La permission de minuit
Helloooo mes petites choucroutes ! Et non ce n'est pas la suite de Patient, mais un vieux one-shot que j'avais écris à mes débuts dans la fanfic et que je ressors du fin fond de mon ordinateur ! C'est assez court mais j'avais envie de vous le faire partager en attendant la suite de Patient (j'ai presque fini d'écrire le chapitre 12 !!), j'espère que ça vous plaira ♥
Enjoy ! ~
Le jeune homme soupira et resserra son écharpe autour de son cou. Une légère fumée blanche s'échappa d'entre ses lèvres et les flocons de neige s'échouèrent dans sa chevelure brune. La température avait encore baissé, rien de bien inhabituel pour un mois de février, pourtant il ne sent plus le froid. Son cœur est gelé. Demain cela fera un an qu'il est parti. Un an que son cœur a cessé de battre, en même temps que le sien. Le temps s'est arrêté. Il repoussa les larmes naissant au coin de ses yeux. Il ne devait pas pleurer. Il devait lui montrer qu'il était heureux, ou du moins lui en donner l'illusion. Car non, il n'était pas heureux, il était d'ailleurs bien loin de l'être. Sans lui il ne le serait plus jamais, heureux. Il arriva finalement à destination et le portail rouillé protesta lorsqu'il pénétra dans le lieu clos. De nuit, l'atmosphère était encore plus lugubre, dans ce lieu de tristesse et de regrets où les larmes ne s'arrêtaient jamais de couler. Il n'hésita pas une seule seconde sur la direction à prendre, il a déjà parcouru ce chemin de nombreuses fois. Trop selon lui. Il devrait apprendre à se détacher, à dire au revoir. Mais c'est plus fort que lui, il n'y arrive pas. C'est au-dessus de ses forces. Il s'approcha du petit monument de pierre polie et passa ses doigts sur les lettres incrustées et recouvertes d'une jolie teinte dorée. Lumineuse, tout comme lui. Les lettres, qui mélangées aux siennes formaient un tout. Un couple. Une paire. Deux individus. Et qui aujourd'hui ne renvoyaient qu'à un souvenir. Un visage souriant gravé dans sa mémoire, mais qui plus jamais ne sourira pour lui. Des lettres, qui plus jamais ne prendraient vie. Il se força à dessiner un sourire sur son visage. Seul un murmure parvint à passer la barrière de ses lèvres.
- Salut, Hyukkie...
Immédiatement sa voix craqua et de l'eau salée vint imbiber la pierre, en plus des flocons. Il n'avait pas tenu. Il n'avait pas pu.
- Je suis désolé. Je voudrais te dire que je suis heureux, que je vais bien, mais je ne peux pas. Je ne serais jamais plus heureux. Sans toi la vie n'aurai plus jamais de sens, ne seras plus jamais la même. Hyukkie... je ne sais pas combien de temps je vais encore tenir. Je ne supporte plus cette situation Hyuk... Je..
Il se redressa brusquement, les joues détrempées et rosies par le froid, et il s'enfui en courant à travers les allées de gravier.
***
Le jeune homme frissonna quand il pénétra dans son appartement surchauffé. Pas son appartement, mais leur appartement. Il n'avait pas déménagé. Il n'avait pas pu. Il n'en avait pas eu le courage. Balayer tous ces souvenirs, les enfermer dans des cartons, enlever ses affaires, effacer sa présence. Non. Il ne pouvait pas faire ça. Impossible. Alors il vivait ici, au milieu des spectres du passé. Des fantômes de rires, de jeux, de disputes, et de réconciliations plus ou moins mouvementées qui hantaient les lieux. Il posa son écharpe et jeta son manteau dans un coin de la pièce.
Le jeune homme soupira de nouveau, regardant tristement la photo enfermée dans un cadre en verre, déposée sur le petit meuble de l'entrée. Il l'avait posée ici pour pouvoir voir son visage à chaque fois qu'il entrait dans l'appartement. Comme avant. Il avait pris l'habitude de l'attendre sur le canapé, enroulé dans une couverture, une tasse fumante de chaud dans les mains pour l'hiver, ou bien torse nu avec une boisson fraîche pour les périodes de grandes chaleurs. Mais quelque soit la saison, il avait toujours cet immense sourire plaqué sur le visage. Cet éternel sourire désormais figé sur papier photo et capturé sous le verre. SON sourire. Le jeune homme secoua la tête pour éloigner ses pensées. Il n'était plus là. Il devait s'y faire, accepter, aussi difficile que cela puisse être. Il devait reconnaître la vérité. Epuisé par sa journée de travail, il lâcha à nouveau un long soupir et posa sa main sur ce visage souriant. Un faible murmure passa la barrière de ses lèvres.
- Joyeuse Saint Valentin mon amour..
Il se traîna ensuite au salon et refoulant ses larmes, il s'enroula dans une épaisse couverture. SA couverture. Il ne l'avait pas jetée. Il ne l'avait pas lavée depuis. Elle portait son odeur. Au moment où il ferma les yeux, les larmes commencèrent à dévaler ses joues. Il finit par s'endormir, épuisé d'avoir trop pleuré.
