Chapitre 29
Adam
L'état du jardin et de ma maison bien aimée me fit grincer des dents lorsque notre véhicule émergea de la longue allée boisée qui isolait ma propriété. Les stigmates de l'attaque étaient évidents malgré les efforts de toute la meute pour effacer un maximum de dégâts avant mon retour. Le grillage de protection que les voitures ennemies avaient défoncé était en pleine réparation par une équipe de lycans expérimentés qui remontaient les poteaux et étalaient du barbelé et les débris de la véranda réduite en miette avaient été rassemblés dans un coin. Mais le jardin était en ruine, arbustes arrachés et pots de fleurs renversés, et la terrasse de bois devant la véranda allait devoir être complètement démontée. Une grande bâche blanche marquée au nom de mon entreprise bouchait l'ouverture créée dans la façade, anticipant les pluies de saison, et Lucius lâcha en ma direction, tout en garant la voiture au bord de la pelouse humide que de grosses traces de pneu avaient ravagée :
- Au moins, on a la main d'oeuvre et le matériel sous le coude pour tout réparer.
Ce léger et inattendu trait d'humour de la part du soldat d'ordinaire impavide m'arracha un sourire alors que je sautais à terre, impatient de constater moi-même les dégâts, qu'ils soient matériels ou humains.
- C'est l'avantage, oui. Je n'ai pas monté une entreprise de construction pour ça mais j'avoue que ça tombe bien. J'aurais eu du mal à expliquer l'origine des réparations à des entrepreneurs humains, effectivement.
Car les traces d'une attaque délibérée étaient évidentes et impossibles à camoufler en accident, qu'il s'agisse des empreintes de roue dans l'herbe témoignant de la force avec laquelle les véhicules avaient foncé dans le mur, ou des impacts de balles qui décoraient mon revêtement extérieur soigneusement choisi. La volonté de tuer de ceux qui avaient assailli mon foyer était limpide et je sentis mon loup s'agiter dans ma poitrine, dans un désir de revanche que je partageais.
À l'intérieur de la maison, presque toute la meute était là, occupée à s'affairer et mon entrée fut remarquée. Le silence tomba pendant que je balayais du regard le salon en piteux état, les meubles cassés et les tapis roulés dans un coin dont l'odeur ferreuse qui m'agressait les narines me fit froncer le nez. Les corps de nos agresseurs étaient invisibles mais je savais par Myriam qu'ils avaient été transportés dans le garage, en attendant d'être enterrés en forêt. Heureusement que ma propriété était reculée et isolée par les bois sinon ce qui s'était déroulé ici aurait été impossible à dissimuler. J'allais d'ailleurs devoir faire un point avec James, l'un de mes lycans qui travaillait pour le shérif local, afin de m'assurer que nous avions bien couvert nos arrières vis à vis des autorités humaines.
La similitude entre la situation de ma maison et celle de l'entrepôt où j'avais passé les dernières heures à dissimuler des preuves et faire disparaître des corps me frappa soudain. En apparence, ces deux événements semblaient n'avoir aucun lien et des origines bien distinctes, l'un résultant d'une affaire lycane et l'autre lié à la présence de Micah. Mais je ne pouvais m'empêcher de me demander s'ils n'étaient pas liés, en réalité. La simultanéité de mon départ et de l'attaque des mafieux était inquiétante et la question de comment ils nous avaient trouvé, comment ils avaient découverts que Micah s'était réfugié chez moi, restait entière. Cette énigme là devrait être résolue au plus vite afin de tous nous protéger.
Je passai de longues minutes à saluer ma meute inquiète, serrer de grands corps avides d'attention dans mes bras et remercier chacun de son aide avant de passer dans le bureau, épargné par le désastre et où mon nez m'avait informé que Myriam et Karen m'attendaient. Elles étaient effectivement là, blotties dans un large fauteuil de cuir marron clair, en un tas de membres, d'amour et de réconfort nécessaire. En m'apercevant, elles se levèrent et j'attrapai Karen pour la serrer dans mes bras. Elle enfouit son visage dans mon cou et je la sentis inspirer profondément, se gorgeant de l'odeur de son alpha.
- Comment te sens-tu, ma belle?
Elle se frotta contre ma peau, cherchant mon réconfort, et lorsqu'elle recula, un sourire tremblant ornait ses lèvres plus pâles qu'à l'ordinaire.
- Mieux maintenant que tu es revenu, Adam.
- Où sont les enfants?
- Au cinéma en ville, avec des jeunes de la meute et quelques adultes pour veiller sur eux. Ils avaient besoin de distraction et je voulais éviter qu'ils n'en voient trop ici.
J'opinai devant sa sagesse. La vue de carpettes ensanglantées et de cadavres à moitié dévorés n'était pas recommandée à des gamins, même des jeunes lycans.
