3


Narcisse fut réveillée par le bruit d'une conversation étouffée. Elle grogna et se redressa dans son lit. Sa chambre baignait déjà dans le soleil. Elle avait sûrement dû se lever tard, beaucoup trop tard pour travailler sérieusement. Elle traina des pieds jusque l'origine des voix. Shawn parlait avec une jeune fille à la chevelure brune qui se trouvait dos à elle.

- Bonjour Ana. Dit-il avec un grand sourire.

La brune se retourna subitement vers elle et son visage fut éclairé par milles étoiles. Narcisse dû se retenir de lâcher un grossier « Et merde ! ». Il était trop tard pour se défiler, elle ne pouvait plus retourner en arrière, elle s'était faite repérer.

- De passage ! Mais oui bien sûr ! Petite cachotière va ! Allez, ne t'inquiète pas, je ne t'en veux pas. Chacun a ses secrets n'est-ce pas ? Alors qui es-tu vraiment pour Shawn ? Comme ça tu t'appelles Ana ? Moi c'est Alicia, enchantée !

Elle bondit vers elle et lui tendit sa main. Narcisse ne réagit pas tout de suite. Se trouver face à cette petite brune qui l'engloutissait de questions dès le réveil, c'était dur. Elle attrapa sa main et la secoua d'un geste endormi. Alicia ouvrit la bouche mais heureusement Shawn l'empêcha à temps de faire déferler son flot de questions sur Narcisse.

- Ana est nouvelle ici. Comme elle n'a nulle part où aller, je l'héberge ici pour quelques temps. Mais à ce que je vois, vous vous êtes déjà vu ?

- On s'est croisé dans les escaliers. Fit Narcisse du tac au tac pour ne pas laisser le temps à Alicia de répondre.

Elle replaça une mèche de ses cheveux emmêlés derrière son oreille et se déplaça d'un pas trainant jusqu'à la cuisine. Elle n'était pas d'humeur à engager une conversation hypocrite.

- Je vois qu'Ana a du caractère. Fit remarquer Alicia dans son dos.

On entendait le sourire dans sa voix.

- Oui, c'est peu de le dire. Répondit Shawn sur le même ton.

Narcisse ferma la porte de la cuisine pour éviter de les entendre. Comme si elle se trouvait chez elle, elle ouvrit frigo et placards pour se concocter le petit déjeuner parfait. Comme elle le craignait, lorsqu'elle sortit de la cuisine, Alicia se trouvait toujours là. En plus, Shawn s'était volatilisé. Evidemment, dès que la brune se rendit compte de sa présence (bien qu'elle ait essayé de passer derrière elle le plus silencieusement possible), elle repartit à l'attaque.

- Comment fais-tu pour avoir de si belles jambes, Ana ? Franchement, je voudrais avoir les même. En plus, j'ai la peau sèche, c'est vraiment nul. C'est le sport, dis-moi ?

- Pour ce qui est de la peau sèche, j'ai une crème, je pourrais te la prêter si tu veux.

Tant que ça lui permettait d'avoir la paix, elle était prête à tout. Elle regarda autours d'elle.

- Où est Shawn ?

- Partit.

C'était la première fois qu'Alicia faisait une phrase aussi courte, Narcisse en était ébahie.

- Mais...

- Tu te demandes ce que je fais encore là n'est-ce pas ? la coupa-t-elle. Tu sais, Shawn et moi sommes devenus très amis, alors il me laisse squatter son appartement, il est beaucoup plus cool que le mien. Beaucoup plus lumineux et grand, ah, quel veinard ! Loin de mon petit appartement à moi. Et puis comme ça, ça me permet de passer du temps avec ma nouvelle copine.

Elle ponctua sa phrase par un clin d'œil appuyé. Un de ses quatre, Narcisse lui arrachera son sourire éclatant. Malgré tout, elle resta polie et sourit. Elle détestait qu'on la colle, ça l'étouffait, et si elle restait encore longtemps en compagnie d'Alicia, elle allait faire une crise d'angoisse.

- Je suis désolée Alicia...

- Appelle-moi Ali.

