ⅩⅠⅤ - Entrée en scène
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『 Chapitre 14 ⋄ Entrée en scène』
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6h du matin, nous voilà déjà rassemblés au réfectoire pour profiter de nos dernières heures de répit. D'ici 16h, Eren et moi devions être parés, pomponnés, absolument irréprochables pour la réception. Le major nous avait expliqué son déroulement, notre arrivée. À 19h nous serons tous présents à Mitras, là où se trouvaient les demeures les plus riches, nobles. Un monde qui m'avait appartenu jadis, qui m'échappait désormais. Ce jour ne devait pas différer des autres. Un entraînement nous guettait pour la matinée entière ainsi que le début d'après-midi. On m'avait prévenu plusieurs fois, dès mon arrivée, que ma condition un peu spécifique d'inscrite civile, allait être rude. Pas le temps de se reposer, d'espérer un faible repos. Mon retard était faramineux par rapport aux autres recrues, et ce, même si je m'améliorais rapidement.
La seule règle du jour restait de me ménager, de pouvoir tenir la soirée complète. L'entière responsabilité de cette mission était sur mes épaules ainsi que celles de Eren. Lui comme moi savions qu'échouer n'était même pas envisageable, en particulier lorsque l'ombre du major nous guettait. Un faux pas, et nous étions pris au piège de ses yeux colériques, de quoi faire trembler la terre entière. Même le regard du caporal-chef n'était aussi terrifiant que le sien, lorsqu'il s'agissait de jouer les cartes pour le bataillon, Erwin Smith était irréprochable.
Je faisais tourner ma pomme contre la table, songeuse, une nouvelle fois. Je ne pensais plus à ma nuit, à ce souvenir chaleureux qui avait le don de caresser mon âme entière, de me faire perdre toutes résolutions. Aujourd'hui, pas d'œillades grises, le genre à me faire louper un battement de cœur ou à laisser échapper un sourire farouche. Je réfléchissais à la réception, à ma performance future devant l'intégralité de ce beau-monde. Je n'aurai jamais imaginé toucher au milieu de ma mère, d'être en grande diva avec son violon, la pièce maîtresse d'un tableau. Ce monde était le sien, pas le mien, comment soupçonner y parvenir un jour, encore moins de cette manière ?
Un soupir franchit la barrière de mes lèvres, attirant le regard curieux d'Agatha et de Mina qui partageaient leur petit déjeuner avec moi.
— Euh, coucou ici la terre, on a encore perdu notre soldate ce matin caporale ! beugla Mina, agitant sa main devant mon regard.
Je revins effectivement à moi, légèrement surprise de faire face aux yeux citrins de la blondinette, ainsi qu'aux deux perles bleues de la cheffe. Cette mauvaise habitude ne me lâchait pas en ce moment : celle de me perdre facilement dans mes songes.
— Ne l'embête pas trop, Mina, elle doit avoir beaucoup à penser pour ce soir, répondit Agatha.
La jeune femme m'adressa un sourire compatissant, m'obligeant à lui répliquer par la même expression. Agatha savait toujours trouver le mot d'avance pour me faire déculpabiliser. J'avais définitivement de quoi cogiter pour aujourd'hui.
— Merci, c'est vrai que j'ai tendance à un peu m'inquiéter pour la réception, j'ai peur de faire un faux pas, ou qui sait, quelque chose de pire, soupirais-je.
Je n'étais pas à l'abri d'un évènement inattendu : glisser, tousser, m'étouffer en buvant, ce genre de broutilles insignifiantes qui ne faisaient qu'augmenter ma pression. Je me grattai nerveusement la nuque, tournant le fruit contre le bois usé de la table, sentant les regards de mes deux voisines se scotcher à mon corps. Mon pied tapait nerveusement sur le sol, mes dents trouvaient le chemin de ma lèvre inférieure, je la mordillais.
Puis il y eut un bruit, une chaise qui fit douleur aux carrelages du réfectoire. Quelqu'un venait de s'asseoir à mes côtés, et ce quelqu'un n'était pas n'importe qui, car en rencontrant cette odeur de lavande que je connaissais désormais très bien, j'aperçus d'un mouvement de tête sur ma droite le visage du caporal-chef.
