Chapitre 44 : L'apathique.

[Pdv Drago]

J'avance dans les couloirs encore sombres laissant mes doigts effleurer la rambarde des escaliers. Je tourne une fois, une deuxième fois, puis je continue tout droit en fixant la porte au fond du couloir. Celle d'Harry. Tout le monde est réveillé malgré l'heure mais il ne l'est pas, enfin, je ne sais même pas s' il a dormi. Il s'est enfermé dans sa chambre hier après avoir disparu et n'as rien voulu savoir, pareille pour ses deux acolytes. Ils n'ont pas voulu dire quoi que ce soit alors les idée et complot ont emplis les têtes et j'ai préféré fuir. Et j'ai passé toute la nuit a fixer mes mains, elles n'ont aucune marque de sang, même métaphorique. Mais si ce soir- là je n'avais pas été à la tour d'astronomie, si il n'y avait pas été, si il ne s'était pas entêté à vouloir m'aider, aurais-je eu le cran de le sauver ? Que se serait-il passé si je n'avais pas accepté cette main ?
La mort du célèbre directeur de Poudlard irais-je sur ma conscience ? Severus a t il dû le tuer a cause de mes choix ? Dumbledore était-il au courant ? Severus et Harry se serait-il battu ? Severus serait-il partit ? Ou serais-je ? Ou serait Harry ?

J'ouvre à nouveau le regard sur le cadran de cette porte en bois et dépose lentement mes doigts dessus. Harry.. il a encore perdu quelque chose, mais surtout..je crois qu'il était avec lui. Je crois qu'encore une fois il a vu la mort sans rien pouvoir y faire, je crois qu'il a encore observé un cadavre la culpabilité au ventre. Comment l'aider ? Avant que je ne puisse, encore une fois, réfléchir à cette question, la porte s'ouvre. Il me fixe dans son pull noir retombant sur ses épaules négligemment. Il est bien trop grand ce pull, il laisse voir ses clavicules et ses manches tombent bien après ses doigts. Ça le rend d'autant plus beau. Mais aujourd'hui ce n'est pas ce détail qui me frappe, non, ce qui me frappe c'est son visage froid, inanimé et apathique. Ses lunettes sont négligemment posées sur son nez et ses yeux vert habituellement si expressif n'exprime plus rien.

H : Restée devant une porte est une attitude de psychopathe.

Sa voix aussi, elle aussi, est différente. Tout son être si rayonnant est éteint. Voilà ce qu'il a fait depuis tout ce temps derrière cette porte. Il s'est éteint. Et je l'ai laissé faire..quel piètre ami je suis..
Il m'ignore, s'abaisse pour attraper Garfield qui était apparu derrière lui et avance reprenant le même chemin que moi. Avancer tout droit, tourner deux fois et descendre les escaliers. Je le suis lentement sans savoir quoi dire, à son tour ses doigts effleurent la même partie sur moi et je pourrais jurer ressentir son toucher sur mes propres doigts. Comme un frétillement magique, une caresse volatile et nostalgique. Mais ce n'est sûrement que le mur fruit de mon imagination car finalement sa main retourne sur le pelage noir du chat et il termine sa route. Je le fixe du haut des escaliers appuyés sur la rambarde, il avance sans sa démarche impériale. Il avance juste. Les autres rigolent et semblent acclamer joyeusement son arrivée. Mais aucun son ne ressemblant à son rire ou sa voix me parvient et les rires finissent par rapidement se tarir. Comment faire ?

-Il va mal, mais il va mieux quand son regard est posé sur toi.

Je sursaute à la voix fluette venant d'à côté de moi. Et c'est seulement à ce moment-là que je croise le regard bleu de Luna. Je l'ai même pas entendu arriver, elle est arrivée en volant ou quoi ?

L : Descendons avant que Ronald n'ai mangé tous les pancakes.
D : Il y a des pancakes ?
L : Oui, Théodore les as fait.
D : Théodore sait cuisiner ?
L : Non, c'est pour ça que Ginny l'a aidé.
D : Et ginn- oui non finalement laisse.

Elle hausse les épaules et descend les escaliers, je descend alors à mon tour les escaliers. C'est étonnant cette capacité qu'elle a à répondre sans jamais répondre et que chaque question alimente sa réponse. Finalement qui as fait ses maudits pancakes ?
Je termine mon chemin et m'appuie sur un cadran de la cuisine en fixant les personnes présentes. Ginny et Théodore sont côte à côte face à la cuisine à ..cuisiner en effet. Mais tout se fait sous le regard surpris d'Hermione qui elle prépare les boissons. Luna et Pansy mettent la table tandis que Blaise et Harper semblent finir de nettoyer quelque chose. Et sur hanh et Neville..j'ai aucune idée de ce qu'ils font, mais tout ce beau monde porte une ambiance plutôt légère et joviale malgré les évènements récents. Enfin..c'était sans compter que mon regard ne se tourne vers Harry, assis à une table contre une fenêtre les jambes croisées et replié sur lui même dans un coin sombre de cette pièce. Le chat grimpe sur la table jouant avec un marque page, appartenant sûrement à Hermione, et Harry pose son visage entre ses bras en l'observant. Je me rapproche de lui un instant et m'accroupis à ses côtés, il ne détourne pas le regard du chat mais je sais qu'il a remarqué la présence. Je le sens.