- Léon est à l'étage je suppose? Je vais aller le voir. Où est Harry ?
- Dans sa chambre, répondit Myriam avec gravité en me saisissant la main pour la poser sur sa nuque, se marquant de mon odeur. Mais il est sous sa forme de loup depuis hier soir et refuse de changer. Je n'ai pas voulu insister en me disant que tu serais plus à même que moi de le gérer.
Cette nouvelle ne me surprenait guère. Harry avait toujours eu cette tendance à se réfugier dans son corps animal lorsque sa vie humaine devenait trop difficile à supporter. S'il n'avait pas été aussi accro à l'informatique, j'étais persuadé qu'il se serait installé dans cette forme pour de bon, même si chaque lycans connaissait les risques d'un séjour trop prolongé dans la peau de nos avatar lupin.
Il me restait encore une personne à m'enquérir et ma gorge se serra légèrement. Micah ne quittait guère mes pensées mais ma principale responsabilité allait vers la meute et je devais lutter pour résister à l'envie d'ignorer mes lycans angoissés, lâcher ma bêta en demande, grimper les marches quatre à quatre et me précipiter dans la chambre où il se terrait.
- Micah?
Les deux louves échangèrent un regard ambiguë et Myriam se dégagea et recula.
- Il a juste reçu une égratignure au ventre. Une balle l'a frôlé mais sans avoir besoin de points de suture. Il a préparé son sac, m'informa Karen avec douceur. Mais il a accepté d'attendre ton retour pour partir.
Je serrai les poings et sentis mes ongles s'enfoncer dans mes paumes pourtant calleuses. Au fond de moi, mon loup se mit à gronder sourdement devant l'apparente neutralité de mes amies les plus proches.
- Et vous n'avez pas cherché à le dissuader? repliquai-je d'un ton rogue.
Elles se regardèrent à nouveau et Myriam fit un pas en avant, couvrant sa compagne plus douce et plus craintive de la colère qu'elles sentaient monter en moi.
- Je te jure que je ne lui ai rien dis. Ni dans un sens ni dans un autre. Mais Adam, je te parle là en tant que ta bêta. Je pense que tu devrais le laisser partir.
Je lui jetai un regard trahi et ne put retenir un grognement sourd à cette idée. Myriam n'avait pas été enthousiaste à l'arrivée de Micah mais il m'avait semblé au fil des jours qu'elle s'était attachée au jeune homme et ce revirement ne me plaisait guère. Elle ne se laissa néanmoins pas impressionner, planta un regard sombre dans le mien et articula avec calme :
- Adam, écoute-moi. Je sais à quel point tu t'es attaché à lui et je ne remets pas ça en cause. Et contrairement à certains membres de la meute, je me fiche qu'il soit humain. Ce n'est pas ça le problème.
- Vous allez bien ensemble, ajouta Karen avec tristesse, et il te fait du bien.
Myriam hocha la tête.
- Karen a raison et je ne dis pas qu'il doit partir pour toujours. Mais Adam, tu dois te montrer réaliste. D'un côté, il y a ces attaques contre les lycans dont nous ne savons toujours pas d'où elles viennent et dans quel but. Des humains sont impliqués, des loups aussi, et les choses ne font qu'empirer. Abraham a besoin de toi pour le soutenir. Et de l'autre côté, il y a ces gens dangereux qui en veulent à Micah. Nous ne sommes pas capable de gérer les deux. Pas en ce moment.
Elle inspira profondément et lâcha :
- Léon a été blessé. Gravement. Harry est recouvert de poils et n'est pas sorti de sous son lit depuis des heures. Les enfants... Les enfants sont terrorisés.
- Donc tu suggères que je foute Micah dehors et je le laisse seul à la merci des connards qui veulent le tuer?
La colère faisait battre mon pouls et mon loup grondait sans discontinuer à l'arrière de mon crâne pour exprimer tout le mal qu'il ressentait à l'argumentaire de ma bêta. Je ne pouvais en croire mes oreilles. Les lycans n'étaient pas des lâches et n'abandonnaient personne derrière eux et je ne pouvais imaginer que Myriam, une des personnes les plus proches de moi et en qui j'avais le plus confiance, ose cette suggestion.
- Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dis, rétorqua-t-elle avec aplomb. Nous ne mettons personne dehors. Micah veut partir. Il a accepté de t'attendre mais il est prêt à s'en aller.
- Parce qu'il pense que nous ne sommes pas capable de le protéger! hurlai-je à travers la pièce alors que mes canines commençaient à pointer sous mes gencives.
Karen frémit mais Myriam se campa sur ses pieds et soutint mon regard enragé.
