Les faits réels qui ont inspiré American Horror Story

American Horror Story séduit depuis maintenant cinq ans les amateurs de films d'épouvante avec ses scénarios qui glacent le sang mais saviez-vous que derrière plusieurs personnages marquants de la série se cachent des faits réels ? Si vous êtes prêts à en savoir plus, je vous invite à plonger à mes côtés au cœur de l'horreur.

Elizabeth Short – « Le Dahlia Noir »

Elizabeth Short, une jeune actrice de 22 ans retrouvée morte le 15 janvier 1947, le corps coupé en deux au niveau du bassin, dans le quartier de Leimert Park, au sud de Los Angeles, a inspiré de nombreuses œuvres de fictions. Et pour cause... C'est elle que la presse américaine s'est amusée à surnommer « le Dahlia Noir », probablement en référence au film policier Le Dahlia bleu (sorti un an auparavant), ainsi qu'à sa chevelure noir de jais. Un meurtre atroce, resté inexpliqué à ce jour (malgré le nombre de suspects qui se sont succédés à l'époque), et qui, après James Ellroy, Ulu Grosbard, ou Brian De Palma en 2006, a bien évidemment inspiré Ryan Murphy et Brad Falchuk, les deux créateurs d'American Horror Story (en même temps, une série aussi macabre aurait-elle vraiment pu passer à côté d'une telle affaire ?!).

Mais tout l'intérêt du Dahlia Noir revisité à la sauce American Horror Story, c'est que les scénaristes se sont amusés à trouver une explication au meurtre d'Elizabeth Short. Incarnée par Mena Suvari dans deux épisodes de « Murder House », la première saison de la série anthologique, la jeune femme vient consulter le docteur David Curran (Joshua Malina), un dentiste travaillant à domicile (le domicile en question était, vous vous en doutez, la fameuse Murder House, habitée plus tard par Connie Britton et Dylan McDermott) et ne se doute pas un seul instant de ce qui l'attend. Alors qu'elle est endormie suite à l'anesthésie qu'il lui a administrée, le dentiste en profite pour la violer. Mais Short ne se réveillera jamais, victime d'une overdose de gaz sédatif. Pris de panique, Curran traîne le corps de sa patiente jusqu'au sous-sol de la maison, où il tombe nez à nez avec Charles Montgomery (Matt Ross), le premier propriétaire des lieux, qui lui assure être un chirurgien de renom et l'aide à se débarrasser du corps. La suite on la connaît...

Ce qui est certain c'est que ce n'est pas Ryan Murphy qui va nous débarrasser de notre phobie du dentiste !


Tate Langdon et la fusillade de Columbine

Toujours dans la première saison de la série, Evan Peters (l'un des chouchous de la production, présent dans les 5 saisons) interprète Tate Langdon, un adolescent de 17 ans qui reste, aujourd'hui encore, l'un des personnages les plus marquants et les plus dérangeants d'American Horror Story. Mort dans la maison en 1994, tué par le SWAT, Tate (qui continue de hanter les lieux, comme beaucoup d'autres), noue peu à peu une relation avec Violet (Taissa Farmiga), la fille des nouveaux propriétaires, et celle-ci va finir par découvrir l'horrible vérité sur le passé de son petit ami légèrement dérangé.

Après avoir immolé par le feu Larry Harvey (Denis O'Hare), le dernier compagnon en date de sa mère, Tate a vu ses problèmes psychologiques passer au stade supérieur (si, si, c'est possible) en commettant une tuerie de masse dans son lycée, Westfield High, causant la mort de 15 lycéens, pour se venger de ceux qui l'avaient auparavant mis à l'écart. Une tragédie évidemment inspirée des tueries similaires ayant touché des écoles et universités américaines ces 20 dernières années, et notamment la plus tristement célèbre : celle de Columbine. Un massacre qui a déjà inspiré Elephant de Gus Van Sant, ainsi que servi de base au documentaire de Michael Moore Bowling for Columbine, et qui a vu deux étudiants, Eric Harris et Dylan Klebold, tuer 12 élèves (et en blesser 24 autres) ainsi qu'un professeur de l'école secondaire de Columbine le 20 avril 1999.

