22. Confiance
Une journée et une nuit s'étaient écoulées depuis que Jim et Lina étaient cloitrés dans la cabane. Plus méfiant que jamais depuis l'épisode avec Bloup, le jeune homme avait gardé ses distances, n'avait pas dormi et avait expressément ordonné à Lina de se reposer à l'autre bout de la pièce, le plus loin possible de Béatrice. Lui, avait aligné son sac de couchage entre les deux, pour protéger la fillette.
Il avait bien intégré ce qu'il s'était dit la veille : « Ne plus faire confiance à personne de ce monde ».
Finalement, la jeune femme n'avait rien tenté, n'avait montré aucun signe d'hostilité. Elle passait ses journées à noter des choses dans un carnet et à griffonner une carte déjà brouillonne. Parfois, elle lançait des sourires qui se voulaient réconfortant à Lina. Cette distance, qui mettait un certain froid, ne semblait pas la déranger ; bien que parfois, elle initiait une conversation sur le monde d'en haut. Elle en était curieuse.
Cet intérêt avait rassuré Jim. Plus il la voyait, moins il la prenait pour une ennemie.
Il avait sorti une flèche du grand carquois - où Béatrice rangeait tous ses traits -, à côté duquel il dormait. Ça faisait office de menace muette.
Béatrice en avait ri et l'avait charriée sur la taille de ce semblant d'arme trop fragile. Dans ses railleries, elle avait réussi à décrocher un sourire timide à Lina. Jim s'était fait violence pour garder son sérieux, il avait rétorqué que même si la flèche se briserait en donnant un coup, la pointe, elle, perforerait bien la chair. Une étincelle d'amusement avait brillé dans les yeux de la jeune femme alors qu'une grimace avait tordu le visage de la fillette.
Plus Jim la voyait, plus il la trouvait jolie. Ses courts cheveux, son assurance, son sérieux, sa silhouette athlétique...
Sa prise autour de la flèche s'était lentement desserrée, heure après heure.
Malgré ça, il ne parvenait pas à dormir, il se devait d'être aux aguets au cas où quelqu'un ou quelque chose viendrait les attaquer. Et puis, il lui arrivait de repenser aux sons de l'hôtel la nuit tombée – bien qu'il en connaissait maintenant la cause -, de revoir Helmut être rué de coups – par sa faute – et de se revoir dans ce nid de mimiques, au milieu de cadavres, d'os et de sang.
Si peu de temps ici et déjà tant de souvenirs cauchemardesques...
*
Le matin du deuxième jour, assis en tailleur sur son épais duvet, il avait les yeux rivés sur le dos de Béatrice, déjà debout, en train d'écrire dans son carnet des choses qu'elle refusait de partager. Il ne la regardait pas vraiment, ses yeux étaient simplement plongés dans le vide, son esprit tentait de se reposer un tant soit peu.
Plus que jamais, il regrettait d'avoir oublié sa valise avec tous ses vêtements, à l'hôtel. Les habits qu'il portait avaient séchés de son plongeon dans le lac, mais sentaient maintenant mauvais ; heureusement Béatrice lui avait donné des feuilles odorantes avec lesquelles les frictionner, ça camouflait un peu. Son jogging gris et son t-shirt avaient encore des traces de sang et de terre. Jim soupira, ce t-shirt il l'aimait, il y avait écrit « La vie est belle » dessus, en orange pétant.
C'est Lina qui le fit sortir de sa somnolence, dans un sursaut. À peine ouvrit-elle les yeux, qu'elle bondit les bras grands ouverts.
- Je veux sortir ! hurla-t-elle.
Béatrice lâcha sa plume dans un grognement.
- Toujours pas, non ! rétorqua-t-elle, les dents serrées. Je ne veux pas que les mimiques t'attaquent !
