ⅩⅤⅠⅠ - Discussion de minuit

『 Chapitre 17 ⋄ Discussion de minuit 』

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Je n'avais jamais discerné à quel point les étoiles pouvaient prendre sensations de ses yeux. La voie lactée entière se rassemblait en lui. Ses iris n'étaient plus que de simples orbites, elles étaient le reflet complet de son âme.


Quelque part, sa voix réchauffait mon corps refroidi par la fraîcheur de la nuit. Elle avait tendance à s'emparer de mon cœur, il empoignait ma poitrine sans me toucher, me poussait à respirer lentement, sereinement. Livaï Ackerman me conduisait sur le chemin de la sérénité ultime. Le seul à posséder ce pouvoir grandiose et secret. Mon voisin de tourmente, mon âme-sœur de misère, le gardien de mes émotions, il était tout à la fois, absolument tout. Plus les jours passaient, moins je pouvais me résoudre à ne point songer à lui : à son corps musclé et protecteur, à ses lèvres fines, secrètes et séductrices, à son regard profond, singulier, luisant d'intensité, à sa voix, sa voix transperçante, tranchante, captivante.


Il me pourfendait, m'arrachait la moindre de mes résolutions pour me conduire à mes convictions. Pendue à ses lèvres, j'écoutais son histoire, chacun de ses mots prononcés avec soin. Il rebondissait contre ma bouche.

 

— Je n'ai jamais connu mon père.


Un point commun qui semblait nous unir. La lune était moqueuse, mon voisin de misère commençait à arpenter le chemin d'un compagnon familial. Un cœur laissé en suspens, dépourvu de figure paternelle. Peut-être lui aussi avait-il cherché sa présence, peut-être continuait-il quelque part. Comprendre autant que moi, d'où pouvait provenir ce fantôme ? Invisible, pesant, invincible, une ombre qui attaquait le poids des songes, du cœur. Je connaissais cela à la perfection.


— Pensez-vous à lui, parfois ? osais-je lui demander.


Son regard était lointain, il réfléchissait. Lui-même ne semblait pas avoir la réponse à ma question. Sûrement ne s'était-il jamais posé ce genre de réflexion. Il soupirait, passait sa main dans ses cheveux de jais. Suspendu à ses gestes, je demeurais spectatrice de ses mouvements. Rien ne m'échappait.


— Pas réellement. Il était certainement un client de ma mère, il n'en vaut pas la peine, répondit-il.


Sa voix s'apparentait comme celle qu'il avait à l'habitude : froide, sans grande instance d'émotions. Pourtant, elle me semblait plus adoucie, unique, à vrai dire. Prendre rendez-vous avec son passé, était-ce un exercice dont il avait l'habitude ? Je ne m'étais jamais posé la question. Lorsque je jouais du violon, lorsqu'il tendait l'oreille pour m'écouter, à chaque fois je mettais en lumières mes émois, mes sentiments, mais lui, dans tout ça ? Où se situait-il ?


— Et votre mère ? le questionnais-je.


Malgré moi, je demeurais curieuse de ses réponses, voulais en découvrir davantage. Il répondait à mon vœu, m'autorisait à briser sa muraille pour pénétrer dans ses secrets les plus profonds. Combien de personnes avaient pu disposer d'un tel miracle ? J'osais espérer en être une privilégiée, ce sentiment euphorique comblait mon cœur, mon âme entière. La volonté d'être celle qu'il avait choisie était flatteuse. Je voulais être la seule.


Je me rendais compte que le silence le frappait. Ses yeux s'étaient plissés, ses poings s'étaient resserrés. Je me maudissais intérieurement, nul doute qu'y répondre n'allait pas lui être de tout confort.


— Elle est morte lorsque j'étais âgé de cinq ans, tout au plus, je ne m'en souviens pas très bien, avoua-t-il soudainement.