Et preuve s'il en faut que les scénaristes se sont bien inspirés du massacre de Columbine, dans une séquence de l'épisode en question, Tate demande à une élève si elle croit en Dieu avant de la tuer, ce qui fait directement écho à plusieurs témoignages rapportant que les tueurs de Columbine auraient également posé cette question à certaines de leurs victimes.


Oliver Thredson... inspiré de Ed Gain

Dans la deuxième saison, les téléspectateurs commencent par éprouver une certaine sympathie à l'égard d'Oliver Thredson, un psychiatre de renom dont le comportement humain est diamétralement opposé au reste de l'équipe médicale de Birarcliff. Seulement, on apprend assez rapidement que sous ses airs de médecin irréprochable se cache un esprit particulièrement dérangé. Abandonné par sa mère alors qu'il n'était qu'un petit garçon, Oliver Thredson s'est mis à développer une obsession grandissante pour les femmes âgées de trente ans. Il ne se contentait pas d'être un tueur en série puisqu'il se servait aussi de la peau de ses victimes pour décorer sa maison. Les scénaristes se sont ainsi inspirés d'Ed Gein qui s'est découvert une âme de psychopathe après le décès de sa mère. Vivant reclus comme un ermite, il a glissé lentement dans la psychose en laissant aussi libre cours aux fantasmes qu'il avait étouffés pendant de nombreuses années. Il était fasciné par les femmes pour la simple raison que sa mère lui avait toujours interdit de les approcher.

Seul dans sa ferme, entouré de livres aux histoires douteuses (pornographie, récits d'atrocités commises par les nazis ...), Ed Gein pensait constamment au sexe et à la mort. Il aimait particulièrement lire les rubriques nécrologiques dans les journaux et après avoir appris qu'une femme venait d'être enterrée non loin de la tombe de sa mère, il s'est rendu au cimetière le soir même pour déterrer le corps. N'ayant jamais apprécié la compagnie de la gente féminine, il a alors étanché sa soif de sexe en exhumant des corps fraîchement enterrés. Il a toujours juré qu'il n'avait jamais eu de rapports sexuels avec les cadavres qu'il déterrait (l'odeur qui s'en dégageait ne l'encourageait pas à passer à l'acte) mais il racontait qu'il avait pris un malin plaisir à les dépecer et à tanner leur peau pour concevoir des vêtements. Il aimait aussi beaucoup les porter parce qu'il reconnaissait volontiers qu'il aurait préféré être une femme. Le comportement particulièrement dérangé d'Ed Gein a inspiré les scénaristes de « Massacre à la tronçonneuse » et Alfred Hitchcock pour « Psychose »avant d'attirer l'attention de Ryan Murphy.


Delphine Lalaurie

Dans la troisième saison, les téléspectateurs ont fait la connaissance de Delphine Lalaurie, une mondaine de la Nouvelle-Orléans qui s'est fait détester de tous pour son sadisme. Si une telle femme peut sembler être le fruit d'une imagination tourmentée, elle a pourtant bel et bien existé et sa perversité n'avait rien à envier à son personnage de fiction. Le manoir qu'elle habitait est d'ailleurs considéré comme un des lieux les plus hantés de la Nouvelle-Orléans. Delphine aimait y organiser des bals grandioses où se pressait la haute société de la ville. Tous ceux qui avaient l'honneur de compter parmi ses invités ne tarissaient pas d'éloges à son égard. Elle connaissait certainement Marie Laveau, la célèbre reine du Vaudou, car cette dernière qui tenait un salon de coiffure fréquenté par les riches dames créoles de la Nouvelle-Orléans, vivait à quelques pâtées de maison du manoir.

La légende raconte d'ailleurs qu'elles étaient très proches puisque Marie aurait initié Delphine à l'occultisme en lui apprenant les bases de la sorcellerie. Un enfant du Diable serait né de l'union de madame Lalaurie et de son mari. Marie Laveau aurait alors soutenu le couple dans cette épreuve en prenant soin de l'enfant. Delphine le gardait enfermé dans une chambre situé au deuxième étage de son manoir et ses cris sauvages pouvaient être entendus à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. L'enfant du Diable aurait finalement réussi à briser ses chaînes et à s'enfuir de la maison familiale. Le couple Lalaurie avait aussi plusieurs esclaves noirs qui selon les dires, étaient traités de la plus horrible des manières. Elle abusait de son autorité et pratiquait des châtiments corporels d'une grande cruauté. Elle se déchaînait aussi sur ses propres filles à la moindre contrariété.