Ça faisait depuis la veille que Lina scandait cette envie, Béatrice lui avait répondu sévèrement que non. Personne ne devait sortir ! Alors le ton était monté entre les deux, la benjamine l'avait insultée de méchante, de vilaine, de sorcière. Jim en avait souri hier, mais maintenant qu'elles recommençaient ces éclats de voix, alors qu'il avait trop peu dormi et qu'il avait faim, il se frottait les tempes, à bout.
- T'es toujours aussi méchante qu'hier ! T'es qu'un vers de terre ! J'veux pas te voir ! hurla Lina en mettant ses mains devant ses yeux.
Béatrice pouffa avant d'ouvrir la bouche, une réplique tranchante au bout des lèvres.
- Stop ! les arrêta Jim, d'une voix si ferme, qu'elle l'étonna lui-même. Pas la peine de crier. Lina, si on ne peut pas sortir c'est que c'est dangereux. Nous irons nous promener quand Helmut nous aura rejoints. D'ailleurs, on ira le chercher...
Il laissa sa phrase en suspens, attendant que Béatrice la finisse pour lui.
- Il nous faut deux, trois choses et nous irons le chercher. Disons dans deux nuits.
Jim se leva de sa couche. Il avait laissé la flèche sur son oreiller.
- Le plus vite sera le mieux, dit-il à la jeune femme.
Lina rejoignit Béatrice autour de la table, s'assit face à elle et se mit à la fixer, les sourcils froncés. Voyant que sa bouderie laissait totalement indifférent sa grande ennemie, elle tourna son regard vers bibliothèque, là où Jim feuilletait des ouvrages sur la faune et la flore - aux couvertures en cuir et aux pages jaunies. Les yeux de la fillette hurlaient : « J'arrive pas à la mettre hors d'elle, aide moi ! ». Il en rit.
- Tu veux une feuille pour dessiner ? proposa Béatrice, le visage enfin relevé vers l'enfant.
Cette dernière ouvrit de grands yeux, surprise de cet élan de gentillesse, elle hocha vivement la tête.
- Bah t'en auras pas ! se moqua la jeune femme. Je vais te montrer ce que c'est qu'une méchante, moi !
Lina eut un mouvement de recul face à cette réaction et au ricanement qui suivit. Jim faillit laisser tomber son livre, il ne put retenir un pouffement. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, la méchanceté de Béatrice le rassurait. Ça changeait des sourires de Bloup et de son hypocrisie. Au moins elle est entière, pensa-t-il.
- Plutôt rancunière ? fit-il en s'approchant pour essayer de voir, par-dessus l'épaule de Béatrice, ce qu'elle écrivait.
Trop tard, elle avait refermé son carnet dans un sourire.
- Pas rancunière, non, c'est juste que je n'oublie pas !
- Rancunière, donc, simplifia Jim en s'asseyant à côté de Lina.
Béatrice fit glisser son carnet dans sa besace et en sortit une feuille qu'elle tendit à la fillette.
- Tiens et me met pas d'encre sur la table.
Après un timide merci, Lina trempa la plume dans le flacon d'encre, la ressortit plein de fluide – qui goutta sur la table – avant d'essayer de tracer un trait qui, au vu de sa grimace, lui déplu. Sous les regards noirs que lui jetaient Béatrice, Jim se sentit obligé de se justifier pour elle.
- Pas la peine de la regarder comme ça, je sais pas non plus comment on se sert de ce truc-là !
- Tu rigoles ? Vous n'écrivez jamais à la surface ?
Jim eut pour réflexe de glisser sa main dans sa poche, pour prendre son téléphone. Il le relâcha en se souvenant qu'il n'avait plus de batterie.
- On écrit, mais avec des stylos en général ou avec des machines, genre portable ou ordinateur.
L'expression de surprise de Béatrice s'accentua davantage.
- Des machines ? Du genre des catapultes ? Des béliers ?
- Dessine-moi un bélier... enfin un mouton, ricana Lina dans un murmure, emporté par le souvenir d'une histoire que lui contait son papa Bloublou.
Jim tiqua. Ce monde était médiéval, alors comment leurs expliquer ce que sont les machines auxquelles ils pensaient ?