Cinq ans, un si jeune âge, encore plus que je ne l'étais lorsque l'incendie avait frappé mon ancienne demeure. Comment avait-il pu seulement survivre ? Devenir l'homme le plus fort de l'humanité ? Son histoire semblait être chaotique, encore plus que ce que je pouvais l'imaginer. Son talent ne sortait pas de nulle part, sa réputation non plus. Quiconque ayant dû le recueillir devait avoir du sang sur les mains. Cette pensée même m'arracha les entrailles, me donna la nausée, me retourna l'entièreté de la poitrine.


Comment pouvait-on faire ça à un si jeune garçon ?


Je sentais les larmes me gagner, et sa tête s'était retournée vers la mienne. Ses yeux, posés sur les miens, semblaient chercher la moindre étincelle. Difficile de rater celles qui habitaient mes orbites. Je le dévorais, me délectais de ses expressions. Plus il en disait, plus j'en voulais. M'accrochant aux moindres de ses mots, je cherchai la suite, quémandai du regard, suppliant presque pour en savoir davantage. Tombant dans la plus grande des misères, j'arpentai les décombres d'une vie qui ne m'appartenait pas, qui paraissait pire que la mienne. L'incendie avait ravagé mes mémoires, mes fondations, mais le caporal, lui, ne semblait même pas avoir eu la chance d'avoir de quoi les bâtir. Arraché avant même de conquérir un rêve à chérir, on lui avait certainement dicté la voie à suivre. Alors, les émotions tombées dans l'oubli, massacrées par le poids de la déchéance humaine, son esprit s'était endurci.


Inconsciemment, ou consciemment, je n'en savais trop rien, nos corps s'étaient rapprochés. Il ne quittait plus son regard du mien, accroché, non, kidnappé.


— J'ai été recueillie par un homme peu fréquentable. Il m'a introduit au monde du combat, m'a montré la marche à suivre pour s'exprimer dans les bas-fonds, continua-t-il.


Sa voix ne changeait pas. Elle frappait la poitrine, l'âme entière, peut-être qu'elle tordait même mes propres organes. Je l'imaginai, dessinai ses traits de visage enfantin souillés par la violence. Connaissait-il les marques affectueuses ? Les avait-il oubliés ? Il peinait déjà à se rappeler sa propre mère, n'y avait-il donc aucune âme pour caresser les débris de sa psyché ?


— Pourquoi un homme comme lui... balbutiai-je, sans même réussir à terminer ma phrase.


Il haussa les épaules, lui-même ne semblait pas comprendre. Comment le deviner, finalement ? La situation semblait lunaire, impossible, si profondément désastreuse que songer à son existence suffisait à s'en rendre malade.


— Aucune idée, j'imagine que parfois, certaines choses sont condamnées à rester à jamais enfouies, répondit-il.


Aucune émotion, aucun sentiment. Ses yeux étaient des pierres. Son corps, impénétrable, montrait à quel point il rejetait l'éducation qu'il avait reçue.


Je serrai mes poings, mordai ma lèvres inférieur sous la colère qui ne faisait que monter. L'injustice qui se déployait sous mes yeux m'était aberrante.


— C'est complètement déloyal ! criais-je, braquant mes orbites vers le ciel.


Certainement pris de court, mon chef avait poussé un plus lourd soupir en me voyant sortir mon feu intérieur.


— Je n'ai jamais dit le contraire, fit-il remarqué.


Me retournant vers lui, je me mis à rougir, honteuse, j'ouvrai la bouche, la refermai aussitôt, avant de regrouper de nouveau mes jambes contre ma poitrine, enfouissant ma tête entre mes genoux.


— P-pardon, je parle toujours trop, bafouillai-je, d'une petite voix.


Mon corps chauffait, je devinais là toute l'intensité de mon rougissement, toute ma maladresse caresser mes joues. Indéniablement, et soumise par ailleurs à cela, je faisais face à mes étourderies, sans rien y faire.


