Chapitre 14
Aujourd'hui, comme tous les vendredis, c'est le jour des lessives. Chaque semaine, nous lavons tous les draps et vêtements. Ça a toujours été un de mes moments préférés, car à chaque fois, il flotte dans l'air une délicieuse odeur de savon, qui englobe l'orphelinat, ce qui change de l'odeur de bois habituel. Mais aujourd'hui, je suis encore plus contente, parce que cette semaine, c'est mon groupe qui est chargé d'étendre le linge. Et de toutes les corvées qu'on a à effectuer, celle-ci est vraiment celle que je préfère. La senteur fraîche du savon me donne l'impression de sortir de cet endroit, d'être dans une maison belle, accueillante et chaleureuse, pleine de couleur. Alors, même si laver et étendre le linge peut être pénible, surtout en hivers, car nous sommes complètement frigorifiées et que nos mains nous font mal à cause du froid, je suis toujours enthousiaste quand c'est mon tour de faire le linge.
Et puis le point positif, c'est que l'étendoir à linge se trouve au fond de la cour arrière, à l'opposé du bureau de la sorcière. Elle dit que nous faisons trop de bruit et que cela l'insupporte, et ce n'est pas pour nous déplaire.
En temps normal, nous sommes contrôlées par les surveillantes, sauf en hivers, car comme elles le disent si bien : « il fait trop froid pour mettre un nez dehors, on finira par geler sur place ! » Elles préfèrent donc rester à l'intérieur, près du feu de cheminée dans la grande salle, celle où les enfants n'ont pas le droit d'aller, sauf pour faire le ménage. Mais comme il faut bien des personnes pour vérifier qu'on fasse bien nos corvées et éviter qu'on en profite pour s'amuser, elles ont relégué cette tache aux aînées de l'orphelinat. Ces filles, de seize ou dix-sept ans, ont pour ordre de rapporter le moindre faux pas et ont le devoir de nous punir si elles jugent qu'on fait trop de bruit. Mais malgré ça, je préfère de loin que ce soit les grandes qui jouent le rôle de surveillante, au moins, elles aussi doivent faire leurs corvées et donc elles sont moins attentives, ce qui nous permet de chuchoter lorsqu'elles sont loin de nous.
Je hume une énième fois la bonne odeur du savon sur la robe blanche que je tiens dans la main, avant de la poser sur le fils de l'étendoir, juste à côté de la chemise que j'ai précédemment accroché.
Alors que je m'apprête à prendre une autre robe propre dans le panier en osier, j'aperçois Denise un peu plus loin. Elle est en train de mettre son écharpe autour du cou d'une petite qui a l'air frigorifié, tout en lui murmurant quelque chose que je ne peux pas entendre, mais que je devine être réconfortant vue que la fillette hoche la tête en lui souriant. La petite se remit aussitôt au travail en plongeant ses mains dans le panier et en ressentir une salopette qu'elle tend à Denise. Cette dernière, désormais sans écharpe et avec seulement un léger manteau pour se protéger du vent glacial, attrape le vêtement et l'accroche au fils, tout en souriant joyeusement. Vu ses lèvres légèrement bleutées et ses joues, son nez et ses mains rougies par le froid, elle doit être gelée, pourtant elle n'en montre aucun signe. Comme toujours elle fait passer les autres avant elle-même. Mais, maintenant, je sais pourquoi elle a toujours agi ainsi avec nous...
Mes yeux commencent à me piquer et une boule se forme dans ma gorge, en repensant à tout ce qu'elle m'avait raconté la dernière fois. Cela fait plus d'un mois, pourtant ses mots continuent de tourner en boucle dans ma tête. Désormais, à chaque fois que je la vois, je me pose toujours la même question : comment fait-elle pour ne rien montrer et pour garder le sourire en toutes circonstances ? Je sais pourquoi elle se comporte comme ça, mais je ne comprends pas comment elle en est capable. Comment est-ce possible ? Elle agit comme si de rien était. Comme si elle n'avait rien vécu d'horrible il y a quelques années... Si cela avait été moi à sa place, jamais je n'aurais pu y survivre, j'en aurais été incapable, c'est une certitude.