Mina fit un salut, Agatha accueillit un vieil ami d'un mouvement de la main, plaquant sa tasse de lait contre sa bouche pour en avaler le contenu.
— Tu stresses, morveuse, fit-il, posant son thé contre la table, à son tour.
Mon vert rencontrait son gris, quatre yeux à se fixer. J'allais répliquer, mais à ses mots, j'en devinais la présence irrémédiable du commencement de mes sueurs froides, du faible filet de sang couler sur mes lèvres par mon mordillement, et le meuble cesser de trembler par les mouvements répétitifs de mon pied. Touchée, coulée, le caporal avait encore deviné.
Je poussai un soupir, eut un sourire maladroit à son encontre alors que je lâchai enfin ma pomme, la laissant rouler sur la table. Mina la rattrapa avant qu'elle ne toucha le sol, mais moi, je venais de me tourner instinctivement vers mon caporal, d'un naturel déconcertant.
— Évidemment que je stresse, la moindre erreur m'y est interdite, je n'y suis pas à l'abri, lui répondis-je.
Il parcourut mon corps, ne me témoignant d'aucune réponse hâtive. Le caporal était toujours comme cela à mon égard : prévoyant. Il semblait chercher les mots justes, le genre qu'ils m'offraient lors de nos interludes nocturnes. Je n'en discernais même pas les œillades complices d'Agatha et de Mina, leurs sourires ridicules partagés en silence en observant, guetter le moindre rapprochement que nous pouvions avoir lui et moi.
Ridicule.
Il n'avait jamais été question de rapprochement, n'est-ce pas ?
— Urthël, tu t'es entraînée pendant plusieurs semaines avec acharnement, tu répètes la même symphonie depuis des années, et puis, connaissant Erwin, il veillera à ce que tu sois mise hors de danger. Je serai là également, répondit-il enfin.
Surprise, ouvrant légèrement la bouche pour savoir quoi répliquer, je me retrouvai idiote à sentir mes joues chauffer. Savoir qu'il serait présent pour protéger mes actions m'avait rassuré immédiatement, bien plus que d'apprendre que le major y veillerait aussi, quelle étrange sensation.
— Certes... oui, vous avez raison caporal, balbutiais-je d'une plus petite voix.
Semblant satisfait, il se leva, mais un geste de sa part me prit par surprise. Alors qu'il se redressa, reprit sa tasse entre ses doigts, son autre main se logea sur le haut de mon crâne. Il tapota deux fois, craqua un :
— J'ai raison.
Avant de repartir, me laissant imbécile, sur ma chaise, rouge écarlate. Mina dû se retenir de pouffer de rire, Agatha aussi, mais elles témoignèrent de la pire action possible alors que je ne me remettais pas de ce geste si anodin.
La main de la blondinette, qui agrippait toujours ma pomme, se posta à côté de mon visage, là, elle éclata de rire, pestant :
— Regarde, elle a la même couleur là.
Je me retournai, outrée, voyant le fruit entre ses doigts, la tête d'Agatha engouffrée dans ses bras, proche de la table. En vue de ses épaules qui remuaient frénétiquement, aucun doute là-dessus, elle était hilare.
— L-la ferme ! hurlais-je, reprenant ma pomme d'un coup brusque.
En ce moment, il y avait de quoi me retourner l'esprit. Entre la réception et ces moments passés avec lui, je ne savais plus où donner de la tête. Mon corps réagissait trop quand il s'agissait du caporal.
— Il faut dire que c'est assez amusant de vous voir tous les deux, autant toi que lui, fit Agatha, le visage désormais relevé.
Un petit sourire ornait ses fines lèvres, ses lunettes cachaient ses faibles rougissements face au rire profond qu'elle avait pu avoir. J'en venais à deviner qu'Agatha avait dû côtoyer le caporal-chef, ayant le même statut que lui.
Je comprenais mon propre ridicule, mais impossible de mettre un mot sur la réaction de mon chef. Je ne l'avais point connu avant mon arrivée, je n'en savais que sa réputation cinglante et son regard meurtrier dont il m'avait témoigné lors de notre première rencontre. J'avais songé que Petra avait raison, qu'il cachait quelque chose de bien plus profond derrière sa muraille.
