ⅩⅤ - Symphonie des mémoires
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『 Chapitre 15 ⋄ Symphonie des mémoires 』
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Là, dans tous les coins, affluaient des personnes haut placées. Les moindres de leurs gestes semblaient être conditionnés. Un rire de travers pouvait être fatal, un regard trop appuyé malpoli. Cet univers, je ne l'aimais déjà pas.
Eren était à mes côtés, scotché à mon bras. Il ne disait rien, observait avec étonnement les afflux et les vas et viens des nobliaux. Il portait dans ses yeux toute la vie du dehors, un peu misérable, bien loin d'une telle richesse. Si lui-même était bouleversé, alors moi, j'ignorais à quel point mon corps en était touché. Je basculais de l'autre côté du miroir, me rappelait de ma glace brisée dans la salle de bain qui me servait d'écho pour me coiffer tous les matins. Ici, les leurs étaient hautes, brillantes, magnifiques : pas une fissure, ni de trace, ou un quelconque défaut à relever. Ce faux paradis respirait la perfection. Cependant, il m'était aussi facile de faire tomber les masques de certains en un simple regard. La bourgeoisie respirait le semblant, de quoi m'en causer des nausées. Je devinais aisément les regards dirigés vers mon corps, se tourner vers ma poitrine, des yeux pervers, envieux, qui ne valaient pas moins des pochtrons du bar de Judith.
Heureusement je n'avais pas à parler, Eren et moi, étions camouflés derrière les larges épaules du major, mais aussi par le regard cinglant de mon caporal, ils confectionnaient une barrière entre eux et moi, m'empêchant d'user de mes coups pour des gestes obscènes, des mains baladeuses voulant me déflorer de ma vertu.
Je calculais même ma respiration, il semblait qu'elle pouvait me manquer avec cette robe. L'air y était compressé, chaque bouffée était ressentie, un geste si naturel qui devenait automatique. Je comptais intérieurement mes inspirations, mes expirations, me permettant ainsi de garder ma stabilité en ordre. Il le fallait, l'échec me guettait comme un démon qui se délectait d'une possible chute. Le temps de fermer les yeux, ne serait-ce qu'une faible seconde, je me pensais la tête ensevelie d'eau, insonorisant cet endroit trop bruyant.
— Par Sina ! Vous me surprendrez toujours, monsieur Smith, est-ce vrai ? s'était exclamée une voix féminine.
Je retournai mon regard droit devant moi, concentrée, désormais. J'aperçus une femme vieillie, d'une élégance pourtant cinglante. Sa longue robe d'un rouge éclatant allait à merveille avec son teint. Sa coupe, courte et magnifiquement perfectionnée d'un chignon de cheveux gris, accompagnait à merveille l'ensemble. Je ne pouvais deviner qui était cette femme. Je n'avais appris que les noms.
Je repris mon faux sourire, faisant bonne posture. Eren se sépara de mon bras alors que le major s'écartait, brisant la barrière entre moi et la noble. Ses yeux fatigués, d'un marron écorce, semblèrent s'illuminer à ma vue. Immédiatement, je me courbai, par pure politesse.
— Madame, fis-je.
— Nellas, voici Madame Delacret, notre réceptionniste, gérante des milieux artistiques de Mitras, expliqua le major, en grand sérieux.
— Rencontrer la fille de notre chère Alma, c'est une occasion à ne pas louper, c'est à moi que vous faites honneur ce soir, très chère, répondit la femme.
L'évocation du prénom de ma mère me laissa une sensation douce-amer. Je ne pouvais pas flancher, gardant ce sourire scotché à mes lèvres : impossible pour moi de m'en défaire.
— Madame est trop bonne, rétorquai-je.
Le regard de mon caporal balayait la scène, analysait sans scrupule cette femme. Sa simple présence suffisait à me rassurer. Il était une branche à laquelle je pouvais me raccrocher, mon moyen de ne pas sombrer dans l'illusion.
— J'ai longtemps eu plaisir à préparer les réceptions de votre mère. J'ai cru comprendre que vous aviez suivi son talent ? Vous me voyez étonnée de vous trouver parmi les rangs de l'armée, remarqua Madame.
Je sentais les yeux pénétrants d'Erwin Smith derrière elle. La sueur s'accumulait dans mon dos, la pression montait. Alors que Madame Delacret tournait son verre de vin, je me trouvais prise en joue.
— Madame a vu juste. Ma mère souhaitait particulièrement la réussite de l'humanité, j'ai trouvé cela correct de lui rendre hommage en intégrant les rangs du bataillon d'exploration, de cette façon, sa mémoire ne pourra qu'être soigneusement gardée, fis-je.