- Et il a raison. Il a raison, Adam. Nous ne pouvons pas le protéger. Pas dans ce contexte et pas sans mettre toute la meute en danger. Pas avec toi qui va être obligé de repartir auprès d'Abraham, pas avec cette menace, ce complot, qui pèse au dessus de nos têtes. Pas avec une meute affolée qui ne comprend rien à ce qui lui tombe dessus. Nous ne pouvons pas tout gérer d'un coup, nous n'y sommes pas préparés. Je ne sais pas vraiment qui étaient ces hommes et pourquoi ils voulaient Micah. Tu ne nous en as pas assez dit pour le comprendre et je respecte ça. Je respecte que tu prennes soin des secrets de ton amant. Mais là, nous sommes tous en danger et je ne suis pas d'accord avec ça.
Elle baissa légèrement la tête pour me présenter sa nuque, signe évident qu'elle ne cherchait pas à me défier et reprit d'un ton plus bas.
- Il pourra revenir, Adam. Ce n'est pas définitif. Nous avons seulement besoin de temps. Laisse-le partir et entraîner ses problèmes ailleurs pendant que nous réglons les nôtres et ensuite, lorsque la menace pesant sur la meute sera écartée, nous pourrons vraiment l'aider. Mais s'il te plaît, ne mets pas tout ce que nous avons construit ici en danger pour un seul humain qui, en plus, a démontré qu'il était capable de s'en sortir seul. Cette meute est trop importante, Adam. Trop de gens comptent sur toi. Nous allons être obligés de te partager avec Abraham pour le bien des lycans. Ne nous force pas à passer aussi après ton humain, même s'il est important pour toi.
Lorsque je frappai à la porte de Micah, mon cœur battait la chamade et j'avais les paumes moites. J'avais passé de longues minutes à convaincre Harry de s'extirper de sous son sommier, puis à lui brosser le poil et le câliner mais sans le convaincre de reprendre forme humaine. J'avais aussi rendu visite à Léon au chevet duquel Lucius avait reprit sa place. Mon lycan blessé paraissait avoir le moral, malgré ce qu'il avait été contraint d'affronter. Je ne pensais pas que Lucius s'angoissait pour rien mais peut-être que son sentiment de responsabilité et sa volonté de protection vis à vis de son nouveau compagnon plus soumis que lui exacerbait son inquiétude, car Léon tenait merveilleusement le coup. Il m'avait raconté en détail tout ce dont il se rappelait de la bataille, de l'arrivée des 4x4 dans le jardin à sa blessure et le débarquement en force et en crocs de Myriam et des autres loups et m'avait aussi fait part des menaces que les russes avaient fait peser sur Micah. Ses mots abasourdis résonnaient encore dans ma tête, alors que je frappais le battant de chêne pour demander l'entrée de son refuge à mon amant retranché.
- Il a failli partir, m'avait rapporté Léon, le front plissé. Il a failli se livrer pour nous protéger et il serait mort pour nous. Ces gars-là ne rigolaient pas, pas du tout, même, mais il était prêt à se laisser attraper. Cette loyauté... c'est important, Adam. Je sais ce que Myriam pense mais moi, je ne suis pas d'accord.
Il avait jeté un regard de défi à Lucius, assis raide et mécontent sur une chaise à côté de sa tête, et avait répété:
- Je ne suis pas d'accord avec Myriam ou Lucius. Sa place est parmi nous et tu dois l'empêcher de s'en aller.
Mais lorsque la permission d'entrer résonna à travers le mur et que je poussai la porte, je n'avais encore rien décidé.
Je ne sais pas à quoi je m'étais attendu en matière d'accueil. Un Micah furieux et accusateur, peut-être, pour faire écho à mes propres reproches à mon égard. Un Micah sur le départ, sac à la main et flingue à la ceinture, sur le point de prendre la porte. Un Micah indifférent, prêt à fouler aux pieds tout ce que nous avions partagé en représailles de ma sottise et de mes dramatiques erreurs d'appréciation. Mais je ne m'attendais pas à tomber sur un Micah lové en boule sur le lit, les joues ravagées de pleurs et les bras serrés autour de sa poitrine comme pour y retenir les sanglots qui le faisaient tressauter.
Mon cœur se brisa à cette vision et mon loup gémit lamentablement. D'un seul pas, je me jetai sur le lit et le tirai dans mes bras, berçant son corps crispé sur mes genoux comme si jamais, jamais je n'allais le lâcher.
- Je suis tellement désolé, Micah, pardonne-moi.
Il hoqueta, le visage enfoui dans ma chemise et s'accrocha à mes bras.
- Désolé de quoi, putain? Tout est de ma faute. J'ai mis tout le monde en danger!
- Non ce n'est pas toi. C'est moi, Micah. Je ne t'ai pas écouté, pas correctement. J'aurais dû prendre tes peurs au sérieux anticiper. Je suis vraiment désolé...
