Chapitre 6 : Souvenir Pesant.

[Pdv Draco]

Les rayons du soleil passent à travers mes rideaux et se posent sur mon visage. Il fut un temps, lorsque j'étais plutôt naïf et confiant de l'avenir, j'aurais souri face à ce doux réveil. Maintenant expliquez moi pourquoi je devrais sourire au fait que le soleil m'aveugle et me réveille ? La seule chose qu'il fait c'est de sortir de mon doux rêve aujourd'hui pour me replonger dans une réalité absurde et détestable.
Je l'aurais sûrement vénéré ce soleil s'il me réveillait de mes cauchemars, mais non bien sûr. L'ironie fait que les cauchemars je les vis en entier, me souvenant de chaque détail. Alors que les rêves je n'en vis qu'une partie sans en garder un seul souvenir.

B : Dray, lève toi on va être en retard.

Je soupire me tournant dos à lui en refermant une fois pour toute le rideau d'un simple mouvement de la main pendant que le garçon à la peau basané souffre de dépit. Bien vite le dortoir se vide et devient enfin silencieux. Je fixe alors longuement mon avant bras, retraçant ses ignobles courbes du regard en attendant.
Enfin le silence regagne son droit et j'ouvre à nouveau le rideau posant mes doigts sur mon ventre alors que je fixe la fenêtre. La journée sera pluvieuse aujourd'hui, les nuages noirs ne m'ont pas du tout informé de cela. C'est peut être les gouttes tombant une à une sur la fenêtre. Ça m'a toujours fasciné cette capacité à pleuvoir alors que les rayons du soleil perce l'horizon. C'est comme lorsque, enfant , nos parents nous fâchent, faisant couler nos larmes et que nous sourions quelques instants plus tard à la sucette tendue. On oublie instantanément la dispute, les cris, les mots durs et froids. La tristesse, la culpabilité. Tout s'évapore mais pourtant un instant, un minuscule instant nos larmes coulent encore alors que nous sourions. Ce moment représente parfaitement le temps d'aujourd'hui.

Je me relève lentement et pars vers la salle de bain, j'aime me réveiller avant ou après tout le monde. J'aime être seul, ou je l'ai toujours été je ne sais pas trop quelle phrase est la plus correcte. Je laisse tomber les derniers remparts pour que mon corps soit nu et je me fixe à travers le miroir. Mes épaules droites et dur, la musculature que je m'efforce de maintenir et de ne pas me transformer en une ficelle. Ma peau pâle, mes deux yeux gris et mes cheveux presque blanc. Les filles disent que je suis beau, je m'en fiche fortement en vrai. Je ne suis pas idiot, je sais très bien que mon regard peut se montrer aussi froid et dur que charmeur et envoûtant, que mes cheveux brillent au soleil et sont d'une douceur qui contraste avec mon caractère. Je sais tout aussi bien que ma musculature fine qui cache une certaine force, mes courbes droites et dures. Ma peau pâle et mes cicatrices charmant ceux qui les voient. Comme s' ils se sentaient obligés de les aimer. La vérité c'est que je m'en fiche, le physique n'est que l'enveloppe corporel. J'ai beau être beau je suis un parfait connard d'idiot. J'ai fait absolument tous les mauvais choix, et le pire sûrement c'est que je vais sombrer en emportant les gens autour de moi. Je me déteste, pas physiquement, mais mentalement. Le physique on peut y faire quelque chose, mais les regrets, la culpabilité ça on ne peut plus rien y faire.
Je baisse les yeux sentant ma magie frétiller autour de moi, inspirant je me calme peu à peu reprenant le contrôle alors que le jet brûlant de l'eau frappe ma peau.
J'aimerais qu'on m'offre cette sucette capable de tout nous faire oublier

H : cette marque tâche la pâleur de ta peau.
D : C'est trop tard.
H : Rien n'est jamais trop tard.
D : Cette phrase ne marche que pour le survivant Harry.

Je l'ai dit, son prénom a enfin traversé mes lèvres roses. Je déguste cette sonorité sur ma langue avec délice, je sens plus nettement encore maintenant la chaleur de sa main qui recouvre ma marque comme pour la faire disparaître. Un espoir ronge la partie réaliste de mon cerveau, l'espoir qu'il y arrive. L'espoir que le survivant me sauve..

Son corps s'avance doucement vers moi et doucement, d'une manière lente et caressante, d'une voix chaude et grave il murmure contre mes lèvres ses mots que mon esprit n'a jamais osé imaginer pendant que ses yeux restent fermement ancrés dans les miens.

H : Elle marchera pour toi aussi..Draco.