Soudain, mon souffle s'arrête lorsque je remarque qu'elle me fixe. Je lui souris maladroitement, avant de baisser la tête en me tournant dos à elle. Il ne faut pas qu'elle me voie comme ça, sinon elle va se sentir coupable et elle va une nouvelle fois venir s'excuser de m'avoir tout raconté. J'essaie de la rassurer làdessus, mais là vérité c'est que c'est trop dur de savoir, trop dure d'imaginer. Mais ce qui me rend triste, c'est que je n'ai même pas été capable de la réconforter comme il le fallait... Je n'étais pas la bonne personne à qui en parler...
Tout à coup, je sens quelqu'un me donner un violent coup sur le bras, me faisant sursauter. Mon sang se glace, en imaginant que cela puisse être une des grandes, ou pire encore. Je soupire de soulagement quand je vois que ce n'est que Renée. Elle me fixe, les mains sur les hanches, le regard rempli de colère et les dents serrées.
— T'as pas bien fini de bâiller aux Corneille ? aboie-t-elle. Dépêche-toi, sinon on aura jamais fini avant la nuit !
Oh, c'est vrai le linge ! En voyant Denise, j'en avais oublié la robe que je tenais toujours entre mes mains. Rapidement, je dépose la robe sur le fils en murmurant des excuses. Elle soupire d'agacement, avant d'attraper un drap et le jeter sur la corde.
— Toujours dans la lune, pouffe une des filles à côté de moi, avant que toutes les autres se mettent à ricaner à leurs tours.
— Silence ! s'écrie l'une des grandes de l'orphelinat qui est chargée de nous surveiller, les faisant aussitôt se taire.
Le calme revenu, j'entends les pas de l'aîné dans les graviers s'écarter un peu de nous pour voir un autre groupe. Dès qu'elle fut un peu plus loin, je sens les regards se braquer sur moi. Sans même les voir, je sais qu'ils sont assassins, et qu'elles m'en veulent de rêvasser ainsi. Mais je ne peux pas leur en vouloir d'être en colère, nous n'avons pas assez de linge de rechange pour remplacer ceux qui sont en train de sécher, alors il faut qu'avant ce soir, au moins la moitié des draps soient lavés et sécher, prêt pour le soir. S'il en manque, alors c'est le groupe qui aura pris le plus de retards qui dormira dans des draps encore humide. Et personne n'a envie de ça.
Alors que je suis occupé à aplatir la partie de la robe que j'avais froissée sans m'en rendre compte quand je songeais à Denise, un grincement strident provenant du portail principal retentit.
Intriguées, nous nous regardons toutes, sans comprendre ce qu'il se passe. Les employés passent par le portail de derrière, les enfants n'ont pas le droit de sortir et aucune visite d'un parent n'est prévue pour aujourd'hui. Même les grandes ont l'air perdues. Alors, pousser par notre curiosité, nous nous dirigeons toutes vers l'avant du bâtiment, sans que celles censées nous surveiller ne nous arrêtent.
Avant même d'avoir le temps de contourner le bâtiment, des cris de colère d'un garçon se firent entendre.
— Mais lâchez-moi ! Vous êtes sourds ? Je vous ai dit de me lâcher !
Sans même le voir, nous savons tous à qui cette voix appartient : Albin !
Son nom résonne parmi nous, mêlant surprise et excitation, nous pressons tous le pas pour le voir de nos yeux. Personne n'ose vraiment y croire, cela fait si longtemps, on pensait tous qu'il avait réussi à se faire une nouvelle vie.
Lorsque j'arrive dans la cour principale, je l'aperçois enfin. Il est maintenu fermement par deux gendarmes, qui essayent tant bien que mal de le faire avancer dans l'aller. Albin, lui, se débat comme un beau diable.