- Je suis désolée Ali, mais il faut que j'ailles au travail.

- Quel travail ?

- Mon travail.

Alicia parut déçue, elle baissa les yeux vers ses mains.

- Ah je vois. Ce n'est pas grave, je ne pensais pas rester longtemps de toute façon.

Son sourire radieux réapparut et elle fit signe à Narcisse avant de s'éclipser.

Une fois préparée, Narcisse s'en alla gaiement du petit appartement. Elevée du haut de sa tour d'ivoire, Narcisse avait toujours cru que trouver du travail était la chose la plus simple au monde. Le travail, ça tombait du ciel, c'était bien connu.

Pourtant, après avoir minutieusement épluché chaque annonce, avoir fait tout le tour de la ville, être allée dans les boutiques et les commerces, elle était toujours sans emplois. Une petite ville comme Colortown n'avait visiblement pas besoin de nouveaux travailleurs tels qu'elle. A midi, Narcisse était officiellement pauvre. Elle avait dépensé tout l'argent qu'elle avait dans l'achat d'un sandwich. Comment allait-elle faire si elle avait à peine de quoi se payer à manger ? Elle ne pourrait pas rester chez Shawn éternellement. Et nous ne parlons même pas de s'acheter des vêtements ou autres choses de ce genre. Assise sur le rebord de la fontaine de la place principale, Narcisse était en proie au désespoir. Elle fut tentée de jeter une pièce dedans pour faire un vœu, mais ça aurait été du gaspillage. Elle laissa rouler la petite pièce de cuivre le long de sa main.

- Regarde-toi Narcisse, tu es en train de parler de gaspillage à propos d'une pièce de deux centimes. Fit-elle à voix haute.

Elle était tellement ridicule qu'elle éclata d'un rire désespéré qui parut dément aux passants. Son sandwich terminé, elle jeta l'emballage dans la poubelle qui se trouvait sur le chemin. Le chemin de la maison, le chemin de l'échec. Ce chemin aurait dû être pavé d'étoiles, mais il était seulement poussiéreux. En faisant un détour pour tomber sur un miracle qui lui proposerait un boulot, elle arriva derrière l'appartement. C'était une petite cour de pierre grise où poussaient de magnifiques roses blanches. A leur vue, une idée germa dans son esprit. Elle partit en courant, s'engouffra dans l'appartement et monta quatre à quatre les marches de l'escalier. Arrivée à celui de Shawn, elle réalisa qu'elle n'avait pas les clés. Loin de se décourager, elle s'accrocha à son dernier espoir : Alicia. Elle l'avait vu sortir de son appartement la dernière fois. Elle descendit à toute vitesse et sonna à la porte d'Alicia, croisant les bras pour que celle-ci soit présente. La porte s'ouvrit et le visage de la brune s'éclaira :

- Narcisse ! s'exclama-t-elle.

- Alicia, j'ai besoin de ton aide, et il faut faire vite. La coupa-t-elle.

Alicia se rembrunit mais au moins elle se tût.

- De quoi as-tu besoin ?

- D'une petite table et d'une paire de bras.

Elle sourit et la laissa entrer.

- Je dois avoir ça. Attends-moi une seconde.

L'appartement était totalement dérangé. Il y avait un tee-shirt par terre et plein de bricoles jonchaient le sol. La télévision marchait et montrait un concours de mannequins. Alicia revint les bras chargés.

- C'est bien comme ça ?

- C'est parfait.

Narcisse se rua vers la petite table qui était légère et s'apprêta à partir.

- Tu as encore besoin d'aide ? Comme tu le vois, je ne fais pas grand-chose de mes journées.

Après une courte hésitation mais une mûre réflexion, Narcisse déclara :

- Oui. Allez-viens, suis-moi.

Elles descendirent les escaliers et Narcisse écouta le flot de parole continue d'Alicia d'une oreille distraite. Elle l'amena jusqu'à la petite cour. Là, elle posa la table.

- Explications : j'ai l'intention de couper ces fleurs et de les vendre ensuite.

- On a le droit ?

- Depuis quand on demande la permission pour faire ce que l'on veut ?

