Chapitre VI ... sur d'autres que ma sœur ou moi.


Mon professeur repris alors la parole :

- Tout cela est très bien, mais je ne suis pas aussi satisfait de Théophile que ma collègue semble l'être de sa sœur.

Mon oncle lui jeta un regard qui signifiait : si je n'ai pas peur de la fée, ce n'est pas toi qui vas me faire quoi que ce soit. Mais mon professeur conserva un calme olympien.

- Théophile n'a de cesse, depuis le début de l'année, de se montrer insolent envers moi, parfois assez méprisant envers ses camarades en difficultés.

Attendez quels camarades ? Clément peut-être, mais depuis quand il a des difficultés ? Bon, j'avoue m'être déjà moqué de certains quand ils n'arrivaient pas du tout un exercice très simple. Mais ce n'était pas méchant et je n'étais pas le seul.

- Il est aussi très dissipé, bavarde énormément et perturbe la classe, continua-t-il.

Je pensais qu'il en fallait bien peu pour perturber la classe, si moi je le faisais. Certes, je ne suis pas un ange. Mais je ne fais pas non plus le pitre à longueur de journée.

- Enfin, du fait de son potentiel, il se permet de ne pas écouter les consignes et créer alors un accident, ou décide de ne pas faire les exercices, acheva mon professeur.

- De plus, il est souvent l'un des protagonistes de bagarres à la récréation, qui bien qu'elles n'arrivent pas souvent, sont malgré tout trop fréquente, insista la directrice.

Je fermais les yeux attendant l'orage qui devait tombait sur moi. Mais le vent souffla plutôt en direction de mon professeur. Décidément, qu'est-ce qui avait bien pu se passer entre eux pour qu'ils se détestent autant ?

- N'est-ce pas plutôt à vous, de vous remettre en question ? S'il en faut si peu pour que votre classe se dissipe, le problème doit venir de vos cours ! Ou alors, peut-être n'arrivez-vous pas à tenir vos élèves. De plus, comment un professeur attentif ne peut-il pas empêcher un accident magique d'arriver ? Mon neveu ne contrôle pas sa magie, vous le savez. Comme vous savez qu'il est puissant. Il serait donc judicieux, de garder un œil sur lui, plutôt que de le laisser faire une bêtise pénalisant toute la classe, juste parce que votre orgueil ne supporte pas qu'il ne vous écoute pas religieusement et ne vous suive pas comme un mouton, au contraire des concombres de sa classe.

Je souris en songeant à quoi il comparait mes camarades.

- Et mon neveu, s'il leur est bien supérieur, vous l'est également. Et ça vous ne le supportez pas, alors vous vous acharnez sur lui. Parce qu'il n'y a aucun motif valable à vos reproches. Son attitude avec ses camarades et envers vous est sans doute due à sa puissance hors norme. Et tous les écoliers, vous en premier, je suis sûr, se sont déjà moqués d'un camarade.

Là, il n'avait pas tellement tort. Bien que je m'imaginais mal mon professeur en élève.

- Concernant les bagarres, je suis certain qu'elles sont dû à la jalousie de ses camarades, qui eux rêverait d'un jour atteindre le quart de la puissance de Théophile.

J'étouffai un rire. Les bagarres, je les provoquais souvent. À cause de Clément ou de Camille ou d'autres choses. Même si, il est vrai, que parfois ils exagéraient de vouloir se battre pour cela.

- Et le fait que vous-même, ne lui arrivez pas à la cheville et que vous ne lui appreniez rien, qu'il ne sache déjà faire, fait qu'il ne suive pas vos cours et s'occupe différemment. Enfin, il a une situation familiale qui ne doit pas l'aider.

Ah bon ? En quoi ? Je sais qu'un tuteur absent constamment ce n'est pas super. Mais je m'en plains pas tellement. Et jamais mon oncle ne se critiquerait lui-même.

- Ce n'est pas facile d'être orphelin depuis son plus jeune âge. Et ça, il n'a trouvé personne qui puisse comprendre ce que c'est ici. Au lieu de vous plaindre, ce serait Théophile qu'on devrait plaindre. Et vous, vous devriez être fier que l'élève le plus doué que cette école ait jamais eu, soit arrivé dans votre classe, Monsieur ! Et qu'un si grand magicien veuille bien prendre la peine de suivre les cours que vous lui proposez Madame !