Je n'osai pas le regarder de sitôt, mais quand il vint soudainement poser sa main contre ma chevelure, je me vis forcée de tourner mes yeux vers les siens, ahurie.


— Tu possèdes cette rareté, Urthël, commença-t-il, délogeant son geste de mes cheveux, me laissant toujours abrutie, les yeux révulsés.


— Huh ? hoquetai-je, incapable de répondre quoi que ce soit d'autre.


Une rareté ? Moi ? Laissez-moi rire. Ses paroles me prenaient au dépourvu. Pourquoi ? Parce que je n'avais rien de spécifique. J'avais creusé mon bout de vie, mon chemin, et ce, en tâchant de survivre un jour de plus.


Ses iris se plaquèrent contre la voûte céleste, s'étirant davantage pour plus de confort, ses mains s'étaient appuyées derrière son dos, l'une de ses jambes pliées, comme à son habitude, l'autre tendue, s'étalant contre les tuiles.


— Je n'ai jamais vu un habitant des bas-fonds aussi humain que toi, avoua-t-il.


Était-il en train de me complimenter ? Aucune idée, mon cœur s'était retourné, peut-être un peu trop emballé. Je n'entendais que ses battements tant ils étaient frénétiques, forts, à m'en causer une douleur étrange à la poitrine.


Moi, humaine ? Je n'arrivais pas vraiment à comprendre ses propos, et pourtant, j'étais certaine qu'il venait de m'offrir un cadeau merveilleux en me partageant ces quelques paroles.


— Eh bien, merci beaucoup, chuchotais-je, enroulant autour de mon doigt une mèche blanchâtre de mes cheveux.


Voilà que je ne savais plus où me mettre, oh, il fallait que je rebondisse, et vite. Cette situation ne devait pas m'échapper, c'était hors de question. Je n'avais même aucune envie qu'elle s'arrête, que l'on m'enlève cet unique instant, si précieux.


Encore sous le choc, prise d'une fougue inconnue, je dépliai d'un coup mes jambes, plaquant mes deux mains au sol en me tournant vers son côté, je déployai alors un franc :


— Vous, vous êtes admirable !


Il se retourna vers moi immédiatement, les yeux plus ouverts qu'à son habitude. Une fragile couleur cramoisie s'échappa au coin de sa joue droite, je loupai un battement de cœur.


Il ouvrit la bouche, la referma, détourna le regard, le replanta dans le mien avant de soupirer à son tour un distant :


— J'ignore en quoi.


Fronçant les sourcils, prise de nouveau d'une certaine colère face à sa réponse, colère dont j'ignorais la naissance, je n'étais pas satisfaite, m'apprêtait à lui faire regretter ses trois mots de but en blanc.


— Ignorer ?! Vous êtes le soldat le plus fort de l'humanité ! Vous imposez le respect, et même à vos aînés ! Vous êtes ici ! Vous contribuez au bonheur et à l'avancement de l'humanité ! C'est une cause si noble ! Comment pouvez-vous douter du fait que vous êtes quelqu'un d'admirable ?! Je vous ai admiré pendant des années avant de m'engager ici ! déchaînais-je d'un seul coup.


Il ne m'avait pas stoppé. J'aurais espéré que oui. Je réalisai seulement maintenant ce que je venais de lui avouer. Il me fixait, les yeux révulsés, les miens s'ouvraient de plus en plus alors que ma peau prenait des teintes rouges pétantes.


— Ah... Euh, oui ! Enfin... bégayais-je, incapable de me rattraper.


Comment se rattraper, voilà tout ? Je venais de m'enterrer toute seule. Mon poing se logea devant mon visage, d'un seul coup, je repris ma position de barricade, m'éloignant de lui avant de serrer mes genoux contre ma poitrine. Bon sang, mon pauvre cœur souffrait, il tapait violemment contre ma poitrine.


Un silence vint accompagné la scène, encore plus terrible, me laissant imbécile à me ressasser en boucle mes propos.


