L'équilibre fragile

- Comment s'est passé ta soirée la semaine dernière ? Tu ne m'as rien raconté. demanda Nino à Adrien, assis en face de lui et qui remuait nerveusement le contenu de son verre à l'aide de sa paille.

- Parce qu'il n'y a rien à raconter, Nino. dit-il froidement.

- C'était si nul que ça ? se moqua Nino.

- J'en sais rien. répondit Adrien en aspirant le contenu de son verre à travers la paille.

- Comment ça t'en sais rien, mec, tu dormais ou quoi ?

- On a rien fait, Nino. Elle est rentrée chez elle.

- Qu'est ce que tu as bien pu lui dire pour qu'elle s'enfuit ?

- Je n'ai rien dit Nino, elle est partit parce que je ne voulais pas coucher avec elle.

- Adrien, tu es de plus en plus difficile. La célébrité te monte à la tête. Elle était super cette fille pourtant.

Adrien le regarda sans ajouter un mot, ce qui inquiéta légèrement Nino.

- Qu'est ce que tu me caches Adrien ? fit Nino en rapprochant son visage du sien.

Adrien regarda Nino en silence. Il ne pouvait pas lui dire. Comment lui dire que lorsqu'il voulait coucher avec cette fille, c'était le visage de Marinette qui remplaçait celui de la fille en question. Que cela faisait deux semaines qu'il n'avait plus sorti sa moto, juste pour avoir la chance de croiser Marinette sur le chemin. Qu'il avait rencontré Luka à la boulangerie et lui avait avoué à demi mot qu'il était intéressé par sa copine.

Il savait ce que Nino lui répondrait : Mais qu'est ce que tu espères donc ? Qu'elle quitte Luka pour se mettre avec toi ? Tu rêves Adrien, comme si elle allait quitter un homme avec qui elle est depuis 3 ans, pour toi. Quelle femme voudrait d'un homme avec pareille réputation ? Elle l'a dit elle même, "Tu en profites bien" "toujours en charmante compagnie" "le célibataire le plus convoité de Paris". Regarde donc quelle image elle a de toi ! Il faudrait qu'elle soit folle pour quitter un étudiant en droit sérieux et bien élevé pour un mannequin instable et immature.

Adrien se contenta de lui sourire innocemment.

- T'es bizarre en ce moment, vieux. Conclut Nino. Est-ce que tu l'a revu ?

- Qui ça ?

- Marinette ?

Adrien n'ajouta pas un mot et Nino compris aussitôt. Si son meilleur ami était si bizarre, c'est que celle qu'il aimait depuis toujours avait refait surface dans sa vie. Et Nino savait bien, qu'une fois de plus, cela allait le détruire à petit feu.

***

Adrien s'installa à table après que la jeune femme qui l'accompagnait ce soir avait pris place en face de lui, quand ses yeux accrochèrent une silhouette familière, il se figea. A l'entrée du restaurant venait d'arriver Marinette, bien vite suivi de Luka. Il tenait Marinette par la taille et ils se dirigèrent bientôt à une table située à quelques mètres seulement de la leur. D'où il était, il pouvait entendre leur conversation. Marinette s'asseya de façon à ce qu'Adrien avait une vue parfaite sur elle. Comme si ils dinaient en tête à tête mais qu'il y avait deux personnes entre eux. Adrien ne pouvait s'empêcher de fixer Marinette qui remarqua bientôt sa présence. Il lui sourit poliment, et elle lui rendit son sourire. Durant la soirée, ils échangèrent des regards et des sourires, sans que leur partenaire respectif ne s'en rendent vraiment compte.

Quelques minutes plus tard, juste après avoir commandé leurs plats, Marinette partit au toilette. Elle entra dans une cabine mais à peine eut-elle fermé le loquet, qu'elle fut intriguée par la voix de la jeune fille qui venait d'entrer juste après elle.