Le mensonge n'avait aucun scrupule, rien de tout cela n'était vrai. Comment parler de mon père ? J'avais souvenir à quel point la réputation de ma tendre maman avait déchu en la sachant mère célibataire. Pendant de nombreuses années, nous recevions des lettres de menaces, d'insultes. J'avais un faible souvenir du sourire maladroit et tordu qu'elle me faisait pour ne pas m'inquiéter.
À ma grande surprise, le regard de Madame Delacret semblait s'être adouci. Elle posa sa main contre mon épaule, discrètement, je gardai une oeillade avec le major, celui-ci semblait être satisfait.
— Voilà une bien noble cause, me feriez-vous le plaisir de jouer pour nous, ce soir ? me demanda-t-elle.
Un battement de cœur sauta, je savais qu'il en serait certainement question, je ne m'attendais pas à ce que cela arrive si tôt. Immédiatement, je me raccrochai au regard de mon caporal. Celui-ci me fixait, ses yeux semblaient durs, et pourtant, ils m'apparaissaient emplis d'empathie. Il acquiesça d'un mouvement de tête pour moi, me poussant à accepter.
— Avec plaisir, vous me faites trop d'honneur, finissais-je par répondre.
— Grandiose ! s'exclama-t-elle.
Elle reprit les devants, passant à côté du major qui se courba pour la laisser passer. Je poussai un très long soupir de soulagement, la grande stature du chef se posta devant moi, il posa à son tour une de ses mains sur mon épaule, hochant la tête.
— Parfait, Urthël, me fit-il.
Moi, trop stressée pour pouvoir répondre quoi que ce soit, ne pus que pousser une très lourde respiration.
Sa main quitta mon épaule, une autre se logea contre mon dos, douce, délicate, je tournai ma tête sur ma droite, aperçus les perles argentées de mon caporal.
— Je serai ici, souffla-t-il simplement.
Au loin, Madame Delacret prit place sur une estrade, frappant de sa cuillère contre son verre de vin, stoppant immédiatement l'orchestre, attirant l'attention de ses invités, tous tournés vers elle.
Mon estomac se retournait, je compris immédiatement ce qu'elle s'apprêtait à annoncer, la bouche entrouverte, sentant mon souffle m'échapper quelque peu, je sentis d'un seul coup les deux mains de mon chef se poser sur ma taille. Un hoquet de surprise sortit de mes lèvres, me remettant droite d'un seul coup.
— Urthël, respire, rajouta-t-il.
Sa voix comme seule repaire : il inspira, j'inspira à mon tour.
— Un, souffla-t-il.
Il expira, j'expirai.
— Deux.
— Mes amis ! Vous me voyez conquise par votre présence, laissez moi, avec la plus grande des joies...
Il inspira, j'inspirai.
— Trois.
— ... accueillir sur notre scène madame Nellas Urthël, la fille d'Alma, notre tendre amie qui nous a quittés, paix à son âme.
— Eblouis les, Nellas, chuchota la voix du caporal.
J'avais l'impression d'être poussée hors de la surface, ses mains quittèrent ma taille, me poussèrent légèrement, me permettant d'entamer mes pas sous les regards tournés vers moi. Sa voix envahissait mon esprit, mon cœur palpitait. Il m'avait appelée par mon prénom, celui-ci avait une sonorité si particulière sortie de sa bouche. Les joues légèrement rougies, alors que les bras de Madame Delacret étaient ouverts vers moi, m'invitant à monter sur scène, je posai mes pieds sur la première marche.
Je revis en un flash la réception de ma mère, les torrents d'applaudissements pour son entrée. Ceux-là commencèrent pour moi.
La deuxième marche, je prenais de la hauteur, galvanisée par tout ce qui se passait autour de moi, je sentais à peine ma respiration sortir de ma bouche.
La troisième marche, la dernière. La nobliaute me laissa sa place, quelqu'un me tendit mon étui, sûrement un domestique. Mes mains glissèrent sur le bois, l'ouvrirent, en revoyant mon violon, en le tenant dans mes mains, je revis le visage illuminé de ma mère.
— Maman ! Maman ! Tu penses qu'un jour je pourrai jouer comme toi !? fis-je, sautillant sur place.
Le doux visage de ma mère se courba vers ma petitesse. Un sourire immédiat apparut sur ses fines lèvres rosées. Ses longs cheveux blancs, regroupés en un chignon, laissaient voir apparaître quelques mèches rebelles. Elles retombaient sur ses yeux bleu profond. Sa main se mit à caresser ma joue.
— Bien sûr, ma chérie. Tu pourras devenir la plus grande des divas, et moi, je pourrai admirer ma fille adorée illuminer la scène, m'avait-elle dit.
Un sourire immense apparut sur mes lèvres alors que je me jetai dans ses bras, elle me réceptionna dans un de ses rires qui lui allaient si bien.
