Chapitre 12

PDV Alec

Après les cours, Magnus me ramène chez lui, pour continuer à travailler. Ce matin, je lui ai tenu la main, sans pour autant avoir peur de lui, ou de moi. Il m'a secouru, et il a eu peur pour... Moi ? Mon regard traverse la pièce avant de tomber sur son visage concentré sur sa tâche, je vois chaque grain de peau, ses traits fins. Soudain, il se tourne vers moi, s'étirant, heureux d'avoir fini d'écrire.

--J'en peux plus, je veux brûler cette chose, ne plus jamais voir cette abomination de ma vie. Rigole-t-il en se tournant vers moi, je sens même un léger sourire apparaître sur mes lèvres.

--Oui, mais si tu brûles notre exercice, nous devrions tout refaire, de A à Z.

--Tu as raison, alors nous devrions le finir le plus rapidement possible pour pouvoir le rendre. Plus sérieusement, si nous n'avons pas au-dessus de la moyenne, je ne comprendrais plus rien à la vie.

--C'est un travail d'équipe, tu sais. Je suis sûr que tout seul, je n'aurais pas la moyenne. Mes souvenirs se perdent dans mon passé, la peur de ne pas pouvoir rendre un exercice à temps à cause de lui, la peur d'avoir des mauvaises notes.

--Tu plaisantes Alexander, tu as la moyenne dans toutes les matières. Tu gères en maths, alors que la grande partie de la classe que nous avons sont nuls. Cette matière n'est pas trop appréciée, que ce soit ici, en France, en Allemagne...

--Magnus, ce n'est pas si compliqué, si tu as besoin d'aide, il faut juste demander au prof, ou si tu veux à moi.

--Je sais ! Dans ta chambre, il y a des chiffres de partout, genre par exemple : comment faire un plus un ? C'est pour ça que tu adores les maths.

--Tu es au courant que c'est facile, ça ? Et que tout le monde peut le faire ?

--Sauf les bébés qui viennent de naître.

--Donc, si je comprends bien ton raisonnement, tu es un bébé qui vient de naître.

--Tout est possible, Alexander, tout est possible.

Sans que je m'y attende, sa main trouve la mienne avant de se mettre à rire. Il semble si heureux, si joyeux, je ne veux pas détruire son bonheur. Peut-être devrais-je m'éloigner de lui ? Mais je n'y arrive pas. En si peu de temps, mon cœur n'arrête pas de dire : reste avec lui, tandis que mon cerveau crie sans arrêt de fuir. Un plus grand sourire s'étire sur ma bouche et mes doigts resserrent ses siens. D'un coup la porte s'ouvre, et laisse voir le visage de sa mère, qui elle aussi semble heureuse.

--Nous allons bientôt manger, si tu veux Alec, tu peux rester avec nous pour le dîner. Me dit-elle avant de regarder vers le bureau, ou nos mains sont toujours collés ensemble.

Il n'est pas là, je peux rester sans qu'il soit au courant. En dix ans, c'est la première fois que je vais faire ça, lui désobéir. Car mon cœur et mon cerveau sont enfin en accord : rester en sécurité avec eux.

--Oui, je veux bien rester pour manger avec vous.

--Bien, Magnus est content que tu restes, je vous appelle dès que le repas est servi. Elle rigole puis ferme la porte, ce n'est qu'en tournant le visage vers lui, que je vois des rougissements.

--Magnus... Il se tourne vers moi, mal-à-l'aise. J-Je suis content de rester avec toi...

PDV Magnus.

Si, je m'attendais à ça, Alexander est content d'être avec moi ? Ce qui veut dire qu'il aime bien ma compagnie ? De plus, je l'ai vu sourire deux fois, lui qui est si timide. Définitivement, je préfère le voir sourire, que le voir souffrir dans son coin.

--Tu as un beau sourire, Alexander. Évidemment, dire ceci sans réfléchir, sans que je le vois venir. Désolé, c'est très maladroit ce que j'ai dit...

--N-Non, ne t'excuse pas... C-C'est très g-gentil, c-ce que tu viens de dire...

--De rien. Même si je ne m'attendais pas à ça, c'était sincère. Nous devrions  descendre pour rejoindre ma mère.

--Pourquoi ? Elle n'a pas dit qu'elle nous appellerait pour nous dire : à table ?

--Si, elle l'a dit mais ça ne veut pas dire qu'elle le fera, elle oublie de le faire la plupart du temps. Sa main est toujours dans la mienne, c'est comme ça que je l'emmène avec moi. Assis-toi. Doucement, je lâche ses doigts pour également m'asseoir, juste à côté de lui.

Au même moment, ma mère arrive avec les plats, un sourire éclatant sur ses lèvres. C'est la première fois que nous mangeons avec quelqu'un que je connais personnellement, c'est aussi la première fois que je me sens aussi stressé.

--Bon, vous avez bientôt fini de faire votre devoir ?

--Oui, nous ne sommes pas loin de tout finir. Enfin, on va pouvoir souffler, ce truc inspire mon énergie vital. Alexander me regarde avec un léger sourire, oui, je préfère largement le voir comme ça.

--C'est bien, peut-être que pour la première fois, tu vas enfin avoir une bonne note en philosophie, n'est-ce pas Magnus ? J'espère sincèrement que tu reviendras pour aider mon fils qui est aussi doué qu'un manchot dans certaines matières. Ma mère observe Alexander, d'un grand sourire, elle est si souriante ce soir, que se passe-t-il ?

--Maman, tu viens m'aider à couper le pain ?

--Il y en a déjà sur la table, as-tu besoin de lunette maintenant ? Rigole-t-elle, faisant lâcher un petit rire à Alexander, discret mais mignon.

--Pas assez. J'attrape sa manche pour que l'emmener avec moi dans la cuisine. Alors, qu'est-ce qui se passe ? Tu es plus souriante depuis quelques minutes, avant de monter dans ma chambre, tu ne l'étais pas autant.

--J'ai vu quelque chose qui m'a fait sourire. La main d'Alec était dans la tienne et pour tous les deux, ça semblait si naturel, comme si vous l'aviez déjà fait auparavant.

--Ce matin aussi, j'avais sa main dans la mienne. Nous coupons vite le pain, pour rejoindre Alexander qui avait arrêté de manger, pour nous attendre.

Puis, sa main se met à glisser du haut de mon avant-bras jusqu'à ma main, cette sensation de caresse est si agréable. Il devient plus tactile, en si peu de temps, qui plus est.

--En ce qui concerne la philosophie, tes difficultés... Sa voix descend un peu. Je veux bien t'aider, si ça te dérange pas. Chaque fois qu'on aura un devoir dans cette matière, je t'aiderais.

--Merci, Alexander, je t'aiderais aussi

Ps : Je corrige les fautes d'orthographe ou même les incohérences, si vous voyez des erreurs, mettez un commentaire pour que je puisse les corriger, car je peux être passé à côté ou même ne pas les avoir vu du tout, même si je relis mon histoire.

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Tags: #alec#peur