- Oui sans doute, répondit la directrice conciliante.

Les deux professeurs eux regardaient mon oncle d'un air égaré. Ils ne devaient pas être habitués à ses tirades. Camille et moi, on se regarda, amusés. En le voyant arriver, on ne s'était pas attendus à cela. Et voir quelqu'un d'autre que nous, quelqu'un qu'il nous arrivait de maudire, subir le courroux de mon oncle était très divertissant.

- Autre chose ? interrogea-t-il.

La directrice se tourna vers Korrigan qui ne quittait pas son mutisme. Elle observa avec attention la salle, puis me parcourut longuement du regard. Elle semblait vouloir retenir mon oncle pour le mettre en tort, mais ne savait comment. Mon professeur lui, ne semblait même plus ici. Je me demandais même si tout cela l'atteignait vraiment.

- Pour cette histoire avec Kamélia... Commença la directrice.

- Elle vous confirmera tout elle-même. Rien d'autre ?

Un nouveau silence s'installa. La directrice regardait partout à nouveau, comme si elle pouvait trouver un motif de reproches à nous faire quelque part dans son bureau.

- Dans ce cas au revoir et bonne journée !

Il nous prit, ma sœur et moi, par le coude et nous fit sortir de la pièce, dont il ouvrit la porte magiquement.

Camille et moi, on n'osait pas se regarder ou sourire. La colère de mon oncle n'était peut-être pas encore essoufflée. Et c'était un miracle qu'elle ne nous soit pas tombé dessus.

Nicolas était encore là. Il nous attendait. Il nous dévisagea inquiet. Il dût penser, à nos têtes, qu'on s'était pris la tempête du siècle.

Il demanda d'une petite voix :

- Mon père ne viendra pas ?

Mon oncle n'arrivait certes pas à se rappeler son nom, mais reconnaissait très bien le fils de notre voisine. Il leva les yeux au ciel.

- Il est évident que non.

Mon ami tremblait et avait encore plus peur que nous. Il faut dire qu'il avait fait très peu de bêtises dans sa vie. Et qu'il ne s'était jamais fait disputer par des parents qui le considéraient comme la septième merveille du monde. Puni oui, mais jamais grondé. J'eus du mal à me retenir de me moquer de lui.

- Donc on ramène Nicolas !

Ma sœur n'avait pas posé de question, elle avait affirmé. Ce qui me fit grimacer et se recroqueviller notre voisin. Le visage de mon oncle se ferma, mais il ne dit rien.

On rentra en passeur, une sorte de voiture sans toit, sans roue également, qui se déplace généralement en suspension légèrement au-dessus du sol (elle peut aussi voler plus haut, mais moins longtemps). La conduite de mon oncle fut assez brusque. Nicolas restait blotti entre Camille et moi. Ma sœur, elle, regardait pensivement par la fenêtre.

- Comment ça se fait que tu sois venu ? finis-je par demander.

Sous-entendu : on s'attendait à un Cadowell.

- Nina a insisté pour que j'y aille. Elle n'était pas disponible et Christophe non plus.

Il nous déposa dans la rue, où il nous affirma devoir passer à la cour parler à Kamélia. Il nous avertit, avant de partir, que si on avait menti, on le regretterait toute notre vie. Mais si ce n'était pas le cas, il ramènerait à manger.


Chez les Cadowell, j'expliquais à Nicolas que finalement tout c'était très bien passé, tout en essayant ses nouveaux jeux-vidéos. Pour ces derniers et les consoles, c'est un peu le même principe que les films. Les gardiens les ramènent de l'extérieur, en général à la demande de parents ayant payés assez cher, mais il existe également des salles de jeux dans les cités où l'on peut les essayer.

Enfin, bref, je lui racontais le discours de mon oncle, quand son père rentra :

- Bonjour les garçons, fit-t-il en nous apercevant. Alors Théophile cette entretien ça s'est bien passé ? Désolé de ne pas avoir pu venir mais le travail....