En attendant Alicia, Narcisse lui avait dérobé son sécateur (l'avantage d'un appartement en désordre, tout traine donc tout est à portée de main). Elle se pencha vers une rose pour la couper.

- Va chercher un grand vase rempli d'eau. Ordonna-t-elle.

- Oui chef ! répondit Alicia en faisant le salut militaire.

Une demi-heure plus tard, elles étaient installées au milieu de la place, leurs roses reposant sur la petite table. Malheureusement, les clients n'étaient pas au rendez-vous. Un homme passa devant eux.

- Monsieur ! le héla Narcisse.

Il se stoppa, interrogé. Narcisse lui offrit son plus beau sourire.

- Vous avez bien une femme ? Que diriez-vous de lui acheter une jolie rose pour lui faire une belle surprise ?

- Désolé, je n'ai pas le temps. Marmonna l'homme.

- Nous savons tous les deux qu'elle voudrait que vous lui achetiez cette rose. Si vous tardez à la gâter, elle dira encore « Oh, il ne fait jamais attention à moi. » et elle sera en colère, comme toutes les femmes qui ne sont pas traitées comme elle le devrait, c'est-à-dire comme des princesses.

L'homme fit marche arrière jusque leur stand.

- Ok. Soupira-t-il. C'est combien ?

- 5 euros, m'sieur. Répondit joyeusement Alicia.

Il haussa un sourcil mais tendit un billet. Narcisse l'attrapa avec grande joie.

- Merci monsieur. Votre femme sera très heureuse d'avoir épousé un homme comme vous.

C'est ainsi qu'elles attirèrent les clients. En les attrapant avec des phrases telles que « C'est le jour de l'amour ! Quoi de mieux qu'une rose pour avouer tes sentiments ? » « Besoin de te faire pardonner ? Offre-lui une rose ! » ou « Tu veux voir un sourire sur son visage ? Achète-lui une rose ! » Ca marchaient plutôt bien, jusqu'à ce qu'elles soient en panne d'inspirations. Les passants ne leur adressaient qu'un rapide regard.

- Ok. On va devoir utiliser notre arme secrète. Déclara sombrement Narcisse.

- Quelle arme ?

- Ma voix.

Elle se racla la gorge, fronça les sourcils à la recherche de parole. Elle improvisa une chanson ridicule parlant d'amour et de fleurs. S'il est vrai qu'elle n'était pas poétique et un peu futile, elle eut le mérite d'attirer l'attention. Intrigués, les passants se dirigeaient vers leur petit stand. Une fois-là, il suffisait de mots doux et d'un séduisant sourire pour que l'argent sorte du porte-monnaie. A la fin de la journée, elles avaient tous vendu. Narcisse se mit à compter les billets, les yeux pétillants.

- On a gagné 100 euros ! s'exclama-t-elle.

Alicia poussa un cri strident, et enveloppée dans une bulle de joie, elles quittèrent un instant la Terre et se mirent à danser et à pousser des petits cris excités. Puis Narcisse reprit son calme et se recoiffa. D'un raclement de gorge insistant elle fit redescendre sur Terre Alicia. Elle lui tendit des billets.

- On fait 50 50, je te dois bien ça.

Alicia sourit.

- Ne t'inquiète pas Narcisse, tu as fait bien plus que moi. 25 euros suffiront pour m'acheter de nouveaux vêtements.

Elle lui rendit les billets après lui avoir fait un clin d'œil.

- Merci beaucoup pour ton aide Ali.

- De rien, ça m'a fait très plaisir.

