Chapitre 26
Micah
Le coup me frappa violemment à l'arrière de la cuisse et je basculai en avant avec un grognement de douleur. Je me rattrapai de mes mains tendues, luttant pour garder un équilibre précaire dans cet environnement mouvant. Je devais absolument me relever sinon je serais dans l'incapacité de me défendre et définitivement foutu. Mais le sol se dérobait sous mes appuis et je sentis des crocs aiguisés m'attraper le pied nu. Je criai, ruant pour m'en libérer, mais sans hésitation ni remord à s'attaquer à un homme déjà à terre, mon premier assaillant prit son élan et dans un hurlement aigu de triomphe, se jeta sur moi à nouveau. L'impact me frappa au flanc et me fit basculer et vaincu, je me recroquevillai sur moi-même, tentant de protéger mes points les plus vitaux. Je gémis d'impuissance et un éclat de rire cristallin retentit derrière mon dos. Mes ennemis s'étaient regroupés et étaient prêts à bondir sur moi sans pitié.
- Cecil ! Lucy ! Allez-y doucement avec Micah ! Vous allez lui faire mal. Cecil on ne mord pas, même en jouant, je te l'ai déjà dis mille fois!
Mes tortionnaires se mirent à couiner puis bondirent avec frénésie et le sol trembla au rythme enthousiaste des deux enfants, me faisant ricocher comme un tas mou et désordonné sur le tapis élastique. Leur mère s'approcha des côtés du filet qui nous empêchait de tomber du trampoline et me regarda avec pitié. Je me redressai sur mes genoux et rampai pour sortir de la zone dangereuse mais un poids enthousiaste retomba sur mon bassin et je m'écroulai à nouveau, défait.
- Cecil ! Qu'est ce que je viens de te dire!
Je me tordis le cou pour regarder le visage amusé et inquiet de Karen, alors que les deux louveteaux se tortillaient sur mes jambes, hilares, et la rassurai.
- Ca va Karen, ne t'inquiète pas. Ce truc est diabolique mais ils ne me font pas mal.
Elle leva un sourcil dubitatif.
- Tu es sûr ? Parce que si tu les laisses faire, ils vont te faire découvrir les similitude entre un trampoline et un ring de catch et honnêtement, je ne le souhaite à personne.
En entendant le mot catch, les deux gremlins se mirent à piailler de joie et se redressèrent à toute allure. Puis ils se jetèrent l'un sur l'autre en grognant, tâchant de se faire tomber pour rebondir le plus fort possible. Avec des enfants humains, je me serais inquiété des risques de chutes, de fractures, voire de commotion, au vu de la force qu'ils y mettaient, mais ils étaient lycans et le visage inquiet de leur mère m'était seulement réservé. Je leur jetai un regard alerté en sécurisant mes tibias et Karen grimaça :
- Mmh... A toi de voir mais je te conseille vraiment d'évacuer...
Il n'était pas facile de regagner la porte en traversant la surface mouvante et rebondissante, tout en évitant les deux combattants mais j'y parvins, au prix de tout mon équilibre et ma détermination, et m'extirpai enfin du piège dans lequel je m'étais volontairement engagé. Une fois les pieds nus sur la pelouse légèrement humide, haletant, je dédiai à Karen un rictus effrayé en frottant mon mollet à travers mon jean, là où ce petit monstre de Cecil avait enfoncé ses quenottes.
- Tes enfants sont sauvages!
Elle roula des yeux avec emphase en secouant ses longs cheveux.
- Ne m'en parle pas. Tout le portrait de leur mère. Enfin, leur autre mère.
Je ricanai et elle me désigna le côté du jardin.
- J'ai sorti les transats et le salon de jardin, si tu veux t'y reposer un peu. Je peux t'apporter un peu de thé glacé? Un biscuit? Une part de cake?