Il poussa un long soupir qui exprimait ses pensées tout aussi bien que son visage fatigué. Il s'assit avec nous, une bière à la main.

- Ce n'est rien, mentis-je en haussant les épaules, mon oncle est venu.

- Ah ce n'est pas plus mal, il est important qu'il sache un peu comment ça se passe pour ta sœur et toi à l'école.

Christophe lui était très attentif à ce genre de choses, il faut dire qu'il a toujours adoré l'école. C'est toujours lui qui nous accompagnait aux réunions parents-professeurs, quitte à prendre une journée de congé pour cela. Et lui il discute toujours amicalement avec nos instructeurs (c'est grâce à lui qu'ils ne disent rien sur moi) et aux réceptions, il reste dans le cercle des enseignants. De plus, il dit toujours que, s'il devait changer de métiers, ce qui est le rêve de mon ami, il deviendrait professeur.

- Oui je suppose, répondis-je laconiquement.

- Bon quelle bêtise as-tu fait cette fois ?

- On était en retard, mais ce n'était pas notre faute.

- Bien sûr s'amusa-t-il.

- Si si, c'est Kamélia qui nous retenait.

- Kamélia ? s'étonna-t-il. Vraiment ? Mais pourquoi ? .... C'est sans importance après tout ! Comment ça s'est passé ?

Je lui racontais, pendant qu'il jetait un œil à nos leçons. Il ne broncha pas devant les plaintes de Korrigan. Si Christophe fréquentait beaucoup de professeurs, je ne les avais jamais vus ensemble, il n'en parlait même jamais. Je préférais croire que comme moi il ne l'appréciait pas vraiment. Christophe était quelqu'un que j'adorais, il était comme un père pour moi, mais surtout il avait une grande culture et répondait toujours à nos questions. Je lui demandai alors s'il savait pourquoi Kamélia insistait tant pour nous voir ma sœur et moi, surtout pour des choses aussi futiles.

- Je l'ignore mon garçon. Je pense que ton oncle a bien plus d'une piste sur le sujet, mais il a toujours été assez évasif quand à vos origines.

Son regard glissa jusqu'à mon croissant sur la tempe.

- Xavier a dit que ma famille était respectée depuis des siècles dans les douze cités. C'est vrai ? Comment ça se fait ?

- Il exagère un peu. Et il n'y a bien que les nobles pour se soucier de sa lignée.

- Dans ta famille on sait pourtant qu'il y a eu une fée.

- Oui bien sûr mais c'est plus comme une anecdote amusante. Concernant ta famille, les Gardner, la famille de ta grand-mère, sont une très ancienne famille, ils ont toujours été le haut du panier de la populace il me semble. Ils ont toujours aidé les familles régnantes, par la science, mais pas seulement, on retrouve des généraux, des historiens, des prêtres, et de nombreux grands hommes dans ton ascendance. C'est pour cela sans doute que ta grand-mère avait tellement d'attentes pour ses enfants.

Il semblait en savoir pas mal sur ma famille, ce qui me surprit. Je m'apprêtais à lui demander des détails quand notre amie vampire passa, avec le prétexte de savoir comment cela s'était passé, mais surtout, pour nous montrer sa nouvelle coupe très.... Très dans son genre à elle. Elle avait fait couper ses cheveux en un carré plutôt court et se les étaient teints en violet. Un violet foncé, plutôt électrique. Moi qui avais adoré ses longs cheveux noirs corbeaux, j'étais un peu déçu. Mais je ne pus m'empêcher de la contempler en la trouvant toujours aussi ravissante.

Je me décidai donc à suivre le conseil de mon meilleur ami. En attendant, je jouais sur sa console nouvelle génération, à son nouveau jeu, pendant qu'il lisait. Contrairement à ma sœur qui ne supportait pas le moindre bruit quand elle était plongée dans un livre, lui pouvait lire avec une guerre autour de lui que ça ne le dérangerait pas. Tout en discutant en même temps d'ailleurs.