— Lâchez-moi, je vous dis, s'exclame-t-il en enfonçant ses pieds dans le sol, combien de fois, je dois le répéter : vous vous trompez ! Je ne viens pas d'ici ! Je suis le prince de France !
Voyant que les hommes ne sont pas réceptifs, il se tourne vers le gendarme à sa droite et essaye de lui mordre la main. Mais l'homme de presque deux mettre et aussi opposant qu'une armoire, ne cille pas, il se contente de lui donner un regard d'avertissement. Alors, Albin, loin d'être démonté, se tourne vers le deuxième homme, plus âgé et petit que le premier, dont le visage était partiellement caché par une imposante moustache, et cri :
— Vous êtes bouché ou quoi ? Je vous dis que je suis un prin-
Albin termine sa phrase dans un couinement douloureux quand l'homme a la moustache lui attrape une touffe de cheveux pour lui tirer la tête en arrière.
— Ne m'oblige pas à te faire taire, petit, menace le gendarme avant de lui lâcher la tête.
Albin secoue vivement la tête pour remettre ses cheveux châtains correctement et grogne entre ses dents.
— Mais c'est vrai !
— Mais bien sûr, intervient le second ironiquement, et moi je suis le roi d'Angleteur ! Il n'y a plus de prince depuis longtemps en France, mon garçon, tu crois qu'on est née de la dernière pluie ?
Un sourire taquin se dessine sur les lèvres du garçon avant de dire d'un ton suffisant :
— Oh, mais si, je me suis juste camouflé, si vous étiez moins stupide peut-
Là, ce fut la parole de trop, Albin est coupé pour une monumentale gifle qui lui fait valser la tête en arrière, il retombe, sonner, dans les bras des hommes.
— Aller avance maintenant, et que je ne t'entends plus, compris !
Un murmure général à la fois d'indignation et de peur s'élève, mais fut rapidement calmé par le regard menaçant de l'homme à la moustache.
Albin secoue rapidement la tête pour reprendre ses esprits, avant de tirer de toutes ses forces sur ses bras. Voyant que la porte d'entrée principale se rapproche dangereusement, comme un prisonnier qu'on s'apprête à exécuter, il comprend qu'il va bientôt mourir, son visage change du tout au tout, une expression terrifiée déforme son visage.
— Attendez, s'il vous plaît, oui, j'ai menti, d'accord ? Je-je suis désolé ! Je suis désolé, d'accord ? S'il vous plaît, je ne veux pas y retourner... Laissez-moi partir... Laissez-moi partir !
Mais ses supplications ne font rien et les deux hommes serrent un peu plus leurs prises en le forçant à avancer de plus belle.
Soudain, la porte principale du bâtiment s'ouvre en grand, laissant apparaître Madame Métivier. Elle est droite, comme un pique, vêtue d'une longue robe noire, faisant ressortir la pâleur de sa peau. Ses cheveux, tirés en un chignon parfait, font ressortir ses petits yeux froids et sans humanité, prête à jeter un sort sur quiconque oserait croiser son regard. Lentement, elle scrute l'assemblée en croisant ses longs bras squelettiques devant son ventre.
Plus personne n'ose parler, tout le monde retient son souffle. Il n'y a plus un bruit, le silence envahit l'endroit, c'est comme si même les oiseaux ont arrêté de chanter, comme si la nature entière venait de mourir. Nous sommes tous pendus à ses lèvres, attendant son premier mot, avant de se permettre de revivre. Puis, après un long silence, elle demande d'une voix lente et grinçante :
— Que se passe-t-il ? Messieurs ?
— Euh, 'jour, M'dame, répond le gendarme à la grosse moustache, nous avons de bonnes raisons de penser que ceci vous appartient.
Il tape dans le dos d'Albin pour le faire avancer. Albin a perdu toute sa splendeur, il est recroquevillé sur lui-même, tremblant comme une feuille. Il déglutit en osant un regard vers la sorcière, avant de baisser la tête en reculant de deux pas, se heurtant aux gendarmes qui le maintiennent en place de peur qu'il s'enfuie. Même si, honnêtement, je ne pense pas qu'Albin puisse être capable de partir en courant, même s'il l'avait voulu.
