III
L'altercation que Louis avait eue avec la jeune fille lui était restée en tête le reste de la semaine. Il n'avait pas compris sa réaction.
Peut-être avait-il été trop brusque ?
Peut-être qu'elle avait eu peur en le voyant ?
C'est ce genre de questions que se posait le jeune adolescent. Il a vu son visage se décomposer sous ses yeux.
Peut-être se sont-ils connus un jour ?
Mais impossible. Cette fille semblait si spéciale, il se souviendrait d'elle s'il ne l'avait vue ne serait-ce qu'une seule fois.
C'est ainsi qu'il arriva à la gare. Il la voyait à nouveau assise au tabouret qui était attaché au piano, jouant River Flows In You de Yiruma. Il hésita à aller lui parler, de peur de se faire jeter à nouveau.
À la fin du morceau, il souffla un bon coup. Si elle s'enfuyait à nouveau, il arrêterait. Il ne voulait pas paraître trop forceur envers la jeune fille. Il s'approcha enfin d'elle.
"Hum... Salut ? Joli morceau."
Louis se trouva stupide d'avoir dit ça comme ça. La jeune femme se leva brusquement.
"Qui... Qui êtes..." Commença-t-elle.
"Le train TER numéro 8852, à destination de Châteaubriant, est annoncé, voie 55." Coupa la voix de la gare.
"Je... Je dois... Y..."
"Ton train part dans exactement 20 minutes."
Elle ne disait rien à cet instant. Elle savait qu'il avait raison. La blonde ne le regardait pas et croisa ses bras.
"Que... Que me veux-tu...?"
"Juste savoir qui est la fille qui joue tous les vendredis soir merveilleusement bien du piano depuis plusieurs semaines."
"Euh... D'accord..."
Elle ne semblait pas à l'aise. Ce n'était pas souvent que des personnes inconnues lui faisaient des compliments sur sa façon de jouer. C'était même la première fois.
"Ça fait combien de temps que tu joues ?" Commença Louis.
"Trois ans."
"Seulement ? Wow, J'adore ta façon de jouer au passage."
"Merci."
"Co... Quel est ton nom ?"
"Pourquoi je te le dirais ?"
"Si tu me dis juste ton prénom, je ne pourrais pas te retrouver sur des réseaux, tu n'as pas à t'inquiéter."
"Première chose, je ne suis sur aucun réseau. Deuxième chose, qui me dit que t'es pas un vieux pervers ?"
"Je n'ai que dix-sept ans. Ça se voit quand même. Sinon moi c'est Louis."
"Le train TER, numéro 8852, à destination, de Châteaubriant, va partir. Prenez garde à la fermeture automatique des portes. Attention au départ."
La jeune fille prit son sac, et commença à partir. Laissant à nouveau le jeune homme. Mais elle s'arrêta, se retourna, et dit tout simplement :
"Olympe."
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