Delphine s'appliquait à ne rien laisser paraître lors de ses apparitions publiques. Elle est parvenue à donner l'illusion d'être une charmante personne jusqu'à ce que des rumeurs racontant qu'elle se montrait particulièrement odieuse envers ses esclaves ont fini par se propager dans toute la ville. Devenue la cible de citoyens ivres de rage, elle a été contrainte de prendre la fuite pendant que la foule saccageait son manoir. Sa colère envers ceux qui l'avaient dépouillée de ses biens était si grande qu'elle s'était plongée avec ferveur dans la magie noire aux côtés de Marie Laveau. Elle était au centre de sulfureuses histoires de sacrifices d'animaux et de sorts jetés sur les cultures et les élevages. Personne n'osait s'approcher de Delphine Lalaurie de peur d'être assassiné par son enfant diabolique qui était connu pour tuer ses victimes dans leur sommeil. Les circonstances de sa mort restent un mystère.



Twisty le Clown

Parmi les nombreuses monstruosités de « Freak Show », la quatrième saison de la série, figure bien évidemment Twisty, un meurtrier de la ville de Jupiter qui porte un costume et un masque (bien terrifiant, il faut le dire) de clown et qui est interprété par John Carroll Lynch. Serial killer au passé assez tragique (il a notamment été accusé de pédophilie par les autres « freaks », jaloux de son succès en tant que clown auprès des enfants, et a perdu une partie de sa mâchoire après s'être tiré une balle dans la bouche pour mettre fin à ses jours), Twisty a pour mauvaise habitude de kidnapper les gens, de les enfermer dans un bus caché dans la forêt, et, parfois, de les tuer. Et tout cela car il s'est juré de regagner l'amour des enfants en les « protégeant » de leurs parents.

Personnage marquant de la saison 4 (on a du mal à oublier le scalpe de crâne humain qu'il porte sur la tête), Twisty est en réalité inspiré d'un tueur en série qui a sévi dans les années 1970 à Chicago : John Wayne Gacy. Un psychopathe surnommé « The Clown Killer », qui se déguisait en clown pour animer des anniversaires et des fêtes pour enfants, et qui, le soir venu, oubliait de ranger son costume de Pogo le Clown au placard et se laissait aller à des pulsions meurtrières. Au final, il a été accusé d'avoir tué 33 jeunes adolescents ayant fugué de chez eux ou qui se prostituaient, mais, étant donné qu'il a avoué ne pas se souvenir du nombre de personnes qu'il a tuées, on peut partir du principe que c'est sûrement beaucoup plus !



L'hôtel Cortez / Le Cecil Hotel

L'hôtel Cortez, lieu principal de l'action de la saison 5 d'American Horror Story, qui vient de s'achever, semble être l'hôtel de toutes les horreurs et toutes les déviances (American Horror Story oblige). Mais selon les dires mêmes de Ryan Murphy, cet hôtel fictif est en partie basé sur un hôtel, lui, bien réel : le Cecil Hotel, situé à Los Angeles et récemment renommé Stay on Main (sûrement pour se défaire de la réputation macabre qui le précède).

Théâtre de nombreux meurtres et suicides, sans parler des événements étranges qui s'y seraient bien souvent produits, cet hôtel a encore récemment fait parler de lui, lorsqu'en février 2013, Elisa Lam, une étudiante, y disparut et finit par être retrouvée morte dans une cuve remplie d'eau, sur le toit du bâtiment. Et quand on sait que ce lieu de malheur a eu pour visiteurs, au cours de son histoire, pas mal de tueurs, dont Richard Ramirez et Jack Unterweger, on se dit qu'il vaut mieux éviter d'y séjourner.