Diable, pourquoi faut-il que je parle toujours trop ?


— Tu m'admirais ? brisa mon chef, la voix plus petite.


À mon tour de le maudire autant que je me maudissais, j'aurais espéré qu'il passe outre ma folie, mais voilà qu'il m'enfonçait davantage dans mes aveux, mes secrets.


Cette fois-ci, cuite, mon front frappa mes genoux, mes oreilles s'étaient colorées à leurs tours. J'ignorais que l'humain était capable de rougir autant, que mon corps pouvait même réagir de cette manière.


Il avait le don de me capturer, m'emprisonner, ne pouvant pas lui désobéir, malgré toute l'envie de fuir, il m'incitait à lui confier les entrailles de mes songes. Même les plus sombres semblaient lui être supportables. Quel humain est capable de passer des heures à écouter mes complaintes ? Par moments, la culpabilité m'attaquait, me conduisait à insulter ma nature, à maudire ma tête trop remplie. Je n'arrivais pas à me contenir, avec lui, voilà le problème.


— Oui, murmurais-je.


Ma voix sortait étouffée, ma tête toujours enfouie entre mes genoux, je ressentais l'intégralité de mes barricades s'effondrer. Les avais-je seulement portées lorsqu'il s'agissait de lui ? Livaï Ackerman possédait un coup d'avance sur ma personne, il frappait en premier, m'empêchait de me dissuader.


Je veux lui parler.


La même sonate se répétait en boucle dans mon crâne, la mélodie de mon quotidien depuis ces longues semaines écoulées dans le bataillon.


Il me tarde que la nuit tombe.


À la fois transporté, emporté de force dans cette valse répétitive, je ne m'en lassai pas. Elle formait là toute l'harmonie de mon sablier. J'endurais pour recracher la nuit. Pour la première fois de ma vie, un public m'accompagnait, me tendait la main, ne jugeait aucun de mes excès d'émotions.


Qu'est-ce qu'il m'arrive, bon sang ?


J'en perdais ma complète résolution, impossible de songer au comment, du pourquoi, l'inconnue m'attaquait, me plaquait au sol. J'en étais incapable de poser le moindre mot, même de me soulager de possibles questions. Certaines se battaient pour le faire, sortaient sans mon autorisation. Comme plus tôt, je n'avais point décidé de le faire, mon corps m'avait devancé, mon esprit aussi.


— Urthël, fit-il.


Mon nom, sorti de sa bouche, me causait des frissons délicieux.


Répétez-le.


Je redressai enfin ma tête, toujours aussi rouge, les yeux brillants. Je ne le regardais qu'à moitié, ma vision légèrement floutée le temps que mes orbites s'habituent à la lumière cinglante de la lune. Je quittais le noir profond de mes songes, faisais face à la réalité de la chose, lorsque, d'une œillade furtive, je réalisais qu'il me fixait, les deux joues désormais légèrement colorées.


Est-ce moi la responsable d'une si douce expression ?


Les battements de mon cœur s'affolaient, je fixais ses lèvres, en quête de la suite de ses mots. Pourquoi tout me paraissait stupidement long ? Le temps s'était mis en suspens, me laissant incapable de deviner la suite.


Je voulais l'entendre.


— Raconte-moi.


Un souffle, juste une seule, je me redressai lentement, les iris mi-closes et embuées. Il s'était rapproché ? Son visage me semblait plus proche qu'avant. J'observais, voyais que ses mains s'hésitaient à me toucher, que ses bras ignoraient où se placer.


Sa question capturait mon âme, elle avait été prononcée d'une voix si douce et ferme à la fois, qu'elle me poussait indéniablement à lui révéler une nouvelle fois mes secrets.


Je ne peux rien lui refuser.


Mes yeux s'attardaient sur sa bouche. Une fois de plus, ses paroles caressaient mes lèvres, me poussaient à me rapprocher toujours un peu plus.


— Vous êtes un héros, dans les bas-fonds, chuchotais-je.