Il faisait très beau en ce début mai, même si la fraîcheur de la fin d'après-midi menaçait, et la proposition était tentante. La clairière où était lové le jardin d'Adam était illuminée d'un beau soleil de printemps, le vent était léger et les odeurs de forêt apaisantes. Mais je l'aurais acceptée avec encore plus de plaisir si je n'avais pas eu l'impression que depuis le matin, tous les yeux et les attentions de la meute étaient rivés sur moi, à m'en mettre mal à l'aise. Je n'étais pas fâché qu'Adam ait été contraint de partir aussi vite et sincèrement, je ne me sentais pas délaissé ou offusqué. Je n'étais pas idiot et je ne le prenais pas personnellement. Les urgences arrivaient et en tant que lycan de confiance du Fenrir dans une période trouble, Adam devait s'y confronter. Mais ma décontraction, pourtant sincère, n'avait pas l'air de convaincre la meute et depuis le début de la matinée, ils me couvaient tous comme si j'étais à deux doigts d'exploser. Je m'étais même demandé s'il ne s'agissait pas là d'une consigne expresse de mon amant mais après réflexion, j'avais écarté cette idée. Adam savait que je détestais être dorloté et il ne m'aurait pas fait subir cela. Non, j'étais sûr et certains que les regards appuyés et les initiatives constantes étaient du propre fait de Léon, Karen et des autres à tel point que j'étais à deux doigts de regretter les plaisanteries grossières dont Connor nous avait affublés. Je m'étais douté que ma nuit avec l'alpha aurait des conséquences immédiates sur le comportement des lycans à mon regard mais ce mélange soudain de révérence et de surprotection était déconcertant. Je ne savais pas s'ils étaient inquiets que je ne prenne la mouche du départ subit de mon amant ou s'il s'agissait d'une tradition lycane qui m'échappait, mais j'avais passé la journée à jongler entre les propositions de boissons fraîches ou chaudes, de snacks et d'activités diverses.
Jouer avec les gosses avait été autant une envie personnelle qu'un échappatoire puisqu'eux ne se souciaient pas du lit où j'avais atterri. Bon, si j'avais su que je serais transformé en punching-ball rebondissant et en jouet à mâcher pour louveteaux, j'aurais peut-être hésité. Seul Harry, conforme à lui-même, était resté distant. Il avait regardé Adam quitter la demeure avec une angoisse palpable, même pour moi qui était dépourvu de l'odorat des loups, puis s'était retranché dans sa cachette - non sans m'avoir dédié un regard troublé dont je n'avais pas décrypté le sens. Tout le monde me répétait que son comportement à mon égard n'avait rien de personnel mais je commençais à en douter. Que ce soit parce que j'étais humain, parce que je n'appartenais pas à la meute ou parce que j'étais proche de son alpha, Harry ne voulait pas de moi chez lui, j'en étais certain. Mais à l'heure où tous les autres s'empressaient autour de moi comme des peluches emplies de bonne volonté, la cohérence d'Harry dans son rejet était limite rassurante, et j'étais à deux doigts de squatter son repaire juste pour retrouver un comportement familier.
Karen me dévisageait, plein d'espoir, et je forçai un sourire à travers ma confusion et l'agacement que je sentais monter.
- Euh ouais c'est sympa. Mais ne t'embête pas pour le verre, je vais aller le chercher.
Elle ouvrit la bouche pour protester, mais se figea d'un coup et je vis distinctement ses oreilles, pourtant humaines, pivoter en direction de la forêt. Elle fronça les sourcils et je m'apprêtais à lui demander ce qu'il se passait lorsqu'un bruit de moteur m'atteignit enfin malgré le vacarme des jeux des deux petits.
- Qu'est-ce que c'est que...?
Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase. L'origine du boucan se précisa dans un rugissement mécanique et un tremblement du sol. Les yeux écarquillés, je vis deux énormes 4X4 jaillir à travers les arbres et se précipiter contre la clôture qui délimitait l'enceinte du domaine de la meute. Le premier la heurta dans un bruit métallique d'enfer qui me fit sauter en arrière puis, dans un grincement de freins et un jaillissement de terre meuble, il fit marche arrière et recula pour laisser sa place au second véhicule qui prenait de la vitesse. Ils avaient bien choisi leur point d'entrée. À cet endroit, les arbres étaient suffisamment éloignés de la grille pour permettre aux véhicules d'avoir de l'élan, et contrairement à l'accès via le portail d'acier épais, seul un grillage en interdisait l'accès. Il avait été pensé pour empêcher l'accès d'humains à pieds, ou de lycans, mais ni sa hauteur, ni les barbelés ou les impulsions électriques qui le protégeaient n'étaient en mesure de barrer l'accès aux tanks qui cherchaient à le forcer. Instinctivement, je cherchai de la main droite mon flingue sous mon pull. Mais il ne l'était pas. Je n'étais pas armé. Dans un flash de regret, je me souvins avoir laissé mon arme dans ma chambre depuis des jours, tellement il m'était paru inutile, voire dangereux, de la trimballer. J'avais eu tort. Tellement tort. Je m'étais relâché et cette naïveté risquait de me tuer.
Le rugissement terrorisé de Karen me sortit de ma transe d'un quart de seconde et je revins à la terrible réalité.
- Les enfants!
Elle courait déjà vers les trampolines où les deux petits hurlaient de peur et le cœur au bord des lèvres, je la suivis. Ils étaient notre priorité et nous devions à tout prix les évacuer. En même temps que mes mains démêlaient la fermeture éclair qui les séparait de nous, mon esprit entraîné au combat évalua froidement notre situation. Les impacts puissants des voitures en train de défoncer le grillage emplissaient l'air, tout comme l'odeur des pneus chauffés et celle de la terre en train de voler. Nos assaillants n'étaient qu'à quelques secondes de parvenir à rentrer. Myriam était partie sur un chantier et Lucius était en ville pour faire les courses. Mes seuls alliés restants étaient Léon, dont je savais qu'il n'était pas un grand combattant, Karen, qui tremblait pour ses enfants, et Harry, sûrement tétanisé. Je n'avais aucun doute sur l'identité de nos agresseurs et alors que je saisissais Cecil dans mes bras et me mettais à courir de toute la vitesse dont j'étais capable en direction de la maison, je maudis l'arrogance des lycans et ma propre stupidité. Je maudis la croyance naïve d'Adam que Sergueï et ses hommes ne pourraient jamais me retrouver chez lui, je maudis la certitude de Connor que la maison était inviolable et la bêtise de Myriam d'avoir laissé sa compagne et ses enfants sans guerriers pour les protéger. Et je me maudis d'avoir cru, même un instant, à une sécurité à laquelle jamais je ne pourrai accéder. Karen avait enfin extirpé sa fille de sa prison de fil et de plastique et bondissant de toute la puissance de ses muscles lycans, elle me rattrapa et me dépassa sans difficulté, droit vers la porte d'entrée. Au même moment, un terrible bruit d'arrachement retentit dans mon dos et je compris que la barrière avait cédé. Nos ennemis avaient pénétré notre refuge.
Dans un effort terrible de mes cuisses et mes mollets éprouvés, les bras crispés autour de l'enfant qui sanglotait de terreur, je bondis à sa suite et me jetai dans la maison. Léon, les yeux fous, claqua le battant avec précipitation et entreprit de boucler les verrous à toute allure. Il gueula :
- Karen! Va vérifier derrière!
Elle avait encore sa petite dans les bras et sembla hésiter, prise de court, aussi je pris les devants. Je déposai vivement Cecil sur le canapé et courant comme un dératé, je me ruai pour fermer les accès de la cuisine et la véranda. Je claquai les porte-vitrée et verrouillai les fenêtres. Adam avait équipé sa maison de volets électriques qui seraient mieux que du verre, même ultra résistant, pour empêcher les russes d'entrer et je me saisis frénétiquement de la télécommande qui les commandait, plongeant la maison dans l'obscurité.