- Bah je t'avouerai que ça serait compliqué à expliquer, je prendrais le temps de te raconter tout ça une prochaine fois. Tu ne voudrais pas plutôt qu'on passe à table ?
Béatrice prit quelques secondes pour se remettre de cette idée de « machine (de guerre) à écrire ». Finalement, elle se leva, montra brièvement à Lina comment se servir d'une plume. Elle y gagna un sourire.
- T'es pas si méchante finalement, ricana la fillette.
- Même pas du tout, répliqua la jeune femme, en passant sa main dans les mèches blondes et bouclées de Lina. Ta maman ne te démêle pas les cheveux ?
- J'ai pas de maman. Et toi, c'est ta maman qui te les a coupés ?
Béatrice retira sa main et se retourna. Jim eut le temps de lire de la tristesse sur son visage. En plus de Lina et Helmut, elle aussi a perdu un parent ? pensa-t-il maladroitement. Je les attire... Il se mordit la langue. C'était du Jim tout craché, ses pensées et trop souvent ses paroles étaient maladroites, sans être mal intentionnées. Désolé, désolé, désolé... se répéta-t-il en son for intérieur.
- On va manger, fit Béatrice, d'une voix un chouïa trop ferme, qui trahit sa volonté de la durcir pour que sa faiblesse ne soit pas entendue.
Elle fit signe à Jim de la suivre alors que Lina continua de dessiner. Elle ouvrit une trappe dans le coin opposé à la porte, le jeune homme ne l'avait pas remarqué. Elle descendit et lui demanda d'embraser une bûche pour qu'elle fasse office de torche. Jim s'exécuta, la regardant éclairer une salle sous-terraine, sèche et étonnamment fraîche.
- Tu descends ? T'as peut-être peur que je te charcute ? rit Béatrice.
Elle eut un rire, mais voyant que Jim lui fit une grimace, elle ajouta avec lassitude :
- Va chercher ta flèche.
Et une fois armé, Jim descendit la petite échelle. La torche illuminait une pièce souterraine où des murs de terre parfaitement polis, soutenus par de larges poutres en bois, étaient recouverts d'étagères où pendaient de la viande séchée et des légumes. Dans un coin, il y avait une rangée de large sac, visiblement remplie de gros sel.
- C'est le meilleur moyen de conserver de la nourriture, qu'on peut manger sans la faire cuire, donc sans odeur et donc sans mimique, expliqua Béatrice.
- C'est fou ! s'étonna Jim. Tu voudrais pas dormir ici ? Comme ça on serait sûr d'être en sécurité, en haut, Lina et moi !
La jeune femme perdit son sourire et tira la langue. Jim rit de cette image : une dame d'une vingtaine d'années, la langue largement pendue et l'expression sérieuse. En réponse, il leva son majeur.
- On fait plutôt ça à la surface. C'est un doigt d'honneur... ça a plus ou moins la même signification.
Béatrice l'imita, sembla hésiter quant à la signification de son doigt majestueusement dressé.
- C'est bon à savoir, remercia-t-elle.
Elle ouvrit un des gros sacs, puis un autre, et encore un autre. Jim longeait le rayonnage, il ne restait plus que trois viandes, séchées en long et fin bâtonnet.
- C'est du mimique ? demanda-t-il.
- Du loup, andouille ! J'ai pas spécialement envie de goûter du mimique vu qu'il mange des humains, par extension, j'aurais l'impression d'être une cannibale.
Jim avait bien envie de lui dire que les loups peuvent aussi manger des humains, mais il ne le fit pas. Du loup, c'était toujours mieux que les abominations de cette Forêt Géante.
Il reprit son inspection, caressa la dernière carotte. Les étagères étaient presque toutes vides, seuls deux pains se dressaient encore victorieusement.
- Bon, fit Béatrice en plaçant ses mains sur ses hanches. Prends-toi un truc à manger, quelque chose pour Lina aussi. Il ne reste plus de viande... Plus rien d'ailleurs. On ne sait pas combien de temps on va rester là, alors tout à l'heure, on devra aller chasser.