Je ferme les yeux en posant mon front contre la paroie froide de la douche tentant de faire taire ce souvenir. Je ne veux pas ressentir à nouveau la chaleur de sa main sur mon bras cachant cette marque que je hais au plus profond de mon être. Je ne veux plus ressentir à nouveau son corps presque coller au mien, son odeur m'entoure. Je ne veux pas avoir l'impression de réentendre sa voix chaude et grave alors que le mouvement de ses lèvres effleure les miennes et sur de doux frissons parcourir mon corps. Je ne veux plus que ce souvenir me hante et que je n'entende encore et encore ses mots futiles et inutiles qui ne se réaliseront jamais. La preuve ! Rien n'a changé. Ma petite voix chuchote que si, beaucoup de choses ont changé mais je refuse de le voir. Alors je me rhabille et je descends au repas ignorant les personnes sur mon passage avec une insolence et une hypocrisie aristocrate.

B : Tu y as mis du temps.Que faisait- tu ?

Je sais très bien que son air nonchalant alors qu'il croque dans sa tartine est entièrement faux. Tout comme l'air faussement concentré de Pansy sur son livre. Une autre personne n'aurait sûrement rien vu ou aurait soupiré. Mais à la place je souris en prenant place et je ferme le livre de Pansy lui tendant son bol de fruit.

D : Fait pas semblant de lire et mange.

Elle roule des yeux et Blaise ricane légèrement. Je me prépare quelques maigres trouvailles sans réellement manger en fixant les personnes autour de moi me cachant derrière cet air supérieur. En même temps, ce n'est pas simple d'être supérieur à certaines personnes. Lorsque mon regard se relève de lui même a la table des Gryffondor tombant dans deux yeux vert forêt encore endormi je sens mon corps se crisper alors qu'une douleur, habituelle, perfore mon torse. Stupide coeur ne battant pour absolument rien. J'ai lancé un dernier coup d'œil dédaigneux avant de terminer mon repas et de partir vers nos cours.

B : Draco que faisais tu ce matin ?
D : Je pensais, pourquoi ?
P : Tu as presque été en retard..
B : Tu as reçu une lettre d'ailleurs.
D : De ?
B : Tu l'as lira seul.

Je tourne mon regard vers eux et je les vois détourner le leur alors qu'il me tend la lettre. Tiens, une lettre de mes parents sûrement. Je l'attrape et la range dans ma poche ignorant le regard vert posé sur moi, inspectant chacun de mes mouvements. La journée continue ainsi, entre les souvenirs de mon enfance, ou de ma non enfance, l'inquiétude de cette lettre et des représailles, le souvenir de la tour d'astronomie et celui de la marque. Malgré les tentatives pour me changer les idées et les disputes avec l'agaçant groupe de Gryffondor rien y fait. Peu à peu la pression monte jusqu'à en devenir pesante.

Dans la journée quand la pression devient insupportable et que l'envie d'écraser chaque personne en arrachant ma propre peau commence a être trop tentante je m'éclipse rapidement à la salle sur demande prétextant un devoir oublier sous leurs regards non dupes.
Je pousse la porte et pars face à l'armoire m'appuyant contre en lisant la lettre de mes parents, non de mon père. Courte, brève. Me rappelant qui je suis et ce que je dois faire. De quoi accentuer la pression. Une menace sous-jacente, de quoi finir de me terrifier.
Je me laisse glisser au sol avec des sanglots retenus, m'étouffant dans mes propres larmes et émotions, griffant ma peau tentant en vain d'effacer cette marque et ses répercussions. Je veux pas, je veux plus, quelqu'un..

H : Elle marchera pour toi aussi..Draco.
D : Comment peux tu en être sûr ?

J'ignore volontairement le frissonnement, non le frémissement de mon corps a l'approche du siens, et mes yeux fixant dangereusement ses lèvres si rose, trop rose. Trop tentante. Elle ne devrait plus autant me tenter après ses années passées à le désirer.

H : Je suis " le garçon qui a survécu, l'élue " et je passe les surnoms idiots qu'on me donne. Rien ne me résiste bien longtemps.
D : Tu es si imbus.

Il baisse les yeux, il ne l'est pas, ça ce vois, alors pourquoi je l'ai dit ? Car être si proche trop proche de lui me terrifie ? Les répercussions, c'est ça qui me terrifie. J'ai peur de la suite des événements. L'événement en lui même sur le moment me paraît si tentant, le oui ne cesse d'effleurer mes lèvres. Mais je ne suis pas aussi impulsif que lui. Je donnerais ma main a couper qu'il n'as en aucun cas penser à la suite, au après de sa proposition. Moi j'y pense, et c'est bien trop dangereux. Je veux pas encore causer du tort.

D : Je ne suis pas quelqu'un à être sauvé.
H : Je n'abandonnerais pas

Je me lève m'éloignant de lui, je fixe encore une fois ses yeux verts brillant de détermination et de quelques choses que je ne comprends ou ne veux pas comprendre et je part dans un autre regard en arrière. Ne m'abandonne pas, Sauve moi Harry.

Lorsqu'un bruit sourd se fait entendre sur ma droite alors que mes joues sont pathétiquement baignées de larmes, je me crispe violemment en me tournant lentement, tombant sur les mêmes yeux verts de mon souvenir.

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