- Mais si je te le dis Caro, il m'a invité au resto je t'assure ! Non c'est pas moi qui ait insisté, il a trop envie de moi ça se voit. Bah attends, je sais quand même le voir lorsqu'un mec me kiffe. Et Adrien Agreste, il est fou de moi. Bien sûr. Il paie le resto oui, c'est normal. Encore heureux, il est blindé de tunes ! Attends ça se voit, c'est un mannequin quand même ! Pour te dire on est venu au resto avec sa BM. Si, si, le grand jeu j'te dis ! Qu'est ce qu'il est beau en plus, vraiment trop sexy. J'ai hâte qu'il emmène chez lui qu'on passe aux choses sérieuses. A ce que j'ai entendu, c'est un très bon coup au lit ! Si, si, du genre cinquante nuances de Grey tu vois ? Ahaha ouais c'est ça Christian Grey ! Oui, je t'assure c'est Mia qui me l'a dit, elle est sortit avec lui l'année dernière. Non, il veut pas se poser lui, à ce qu'on dit, il est amoureux d'une fille qui est déjà en couple ... oui, une amie d'enfance. C'est ce qu'on dit hein ! Du coup, comme il peut pas avoir la fille qu'il aime ... oui voilà, tu as tout compris. Moi ? Je m'en fou, attend, juste de dire à tout le monde que je suis sorti avec Adrien Agreste, t'imagine ? Et grâce à lui, j'ai accès à toutes les soirées VIP de Paris. La classe !! Bon je te laisse, il doit m'attendre. Bisous Caro !

La jeune femme raccrocha son téléphone, et le fourra dans son mini-sac pailleté. C'était une fille très grande et très fine, avec de longs cheveux noirs qui ondulaient sur ses épaules, elle portait une robe bordeaux qui mettait parfaitement en valeur ses courbes féminines. Sa peau hâlée contrastait parfaitement avec la couleur de sa robe, et de ses escarpins assortis. Elle se mit du blush sur les joues et remit une couche de rouge à lèvre rouge. Marinette s'interrogea sur les raisons qui poussait Adrien à sortir avec des filles si superficielles alors que lui était si intelligent et tellement gentil. Ces filles qu'ils collectionnaient étaient non seulement stupides, mais aussi incroyablement vénales. Cela rendit soudainement Marinette folle de rage. Qui était cette fille pour parler de cette manière d'Adrien, pour profiter de lui sans scrupules ! Marinette ouvrit la porte des toilettes d'un coup sec ce qui fit sursauter la jeune femme. Elle lui lança un regard noir.

- Tu ne mérites pas d'être avec quelqu'un comme Adrien. lança t-elle la mâchoire serrée.

- Qui tu es toi ? s'indigna la jeune femme.

- Je suis ... euh ... une amie ! Et ce que tu viens de dire est parfaitement irrespectueux !

- Mêle-toi de ce qui te regarde !

- Ca me regarde ! Adrien est mon ami et je ne laisserais pas une garce comme toi le manipuler. Adrien mérite qu'on l'aime pour ce qu'il est, c'est un garçon tellement gentil et sincère. Et toi, tu n'es qu'une profiteuse ! Si tu lui fais du mal, je te retrouverais et je te le ferais payer !

- Tu es complètement folle !

Sur ces mots, la jeune femme sortit et claque la porte des toilettes, laissant Marinette sur les nerfs prête à lui sauter au cou. Elle pris place hâtivement à table et se pencha vers Adrien.

- Punaise, je viens de tomber sur une cinglée dans les toilettes. chuchota t-elle.

- Comment ça ? demanda Adrien.

- Une folle qui m'a hurlé dessus, en disant que tu était un mec super et qu'il ne fallait pas que je te fasse de mal ou je sais pas quoi. Elle a dit qu'elle me le ferait payer, tu te rend compte ? ria la jeune femme.

- Qui est-ce ? demanda Adrien très sérieusement.

- Non, ne te retournes pas, elle arrive.

Marinette s'approcha de la table et ne quitta pas la jeune femme des yeux, les mâchoires toujours crispées. Son regard noir se planta sur elle sans la lâcher. Adrien observa la scène, incrédule. Marinette fit mine de trébucher et renversa le verre de champagne sur la robe de la jeune femme.

- Oups !

