ⅩⅩ - Lettre de l'au-delà
『 Chapitre 20 ⋄ Lettre de l'au-delà 』
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Peu à peu, le silence prenait possession de l'environnement. On ne discernait que le bruit des sabots claquant contre le sol. Derrière moi, le soldat n'avait pas pipé mots de tout le trajet. Il n'y avait rien à dire quand l'enfer se terminait. Je me raccrochais au paysage qui défilait. La campagne laissait parfois place à des morceaux d'arbres décimés, même des bouts de corps. La nausée n'avait pas quitté mon ventre, et mon estomac se trouvait dans ma gorge. Après une telle crise d'angoisse, cependant, il m'était comme impossible de ressentir quoi que ce soit. Lessivée, voilà un mot qui me correspondait bien.
Après quelques minutes de route, ou peut-être une heure, je n'en savais trop rien, on avait pu entendre des soldats nous rejoindre. Je songeais bêtement qu'il devait s'agir de l'escouade tactique, tournant alors la tête pour pouvoir accueillir Petra d'un sourire rassurant.
Mais quel contraste ce fut.
La première chose que je vis, sous mes yeux, fut l'expression cinglante du caporal-chef, au galop pour regagner les devants. Une charrette le suivait de près, de la fumée s'échappait de celle-ci, mais pire encore, je ne voyais pas ma brigade.
Où étaient Auruo, Erd, Gunther, Eren et Petra ?
Un battement de cœur se fit plus fort et douloureux au fond de ma poitrine, comme pour m'annoncer un mauvais augure. La main toute contre, je sentais les martèlements de mon organe.
— Eren ! hurla quelqu'un un peu plus en arrière.
Je le suivis du regard, cette maigre tête blonde approchée de la charrette où se trouvait cette jeune femme aux traits asiatiques, accroupie, l'air mortifère.
Cette vapeur qui s'échappait de cette carriole n'était pas n'importe quelle fumée.
Cette fumée était celle du corps d'Eren qui se régénérait. Eren s'était transformé.
Les mirettes grandes ouvertes, plus petites, j'ouvris la bouche, prête à poser la question au caporal-chef. Je me souvenais alors de son expression. Ses yeux éteints, sa peau maladivement pâle, ses traits tirés les uns les autres.
Non. Nellas, ça ne peut pas être ça.
Les éléments se reliaient petit à petit, alors que je plaquais ma main à mes lèvres, les épaules commençant à trembler.
Ils se trouvent tous en arrière, évidemment.
— Heh-oh-ça va ? tenta de faire le soldat derrière moi.
Incapable de lui répondre, je tournai ma tête vers l'arrière, les yeux écarquillés à la recherche d'une crinière rousse, d'un individu aux cheveux blonds regroupés en un chignon. Rien. Absolument rien.
Tu ne les vois juste pas.
Mes iris agrippèrent le dos du caporal-chef devant moi, je mis toute ma force pour réussir à dire :
— P-peux-tu t'approcher du caporal-chef, s'il te plaît ?
Le jeune homme ne comprenait pas bien, mais il ne pipa mot, donnant un petit coup sur le cheval qui s'engagea à accélérer légèrement, nous plaçant à la hauteur du caporal-chef Ackerman.
Je crus d'abord me rassurer en le regardant, frôlant un sourire terrifiant et inquiet, mais tout s'était éteint lorsque je fis face à l'expression la plus douloureuse, massacrée, et détruite au possible qu'il abordait.
Ses yeux parlaient pour lui.
L'escouade tactique n'existait plus.
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Bientôt, la ville nous ouvrit ses portes sous une acclamation grandiose. Le contraste heurtait l'âme, non, il le détruisait. Ce sentiment m'accaparait : incapable de pleurer, le vide pesait sur l'entièreté de mon corps. Les yeux exorbités, grands ouverts, éteints de lumières et de vies, nous avancions.
Je pouvais à peine sentir les confettis frapper mon crâne. Il s'écroulait tel un déluge torrentiel qui s'abattait sur moi. J'aurais préféré qu'il pleuve, j'aurais préféré ne jamais partir en expédition. Le pire dans tout ça ? Un même souvenir me cognait, non, me découpait en morceaux. Je revoyais Petra rentrer dans la tente, cette chaise sur laquelle j'essayais de me faire la plus petite possible, son sourire si chaleureux qui m'avait permis de parler, voire même de ressentir quelque chose.
Les larmes coulaient silencieusement, comme une averse.
Je n'osais plus regarder le caporal-chef Livaï. Il n'avait pas bougé, son expression avec. De toute son escouade, il ne lui restait qu'un titan-humain qu'il détestait et une poule aux œufs d'or incapable.