***
Il fut réveillé par le bruit provoqué par des objets s'entrechoquant ensemble et émettant un son clair. Encore dans le brouillard, le jeune homme grogna et se tourna pour se blottir à nouveau dans sa couverture. Puis soudain il réalisa. Il n'était pas seul dans l'appartement. Il y avait quelqu'un chez eux ! Enfin, chez lui plutôt. Envahi par une soudaine adrénaline, il se débattit avec la couverture et batailla pour s'extirper du canapé. Le bruit venait de la cuisine. Il pouvait maintenant l'identifier. On aurait dit de la vaisselle. Quelqu'un fouillait les placards ! Du canapé, il ne pouvait pas voir l'intérieur de la cuisine, une épaisse cloison lui bouchait la vue. Il lui fallait passer par le hall de l'entrée pour avoir une vue dégagée et atteindre la cuisine. Tentant de faire le moins de bruit possible, il se leva, et, un pas après l'autre, se dirigea vers le hall d'entrée. Passant l'encadrement de la porte du salon, il dirigea son regard vers l'entrée de la cuisine. Il se figea. Non.... C'était.... Impossible. Cette silhouette... Ces hanches qu'il avait agrippées, ce dos qu'il avait griffé, ces cheveux qu'il avait caressés. Non... Il n'avait visiblement pas été discret car la silhouette en question se tourna dans sa direction, son habituel sourire collé au visage.
- Hae !
Le visage du brun blanchit d'un seul coup et il parvint difficilement à articuler quelques mots.
- Non ce n'est pas....
Et il s'écroula sur le sol. Le deuxième homme se précipita sur lui en jurant.
- Aish ! J'étais sûr qu'il réagirait comme ça !
Il souleva difficilement le jeune homme et le tira jusqu'au canapé, l'allongeant sur les coussins. Il lui donna quelques petites claques pour le faire reprendre conscience. Au bout d'un moment, ses paupières papillonnèrent et dès que ses yeux rencontrèrent ceux de son vis-à-vis, son visage se figea. Il planta son regard dans le sien, dans ces orbes chocolat qui lui avaient tellement manqué. Dans ces deux billes foncées qui s'étaient fermées pour toujours.
- H-Hyuk ?
Le blond laissa un sourire timide fleurir sur son visage et lui murmura quelques mots, les larmes aux yeux.
- Oui Hae, c'est moi.
Le brun ne le quittait pas des yeux, la bouche grande ouverte, comme un poisson hors de l'eau cherchant l'air. Le sourire sur le visage de son vis-à-vis s'étira, et il vint attraper les joues du brun entre ses doigts pour les pincer, comme on le ferait avec un enfant.
- Décidément, tu n'as pas changé petit fishy.
Il avait cet air mutin sur le visage, et il ne défaisait pas de son sourire. Le brun de son côté, ne parvenait toujours pas à réaliser, et bégaya de nouveau.
- Mais Hyuk.... Comment tu- Enfin je veux dire, c'est impossible ! Tu devrais...
Le dit Hyuk s'approcha de lui et déposa un doigt sur ses lèvres pour le faire taire, et lorsqu'il obtint le silence, il remplaça le doigt par ses lèvres. Il les apposa quelques secondes, avant de se reculer pour murmurer à l'oreille du petit brun.
- Et là, ça te paraît toujours impossible ?
Il ne répondit pas, A la place une seule et unique larme roula sur sa joue et il se jeta sur les lèvres du blond. Dans son élan, le dos de son amant rencontra le mur de l'entrée et le baiser pris immédiatement une dimension sauvage. Il lui dévorait la bouche, leurs langues s'entremêlant dans un ballet endiablé. Puis le bru se détacha brusquement de ses lèvres et enfouit sa tête dans son cou, agrippant fermement ses épaules. Les larmes recommencèrent à couler et rapidement trempèrent la chemise du blond. Ce dernier ne bougea pas, il déposa simplement sa main sur le dos du petit corps qui tremblait et sanglotait dans ses bras. Et il attendit. Il attendit qu'il se calme. Quelques mots parvinrent à franchir ses lèvres, entrecoupés de sanglots.
- Hyuk... Tu-t-tu m'as tellement... manqué.
Et de son côté il ne put que murmurer.
- Toi aussi Hae... Toi aussi.
Et de nouveau il captura ses lèvres, leurs langues reprirent leur ballet, s'accordant parfaitement dans leurs mouvements. Le blond attrapa le brun sous les cuisses et le colla contre son torse, tandis que son amant enroulait ses longues et fines jambes autour de sa taille. Un sourire se dessina sur le visage du blond, qui esquissa un mouvement pour les rapprocher de la chambre
- Je crois qu'on va sauter le repas, et passer directement au dessert Hae.