Elles rentrèrent ensemble en discutant, table et vase en mains, et Narcisse se surprit même à apprécier la conversation. La personnalité d'Alicia était à des kilomètre de la personnalité des gens qu'elle fréquentait avant, mais ça avait du bon. Elles se firent la bise puis se quittèrent. Narcisse monta jusqu'à l'appartement de Shawn en sifflotant. Elle se sentait si légère, une drôle d'impression l'avait envahie. Peut-être tout simplement venait-elle de passer une bonne journée. Elle sonna plusieurs fois mais personne ne l'ouvrit. Elle souffla, lassée. Elle n'allait tout de même pas attendre dehors ! Elle baissa la tête vers ses pieds. Peut-être que Shawn avait laissé la clé sous le paillasson, comme tout le monde le faisait dans les films. Elle souleva le paillasson, et en effet, elle y trouva une clé. Un sourire se dessina sur son visage malgré elle. Shawn pensait toujours à tout. Elle entra donc, toute heureuse. Elle avait hâte de raconter à Shawn sa vente de fleurs, et de lui montrer tout ce qu'elle avait gagné. Elle s'était assise dans le canapé et bouquinait un peu en l'attendant. Seulement, les aiguilles de l'horloge tournaient, le soleil déclinait dans le ciel, son ventre se mettait à gargouiller, et Shawn n'était toujours pas de retour. Mais où était-il donc ? En conséquence, elle se fit rapidement des pâtes et en garda pour Shawn. Elle prit le temps de couper des oignons et des tomates pour faire une bonne petite sauce faite maison. Elle somnolait devant la télévision quand elle entendit une porte s'ouvrir.

- Shawn ! s'exclama-t-elle d'un entrain stupide.

Il sourit et entra.

- Tu rentres tard dis donc !

Il fit un sourire fatigué, se défit de son manteau et alla s'asseoir à côté d'elle.

- J'ai terminé tard les cours, et ensuite, en rentrant, j'ai croisé une vieille dame du coin qui portait seule ses courses, alors je lui ai proposé de les porter, ce qui m'a fait faire un détour.

Ses propos la firent sourire. C'était du Shawn tout craché.

- Tu fais des études de quoi ?

- De droit.

- Evidemment.

C'était logique, venant sa part. Elle le voyait bien répandant la justice autours de lui et défendant les plus faibles. L'image d'un super-héros avec des collants ridicules apparut dans son esprit, ce qui la fit rire toute seule. Comme ça faisait longtemps, Shawn se mit à la dévisager sans comprendre ce qu'il se passait dans sa tête. Elle se leva subitement pour mettre fin à ce moment gênant.

- Je t'ai fait des pâtes. Je vais te les réchauffer.

- Merci, c'est adorable. Répondit-il en s'avachissant dans le canapé.

« C'est toi qui est adorable. » pensa-t-elle. Aider les vieilles dames, non mais, ce Shawn était un vrai cliché sur pattes. Le cliché de la gentillesse. Elle lui apporta son assiette quand celle-ci fut prête.

- Que ce soit bien claire, c'est la première et dernière fois que je fais ça. Le prévint-elle.

Déjà, ses talents en cuisine étaient très limités, et puis elles n'aimaient pas servir les gens. C'était plus aux gens de la servir.

Narcisse fixait longuement le plafond de sa chambre, puis fermait les yeux. Elle retournait son coussin du côté frais puis cherchait une bonne position pour dormir. En vain, ses yeux revenaient toujours au point de départ : le plafond. Impossible de trouver le sommeil, il faisait trop chaud et trop de pensées bouillonnaient dans son esprit. Elle regrettait qu'il n'y ait pas de bouton off pour arrêter de penser, de temps en temps. Elle entendit des craquements, puis des bruits de pas sur le parquet. Visiblement, Shawn non plus ne parvenait pas à dormir. Elle se leva à son tour de son lit, car une nuit blanche c'est toujours mieux à deux. Arrivée au salon, là d'où provenaient les pas, elle balaya la pièce des yeux sans voir l'ombre d'une personne. Puis elle vit un rideau voler au gré du vent et s'aperçut qu'une fenêtre était ouverte. Une porte fenêtre était cachée derrière ce rideau et donnait sur un petit balcon. Shawn y était assis, fixant l'horizon d'un œil vide. Elle le rejoint sur la pointe des pieds et s'assit à côté de lui, épaule contre épaule. Il ne bougea pas d'un cil. Une fois dehors, il lui sembla que le silence de la nuit s'abattait sur elle. Elle ressentit le besoin irrésistible de le briser.