Puis, ma sœur appela pour me dire que Kamélia nous avait laissé un message, s'excusant des soucis qu'elle nous avait causé et qu'il ne serait plus nécessaire qu'on vienne la voir tous les matins, mais elle espérait qu'on passerait la voir de temps en temps, après nos travaux. Mon oncle me surprenait vraiment d'avoir réussi à la faire plier. Ma sœur m'expliqua qu'elle m'avait laissé le message. J'en profitai pour rentrer et discuter avec elle.

Je me dépêchai à rejoindre la chambre de ma sœur, avant que Xavier ne rentre, il aurait pu avoir des oreilles qui traînent. Je frappai à la porte et entra. Elle était très violette, la chambre, pas ma sœur, ce qui me rappela un peu la coupe de Kaïa et me donnai un peu de courage. Je m'assis sur son petit lit, pendant qu'elle posa son livre et rangea ses dragées, ma sœur grignotait toujours des sucreries en lisant.

Elle s'assit à côté de moi et me regarda d'un air interrogateur. Cela me mettait mal à l'aise, on avait jamais réellement eu de vrais discutions. Mais je me lançai :

- En fait, je suis venue te demander quelque chose, d'assez... Intime. C'est à propos d'une fille. Une fille dont je suis amoureux.

Voilà, c'était dit. J'avais dû faire un effort pour garder un ton à peu près normal. Par contre j'avais chaud et je supposais être écarlate. J'attendais le jugement de ma sœur la gorge serrée et les mains moites. Elle allait se moquer, j'en étais certain. Mais non. Camille rougit et se mit à titiller la bague à son annuaire.

- Eh bien, puisque tu es là, j'ai moi aussi un conseil amoureux à te demander.

Elle se leva, balança ses cheveux roux dans son dos et se racla la gorge. Je comptais la laisser parler, comme cela, elle serait obligé de me répondre, puisque j'aurais été là à l'écouter. Je suis diabolique, je le sais. Surtout, que j'espérais que ce ne serait pas très long. Je ne voulais pas non plus devenir son confident.

- Ça fait longtemps que j'éprouve cela, avoua-t-elle. Et j'ai toujours hésité à t'en parler. Mais après tout, toi tu le fais.

Elle se mit à faire les cents pas. Je me retins de ne pas soupirer. Elle allait cracher le morceau oui ? Et j'espérais sincèrement qu'elle n'allait pas me parler de Baptiste. C'était un garçon assez sombre, qui restait presque toujours seul. Ma sœur et lui passaient souvent la récréation, et parfois les repas, ensemble. Ce qui ne me plaisait pas, ce garçon n'ayant pas une très bonne réputation. De toute manière, quel que soit le garçon, j'espérais que ce n'étais pas réciproque. Comme cela, je pourrais aller lui casser le nez pour avoir brisé le cœur de ma sœur et ce serait fini.

- Et puis Kaïa pense qu'il vaut mieux que je t'en parle, rajouta ma cadette.

- Vous parlez donc de ce genre de choses toutes les deux ?

Ma voix ne m'avait pas trahi, miraculeusement.

- En fait, je n'ai pas vraiment dit quoi que ce soit, c'est elle qui l'a vue. Bon voilà.

Ma sœur souffla, remua frénétiquement son anneau, se tourna vers moi avec un sourire assez stupide et alors que je commençais à m'inquiéter de voir ma sœur amoureuse, elle me sortit avec une voix affreusement aiguë :

- Je suis amoureuse de Nicolas.

- Qui ça ? demandais-je incrédule.

J'espérais sans doute encore, à ce moment, avoir mal compris. Où qu'elle parlait d'un autre homme que mon meilleur ami.

- Nicolas Cadowell. Notre voisin.

Elle dit cela avec douceur, en rougissant. Tous cela me semblait tellement absurde et improbable que je lui demandai :

- Tu te moques de moi ?

C'était mon dernier recours. Je ne voyais là qu'une farce de Kaïa. Il ne pouvait s'agir que de cela.

- Pas du tout ! protesta ma sœur en fronçant les sourcils. C'est très sérieux ! Il est beau, soupira-t-elle avec un regard rêveur.

Elle se reprit et rajouta :

- Et gentil, sympathique, et on rit bien quand il est là. D'ailleurs, quand il est là, tout est tellement mieux.