Impossible de déceler si mon cœur battait trop vite ou bien trop lentement. Le son, même lui, ne semblait plus très bien discernable. Pourquoi ces personnes nous acclamaient-elles ? Y avait-il une raison particulière à se faire applaudir ?
Bravo d'être sorti des enfers, vous avez simplement massacré des centaines de vies.
Dont celle de l'entièreté de ton escouade.
Bienvenue parmi nous, prends ta place, et surtout,
retourne combattre.
Ma main se plaqua à ma gorge, mes joues se gonflaient, mon bras entoura mon estomac alors que je me courbais légèrement. La nausée m'attaquait, elle aussi. J'avais cru réussir à vomir une troisième fois pendant l'intégralité du trajet, mais rien ne sortait, cette fois également, toujours pas.
Combien de temps ce supplice devait-il encore durer ? Les yeux se braquaient sur moi, de tous les côtés. Nous étions ensevelies dans cette masse en adoration.
C'est abject.
Taisez-vous, je vous en supplie.
Je baissai ma tête, la main contre mon thorax à respirer doucement, le plus possible, du moins, de ce que j'étais capable de produire. Tout me semblait trop difficile, à tel point que même jouer du violon ne me paraissait pas suffisant. Le mal se frayait un chemin jusqu'à moi, et alors qu'il empoignait ma poitrine, la ferme impression qui m'habitait était que je tenais le poignet de l'homme de feu de mes cauchemars.
J'avais réintégré les enfers, avec lui, car comment être digne d'une vie après autant de sacrifices ? En revoyant la scène en boucle, les bruits des os qui se craquelaient sous les pieds du déviant, des cadavres frappant les arbres à pleine envolée, du sang dégoulinant, spongieux, rebondissant comme un orage d'été.
Mes bras se rejoignirent en croix, venant tenir ma peau en tremblant. Impossible de pleurer, mais le froid se répandait dans l'intégralité de mon corps. La seule source de réconfort qui se trouvait à ma portée était la main de ce soldat, derrière moi, qui menait la route au pas. Il frottait parfois mon dos, le caressait d'une manière unique, singulière : maladroite et douce, la description était indéfinissable, mais elle suffisait à me faire garder un esprit plus ou moins clair. Ainsi, je ne m'évanouissais pas.
— Je m'appelle Jean, au fait, fit-il.
Il venait de mettre un terme à cet interminable silence. Mystérieusement, quelque part, je lui en étais reconnaissante. Je tremblais toujours autant, mais en lui parlant, je savais que je pouvais être capable de tenir un peu plus longtemps.
Je tournai légèrement ma tête, apercevant son visage sérieux, rivé sur la route. Il ne me regardait pas. Vu comme cela, difficile de penser que cet homme était un arrivant, il portait déjà des allures de soldat dans son expression.
Bien plus que moi.
J'avalai ma salive de travers, toussotant un instant alors que je voulais lui répondre. Ma main se plaqua contre mon cou, et il se mit à me fixer, surpris, avant d'esquisser un léger ricanement.
— Oui, je sais, il déstabilise beaucoup de femmes, continua-t-il.
Ouvrant grand les yeux, je me présentai pourpre comme une sombre idiote alors que je m'exclamai :
— A-absolument pas ! Je me suis seulement étouffée !
— C'est ce qu'elles disent toutes.
Son air de faux conquérant avait un on-ne-sait-quoi d'agaçant, mais en même temps, cet imbécile avait réussi à me faire oublier en un instant la douleur dans ma poitrine. Un silence habituel revint à sa place alors que je me mis à perdre en rougissement, comprenant qu'il cherchait simplement à m'aider.
Je me repositionnais droite, commençai à entortiller autour de mon doigt une mèche de mes cheveux, me cachant derrière.
— Jean, donc... il est vrai que tu connaissais mon prénom depuis longtemps, mais moi pas. Je suis désolée, j'aurais dû te le demander plus tôt, fis-je, tout bas.
Je pus discerner un soupir sortir de ses lèvres. Son souffle chaud passa au-dessus de mon crâne, étant bien plus petite que lui. Assis l'un à côté de l'autre, sa tête surpassait bien largement la mienne.
— Pas de mal. C'est pas comme si c'était le truc le plus important du monde à savoir alors qu'on part en expédition, encore moins quand t'es dans un tel état de détresse, remarqua-t-il.
Étais-je si terrible à voir ? Moi-même je ne m'étais pas posé la question. La panique m'avait enseveli, m'empêchant de réfléchir à quoi que ce soit de concret. Cependant, plus je me rappelais de ce qu'il s'était passé, plus je comprenais ses allusions.
Je vins mordre légèrement ma lèvre inférieure.
— Je suis désolée pour ça... soufflais-je.