Il se serra un peu plus fort contre moi, secoué de spasmes, et j'inspirai l'odeur de ses cheveux doux. Il sentait encore un peu la poudre et le sang, malgré une douche récente aux effluves de vanille, mais cela ne m'empêcha pas de me gorger de son essence. Mon loup geignait en arrière-plan, mi-apaisé mi-apeuré. Nous avions enfin trouvé notre compagnon, celui que nous voulions garder, mais l'incertitude de la situation nous empêchait d'en profiter. Micah se laissa choyer de longues minutes avant que ses pleurs ne s'apaisent mais il finit par se dégager. Il s'extirpa de mon étreinte puis s'assit en tailleur sur le lit. Il essuya ses pommettes humides du revers de la main et planta ses yeux couleurs d'orage dans les miens. Il ne m'avait jamais paru aussi jeune et vulnérable, ses cheveux en bataille et ses yeux gonflés, mais sa détermination brillait dans ses yeux et la courbe de sa mâchoire annonçait son sérieux. Il prit une grande inspiration et asséna :
- Je suis content de te voir. Mais je dois partir, Adam. Et tu m'as juré que tu ne m'en empêcherais jamais. Tu me l'as promis.
Je déglutis et secouai la tête, le cœur en miettes.
- Je l'ai fait. Mais je n'en ai pas envie. Es-tu certain qu'il n'y a pas d'autres solutions ?
- J'y ai réfléchi et il n'y en a pas. J'ai entendu Myriam et Karen discuter dans la cuisine ce matin et elles ont raison.
- Elles ont peur, Micah. Peur pour leurs enfants.
- Et elles ont raison!
Un long frisson le parcourut.
- Elles ont raison. J'ai peur, moi aussi. C'est la première fois... C'est la première fois pour moi que je me sens... à ma place. Et je ne veux pas perdre ça. Cette idée me terrifie. Et la seule manière de ne pas le perdre, de ne pas détruire ce que j'ai trouvé ici, c'est de partir.
J'étais un lycan, un leader et un alpha et pourtant, mes yeux devenaient humides eux aussi.
- N'y a-t-il aucune autre solution, ? répétai-je. Je ne veux pas te voir t'en aller. Micah. Ta place est ici, avec moi. Je t'ai promis de te laisser partir s'il le fallait mais j'ai peur de ne jamais te revoir. Et ça, je ne peux l'accepter.
Il posa une main fraîche sur ma mâchoire et força un sourire, mon petit humain plus fort et plus courageux que moi.
- Ce ne sera pas le cas. J'ai un plan. Je vais partir, vers le sud peut-être, histoire de brouiller les pistes. Je vais éloigner Serguei et ses hommes de la meute et pendant ce temps, tu pourras régler les menaces qui pèsent sur vous. Je suis un risque que vous ne pouvez pas vous permettre de prendre pour le moment, je le sais et tu le sais aussi. Mais j'ai compris une chose ces derniers jours passés avec toi, Adam. J'en ai assez de fuir. Et ce n'est pas une fuite que je te propose.
Il laissa échapper un petit rire triste.
- Appelons ça une retraite tactique, plutôt. Je vais disparaître quelques semaines ou quelques mois, écarter le danger que j'ai amené dans votre vie et te laisser le temps de régler les problèmes de la meute. Mais quand ce sera fait, quand vous serez débarrassés de ceux qui vous mettent en danger, alors je reviendrai. Parce que j'en ai marre de fuir, Adam, marre de courir devant Serguei et marre de ne rien pouvoir garder. Je veux te garder, toi, et je veux garder cette vie avec toi.
Sa voix se brisa un peu.
- Alors, si tu veux encore de moi à ce moment-là, j'aurai besoin de toi et de tes loups pour m'aider à me débarrasser une bonne fois pour toute de Sergueï. Parce que je sais maintenant que c'est la seule manière pour moi d'être délivré de lui. Et si tu en as encore envie, je pourrai peut-être... revenir?
Je fondis furieusement sur ses lèvres en guise de réponse. Il était à nous, il était à moi. Ma langue impérieuse força l'entrée de sa bouche chaude que les larmes avaient parfumé de sel et il ne me résista pas. Il se laissa glisser sur les coussins et je suivis, faisant peser mon poids et mon désir sur lui. Je l'embrassai férocement, mes mains avides prêtes à le déshabiller et lui faire l'amour comme j'en crevais. Car à la différence de la majorité des alphas, j'étais capable de réprimer mes instincts, même les plus violents. J'étais capable de raisonner et j'étais capable de voir la réalité. Alors oui, j'allais laisser partir Micah, en contradiction avec mon cœur, mon loup et mon âme. Mais avant ça, j'allais m'assurer qu'il ne doute jamais que je l'attendrais. J'allais m'assurer qu'il sache au plus profond de lui-même qu'il m'appartenait, tout comme je lui appartenais.
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