À noter qu'au cours de cette saison 5, Lily Rabe et Seth Gabel, pour ne citer qu'eux, incarnent respectivement, le temps d'un épisode, les tueurs en série Aileen Wuornos (immortalisée au cinéma par Charlize Theron dans Monster) et Jeffrey Dahmer. Tandis que John Carroll Lynch (Twisty dans la saison 4) prête ses traits à John Wayne  Gacy, le vrai tueur qui a inspiré son personnage de clown tueur dans « Freak Show ». Comme quoi, l'hôtel Cortez semble attirer, lui aussi, tous les dégénérés du pays.



La comtesse

Dans la cinquième saison, l'histoire est centrée sur la Comtesse qui en tant que dictatrice de la mode carburant au sexe et à l'hémoglobine, a de nombreuses similitudes avec la vie d'Elisabeth Bathory. Cette dernière, plus connue sous le nom de « Comtesse sanglante » aurait torturé et tué plus d'une centaine de jeunes femmes au tournant des XVI et XVII ème siècles. Issue d'une famille noble de Transylvanie, Elisabeth n'avait que 15 ans lorsqu'elle a épousé le comte Ferenc Nadasdy. Trois ans plus tard, ce dernier a été nommé commandant en chef de l'armée hongroise et son ardeur au combat contre les Serbes et les Ottomans lui ont d'ailleurs valu le surnom de « Prince Noir ». Cet homme courageux mais violent vivait sur les champs de bataille et venait rarement rendre visite à sa jeune épouse. Elisabeth Bathory avait la réputation d'être une femme cultivée, gérant aux mieux les terres de son mari et se préoccupant volontiers du sort des plus modestes. Néanmoins, des rumeurs racontaient que la comtesse avait une personnalité trouble et un penchant inquiétant pour le sadisme qui la poussait à commettre des sévices sur les jeunes filles.

Quelles étaient ses victimes ? Les domestiques qui lui déplaisaient. Battues au moindre prétexte, elles étaient fouettées, défigurées, brûlées avant d'être condamnées à mourir de froid et de faim. Elisabeth s'est aussi entourée de complices pour assouvir ses pulsions. Ces derniers étaient chargés de trouver de nouvelles victimes qu'ils attiraient au château de la comtesse en leur promettant un emploi et de meilleurs gages. Au-delà des violences qu'elle exerçait sur ses domestiques, Elisabeth aurait eu de nombreux amants et serait rongée jusqu'à l'obsession par la peur de vieillir. Un événement ordinaire dans la vie de la Comtesse Sanglante l'aurait, selon la légende, entraîné dans une spirale de meurtres et d'orgies. En frappant une servante, Elisabeth a découvert que le sang de cette domestique coulant sur sa propre main, rendait blancheur et éclat à sa peau. Intriguée, elle s'en est badigeonnée le visage avant de constater que ses rides s'étaient estompées. Suite à la mort de son mari en janvier 1604, ses pulsions sanguinaires ont véritablement tourné à l'obsession. On racontait que ses complices battaient la campagne environnante en quête d'adolescentes de toutes conditions sociales pour les enfermer dans les cachots du château. La rumeur prétendait qu'elles y étaient écorchées vives et que la comtesse, désormais quadragénaire, aimait se baigner dans le sang de ses jeunes victimes.

Tous ces bruits ont fini par atteindre la cour de l'empereur Mathias qui a alors confié à son conseiller Georges Thurzo, le soin d'enquêter sur les événements sanglants qui se déroulaient dans le château d'Elisabeth Bathory. Thurzo a négocié avec Pal, le fils de la comtesse, pour que sa mère ne subisse pas l'affront d'un procès. Il était effectivement hors de question qu'une des personnalités les plus influentes de l'empire hongrois soit inquiétée publiquement. La comtesse a été mise hors d'état de nuire puisqu'elle a purgé sa peine au sein de son château. Aux yeux du peuple et de la justice, sa culpabilité n'a fait aucun doute puisque plus de 300 témoignages ont été recueillis sur ses pratiques macabres. Une servante avait même prétendu qu'Elisabeth tenait un cahier mentionnant les noms de plus de 600 victimes. Le registre n'a cependant jamais été retrouvé. Ses complices ont été condamnés à avoir les doigts arrachés avant d'être conduits au bûcher. La comtesse n'a pas été soumise à un interrogatoire mais enfermée dans une chambre emmurée de son château. Quatre ans plus tard, le 21 août 1614, elle s'est éteinte à l'âge de 54 ans.

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