- Putain, mais t'es vraiment pas net toi ! s'écria la jeune femme en se levant pour essuyer le liquide sur sa robe.

- Désolée, j'ai pas fait exprès. mentit Marinette, le sourire aux lèvres.

La jeune femme pesta et se rua vers les toilettes, tandis que les serveurs se dépêchèrent pour tout nettoyer. Adrien se leva, et attrapa Marinette par le poignet pour l'emmener dans le hall d'entrée du restaurant, à l'abri des regards.

- Mari, c'est quoi ce petit manège ? chuchota t-il pour ne pas attirer l'attention des autres clients du restaurant.

- Un manège, moi ? Non je t'assure que je n'ai pas fait exprès répondit Marinette en levant les yeux au ciel.

- Ne me prend pas pour un idiot, j'ai bien vu que tu as fait exprès de renverser son verre. Et c'était quoi ce discours sur ma gentillesse dans les toilettes ?

- Cette fille est une garce.

- Ce n'est pas un scoop, ça.

- Tu ... tu t'en aies rendu compte ?

- C'est même pour ça qu'elle est là.

- Tu aimes ce genre de fille ?

- Non pas du tout.

- Alors qu'est ce que tu fais avec ?

- Parce que j'ai moins de scrupules à les quitter ensuite.

Marinette resta figée sur place et l'observa sans comprendre. La main d'Adrien tenait toujours fermement le poignet de Marinette, comme si il n'avait pas envie qu'elle s'enfuit.

- Je ne comprends pas ... dit Marinette, ne pouvant cacher sa déception.

- Je ... Mari ... Je ne cherche pas le grand amour. Je sors avec ces filles superficielles pour passer le temps. Elles ne sont avec moi que parce que je suis célèbre et que je les entretiens. Je le sais bien ça. Mais c'est plus facile de les quitter quand je me lasse. Et je me lasse assez vite.

- Pourquoi tu ne cherches pas une relation sérieuse ? Ca ne te fais pas mal de penser qu'elles ne sont avec toi que pour ta célébrité ?

- Je ne veux pas de relations sérieuses parce que je suis incapable de m'attacher. Et non, ça ne me dérange pas. C'est tout ce que j'ai à offrir.

- Ne dis pas ça. Tu es ... adorable, et ... gentil et intelligent ... et puis ...

- Mari, ne sois pas déçue s'il te plait.

- Je ne suis pas déçue, j'ai juste ... de la peine. Tu mérites tellement quelqu'un qui t'aime pour ce que tu es vraiment.

Adrien s'approcha doucement d'elle et saisit son visage entre ses mains, obligeant Marinette à le regarder dans les yeux.

- Merci Mari. J'ai toujours aimé cet aspect de ta personnalité.

- Tu es heureux comme ça Adrien ?

- Non.

- Alors pourquoi ?

- Parce que celle que j'aime est amoureuse d'un autre.

Un silence s'installa entre eux. Leur visage étaient si proches. Plus proches encore que la première fois. Leur regard ne pouvaient plus se quitter. Marinette sentait son coeur s'affoler dans sa poitrine, tandis qu'Adrien la fixait avec cette étrange lueur. Marinette n'avait qu'une envie. Enrouler ses bras autour de lui et le serrer contre elle, comme si elle avait le pouvoir d'absorber toute sa peine. Mais sa raison lui sommait de ne pas bouger d'un pouce, et de ne surtout rien faire de regrettable en public.

Soudain, la conquête d'Adrien revint à la charge. Adrien s'écarta alors de Marinette, voyant que la jeune femme les observaient. Elle s'approcha de lui et l'attrapa par le col pour poser ses lèvres sur les siennes. Elle lui offrit un baiser langoureux, auquel Adrien ne s'attendait pas.

- Ne sois pas jalouse, petite. lança t-elle à Marinette, qui resta bouche bée.

Marinette serra les poings. La voir embrasser Adrien avait animé un brasier en elle dont elle ne saurait expliquer l'origine. Mais ce feu brûlait en elle, et cela se voyait sur son visage.

- Mari ? il y a un problème ? demanda Luka qui était venu voir ce qu'il se passait.