Jim prit la carotte, du pain et une saucisse de loup – ce dernière élément ne lui faisait vraiment pas envie, mais son estomac en avait besoin.
Ils remontèrent. Le jeune homme complimenta Lina sur son dessin et posa la viande sèche devant elle ; le sourire qu'il fit semblait dire : « T'inquiète, malgré les apparences, ça doit être super bon », mais les regards inquiets qu'il jetait par moments à Béatrice étaient plutôt du genre : « Ça va être bon, hein ? J'ai pas envie d'avoir des problèmes intestinaux ! » ou « C'est pas empoisonné ? ». Oui, tout ça en quelques regards, Jim est très expressif.
La jeune femme ne l'attendit pas, elle arracha un morceau de pain, coupa un bout de viande avec son poignard et en fit un sandwich. Son intention était déjà reportée sur son carnet et sa carte.
Voyant qu'elle ne fut prise d'aucune réaction qui aurait fait suite à un poison, Jim l'imita, en ajoutant un peu de carotte crue. Ce n'était pas de la grande cuisine, c'était même plutôt insultant au vu de son titre de « Meilleur (et seul) cuisinier de l'hôtel perdu au milieu de nulle part », mais il n'en dit rien.
Lina montra son dégoût pour ce repas, mais s'arrêta bien vite, après que Béatrice lui ait hurlé de manger en silence. Nerveuse, en plus de rancunière...
Quand ils eurent fini, Jim s'imbiba, sur les conseils de son hôte, d'un flacon odorant qu'elle appelait « gomme », ça avait une forte odeur de thym. Il dut plaider pour que Béatrice n'enferme pas au sous-sol la fillette qui scandait encore son envie de sortir.
Béatrice alluma sa lanterne qu'elle accrocha à sa ceinture. Jim lui montra la magie de sa lampe torche, prise de curiosité la jeune femme posa une tonne de questions – la plupart de l'ordre technique – auxquelles Jim ne sut répondre.
Devant la porte de la cabane, Béatrice se tourna vers lui, elle tendait un poignard.
- Prends ça. C'est mieux que ta flèche, que tu as d'ailleurs oublié de prendre.
- Je l'avais pas oublié... Elle est juste... heu... quelque part...
- Prends-moi pour une imbécile ! lui sourit-elle, en faisant un doigt d'honneur. Mais tu conviendras que ça fait aussi preuve de ma bonne foi. On n'arme pas ceux qu'on veut tuer.
Jim ne sut quoi lui répondre. La dague était magnifique, elle avait une lame noire ; fine mais solide, légèrement recourbée et facile à manier. Son manche était recouvert de cuir, ça la rendait confortable.
- Tu es sûr qu'on peut faire confiance à la petite ? demanda Béatrice en claquant la porte.
Lina avait entendu, elle roula des yeux. Bien-sûr qu'on pouvait lui faire confiance.
*
Ils avaient longé le ruisseau où Jim s'était lavé après sa chute dans le nid des mimiques. Ils avaient longuement parcouru la Forêt Géante.
Jim la suivait sans poser de questions, révélant par le faisceau de sa lampe torche les obstacles de ces bois hostiles.
Bien que son pas était vif et habitué à ce milieu, Béatrice allait lentement pour que son compagnon ne la perde pas de vu. Mais elle ne se retournait que quand les feuillages ou les buissons s'agitaient dans leur dos, conséquence du passage d'un rongeur ou de l'envol d'un oiseau, d'après ses dires. Jim était admiratif de cette nature nouvelle, presque magique. Mais aussi de l'allure de Béatrice, de ses courbes très légères, de son agilité.
Il ne voulait pas qu'elle soit une ennemie.
Soudainement, la jeune femme s'arrêta devant lui, elle se plaqua contre un large tronc. Il l'imita à la vitesse de l'éclair – il avait appris de la capture de Helmut. Une voix s'élevait, elle était encore loin, mais se rapprochait.