Quelle vision avait-on de moi, à présent ? Une piètre soldate, incapable de digérer sa première expédition, ou de faire face à un titan ? Je me décevais. Je connaissais pourtant les risques en entrant au bataillon, mais il semblerait que je les avais oubliés, annihilés, tous, un par un. À tel point qu'il m'était impossible d'imaginer la mort de mes camarades.
— Regarde autour de toi, fit Jean.
Ses mots me prirent de court. Hoquetant de surprise, je me redressai et me mis à observer mes compagnons d'armes, et alors, la vision du massacre m'empara la gorge.
Aucun d'eux ne semblait victorieux, ou heureux. La mort les pourfendait. De visage en visage, je pouvais apercevoir l'écho de mon âme. À trop compter sur mon état, j'en oubliais de discerner celui de mes camarades.
— Ne t'excuse pas d'être humaine, imbécile, conclut le jeune homme dans un claquement de langue.
Étrange comme mon cœur semblait s'être calmé. La main posée contre ma poitrine, je sentais s'écouler le rythme d'une mélodie apaisée. Il s'agissait sûrement là des mots que je désirais entendre.
Un sourire m'échappa, faible certes, mais vivant. J'acquiesçai tendrement à la remarque de Jean, apte, cette fois-ci, à reprendre une plus profonde respiration.
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Nous nous trouvions sur le début du convoi. Au loin, les murs se rapprochaient de plus en plus. La route allait être longue jusqu'au QG.
Ça et là, nous discernions encore les cris chaleureux et victorieux des villageois. Désormais calmée, je ne décollai pas des yeux le dos de mon caporal-chef.
Il ne m'avait pas adressé un seul regard depuis que nous étions partis, et son expression suffisait à me hanter.
L'envie de l'écouter, le rassurer, ne quittait pas mon esprit. Lui qui était toujours là pour me tendre la main, annihiler et effacer mes cauchemars. Quel genre de soldate serais-je si je ne lui rendais pas la pareille ? S'il s'avérait que je fus bien la dernière de ses recrues en vie, avec Eren, alors mon rôle consistait à être à ses côtés.
Ce soir, je resterai avec lui.
Puis, il y eut un homme. Il était assez âgé. Il venait de se poster face à lui, marchant en même temps que son cheval. Difficile d'entendre ce qu'il lui disait. Il portait une joie, une fierté assez évidente sur ses traits ridés. Était-ce un de ses proches ? Impossible à deviner. Ce qui me sauta aux yeux, cependant, était ce frisson déchirant qui parcourut son dos jusqu'à ses épaules. Son visage s'était redressé soudainement. Quel genre d'expression faisait-il, actuellement ? Quel genre, oui ?
Ma poitrine se serrait à regret. Mes bras se soulevaient, prêts à le capturer directement. J'en étais tout bonnement incapable.
Car la lueur du jour ne nous correspondait pas.
Je levai la tête. Le ciel était éclairci, le soleil tombait. Quel est ce sentiment étrange ? Je n'arrivais plus à rien deviner ni comprendre.
Pour la toute première fois de ma vie, les émotions étaient si présentes, tellement difficiles, que je ne ressentais plus rien du tout. Y mettre des mots m'était impossible. Ils me manquaient, tous autant qu'ils étaient.
Il n'y avait rien à dire lorsque la mort vous prenait dans ses bras. Elle chuchotait ses maléfices, et capturait votre parole. Pour ma part, elle agissait en reine. Peut-être enfouissais-je trop profondément les choses. Je n'avais jamais pu réagir autrement quand tout s'effondrait.
Judith m'avait appris à survivre.
Pas à comprendre.
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Le soleil se couchait lorsque nous étions arrivés au QG. Mon premier réflexe avait été de courir vers le caporal-chef, mais celui-ci ne s'était pas retourné. Il refusait. Était-il en train de me rejeter ?
Je devinais sa silhouette, il rejoignait le major, sans un mot de plus. En faisant plus attention, je remarquais indéniablement sa façon de marcher inhabituelle : il boitait.
Un sentiment amer m'attaqua les tripes, de nouveau. Plantée au milieu des jardins du bataillon, je demeurais cette pousse inutile.
La solitude ne m'avait jamais autant paru flagrante que lorsque j'étais à ce point entourée.
Il n'y avait ni Petra, ni Auruo, ni Erd, ni Gunther pour me sortir de cette torpeur. Ils n'étaient plus ici. Je ne parvenais pas à réaliser ce massacre. Une part de moi persistait à croire qu'ils se trouvaient encore quelque part. Une mission de dernière minute, ou cachés à l'autre coin du QG.
Je n'arrivais pas à pleurer. Le vide m'accaparait en même temps que la douleur. Là, droite, statique, sans rien dire, je me mis à avancer sans une parole de plus. Agatha et Mina devaient être occupées avec les blessés. Jean avait rejoint des camarades directement à notre venue. Le caporal m'évitait, était parti sans un regard ni un mot.