— Alors je vais m'entraîner ! Comme ça, tu pourras me regarder jouer ! lui répondis-je, enlaçant son corps chaud.
Droite, le regard assuré, me remémorant ce beau souvenir d'enfant, j'apportais l'archet près de l'instrument, prête à jouer.
Un souffle.
Juste un seul.
Maman, cette symphonie, elle est pour toi.
https://youtu.be/0jXXWBt5URw
Le spectacle commença, les premières notes transpercèrent la pièce, menant à la concentration et à la subjugation de tous. Les invités, tous pendus à mon jeu.
Je ne voyais que des flashs incessants, me remettant à ma position d'enfant, de mes doigts ensanglantés face à mes répétitions enchaînées. Je me rappelais de la douleur dans mes articulations, des cordes brisées par les faux mouvements, de mes hurlements de frustration à la moindre fausse note.
Impossible de discerner la salle, je n'entendais que mon jeu, je ne percevais que de vastes souvenirs flous défiler à une vitesse folle. Mon cœur s'enflammait, les minutes s'allongeaient. Je n'avais jamais connu une douleur aussi aiguë de ma vie. Mes cauchemars prenaient l'habitude de me faire revivre le même évènement en boucle, coincée dans cette temporalité où l'incendie faisait rage. Je n'avais pas pu soupçonner une seule seconde que des souvenirs joyeux puissent me détruire de la sorte.
Mes doigts bougeaient par automatisme, certainement guidés par l'afflux de mes émotions. Celles-ci n'étaient que versatiles.
J'ouvris les yeux avec effroi, l'archet pendu en l'air alors que je n'entendais plus rien. Mon regard se posta face à la même silhouette, au loin, qui me fixait. Le caporal applaudissait. Impossible de discerner le reste des hurlements, des cris. Il était ma branche, je me tenais à lui pour ne pas tomber, auquel cas je risquais de hurler.
Un semblant de stabilité et d'ordre me parvint, je me courbai, peut-être maladroitement, mais je peinais encore à discerner le moindre son. Je n'entendais que les battements frénétiques de mon cœur. Il frappait contre ma poitrine, m'en faisait presque mal.
Il faut que je sorte d'ici.
Je n'arrivai plus à rien percevoir. Mon corps réagissait par automatisme alors que je descendai les marches maladroitement. Une main tendue vers moi, j'aperçus le major. Je le remerciai intérieurement, me pendant à son bras, me permettant de tenir encore un moment. Les regards étaient rués sur moi, parfois, on me hurlait des mots que je n'arrivai à comprendre.
Les sueurs froides s'accumulaient dans mon dos, j'en voyais presque flou, peinais à marcher, inconsciemment, je resserrai mon emprise autour du bras du major.
Je vais m'évanouir.
Je tentais de contenir, en vain, tout ne demandait qu'à sortir. Je n'aurai jamais imaginé à quel point tout cela aurait un impact sur moi.
Je passais d'un bras à un autre, je n'arrivais plus à différencier les choses. Pendant un instant, mon corps ne m'appartenait plus. Je me scotchai à la personne qui me tenait, m'aidait à me frayer un chemin parmi la salle. Au bout d'une poignée de minutes, je sentis l'air frais s'engouffrer dans mes narines, me poussant à tomber genoux au sol, d'un coup.
La personne se posta en face de moi, un mouchoir à la main, me prenant la main. Le caporal-chef Livaï n'avait jusqu'alors jamais eu cette expression.
— Capo-
— Ta main, me coupa-t-il.
Je la regardai, un filet de sang s'en échappait. Je n'avais même pas remarqué que je m'étais blessée lors de la représentation. Maintenant que je revenais à moi, une vive brûlure m'attaqua la peau. Il planta son mouchoir contre la blessure, semblait être concentré à la tâche. Je tentai de dire quelque chose, rougissant malgré moi. Mon cœur se calmait petit à petit grâce au vent frais, aux bruits moins oppressants, et au fait que ce balcon était vide.
Je ne pus m'empêcher de tourner un peu la tête afin de deviner à travers les vitres la réception. Avais-je échoué à mon rôle ? Une pointe de culpabilité me piqua le cœur.
— Mais la récept-
— Stop. La mission est un succès, tu as rempli ta part des choses, Urthël, interrompit de nouveau l'homme.
Un succès ? Je n'avais même pas pu discerner les choses depuis mon entrée sur scène. Mon corps avait agi par pur automatisme, il avait même fallu m'évacuer, visiblement. Était-ce réellement un succès ? Voulait-il peut-être me rassurer ?
Il noua d'un coup ferme son mouchoir contre ma main, me faisant grimacer légèrement.