- Dur de dormir lors de ces chaudes nuits. Déclara-t-elle.

- Hum.

Elle regarda le ciel, illuminé par quelques étoiles.

- Parfois, je déteste les lumières des villes pour nous voler celles des étoiles.

- Hum.

Elle le regarda, quelque peu étonnée par son comportement. Il est vrai qu'elle ne le connaissait que très peu, mais elle avait l'impression que ça ne lui ressemblait pas. Ce fut à son tour d'être soucieuse à propos de lui.

- Oh, ce qui t'empêche de dormir, ce sont des problèmes d'amour.

Un triste sourire apparut sur les lèvres du garçon, sans qu'il réponde.

- Elle t'a plaquée ? demanda-t-elle.

- Oh non, je n'ai pas eu cette chance. Elle n'a pas accepté de sortir avec moi.

Elle se mit à ressentir de la peine pour lui, ce qu'elle trouvait stupide et inhabituel. Elle avait assez de soucis comme ça pour se soucier de ceux des autres. Elle posa son menton contre la paume de sa main en soupirant.

- Les filles préfèrent toujours ceux qui peuvent les blesser.

Elle le savait très bien, elle en avait fait l'expérience. De tous les charmants garçons qui s'intéressaient à elle, il avait fallu qu'elle choisisse celui qui avait un cœur de pierre. Celui qui la ferait sentir comme une moins que rien, qui déchirerait son cœur et qui lui donnerait envie de partir loin. Maintenant, elle se sentait complètement déprimée.

- Shawn, je peux t'assurer que cette fille a fait une grave erreur, et quand elle s'en rendra compte, elle reviendra vers toi. Je te jure, elle pleurera, se mettra à genoux, puis elle t'attachera à une chaise pour s'assurer que tu ne partes pas loin d'elle.

- Je n'en suis pas si sûr, tu vois. Dit-il avec amertume.

Elle le regarda attentivement, en penchant la tête sur le côté.

- Shawn, si je t'avais croisé plus tôt dans ma vie, je ne serais pas dehors dans la rue en train de vendre des fleurs volées pour m'en sortir.

Il sourit pour de bon, puis éclata même franchement de rire. Narcisse sentit son cœur se soulever et se gonfler de joie.

- Tu les as vraiment volées ? Tu es si désespérée que ça ? demanda-t-il hilare.

Elle hocha tristement la tête, bien qu'elle eut elle aussi envie de rire. Sa vie était pathétique, mais dans le fond, ce n'était pas si grave. Elle continuait de rire et de sourire. Ils se regardèrent en souriant, puis comme leur visage étaient un peu trop proches, Narcisse s'empressa de tourner la tête vers le ciel.

- Tu sais ce que c'est notre problème ? Tu es trop gentil et moi pas assez. C'est pour ça que rien ne se passe comme dans nos plans.

- Possible. On devrait échanger les rôles de temps en temps.

- Ok. Déclara-t-elle avec détermination.

- Ok ?

- Ok on échange les rôles. Je suis toi et tu es moi.

Il sourit.

- Moi c'est Ana. Où est ma chambre ?

- Attends Ana, je vais t'y conduire. Mais tu es sûre que ce n'est pas trop dangereux ? demanda-t-elle d'un ton mielleux.

- Oh, fous-moi la paix Shawn, t'es lourd.

- C'est que je m'inquiète pour toi Ana. Je ne veux que ton bien.

- J'ai dit fous-moi la paix ! Je veux rester seule ! dit-il avec sécheresse.

Elle prit un air boudeur.

- Arrête, je ne suis pas si méchante que ça. A t'entendre je suis un monstre.

- Tu es un monstre. Répondit-il simplement.

Elle leva les yeux au ciel puis se mit debout.

- Allez viens, on va trouver de quoi s'endormir.

Ils regardèrent un film chiant, jouèrent à la bataille, aux devinettes, firent 1036 manche de pierre feuille ciseaux, montèrent un spectacle de marionnette avec des chaussettes, s'allongèrent par terre et se racontèrent leur vie sans queue ni tête.

Ils ne trouvèrent jamais le sommeil.


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