— Comment ça ? la questionnais-je, mordant enfin dans mon fruit.
— Nellas, tu sais, enfin, non, évidemment tu ne le sais pas vu que tu es complètement ignorante sur tout ce qui peut se passer ici, mais il faut que tu saches que ce genre de chose, et bien ça n'est pas normal ! pesta Mina.
— Du calme, Mina. Ce qu'elle essaye de dire, c'est que le caporal-chef Ackerman est un solitaire, Nellas. Il ne témoigne d'aucune gentillesse auprès de ses compères. Les relations qu'il possède sont assez spéciales, je n'ai jamais su définir celle qu'il noue auprès du major. La seule chose que je sais, est que le caporal Zoe l'aime bien, enfin, on peut dire qu'elle est aussi spéciale que lui, et le caporal Zacharias est aussi solitaire qu'il ne peut l'être. Tu as pu voir qu'il ne reste pas beaucoup avec son escouade, non ? fit Agatha.
Ses mots me retournaient complètement l'esprit. Je savais que mon chef n'était pas quelqu'un de très extraverti, mais maintenant qu'elle posait des mots dessus, il était vrai que je ne l'avais que très rarement vue manger avec nous, Petra, Auruo. Il assistait à quelques entraînements, certes, mais il ne restait pas jusqu'au bout. Alors son temps, il le passait à quoi ?
Abrutie, je ne savais quoi répondre. Il n'était pas comme ça avec moi. Mon caporal était l'homme qui avait préparé un thé spécifique pour ma gorge, il était celui qui m'écoutait chaque nuit mettre des mots sur mes blessures internes. Finalement, que savais-je de lui ?
Le gouffre sans fond qui s'étalait sous mes yeux me fit presque peur, voyant bien le mystère imprenable qui semblait l'accaparer. J'en revenais au même point, celui qui me déconcertait, m'arrachait l'âme : je ne le connaissais pas bien.
Ce contraste faisait mal. Lui, il pouvait me dépouiller de toutes mes émotions en un seul mot, me poussait à lui parler. J'avais beau essayer, je n'y arrivais jamais quand il s'agissait de lui. Combien de secrets possédait-il ?
— Woh, woh, woh, Nellas, repars pas dans ton monde, s'il te plaît, pesta Mina qui venait de me donner un coup de coude.
— Mais j'y comprends rien, moi, répondis-je, complètement désespérée.
— Si ça peut te rassurer, je doute que quiconque ne le comprenne. Je peux te dire une chose, c'est que toi, Nellas, il a l'air de t'apprécier, fit Agatha, posant sa tasse de lait vide sur la table.
La situation avait de quoi me rendre folle. Je peinais déjà à découvrir la totalité des mystères du monde de la surface, de tout ce qui pouvait constituer sa palette d'émotions. Comment mettre des mots quelque part où personne ne semblait en avoir ?
Le mot « ménager » me frappa l'esprit à nouveau alors que je commençais à avoir mal à la tête. Il fallait que j'arrête mes pensées ici, auquel cas je ne saurai être efficace ce soir.
Seigneur, ma mélodie de cette nuit sera très certainement sans aucun sens, songeais-je.
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La respiration était différente dans cette robe. L'air y était comprimé, ou bien il s'agissait peut-être de moi qui peinait à trouver mes repères. Il était déjà temps de partir.
J'étais passée sous la douche méticuleusement, parfumée au lila grâce au savon que m'avait offert Mina. Perchée sur ces talons, je ne savais déjà plus où donner de la tête. Ma préparation avait pris plus d'une heure complète, à voir défiler les femmes du bataillon, on m'avait habillée, coiffée, même maquillée.
Quand enfin, j'avais pu voir le résultat en face de la glace, il m'avait été difficile de prononcer le moindre mot. Était-ce moi ? Dans cette robe bleu marine, bien trop belle pour ma personne, avec mes cheveux particulièrement bien bouclés pour ce jour, et avec mes lèvres d'un rouge imperceptible.