La directrice le regarde de haut en bas, le détaillant comme un vulgaire animal répugnant couvert de puce, avant dire d'une voix sans émotion :
— Effectivement, il est à moi. C'est Albin, il s'est sauvé, il y a de ça plusieurs mois, pourquoi avoir mis autant de temps à le ramener ?
— Eh bien, réponds le plus âgée gêné, il en a fallu du temps avant de réussir à l'attraper, c'est que c'est un vrai filou, dit-il en frappant l'arrière du crâne d'Albin. Et après, on a eu du mal à savoir d'où il venait, il ne voulait pas parler ou juste pour dire des âneries.
— Je vois.
La directrice s'approche lentement du trio, et sans prévenir elle empoigne Albin par le bras avant de le tirer vers elle fermement. Elle le place devant lui, les mains sur ses épaules.
— Merci de me l'avoir ramené, Messieurs, vous ne pouvez pas savoir comme j'étais inquiète ! dit-elle en le serrant contre elle. Mais il sera puni ne vous en faites pas.
Albin, déjà mal à l'aise d'être ainsi collé à la femme, a un mouvement de recul en entendant le mot "punition". Mais d'une pression de la main, elle l'immobilise. Un frisson me traverse le dos, la façon dont elle le sert n'a rien de chaleureux, mais glacial et sadique, comme une araignée qui emprisonne sa proie dans sa toile avant de la manger toute crue. Sans compter la punition, venant d'elle on peut s'attendre au pire...
— Euh M'dame, intervient le plus jeune, c'est pas contre vous, mais si vous voulez, on peut le punir ?
La sorcière fronce les sourcils comme si elle n'avait pas bien compris où il veut en venir.
— Comment ? Vous pensez que je ne suis pas apte à punir ce garçon ?
— Eh bien, comme toutes les femmes, vous êtes sensible et douce, ce garçon a besoin de fermeté, vous êtes trop fragile pour punir comme il se doit cet enfant. Et puis votre instinct maternel prendra le dessus.
La directrice semble piquer au vif, elle écarquille les yeux, choquée qu'on puisse penser ça d'elle.
Tous les enfants ont la même réaction qu'elle, ça se voit qu'ils ne la connaissent pas ! La sorcière douce et sensible ? C'est la plus grosse absurdité que j'ai entendue depuis que je suis née !
Profitant du fait que la sorcière baisse son intention, Albin essayé de s'extirper de sa poigne, mais avant qu'il n'ait eu le temps de reculer d'un pas, la sorcière ordonne d'une voix claquant :
— Arrête.
Pétrifié, Albin se remet en place sous les yeux stupéfaits des gendarmes. Un léger sourire en coin se dessine sur les lèvres de la directrice, d'un air suffisant elle déclare :
— Sachez que je n'ai pas besoin de vous ou de qui que ce soit d'autre pour punir cet enfant comme il se doit ! Bien, maintenant vous pouvez nous laisser, merci de me l'avoir ramené, maintenant, je vais me retirer.
Sur ce dernier mot, elle resserre sa prise sur le bras d'Albi, qu'elle n'avait pas lâché, et le tir à l'intérieur de l'orphelinat. Les gendarmes font un salut et s'en vont sans demander leurs restes.
— Retourner à votre tâche ! s'écrie Madame Moreau, l'une des surveillantes, à notre encontre.
Personne n'ose dire un mot et en silence, nous retournons tous à nos corvées, le cœur lourd en pensant à ce pauvre Albin.
Une fois de retour près de mon panier en osier, je me baisse pour prendre un vêtement pour l'étendre, mais je n'y arrive pas, j'ai peur de ce qu'il va lui arriver.
Tout à coup, un hurlement de douleur retentit à travers tout l'orphelinat.