D : Viens manger.
H : J'ai pas faim.
D : Et ce n'étais pas une question.
H : Si j'ai pas faim tu ne me forceras pas à manger.
D : Tu te rappelle la fois où tu m'as forcé à aller parler à Hermione pour la réconcilier avec ?
H : Oui.
D : Et bah voilà, va te réconcilier avec les pancakes de Ginny ou de Théodore ou de peu importe le temps que tu manges.

Il soupire lourdement et laisse le chat ici puisqu'il a l'air de bien s'amuser et nous nous dirigeons vers la table déjà entièrement prête et où tout le monde est attablés.

B : Dis, le principe d'aller chercher quelqu'un Drago, c'est d'arriver avant lui.
G : " Je vais réveiller Harry " et finalement il arrive après lui. 
P : Une excuse pour ne pas cuisiner ça !
Har : Heureusement pour nous vu ses talents culinaires.
D : Je vous emmerde vous le savez ça ?
T : Tellement de classe.
D : Théodore ? Toi qui as eu besoin d'aide de la belette miniature je serais toi je me tairais.
B : Au moins lui n'as pas fait brûler la cuisine.
Hé : C'était moins une !

Je m'assied et il s'assied à côté de moi pendant que nous fixons nos amis qui se lancent des piques plutôt gentiment.
Finalement on finit par tous manger mais bien vite des non dits bloquent les conversations. Poudlard. Il va falloir en parler.

Han : J'aime pas quand on ne parle pas de ce qu'on devrait parler.
N : La définition de la subtilité..
Har : Elle a raison..
P : Il y a une chose qui est sur les serpents ne peuvent pas retourner à Poudlard.
B : Donc, Moi, Pansy, Harper, Draco et Théodore Poudlard c'est fini.

Son ton est dur mais surtout froid. Je sais qu'il accorde beaucoup d'importance au fait d'aller à Poudlard. Comme nous tous.

L : Le temps que les mangemorts, vos parents, sont impliqués et que vous risquez beaucoup alors non.
N : Subtilité..
Hé : Il n'y a pas que vous à ne plus pouvoir y aller.

Je sens une main se glisser sous la table et surtout venir attraper la mienne. De la droite, c'est Harry. Je la serre fort et je la sens surtout trembler.

P : Comment ça ?
He : Harry, c'est fini pour lui aussi.

Un silence s'abat, silence vite coupé par un rouquin avec une allure déterminée.

R : Si Harry n'y va pas je n'irais pas, de toute manière on sera leurs principales cibles.
Hé : Je suis d'accord
D : Celle qui accorde de l'importance aux règles et à l'école renonce ? C'est que nous sommes vraiment dans une situation délicate.

Bon, ma remarque fait un bide mais je sens la main d'Harry cesser de trembler et mon pouce continue ses petits cercles sur sa paume.

N : Vous allez avoir besoin de savoir ce qui se passe à Poudlard. Nous pourrions vous en informer.
G : Tout en étant vigilant bien sûr !
L : Et puis..il y a le journal de mon père.
Ha : C'est vrai ça ! Tout n'est pas perdu !!
H : Cette maison n'est pas entièrement sûre, enfin pas pour nous tous. Je veux que vous vous organisez pour l'été, ceux qui peuvent retourner chez eux et ceux qui ne le peuvent pas.

Après ses premiers et derniers mots du repas il se lève, emporte le chat et sort de la cuisine laissant un silence derrière lui.

N : Sa manière de le dire manque de tact mais le fait est là.
Han : Il a raison sur ce point, c'est sûrement ici que se réunira l'ordre ou autres donc..
Ha : Comme les dernières vacances les serpents pourront venir chez moi et les autres ont un chez eux à proprement parler.

Je fixe Ron et Hermione qui baissent le regard, il se passe et se prépare quelque chose. Ne pas savoir est quelque chose que je déteste, alors je ne vais pas faire semblant de préparer des plans hypothétique et je suis monsieur L'apathique. Je remonte donc dans le même trajet que tout a l'heure et cette fois je ne me bloque pas face au cadran, non cette fois je pousse la porte tombant sur une chambre dans les tons noir et verte. Tout le côté gauche de la chambre est recouvert de fenêtres elles mêmes recouvertes d'épais rideaux couvrant seulement en partie la lumière du soleil. Je tourne le regard vers le lit trônant contre le mur au milieu de la chambre, lit ou entre les bras réside mon cher Harry. Je m'avance donc vers se lit profitant de la nouvelle périphérie s'offrant a mon regard, une commode, un mirroir, une porte et..un piano ?

Finalement je me détourne de ma précédente destination pour aller vers ce piano, je m'assoie face à lui et laisse les doigts courir sur les touches sans réellement les toucher en premier temps. Je réfléchis à quelle mélodie je pourrais lui jouer mais aucune de celles que je connais ne le semble assez bien ou approprié. Alors je ferme les yeux et laisse mes mains courir à un rythme d'une mélodie que j'ai moi même composé. Elle jongle entre lenteur et rapidité, entre son profond ou léger, colère et tristesse, nostalgie et souvenir, regret et remords. Peu de temps après mes débuts je sens un corps, son corps, se rapprocher de moi et s'asseoir à mes côtés. Alors doucement je guide ses mains de la mienne et nous continuons ensemble la mélodie de nos vies.

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