Était-ce moi, oui ?
Je n'avais pas le temps d'y penser, la seule chose qui accaparait mon cœur était cette maudite réception. Je ne devais pas perdre pied. Alors que je peinais à entendre les murmures provenant des groupes à droite et à gauche, je m'avançais dans les couloirs du bataillon, apprêtée, me rendant vers l'extérieur pour gagner le carrosse. J'ignorais si je voulais réellement entendre ce que l'on disait de moi. Je tenais fermement dans mes mains l'étui de mon violon. Eren m'avait rejoint, n'avait rien dit et je l'en remerciais pour cela. Il portait dans son regard l'entièreté de sa détermination, certainement galvanisé par notre réussite. Moi, je me sentais un peu trop dénudée, avec tous ses regards agrafés sur ma peau.
Au loin, se dessinait enfin l'attelage avec la petite cabine. Le major portait son uniforme de réception, en bon militaire qu'il était, tout comme mon voisin, et le caporal-chef. Il était de dos, parlait à son escouade qui, d'un coup en me voyant arriver, se mit à réagir. Petra n'avait pipé mot, la bouche entrouverte, je retrouvais la même expression maladroite, étouffée dont je ne pouvais pas mettre de parole, Auruo, lui, s'était automatiquement mordu la langue, mais moi, je ne voyais surtout que celle du caporal-chef Livaï, tourné vers moi.
Peut-être l'avais-je rêvé, mais ses yeux semblaient plus lumineux. Je me mis à rougir, prête à dire quelque chose, mais le major me coupa. Il m'observait méticuleusement, comme s'il cherchait à trouver le moindre défaut.
— Bien. Nous pouvons nous mettre en route, ordonna-t-il.
Je détournai mon regard du sien, enfouissant la plupart de mes sentiments en moi, m'agrippant davantage à mon instrument avant de monter dans le carrosse avec l'aide d'Eren. Comment confronter cet homme avec un tel malaise ? Je me sentais étouffée.
Seuls les battements de mon cœur parvenaient à mes oreilles, je n'arrivais même pas à écouter les encouragements jaser à gauche et à droite. La tête baissée, admirant le sol de la voiture, je tentais de respirer, l'étui plaqué contre ma poitrine.
J'étais assise aux côtés d'Eren, face à moi, le caporal-chef et le major. Impossible pour moi de trouver le moindre réconfort dans cette condition. Il fallait que je me calme, ça n'était pas le moment de flancher.
— Urthël ? fit le major.
Je me redressai d'un coup, voyant le regard de tout le monde tourné vers moi, j'en concluais que je n'avais, sans aucun doute, pas répondu une première fois.
— O-oui, excusez-moi, balbutiais-je.
Le major fronça les sourcils, de quoi me retourner le sang. Il m'invita automatiquement à mettre de côté mes émotions versatiles. Il m'avait accordé sa confiance, qui sait ce qu'il serait capable de faire si je venais à échouer la mission.
— Nous arriverons d'ici 3h. Avez-vous toujours bien en tête le plan ?
— Nous ne parlons que si nécessaire, nous restons à vos côtés, Eren et moi sommes partenaires pour la danse, et enfin, je réponds présente à l'invitation de jouer, fis-je, plus sérieuse.
Ce plan, je me l'étais remémoré en boucle, au point de m'en causer des cauchemars. Je m'imaginais faire une erreur, tout gâcher sans le vouloir. Il ne fallait pas que cela arrive.
L'air sévère du major sembla s'effacer légèrement à la suite de ma réponse, il hocha la tête, s'apprêtant certainement à nous parler davantage de la suite, Eren était pendu à ses lèvres, mais moi, irrémédiablement, je faisais écho au regard de mon caporal-chef. Face à moi, il semblait par le regard m'inviter à me détendre. Timide, je lui fis un faible sourire, hochant légèrement la tête.
Il avait raison. Ça n'était pas le moment de flancher, après tout, j'étais une soldate.
Je gardai ma concentration sur les fidèles paroles du major, revoyant ainsi en sa compagnie de nombreux propos concernant les invités. La soirée risquait d'être longue et pénible, mais il fallait le faire. Il le fallait pour l'avenir du bataillon.