Nous savons tous de qui ce cri provient et ce qu'il est en train de subir. Plus personne n'ose bouger, l'orphelinat est plongé dans un silence de mort, jusqu'au prochain cri de douleur d'Albin.
Je sens mon cœur se gonfler et mes yeux me brûlent, je suis sur le point d'exploser en sanglot, malgré tous mes efforts pour me retenir. J'entends plusieurs filles derrière moi pleurer. Si nous l'entendons aussi bien, c'est sûrement que la sorcière a laissé sa fenêtre ouverte. Et si elle a fait ça, ce n'est pas par hasard, elle veut faire comprendre à tout le monde ce qu'il en coûte de s'enfuir. Un énième cri et je craque aussi, c'est trop dur de l'entendre comme ça. Des moments de ma propre punition me reviennent en tête, je m'écroule au sol, ma main sur mon ventre pour empêcher la douleur et les yeux fortement fermés, je voudrais pouvoir arrêter d'entendre, arrêter de me souvenir, arrêter d'imaginer. Ça fait trop mal.
— Aller, s'écrie soudain une des grandes d'une voix dure, reprenez votre travail, ou vous serez punis, compris ?
Ne voulant pas l'être, je me concentre sur ma respiration pour me calmer et chasser les larmes qui menacent de glisser sur mes joues. D'une main tremblante, j'attrape alors une autre robe pour l'accrocher au fils, tout en essuyant mon visage avec la manche de mon manteau.
Après plusieurs minutes, les cris s'arrêtent, la voix de la sorcière retentie pour appeler Monsieur Jacque qui accoure aussitôt.
— Il va sûrement l'emmener au cachot, murmure Renée d'une voix tremblante.
Le ton de sa voix m'étonne, elle semble réellement inquiète pour lui. Elle qui se comporte toujours méchamment et indifférente aux autres, à part sa sœur et ses amies, pour une fois se montre empathique à Albin.
Voyant mon regard troublé, elle baisse la tête et marmonne :
— Je m'en fiche qu'elle le punît, il l'a mérité, mais je souhaite à personne d'aller au cachot...
Elle me lance un dernier regard avant de se diriger vers Sidonie, qui renifle en essayant de retenir ses larmes, et la prend dans ses bras pour la réconforter.
— Mon Dieu, le pauvre... pleure une fille derrière moi. M-mais j-j'espère qu'il pourra sortir avant Noël.
Sa sœur secoue la tête tristement.
— C'est dans trois jours... Je doute qu'elle le laisse sortir avant, il va sûrement y rester plus d'une semaine...
— Alors il va louper l'histoire d'Annie, intervient Sidonie d'une voix déchirée.
Tous les ans, le soir de Noël, Annie nous raconte une histoire. C'est le seul soir de l'année où la directrice accepte qu'on veille plus tard. On se réunit tous dans une des salles de classe et on prend nos oreillers pour nous asseoir dessus. L'année dernière, elle nous a conté l'histoire du « Petit Lord de Fauntleroy ». Un petit garçon modeste doit quitter à sa maman pour vivre dans une grande maison avec son grand-père. J'aimerais tellement que ça m'arrive, que tout d'un coup, un homme vient me chercher pour que j'aille vivre dans un château avec lui. Je ferais venir tout l'orphelinat (sauf la sorcière et les autres méchants adultes). On serait tous heureux !
J'ai hâte de découvrir qu'elle sera la nouvelle histoire qu'Annie nous racontera, je suis sûr qu'elle sera merveilleuse et heureuse comme toutes les autres. Le soir de Noël est vraiment mon jour préféré, je l'attends toujours avec impatience. Et même si Albin ne peut pas l'écouter, alors je lui raconterai moi-même.
J'entends derrière moi une des grandes pester et grogner de mécontentement. Sans même me retourner, je sais que c'est contre moi, je ne dois pas aller assez vite pour elle. Je soupire ennuyée et me remets au travail pour ne pas la mettre d'avantage en colère.
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