Karen paraissait avoir repris ses esprits et je l'entendis grimper les marches à vive allures, ses petits dans ses bras, pour les enfermer dans une des salles de bain à l'étage. Je la suivis quatre à quatre, même pas essoufflé et l'adrénaline en pleine ruée dans mes veines, et redescendis en même temps qu'elle et Harry. Je me sentais déjà mieux avec mon Signe Sauer à la main, des chargeurs de rechange plein les poches et mes couteaux dans mon jean. Le bruit furieux des moteurs résonnait autour de la maison et je serrai les dents, fou de rage.
Debout dans le salon, Léon tendait l'oreille, ouvrant et fermant ses poings serrés. Ses cheveux étaient dressés sur sa tête, des pupilles dilatées et ses canines pointaient. D'un ton rugueux, il me demanda, les yeux plein d'autres questions non formulées :
- Qu'est-ce que tu penses qu'ils sont en train de foutre, à nous tourner autour?
- Ils nous mettent la pression. Et ils regardent les accès, au passage.
Je secouai la tête, la mâchoire crispée.
- Ils savent que je suis là mais ils ne vous connaissent pas. Ils ne connaissent pas nos relations mais dans le doute, ils tentent de vous effrayer. Je pense que dans quelques minutes, ils vous proposeront de partir et vous foutre la paix à condition de me livrer.
Malgré son angoisse perceptible, Léon grogna farouchement :
- Ouais alors ça, ça n'est pas une option...
Karen rempocha le téléphone portable dans lequel elle venait de parler et babilla avec frénésie.
- Je viens de prévenir Myriam et elle bat le rappel de la meute. Nous devons tenir bon jusqu'à ce qu'ils arrivent.
Je lui retournai un regard dur.
- Ils ont des armes automatiques, Karen. Si la meute se pointe, ils vont tirer dans le tas et ce sera un carnage.
Harry laissa échapper un petit cri et sa silhouette maigre sembla s'affaisser mais Léon rétorqua :
- Nous n'avons pas le choix! Nous devons attendre et espérer qu'ils n'essayent pas de rentrer.
- Je pourrai sortir... proposai-je, malgré ma frousse.
- N'y pense même pas, rejeta Léon durement. Adam nous tuerait tous si on te laissait faire ça. Et putain, nous sommes des lycans, pas des lâches, nous n'abandonnons pas les nôtres comme ça.
- Les portes sont blindées, remarqua Karen qui semblait plus assurée maintenant que ses enfants étaient cachés et sa femme en route pour nous soutenir. Ils vont avoir du mal à les forcer.
Le ricanement qui m'échappa n'était pas très utile mais je ne parvins pas à le réprimer. Ils n'avaient aucune idée de ce qu'il se passait. Aucune idée de qui ils avaient en face d'eux, aucune idée des forces qui étaient en jeu et du fait que mes ennemis étaient absolument prêts à tout pour mettre la main sur moi.
- La véranda n'a aucune chance contre une voiture à toute allure, comme le grillage n'en avait aucune. Et ça, c'est seulement dans l'hypothèse où ils n'ont pas pensé aux explosifs.
Le jeune femme me dévisagea, les yeux écarquillés.
- Tu penses qu'ils ont une bombe?
- J'en aurais eu à leur place.
Léon leva brusquement la main et l'absence soudaine de bruit m'alerta. Un silence porteur d'angoisse avait remplacé le vacarme des voitures folles. Je m'approchai avec prudence de la porte d'entrée pour percevoir ce qui se passait derrière et sifflai entre mes dents.
- Et c'est parti...
Avec leur ouïe incroyablement aiguisée, les lycans étaient mieux équipés que moi pour suivre la progression de nos ennemis autour de la maison et lorsque Karen chuchota qu'ils étaient neuf à fouler la pelouse autrefois paisible, j'en pris acte d'un simple hochement de tête. D'un signe de main, la lycane m'indiqua qu'ils s'étaient répartis autour des différents accès et Léon s'écarta de nous pour se rapprocher de la cuisine et en surveiller l'approche. Ses yeux avaient viré à l'ambre et ses épaules me parurent plus larges qu'à l'accoutumé.
- Est-ce que vous pouvez vous transformer?
Ils se consultèrent du regard et Léon hocha la tête avec hésitation.
