Prologue

[Crédit photo : Evilibby - Flickr]

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《[...]Et les mots sont à mon avis, qui n'est pas si humble, notre plus inépuisable source de magie. Ils peuvent à la fois infliger des blessures et y porter remède.》JK.Rowling

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Un champ de roses aussi noires que les ténèbres s'étend à perte de vue. Rien d'autre, aucune habitation, pas âme qui vive. Une odeur âcre et métallique flotte dans les airs. Le ciel d'ungris sinistre présage l'arrivée d'une tempête. Des nuages menaçants approchent au loin ; j'ai le sentiment fugace que quelque chose d'important va se produire. Je ne sais pas où je me trouve, mais l'atmosphère m'oppresse. Aucune peur, juste une impression de déjà-vu qui me met mal à l'aise.

Mes paumes effleurent les roses à mesure que j'avance. La sensation visqueuse me révulse. Lorsque j'examine mes mains, un liquide noir et dense tache mes doigts mais, la seconde d'après, la salissure a disparu. Soudain, j'entends un son familier, même si je ne peux le rattacher à aucun souvenir. Il se rapproche. Alors je l'aperçois et mon cœur se remplit d'une étrange allégresse. Mes larmes coulent sur mes joues. 

Elle fond sur moi, vaporeuse, aussi irréelle qu'un fantôme dont les contours se font peu à peu plus nets. Ses ailes blanches mouchetées de noir, d'une envergure majestueuse, battent avec vélocité. Entre ses serres, un énorme serpent aux écailles argentées striées de bleu. Elles brillent comme la surface d'un lac au zénith. Ma fascination ne m'empêche pas de frissonner. Le reptile est mort et cela me réjouit sans que je sache pourquoi.

Au loin, un orage éclate, le ciel va bientôt se déchirer. Il est temps de partir. La chouette lâche sa proie sans vie à mes pieds, celle-ci tombe dans un bruit sourd qui me donne la nausée. Puis elle vient se poser sur mon bras tendu, qui fléchit sous son poids. Mon poing se ferme et l'oiseau replie ses ailes à la beauté captivante. L'envie de la caresser me titille, mais cela me semble déplacé.

Soudain, une voix s'élève. Puissante mais pas hostile. En revanche, sa force m'écrase, comme si on appuyait sur ma tête pour m'obliger à m'incliner. C'est celle de l'animal perché surmon bras et dont les serres me meurtrissent la peau.


— Ne crains pas les maux, dit-elle.


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