Mon caporal me regarda fixement, je lui rendis son œillade, ne sachant ni quoi dire ni quoi faire. Ce sentiment amer ne voulait pas me lâcher, mieux valait que je lui parle, dans ce cas. Ce n'était pas le toit, certes, mais nous étions seuls sur ce balcon, c'était presque similaire.
— Est-ce vraiment un succès ? demandais-je, timide.
Ses aciers vinrent se briser sur le vert de mes yeux. Il était intimidant, comme cela. Sûrement car il devait détester cet endroit. Il soupira, néanmoins, venant s'asseoir en face de moi, sa main posée sur son genoux relevé : la même position que sur la toiture du QG.
— Erwin a réagi rapidement après ta représentation. Il m'a chargé de te faire respirer, je te l'ai dit, Urthël, tu as rempli ta part de la mission. C'est au tour de Eren d'entrer en scène. Mais si tu veux mon avis, Erwin semblait ravi de la tournure de la situation, tck, pesta-t-il.
Il était définitivement agacé, son claquement de langue en témoignait. Cependant, ses mots me conduisirent à une chose : au fait de pouvoir réellement respirer. La pression retomba d'un seul coup. Savoir que je n'avais pas échoué était un poids en moins, et dieu sait qu'il pesait lourd sur mes épaules.
Un faible ricanement sortit de mes lèvres alors que ma tête tombait vers le sol, mes deux bras en croix, mes mains posées sur mes épaules, je sentis les larmes me gagner.
— Quel soulagement... soufflais-je.
Inconsciemment, naturellement, ma tête se plaqua contre le haut de son torse, vers son épaule gauche. Mes sanglots se mirent d'eux seuls à ruisseler sur mes joues. Tremblante, je me laissai aller, m'autorisant enfin à respirer après tant de jours à m'être retenue de le faire.
Mon voisin semblait hésiter plusieurs fois, ses bras bougeaient, avançaient, reculaient, mais finalement, après quelques minutes, il soupira un peu, posa sa main contre mon crâne pour caresser mes cheveux.
Silencieusement, la lune comme seul témoin, je me mis à mouiller son costume de mes larmes, un sourire aux lèvres.
— Ta symphonie... brisa-t-il.
Je relevais ma tête de son torse, les yeux brillants, embués de larmes, sa main n'avait pas quitté mes cheveux, je le regardai, étonnée.
— C'était quelque chose, tu n'avais jamais joué comme ça, avoua-t-il alors.
Il n'avait aucune expression. Son visage, éternellement neutre, me poussait à essayer de percer sa muraille, de comprendre le mystère qu'il cachait derrière ses traits si durs et imprenables.
Je reniflai, me reculai légèrement. Ma main se plaqua à ma joue gauche pour effacer les pleurs, j'en fis de même avec l'autre.
— P-parce que j'ai repensé à beaucoup de choses, répondis-je, la voix rouillée.
J'aurai apprécié l'un de ses thés miracles au miel pour m'adoucir les cordes vocales. J'avais presque froid, dehors, les épaules découvertes par la robe que Mina avait confectionnée pour moi. Mes sueurs froides séchaient contre mon dos, j'aurai rêvé d'une douche, également.
Je le regardai de nouveau, il semblait quémander plus de détails sans pour autant oser le faire. Son expression maladroite me poussait à ricaner légèrement. Pour la première fois, je le vis craquer à son tour un rougissement pratiquement invisible, aux coins de ses joues.
— Je me suis souvenue de ma mère, finis-je par dire.
Il reprit immédiatement son air imprenable. Pendant un instant, je me rendis compte que j'avais réussi à percer, même infimement, sa carapace. Peut-être que le temps allait m'aider pour entamer sa muraille.
— Je vois, répondit-il simplement.
Il n'y avait aucun jugement dans sa voix, ses yeux vinrent caresser le ciel, admirant les étoiles qui étaient apparues. Mitras était l'endroit où gisait la richesse et les plus hautes noblesses, il faut dire que son ciel était le même qu'au QG dévoré par la misère.
Un sourire attaqua mes lèvres, je me sentais mieux, beaucoup mieux, même vidée de toutes ses émotions.
— Merci, soufflais-je.
— Pour ? me questionna-t-il.
— Pour tout, soupirais-je, les yeux brillants, tournés vers l'astre lunaire.
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▛ Petit mot de l'auteur ▟
LE VOICI !
Oh ça faisait longtemps que je voulais le sortir celui-ci ! Je suis bien contente qu'il voit enfin le jour et que vous puissiez en profiter !
J'espère que la lecture vous aura plu ! J'ai pris un immense plaisir à l'écrire, à me plonger dans l'introspective de ma petite Nellas, et à profiter des rapprochement entre elle et notre caporal hehe.
On se retrouve bientôt pour le chapitre 16 !
N'hésitez pas à laisser un petit vote et un petit commentaire, vous ferez une heureuse !
Cœur sur vous.
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