PDV Magnus

À peine réveillé, je sens mon cœur se serrer. Nous sommes le lendemain de ce que ma mère m'a révélé et c'est le même jour que j'ai demandé à Alexander de partir de chez moi. C'est ridicule de l'avoir fait partir, je le sais mais je n'arrivais pas à l'affronter. Comme si j'avais peur de sa réaction alors qu'il est tellement gentil et compréhensif. J'ai tellement le traque que ça en ai ridicule, est-ce que j'ai crié sur Alexander ? Non, je lui ai dit que je lui expliquerai et je lui ai même dit que ce n'était pas de sa faute. Mon stress s'accroît au fur et à mesure que le temps avance, je sors de ma chambre et trouve celle de ma mère ouverte où je la vois en train de dormir. Dire que ma grand-mère pense que ma mère n'aimait pas mon père, ce ne sont que des conneries ! Bien sûr qu'elle l'aimait, ça se voyait à des kilomètres.

N'ayant pas très faim ce matin, je sors de chez moi. Soudainement, je me tape le front, j'ai faillit oublier l'exposer : je remonte dans ma chambre, le prend pour au final me retrouver une nouvelle fois dehors. Le grand morceau de papier à la main. L'heure qu'indique mon téléphone me fait comprendre qu'Alexander est déjà passé. Quand j'arrive au lycée je trouve Ragnor, Catarina et Alexander. Ça me fait tellement plaisir que ces trois parlent et rigolent ensemble. Enfin, proche d'eux, Catarina et Ragnor me sourient tandis qu'Alexander détourne son regard pour observer ses doigts.

— Salut Magnus comment tu vas ce matin ? Me demande Ragnor avec un grand sourire, depuis quand il est de bonne humeur un jour d'école ?

— C'est... Compliqué, j'ai appris un truc hier et franchement ça ne va pas très bien. Face à mes mots, les yeux d'Alexander se relève et me fixe.

— Comment ça ? Qu'est-ce qui se passe ? S'inquiète Catarina.

— Je n'ai pas très envie d'en parler, je suis désolé... Ça date d'hier et j'avoue que je ne m'attendais pas du tout à ça...

— Si tu veux nous en parler, on est là. Me rassure Ragnor en me pressant l'épaule.

Catarina en regardant Alec, qui a finalement baissé la tête pour éviter de croiser mon regard, comprend que quelque chose ne va pas. Elle m'attrape par le bras et m'emmène plus loin sous le regard de Ragnor qui ne comprend pas. Elle sait que ça concerne Alexander. Pas directement mais, comme il était chez moi, ceci a dû le perturber.

— Je veux bien te croire que le truc qu'on t'a dit hier soit dur à raconter. Par contre, pourquoi ça impacte Alec ? De base, il ne parle pas beaucoup mais nous n'avons pas de difficultés pour le faire parler avec Ragnor mais là, ça nous a pris une bonne dizaine de minutes pour entendre sa voix.

— L'histoire concerne ma famille et hier Alexander était là aussi. Enfin, il était en train de faire une sieste. Quand il est descendu, je lui ai demandé de partir et que je lui expliquerai la situation.

— Tu m'étonnes qu'il soit dans sa bulle, il doit avoir peur pour toi. Il doit s'imaginer des scénarios ou des trucs du genre. Tu as intérêt à lui raconter ce que tu sais. Lui raconter l'histoire que tu as appris hier. Il pourra comprendre ton comportement et pourquoi tu lu as demandé de partir de chez toi.

— Oui, tu as raison, et c'est ce que je vais faire aujourd'hui même !

— Ravie de l'entendre. Me sourit Catarina en me pressant le bras.

PDV Alec

Mes yeux restent sur Magnus et Catarina qui s'éloignent et qui commencent à discuter. De ce que je vois, ça à l'air d'être sérieux. Je lâche un grand soupir malgré moi ce qui fait tourner la tête à Ragnor qui se pose des questions sur mon comportement.

— Tout va bien Alec ? Me demande-t-il en se mettant face à moi.

— Oui, ça doit être la fatigue... Ce n'est rien.

— Sache que tu es un mauvais menteur, ne joue jamais au poker vieux ! Se moque Ragnor me faisant lâcher un sourire.

— J'ai besoin d'aller dans les toilettes. Préviens les autres si jamais il me cherche.

Sans attendre sa réponse, je m'en vais avec mon sac. Le reflet du miroir en face de moi ne me glace plus autant le sang qu'avant. Je suis moins maigre, moins fatigué, en tout cas c'est l'impression que ça donne. Avec un deuxième soupir je mouille mon visage pour me rafraîchir. Et dans ce même reflet, je vois le visage de Magnus qui me sourit avant de s'approcher de moi.

— Alexander... Je te dois des explications concernant hier. Je ne voulais pas te faire mal, loin de là. Et je ne voulais pas t'inquiéter.. Je n'ose pas répondre, préférant le laisser continuer. Alexander tu veux bien m'écouter ? Si tu ne veux pas, il suffit de me le dire et je m'en vais...

— Non, raconte moi.

— Hier, j'ai appris que mon père ne parlait plus à ma grand-mère à cause d'une histoire qui concerne ma mère. Je vais te faire un résumé assez court sinon, je ne vais jamais y arriver. En gros, ma grand-mère a toujours pensé que ma mère était avec mon père pour l'argent comme il était pas mal riche. Ma grand-mère n'a jamais accepté ma mère qui en a parlé à mon père qui l'a cru et c'est comme ça qu'ils ont arrêté de parler à ma grand mère. Quand j'ai appelé ma grand-mère pour lui dire mes préférences elle m'a renié. Je sais que j'ai plusieurs fois utilisé le même mot mais, c'est pour faciliter le dialogue...

— J'ai compris.

Je ne pensais pas que Magnus avait eu ça en une soirée seulement mais, je ne comprends pas pourquoi il m'a fait sortir de sa maison pour ça. Peut-être devait-il se calmer ?

— Je suis désolé de t'avoir exclu, je crois que j'ai eu très peur et je ne savais pas comment réagir...

— Idiot... Murmurais-je avec un léger sourire sur mes lèvres.

— Quoi ? Pardon ?

Délicatement j'attrape son visage entre mes mains et je m'approche de lui. Puis, je pose mes lèvres sur les siennes. Depuis hier, ça m'avait manqué. C'est tout de même une drôle de sensation, mais j'aime sentir ses lèvres contre les miennes. Je me sépare de lui, en restant proche de son visage.

— J'ai dit : Idiot... Répétais-je en rigolant avant de poser mon front contre le sien.

— J'imagine que je le mérite ! Me répond-il pas du tout vexer.

Ses bras entourent ma taille tandis que les miens serrent son cou pour l'avoir près de moi. Cette chaleur si réconfortante fait battre mon cœur plus rapidement que d'habitude. Et j'aime ça.