L'autre ne répondit pas et repris possession de ses lèvres. Lorsqu'ils atteignirent la chambre, ils s'écrasèrent sur le lit, leurs lèvres refusant de se séparer. Les mains se glissèrent sous les vêtements, caressant cette peau nue, transpirante, incandescente, frémissante. Rapidement les vêtements finirent au sol et les gestes, les caresses, se firent plus appliqués, plus intimes. C'était un moment unique, un moment tant espéré, mais qui ne devait plus jamais se réaliser. Et pourtant. Soudain le brun se stoppa et planta son regard chocolaté dans celui de son amant, occupé à parcourir la moindre parcelle de son corps avec sa langue, comme pour délimiter son territoire. Il prit délicatement son menton entre ses doigts pour lui faire relever la tête et déposa chastement ses lèvres sur les siennes.
- Hyuk... Je- Comment c'est possible ?
Le blond stoppa immédiatement ses gestes et laissa échapper un profond soupir.
- Je ne peux rien te dire Hae. Je... Je suis désolé mais je n'en ai pas le droit.
Le brun sembla déçu, une profonde confusion habitait son regard.
- Mais enfin je veux dire, c'est comme Cendrillon, tu vas disparaître à minuit ?
Le blond sourit franchement, avant de finalement éclater de rire, attendri par la comparaison enfantine utilisée par son compagnon. Il captura chastement ses lèvres avant de murmurer entre celles-ci.
- Pas cette fois Hae, les anges m'ont donné la permission de minuit.
Et il reprit l'exploration de son corps, alternant ses mains et sa langue. Le brun de son côté perdait petit à petit contact avec la réalité, ivre des traitements qui lui étaient infligés. Il ne savait pas combien de temps il leur restait à passer ensemble, mais à ce moment-là ça n'avait plus aucune importance, il était là, avec lui. Et c'est tout ce qui comptait.
***
Le brun ouvrit difficilement les yeux, encore dans le flou de la nuit plus que mouvementée. Pourtant la présence du blond se rappela soudainement à lui et il bondit directement des draps, avant de retomber, couinant de douleur. Alors c'était vrai. Il n'avait pas rêvé. Cette douleur, il la connaissait, il n'y avait qu'une personne qui lui avait infligée, et il ne l'avait plus ressentie depuis maintenant un an. Alors c'était vrai. Il se retourna immédiatement espérant le retrouver endormi dans l'autre moitié du lit, mais rien. La déception était grande, il redoutait ce vide. Pourtant à bien y regarder, la place n'était pas totalement vide. Non, une plume blanche, fine et délicate était déposée sur les draps souillés par leurs activités nocturnes. Les doigts tremblants, il se saisit de l'objet, les larmes commençant silencieusement à tremper ses joues. Pourtant elles n'avaient pas le même goût que d'habitude, celles-ci n'étaient pas amères, pleines de regrets et de chagrin, elles étaient salées, emplies de joie et de sérénité. Certes i était parti à nouveau, et cette fois pour de bon, mais il avait pu lui dire au revoir, lui transmettre tout son amour une dernière fois. Il lui avait fait ses adieux. Et c'est là qu'il comprit. Se déplaçant comme il le pouvait dans l'appartement à cause de cette douleur qui lui vrillait les reins, il s'habilla, enfilant à la va vite un jogging et un sweat à capuche qui traînait par-là, il se saisit de la plume et sortit précipitamment de son appartement en claquant la porte derrière lui. Le froid l'agressa immédiatement mais il ne s'en préoccupa pas, il se mit simplement à courir dans la même direction que la veille, ignorant la douleur et le froid qui s'engouffrait dans son cou. A nouveau il emprunta ce chemin, mais avec cette fois la ferme intention de ne jamais revenir. Il était temps. Arrivé devant le monument de pierre polie, il déposa délicatement la plume et de nouveau effleura les lettres d'or avec ses doigts.
- Hyuk ! J'ai compris, j'ai tout compris ! Je vais vivre ma vie maintenant. J'ai pu te dire au revoir, comme je le voulais, j'ai pu te voir une dernière fois. Je ne t'oublierais jamais, jamais, mais je pense qu'il est temps pour moi de partir ! Tu m'en veux pas dis ? Et promis, peu importe la personne que je rencontrerai, tu seras toujours mon premier amour, toujours !
Un énorme sourire éclaira son visage alors qu'il se redressait. Il s'appétait à partir mais fis demi-tour pour s'adresser de nouveau au monument.
- Ah et Hyuk, remercie les anges pour moi ! Ils m'ont fait le plus beau des cadeaux !
Il s'inclina.
- Merci pour tout Hyuk, et promis je te rejoindrais, mais ne m'attends pas tout de suite, j'ai autre chose de prévu pour le moment !
Il apposa une dernière fois ses doigts sur les lettres dorées et partit sans se retourner, ne se défaisant pas de son immense sourire. Il savait déjà ce qu'il allait faire en rentrant, faire ses cartons et trouver un appartement. Un nouveau départ lui tendait les bras. Une nouvelle aventure.
Il était temps pour lui de vivre.
Alors ? ça vous a plu ? C'était mes débuts et ma période Super Junior x)
Bye ;)
Saiko
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