Je ne pouvais parler plus fort, comme si mes cordes vocales me l'interdisaient. Soumise à cette douceur environnante, mon corps s'avouait vaincu d'avance. Il était désireux de cette atmosphère : un véritable cocon où je pouvais me loger.


Sur ce toit, nous étions roi et reine de ce monde. Rien ne semblait pouvoir nous arracher à notre discussion : se plaçant au noyau de cette terre, elle paraissait invincible.


Mon chef me regardait, non, il m'analysait. Ma réponse semblait lui avoir arraché une nouvelle couleur plus prononcée. Il en voulait plus, je reconnaissais cette expression, je portais la même que lui lorsqu'il me parlait de son passé.


J'esquissai un sourire, prête à lui développer ma réponse :


Il était tard, peut-être 23h, aucune idée. J'étais épuisée et j'avais mal au pied, mon crâne était frappé d'une migraine, et pourtant, le bar ne faiblissait pas en fréquentation. Ici et là on devinait des rires gras, des hoquets d'alcools, des obscénités que je m'efforçais de ne pas écouter, sauvant ainsi un tant soit peu ma naïveté. Absurde, elle m'avait quitté depuis déjà de nombreux jours.


Judith, derrière le comptoir, s'occupait de remplir les verres, de gérer ces messieurs trop ivres pour se lever. Je n'osais jamais m'y approcher.


Un plateau posé sur ma main, je valsais de table en table pour récolter les verres vides, prendre les diverses commandes en plus, et éviter les gestes inappropriés des vieux pochtrons sur mon corps d'adolescente.


— C'était l'plus fort d'entre nous, j'te le dis, on en verra pas de sitôt de chef comme lui, cracha l'un des clients.


Je m'engouffrai dans leur discussion, d'une œillade discrète alors que je nettoyai la dite table. Ces hommes ne faisaient point attention à moi, petite adolescente d'à peine 1,50 m, frêle, invisible, ordre de Judith.


— C'était quoi son nom d'jà ? questionna son ami, face à lui.


Il engouffrai cul-sec son verre, le fracassant presque sur la table. D'un claquement de doigt, il rajouta :


— Sers-m'en un autre.


Glissant ma main autour du récipient, je le rajoutais à mon plateau tout en hochant la tête, articulant un faible, mais audible : « Bien ».


— Livaï Ackerman, avait répliqué son voisin.


Alors que je partais, à chaque pas consumé vers le comptoir où Judith était, je me répétais ce nom en boucle. Une fois de plus, il avait été prononcé.


Il devait être un homme important, songeais-je.


Suspendu à mes lèvres, ses yeux s'étaient agrandis alors que je lui racontais ses exploits, le nombre de fois que son nom était ressorti dans mon bar, pourquoi j'avais fini par m'intéresser à lui. Rien qu'à son expression, je devinais qu'il ne se doutait pas un seul instant que sa personne ait pu marquer les bas-fonds.


Alors que j'esquissai un sourire plus profond, les étoiles et la lune comme accompagnatrices et vieilles amies, je pus lui dire avec conviction :


— Croyez-moi, caporal, vous laissez bien plus de souvenirs que quiconque. 


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Petit mot de l'auteur

LE VOICI !

Je suis très contente de ce chapitre ! Au départ je me disais « Non mais ouais écrire un chapitre entier sur une discussion entre Nellas et Livaï, t'abuse » mais au final j'ai été prise de court par mon cota de pages heh ._.'

Ca sera une manière autant pour vous que pour moi de se détendre avant les prochains chapitres qui vont briser notre âme. :')

On se retrouve bientôt ! 

Merci de votre fidélité, n'hésitez pas à voter et commenter. ♥

On remercie @Klynde et @hereticghost pour le temps consacré à cette fanfiction. ♥ (allez jeter un petit coup d'œil à mes copines, ce sont des petites perles d'écrivaines !)

Cœur sur vous.

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