Sur la tristesse

J'ai constaté qu'il est presque impoli d'être triste dans notre société.
Chaque matin, je demande : "Ça va ?" Comme un automatisme et on me répond : "Oui et toi ?"
Je réponds oui, même si ça ne va pas, même si je voudrais dire "non, je vais mal"
Je plaque un sourire sur mon visage, ou au moins un masque de neutralité et j'acquiesce.

Pourquoi ne peut-on pas être triste ?
Ça dérange ? Ça gène ? Ça trouble ?

On est tous repliés sur nous même, on ne veut pas connaître les états d'âme des autres, même des amis.
Cet automatisme de demander si ça va peut mettre mal à l'aise, bloquer les personnes qui ne vont pas bien ou ne veulent pas parler de ce qu'elles ressentent.

Je n'ose pas dire que je vais mal. Je n'aime pas ça, je ne veux pas me plaindre. Ça fait malpoli de se plaindre.
Mais des fois, on en a besoin. On veut parler, pour ne pas sombrer, pour aller mieux.

Mais on ne le fait pas car après tout, c'est malpoli d'être triste.



Écrit le 31.01.2018

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