Ce fut étrange comme le trajet passa à la fois vite que lentement. Le stress augmentait les ressentis, par moment, il me semblait que nous n'avions qu'à peine fait 30 minutes de route au lieu de 1 heure, d'autres fois, l'heure passait en 2. Voilà que nous étions arrivés. La calèche se stoppa, comme pour signaler la fin de notre calvaire. Eren et moi nous étions partagé un même regard alors que le ciel s'était obscurci, avait troqué sa luminosité jaunâtre pour quelque chose de plus orangé. Je respirai un bon coup, le major sortit en premier. Eren avait tenu à être le second, le caporal me regarda, je lui rendis son œillade, il m'invita à descendre. Je le fis, et alors que je mis mon premier pied sur la marche, son souffle contre mon oreille me fit avoir un hoquet de surprise :
— Tout ira bien, Urthël, m'avait-il dit dans un murmure.
Impossible de savoir s'il avait tort ou raison, mon cœur s'affola, il venait de me prendre de court, m'offrant le grand de mes rougissements.
Je descendis malgré moi, le plan devait commencer, et ce dès maintenant, Eren m'offrit son bras, je le pris automatiquement, laissant le major prendre les devants avec le caporal. À partir d'ici, il fallait être irréprochable.
Nous étions dans une large cour intérieure. La richesse en était presque étouffante. Un arbre domptait le centre, entouré de ses petites barrières. Les pavés au sol étaient garnis comme un échiquier d'un symbole, très certainement l'emblème de la famille habitant ce domaine. Les fenêtres étaient éclairées, parsemées d'ombres qui bougeaient, témoignant de la présence des invités. Alors que nous consumions nos pas vers la large entrée, tenue par deux domestiques raffinés, le major sembla porter un masque tout à fait étonnant. C'était tellement fascinant à découvrir, à quel point il savait s'adapter à n'importe quel milieu. Cela témoignait forcément de son génie. Mon caporal, lui, n'avait en aucun cas changé, au contraire, son expression redoutable semblait s'être appuyée.
Un faux sourire attaqua mes lèvres, par pur automatisme. Il fallait paraître charmante, après tout. Cette pensée n'avait pas quitté mes songes depuis le début. Être parfaite, quitte à piétiner la vérité, ici, ma tristesse n'avait pas sa place ni mon mécontentement. Alors il fallait sourire, sourire pour camoufler les débris de ma vie, si éloignés de ce milieu. M'inventer une tout autre histoire, ou jouer la carte de la pitié, je savais pertinemment que le major allait jouer de mon passé auprès des nobles, susciter la carte du : «Pauvre enfant ! »
Ma mère serait si peu fière de cela.
Assez vite, nous fûmes invités à entrer. Le décor était d'autant plus somptueux. Les tapisseries, les sculptures et divers matériaux, Eren contenait avec mal sa surprise, moi non plus. On m'offrait sous mes yeux les portes du paradis, la richesse était particulièrement brillante, inouïe. Savoir que les nobles vivaient dans de telles conditions frappait terriblement mes souvenirs des bas-fonds, là où régnait inconditionnellement la misère. Dire qu'il y avait des gens qui mourraient de faim, et qu'ici, même les tapis étaient richement décorés, il y avait de quoi m'en donner la nausée. Cependant, je contenais, il le fallait.
En parcourant les couloirs, les divers escaliers, nous finîmes par arriver en face d'une large porte fermée. On entendait la musique jaillir, les discussions acharnées et les rires un peu trop faux des invités.
En ouvrant la porte et en faisant face à cette salle de bal absolument somptueuse, une pensée me frappa le crâne :
Le paradis possédait des allures d'enfer.
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▛ Petit mot de l'auteur ▟
Ce chapitre, je dois avouer que moi-même je l'attendais avec impatience !
Encore plus le chapitre suivant du coup.
J'espère de tout cœur qu'il vous aura plu ! J'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire ! N'hésitez pas à me faire parvenir votre avis par un simple petit vote ou bien un petit commentaire !
Cœur sur vous.
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