Eh merde! Anna me fait une belle crise d'asthme ! Bon, j'appelle mes parents puis on verra ce qu'il faut faire.

" Papa? Tu peux peux venir s'il te plaît? J'ai un petit problème..."

Un bruit sourd attire mon attention, Anna est tombée du lit et un long filé de sang s'écoule lentement de son front.

" Vite!!"

Mon père arrive et pousse un petit cri suraiguë en découvrant mon amie, étendue sur le sol, face contre terre.

" On l'emmène à l'hôpital. Appelle ses parents. Dépêches toi."

Il est crispé et ses mâchoires se contractent. J'acquiesce d'un signe de tête en sortant mon portable. Zut! Plus de batterie! Je file chercher le téléphone fixe et pianote fébrilement sur les touches de l'appareil.

" Décroches! Décroches!

Mes mâchoires se resserrent à leur tour en entendant la voix féminine du répondeur.

Je tente d'appeler sa mère.

" Allô?

- Bonsoir, c'est Élise, l'amie de Anna... Dis-je avec une voix beaucoup trop fluette pour un ton qui se voulait calme.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Elle a fait un malaise?

- Euh... Oui, mais elle est tombé et elle ne se réveille pas. On l'emmène à l'hôpital. "

Il faut vraiment que je prenne des cours pour apprendre à annoncer les nouvelles un plus doucement.

J'entends la porte s'ouvrir et mon père crier:

" Qu'est-ce que tu fais?!

- J'arrive!!"

Une infirmière l'emmène dans une chambre en lui mettant un masque à oxygène. Une dame à l'accueil nous rassure et nous invite à passer dans une petite pièce pour signer des formulaires. La porte s'ouvre sur les parents d'Anna affolés, demandant où était leur fille. L'infirmière de tout à l'heure leur explique qu'elle était tombée sur la tête et qu'ils allaient peut-être l'opérer, histoire de tout remettre en place, en leur assurant que ce n'était rien de grave. Ils demande à la voir et la pauvre femme a bien du mal à leur faire comprendre qu'elle est en coma artificiel pour qu'elle ne souffre pas.

( ellipse)

Quatre jours plus tard, on nous autorise à aller la voir pour prendre de ses nouvelles. Je lui ai acheté un gros bouquet de fleurs. 

Lorsque je la vois dans son lit d'hôpital, je crois avoir une autre Anna sous les yeux. Elle a le teint grisâtre et a de grosses cernes sous les yeux. Elle m'adresse un sourire fatigué. Je lui pose mes fleurs sur sa table de chevet et m'assois près d'elle.

" Alors, comment ça va?

- Je suis au meilleur de ma forme! Ironise-t-elle. Sa voix rauque me surprends et j'en ai mal au cœur.

- Tu voudras que je t'apporte les cours?

- Oui, je veux bien.... mais...

- Oui?

Elle essuie du revers de sa main une petite larmes.

- Rien."

Je me lève sans insister et la serre dans mes bras.

" J'essaierais de venir demain.

- ... OK"

J'ouvre la porte, sors discrètement et croise les parents d'Anna venus voir leur fille. Je leur adresse un signe de tête et me dirige vers la sortie.