- Parce qu'avant ça ne va pas ? gémis-je.

- Et il fait attention à moi, poursuivit-elle en m'ignorant, s'intéresse à ce que je fais, ce que j'aime. Et pas parce que je suis belle, mais parce que lui et moi, on se connaît depuis toujours. On s'est vus grandir, on a été élevés ensemble. On est un peu comme Paul et Virginie.

J'avoue, là je n'ai pas compris.

- Paul et qui ? De qui parles-tu ?

- Il est le garçon le plus charmant que j'aie jamais vu, continua-t-elle en m'ignorant de nouveau. Aucun garçon ne lui arrive à la cheville.

Merci, mon orgueil se régale.

- Il est tellement craquant, surtout quand il est timide. Et il a un sourire à tomber. Et toutes les filles le pensent en plus.

J'avais envie de lui demander comment elle pouvait en être si sûre, vue que les autres filles, en-dehors de Kaïa, ne lui parlaient pas.

- Et puis, sa voix.... elle se mit à soupirer, Il suffit que je l'entende parler, pour que mon cœur batte plus fort. Quand il me dit un mot gentil, je suis au paradis. Et tu as vu des yeux plus beaux que les siens ? C'est impossible.

Inutile de vous dire, que plus elle parlait, plus j'avais envie de hurler et de me boucher les oreilles. Ma sœur n'étant pas une très grande romantique, l'entendre parler comme cela d'un garçon, que je connaissais bien en plus, me déconcertais. Elle me décrivait Nicolas comme un Dieu. Avec encore plus d'enthousiasme que quand elle vantait la beauté d'Aaron Carter, un acteur qu'elle adulait, ou de Simon, son érudit si bien proportionné. Pourtant c'était assez loin de l'image que j'avais de mon ami et qu'il me semblait que les autres en avaient. Je me demandai alors si elle n'avait pas pris un philtre d'amour sans le faire exprès. Surtout que, elle n'avait pas changé de façon d'être envers lui. Je lui demandais donc, d'une voix sombre, depuis combien de temps elle ressentait cela :

- C'est dur à dire, dit-elle en s'arrêtant de faire les cents pas et se tournant vers moi. J'ai mis du temps à m'en rendre compte. Ça fait pas mal de temps en tout cas. Alors tu vas m'aider ? me questionna-t-elle avec excitation en joignant les mains.

- T'aider à quoi ? m'insurgeais-je.

- À devenir la petite amie de Nicolas.

- Je ne t'aiderais certainement pas à faire tomber mon meilleur ami dans un piège.

- Un piège ? me demanda-t-elle tristement. Mais....

- Enfin Camille ! Il est plus âgé que toi ! Et puis, comme tu l'as dit, il te connaît depuis toujours ! Pour lui tu es une petite sœur. Pas... Il ne te voit absolument pas comme.... Une fille qu'il pourrait embrasser.

Je ne pouvais décidément pas prononcer le mot petite amie en parlant d'elle. Et l'image de ma cadette dans les bras de mon meilleur ami me donnait la nausée.

- Vous n'avez presque rien en commun ! Et il a beaucoup plus d'expérience que toi.

Ce qui était sans doute faux, Nicolas n'avait jamais rien connu avec une fille et Camille était adulée de tous les garçons.

- Pour lui, tu n'es qu'une enfant ! Et il a raison ! Tu n'es qu'une enfant, qui l'idéalise et s'imagine être amoureuse. Mais tu ne connais rien à l'amour ! Tu es trop jeune ! Je ne l'embarquerais pas dans une histoire folle qui n'a aucune chance de réussir !

Ma sœur semblait détruite. Elle attira un fauteuil à elle, avec la magie, s'y assit et pris sa tête dans ses mains. Puis, elle releva la tête et me fixa d'un regard un peu vitreux, mais brûlant de désespoir et de colère :

- Dans ce cas, je me débrouillerais toute seule ! hurla-t-elle. Et toi aussi ! N'ose même plus me demander un jour de l'aide !

Et sa magie me projeta violemment en dehors de la chambre et fit claquer la porte.

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