- Je peux essayer. Mais je ne suis pas très rapide.
- Et moi je suis carrément lente, regretta Karen en secouant la tête. Et je ne suis pas meilleure combattante sous cette autre forme.
- Si je me transforme en loup, insista Léon, je vais être impuissant au moins dix minutes. Est-ce que ça vaut le coup?
Ils me regardaient avec espoir et je compris soudain qu'ils attendaient de moi que je décide. Ils n'étaient pas idiots ni l'un ni l'autre et avaient bien conscience que cette attaque m'était destinée, même s'ils n'avaient pas toutes les clés pour comprendre pourquoi. Ils attendaient de moi, celui à cause de qui une tempête de merde était en train de déferler dans leur vie, que je les protège. Ni Léon ni Karen n'étaient des combattants, même s'ils étaient des lycans. Léon n'était pas très haut dans la hiérarchie de la meute et Karen, contrairement à sa femme, ne s'était jamais impliquée dans les luttes de dominance que se livraient les lycans ambitieux. Ils étaient forts et rapides, létaux s'il le fallait, mais n'avaient sans doute jamais été confrontés personnellement à des choix de vie et de mort et à cette violence qui allait se déchaîner. Quant à Harry, il semblait prêt à vomir, blême et secoué de tremblements et une pointe de pitié à son égard m'atteignit. Il vivait ici pour être en sécurité et j'avais apporté le drame dans son foyer. Que ce soit en raison de ma relation avec leur alpha ou de ce qu'ils avaient deviné de ma nature, ils comptaient sur moi pour les guider et je devais me montrer à la hauteur de cette responsabilité. J'inspirai profondément, carrai les épaules et me décidai :
- Laisse tomber. À un seul loup, tu ne pourras pas faire grand chose dans tous les cas. Karen a raison, nous devons jouer la montre en espérant que les autres se pointent rapidement. Est-ce qu'il y a des armes autres que la mienne dans la maison?
Karen réfléchit et sa mine s'éclaira.
- Il y a un vieux fusil de chasse dans le bureau d'Adam. Je sais m'en servir, mon père me l'a appris quand j'étais gamine.
Je repoussai l'image incongrue d'une louve chassant avec des plombs plutôt qu'avec ses crocs et sautai sur l'opportunité.
- Super. Va le chercher et poste-toi à une fenêtre de l'étage. Reste à couvert, surtout, le but n'est pas de te faire tirer comme un putain de pigeon. Surveille-les et lorsque que tu les verras passer à l'assaut et tenter de rentrer, tire-leur dessus d'en haut. Ça les fera hésiter et ça les retardera.
Elle hocha la tête, décidée, et je me tournai vers Harry:
- Est-ce que tu te sens capable de monter la garde auprès des enfants ? Reste avec eux dans la salle de bain et n'interviens que pour les protéger s'ils se retrouvent menacé directement. Tu penses que tu pourras le faire?
Harry n'était pas proche des petits de Karen et Myriam mais j'avais déjà croisé son regard attendri derrière ses lunettes épaisses devant les farces des deux chenapans. Il était un loup soumis et bourré de névroses, pas un combattant entraîné, mais je comptais sur son instinct pour protéger les louveteaux de la meute et sur le courage, réel bien que vacillant, qui l'avait conduit à sortir de son repaire pour ne pas leur faire défaut.
Il cilla à plusieurs reprises derrière ses verres et je fis mine de ne pas remarquer le tremblement de sa voix lorsqu'il répondit :
- Oui. D'accord. Je... Je peux le faire. Je ne les laisserais pas leur faire du mal.
Je hochai la tête et Karen l'enlaça rapidement en dépit de sa réticence aux contacts physiques.
- Je compte sur toi, lui chuchota-t-elle à l'oreille.
Il opina vaillamment et elle l'entraîna vers les étages à sa suite. J'échangeai un ultime regard déterminé avec Léon, mon dernier allié, et lorsqu'une interpellation sonore résonna de l'extérieur, je carrai la mâchoire. Quinze minutes à résister. Nous pouvions y arriver.
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