- ... ma belle Francine, chantonnait-t-elle.
Béatrice pointa du doigt vers sa gauche, elle leva ensuite trois doigts. Voyant l'incompréhension de Jim, elle jura dans un murmure.
- Le nid des mimiques est à trente mètres à gauche d'ici, expliqua-t-elle dans un chuchotement.
Jim regarda de nouveau à gauche, et effectivement, il vit un rayon de lumière grignoter l'obscurité entre deux gros arbres. La clairière laissait passer un éclatant soleil, anormal dans ce décor uniformément sombre.
Jim n'attendit pas l'ordre de Béatrice, il fit demi-tour. Mais un prénom le fit s'arrêter net.
- Tu n'aurais pas dû discuter avec ce Helmut... continuait la voix rauque. Nous avons passé de belles nuits, toi et moi...
Aucun doute, ses paroles venaient du nid. Béatrice fut la première à se rapprocher, accroupie. Jim la suivie. C'était l'avantage de cette forêt, sa végétation était si grande qu'un simple fourré était une merveilleuse cachette.
De jour, le repaire des mimiques était nettement plus terrifiant et abominable. Les corps inertes, les membres disloqués, les expressions d'horreurs et le sang étaient largement visibles.
Un homme, équipé d'une armure écarlate marchait entre les cadavres, il tenait quelque chose sur son épaule, une femme. Derrière lui, cinq soldats le suivaient.
- Des gardes de la mine, devina Jim dans un murmure.
L'homme le plus en avant lança celle qu'il portait, comme s'il s'agissait d'un vulgaire sac.
- Entaillez-la, que les mimiques sachent que nous leur apportons leurs repas.
- Je... je t'en... s'il te plaît, Jack... Après tous ce... ce que j'ai fait ? gémissait Francine au sol.
Sa robe était imbibée de liquide. Son poignet tourné dans l'autre sens et son incapacité à se relever ou même à parler convenablement, étaient les témoins des tortures – jouissives, en vue du grand sourire de Jack – qu'elle avait subies.
- Des monstres, cracha Béatrice entre ses dents. Ils l'ont battu jusqu'au sang, jusqu'à lui briser les os, l'ont lavé à leur foutue mine, pour l'asperger de gomme... Ils ont veillé à la garder vivante pour qu'elle soit tuée par les mimiques.
Jim fixa sa compagne. Il repensa aux craquements osseux, aux cadavres que ces abominations faisaient glisser dans leur poche épidermique pour mimer leurs empreintes. Pourquoi être si cruel ? se demanda-t-il simplement. Il eut sa réponse.
- Tu n'es qu'une être-d'en-haut, ricana Jack. Tu as beau avoir eu partager ma couche, ton sort ne m'importe pas.
Francine réussit à lever une main suppliante vers Jack. Ce tableau paralysa Jim.
Cette femme littéralement brisée dans sa robe blanche et sale, au centre des rayons solaires, devant un amoncellement de cadavres pullulants, levait sa main vers cet homme grand, robuste et fier – l'archétype du chevalier en fin de carrière. Le tout au cœur d'une nature titanesque.
Jack sortit son épée de son fourreau dans un tintement d'acier.
Il trancha.
Béatrice avait attiré Jim au cœur de la forêt, il n'avait pas pu voir, mais il entendait les cris d'agonie. Puis la course des hommes en armure pour fuir avant l'arrivée des mimiques.
- S'ils n'avaient pas été autant... jurait-elle d'une voix brisée. S'ils n'avaient pas été autant, je les aurais tous tués !
La poigne de Béatrice autour du bras de Jim était la dernière preuve qu'il lui fallait. Elle serrait si fort qu'il n'avait pas besoin de voir son visage pour imaginer la grimace qu'elle tirait et les larmes qui lui coulaient.
Oui.
Béatrice n'était pas une ennemie.
Ne faire confiance à personne de ce monde, sauf à Béatrice.
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