J'étais seule.
Définitivement seule.
Je n'étais ni même digne d'exiger la moindre présence. Ma position ne m'avait jamais autant frappé l'esprit qu'aujourd'hui. Je prenais conscience, d'un seul coup, qu'être soldat signifiait aussi de laisser de côté sa propre humanité.
Moi qui pensais que ma vieille amie allait me quitter, me voilà à de nouveau tenir la main de Mère Faucheuse.
Un pas, puis deux, trois. Je me déplaçais silencieusement dans les couloirs, montais les marches des escaliers déserts. Le bois grinçait sous mes pieds. J'avais envie de jouer. Non, j'en avais besoin.
Je me mordais l'intérieur de mes joues sans même y faire attention. L'automatisme reprenait le dessus sur moi. Exactement comme après un cauchemar, sauf que cette fois-ci, il était bien réel.
De passage en passage, je parvenais à ma chambre. Le crépuscule avait kidnappé de son orangé les détroits du QG. La porte s'ouvrit dans un bruit strident d'usure. Un pas. Encore un. Mon lit face à moi, parfaitement plié, reflétait ma silhouette endormie de la veille.
Quelque chose, cependant, piqua ma vision : sur mon oreiller reposait une enveloppe fermée, avec la seule calligraphie soignée de mon prénom. Je la pris en main, fronçant les sourcils alors que j'entrepris de la lire :
« Ma chère Nellas.
Je ne suis pas très douée avec les sentiments, encore moins quand il s'agit de les exprimer convenablement. J'ai décidé de t'écrire, j'espère que tu me pardonneras ma lâcheté.
Nous partons en expédition demain, et je me suis dit qu'il était correct que tu saches ces quelques mots avant que je ne m'emporte, que quelque chose se brise entre nous. Je t'aime beaucoup, tu sais. Tu me rappelles indéniablement ce que j'étais par le passé. Tu te bats avec conviction, ne te laisse pas avoir par les remarques désobligeantes d'Auruo, et bon sang, ce que tu es belle, Nellas.
Un jour, tu m'as dit que tu ne comprenais rien à ce sentiment étrange, et je t'avais répondu qu'on n'y connaissait tous pas grand-chose. Ce qui est vrai. On ne choisit pas de qui on tombe amoureux. Cela s'abat sur nous, et alors, tout notre quotidien est chamboulé par cette émotion. Il guide le moindre de nos gestes, de nos décisions, de nos expressions, de nos discours. Je sais ce que c'est, Nellas. Tu portes si bien ce sentiment. L'amour te va à merveille.
Peut-être ne l'as-tu toujours pas compris, mais je tiens à ce que tu le saches, que je t'encourage en tant qu'amie. Nous sommes deux femmes éprises de la même personne, et c'est ainsi. Avant d'être ma camarade, ma petite apprentie, tu es avant tout une précieuse rencontre, quelqu'un qui m'a écouté, soutenu. Je sais que de nombreux jours nous attendent toutes les deux dans cette escouade, et je ne veux pas perdre cela avec toi.
Le caporal-chef est libre de faire son choix. Je n'abandonnerai pas. J'ai le droit à la plus merveilleuse et la plus combative des rivales, tu me donnes du fil à retordre, tu sais ! Alors au diable les convictions qui dictent que nous devons être ennemis. Laissons la vie choisir pour nous, le hasard avec.
Avec toute mon amitié,
Petra. »
Il m'était impossible de discerner l'écriture soignée de ma défunte amie. Mes larmes salissaient l'ancre, me floutaient la vue alors que mon corps s'effondrait sur mon lit, poussant un hurlement de douleur, à en revêtir ma chambre, je laissai tomber le papier qui toucha le sol. Tout en me serrant les poings, agrippant mes cheveux, les cris ne faisaient que sortir de plus belle, autant que mes sanglots.
Je saisissais peu à peu les malaises ambiants que me donnait son visage lorsque je parlais au caporal, ou quand il m'offrait des gestes plus ou moins proches. Je comprenais. Je n'avais jamais été aussi lucide de ma vie, et alors que ma poitrine semblait jaillir hors de mon corps, tenant mon cœur déchiqueter au bout des doigts, je ressentais une douleur assidue, qui m'en coupait le souffle.
J'étais amoureuse.
Et Petra était morte.
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▛ Petit mot de l'auteur ▟
J'AI MAL OK ?
Grand dieu il a été chaud à écrire celui-ci. Tellement que je sais même pas si je suis fière ou pas de son écriture. ,_,
J'espère qu'il vous a été cool, hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé en commentaire, parce que je sais clairement pas où me positionner ouin
On se retrouve bientôt pour le chapitre 21, vous l'aurez compris,
Les ennuis commencent.
Cœur sur vous.
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