ebott.
- Cette montagne perdue ? Sans blague ?
Je hochai la tête pour accompagner mes propos. Il souffla du nez.
- D'accord, mais ça se limite à une journée pas plus, compris ? On ne fugue pas pour de vrai, Straw.
- Promis. Juste une balade.
- Une balade. Voilà.
- Tu peux nous y téléporter ?
Il rejeta un regard sceptique en direction de notre lieu de destination envisagée.
- Je n'y suis jamais allée, je ne pense pas que ce soit possible.
- Comment ça ?
Il se gratta la nuque en cherchant ses mots.
- Pour établir une téléportation parfaite, il me faut connaître l'endroit. L'avoir déjà vu en vrai, senti, touché presque. Il faut que je sache comme je m'y sens, que je puisse m'y imaginer. Sinon je ne peux pas m'y rendre. À moins qu'elle soit à portée de vue...
- Ce n'est pas à ta portée de vue ? insistai-je en pointant le Mont du doigt avec insistance.
- C'est loin quand même, je peux essayer de nous téléporter sur plusieurs mètres mais je n'sais pas si on sera à la maison avant la fin de la journée.
- On prétexte un camping ?
- Quoi ?
- Si Edge s'inquiète, on dit qu'on campe toi et moi, ça ne nous tuera pas. Et puis, c'est les vacances de carnaval... J'ai pas cours.
- Oh, tu ne préférerais pas faire comme tous jeunes de ton âge et te déguiser en mangeant les crêpes de la Chandeleur ?
- Allez s'teupléééé...
Il hésita un sacré moment. Si bien qu'on aurait dit qu'il ne voulait pas, mais d'un autre côté, c'était tentant. Si je le pouvais, j'aurais encore insisté, mais même moi avais des limites. Surtout avec lui. S'il s'agissait de Papyrus, il y a bien longtemps qu'il m'aurait jeté dans la rue, sous prétexte que je suis une enfant insolente et capricieuse. Avec lui, j'aurais été différente. Je ne me serais pas retenue parce que je n'ai rien à lui prouver. Mais avec son grand frère, c'est différent. Il suscite mon intérêt, il est le seul qui s'occupe réellement de moi. Il est mon meilleur ami. Avec lui, je suis différente. Je me canalise et j'attends. Si je ne suis pas contente, je ne l'insulterais que très peu. S'il lève la main sur moi - ce qui m'étonnerait vue sa flemmardise - je le laisserai me corriger, parce que je l'aurais sans doute mérité. Ouais. Tout est différent alors que nous sommes pareils.
Il extirpa une main de sa poche avec un soupir. Soupir qui avait une signification bien particulière qui me fit sourire.
- J'espère que tu n'as pas le mal de la téléportation, se moqua-t-il en allumant son orbite droite d'une tendre lueur rougeâtre.
- Je t'adore !!
- Moi aussi je m'adore.
Je lui tirai la langue et il rit d'amusement.
C'est comme ça que notre voyage commença.
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Heyaaaa ^^ Chapitre un peu plus calme dans un style légèrement plus différent mais que je m'étais vraiment amusée à écrire ! Comme ça vous avez une vision un peu plus profonde des pensées de Lhea et un transition pour le prochain chapitre.
Vous avez des remarques à faire ?
En tout cas... Vos théories sur l'identité de Purplefire me régalent ;) J'ai hâte d'avoir vos réactions lorsque vous saurez qui c'est ! >:3
À la prochaine !!
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