- Non aucun. Tout vas bien Luka. répondit Marinette en tournant les talons pour rejoindre Luka.

Mais Luka continua d'avancer et s'approcha d'Adrien, le dévisageant de haut en bas. A quelques centimètres de lui, il se pencha légèrement et chuchota à son oreille.

- Je te préviens, Agreste, ne t'approches pas de Mari. Je vais te le faire regretter sinon.

Marinette n'entendit rien de ce que Luka avait dit à Adrien. Luka se dirigea à nouveau vers Marinette et enroula son bras sur son épaule en lançant un dernier regard noir à Adrien.

- Tu lui as dit quoi à l'oreille, Luka ? interrogea Marinette.

- De faire moins de bruit.

Adrien et la jeune femme retournèrent à leur place, comme si de rien n'était. Marinette et Adrien continuait de s'observer du coin de l'oeil, la mâchoire crispée. Adrien avait l'air contrarié et Marinette ne décolérait pas. Luka se leva vers Marinette en souriant et déposa un baiser sur ses lèvres. Elle se sentit rougir. Plus parce qu'Adrien avait croisé son regard à ce moment précis, que par le baiser spontanée de Luka. Adrien sentit son coeur et son poing se serrer simultanément.
Les deux couples finirent leur soirée, chacun de leur côté sans s'adresser la parole. Dans la voiture, Adrien ne lâcha pas un mot pour la jeune femme qui l'accompagnait. Celle-ci continuait son monologue sans se soucier de l'état d'esprit de son chauffeur. Lorsqu'Adrien gara sa voiture juste en face de l'appartement de la jeune femme, celle-ci ne comprit pas immédiatement le message que Adrien tentait de lui faire passer.

- Merci pour cette soirée, Vanessa. Passe une bonne nuit. lâcha t-il sans la regarder.

- Que ... Mais enfin, je pensais qu'on allait chez toi Adrichou. minauda la jeune femme prise par surprise.

- Pas ce soir, désolé. répondit Adrien, impassible.

- Tu es fâché à cause de cette idiote ?

- Mari n'est pas une idiote, un peu de respect s'il te plait.

- Allez Adrichou, emmène-moi chez toi, tu ne vas pas le regretter.

Comme pour mettre ses promesses à exécution, la jeune femme embrassa son cou et fit glisser sa main jusqu'à son entrejambe. Sa main se resserra lentement et Adrien sursauta. Quelques instants d'hésitation, il repensa aux paroles de Marinette et à son regard empli de déception qui lui avait crevé le coeur.

- Vanessa ... dit-il en soupirant.

La main de la jeune femme chercha ensuite à provoquer un peu plus le mannequin, en s'introduisant dans son boxer lentement.

"Tu mérites tellement quelqu'un qui t'aime pour ce que tu es vraiment"

Adrien sursauta en sentant la main de la jeune femme atteindre son but, et se saisit de son poignet pour se libérer de ce contact.

- Je t'ai dit pas ce soir Vanessa. dit-il fermement.

La jeune femme lâcha un grognement de frustration, et détacha furieusement sa ceinture avant d'ouvrir la portière pour sortir.

- Bon, ben fais moi signe quand tu sauras ce que tu veux, Adrien. Me payer un resto et même pas coucher avec moi, tu as gagné quoi dans l'histoire ? lança t-elle avant de claquer la portière.

Adrien soupira et colla son front au volant en cuir. Il ferma les yeux, seul le visage et le regard déçu de Marinette hantait ses pensées à présent.

***

Le lendemain, Adrien attendait Marinette perché à son balcon. Il était certain que Marinette passerait par là pour rentrer chez elle, et il ne se trompa pas. Lorsqu'elle fut en dessous de ses fenêtres, il l'appela. Marinette fut étonnée de le voir là, elle avait presque oublié qu'Adrien habitait ici.

- Mari ! Monte s'il te plait.

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, Adrien.

- Allez, monte s'il te plait. Il faut qu'on discute, je ne vais pas te manger. dit-il avec ce grand sourire chaleureux dont il avait le secret.

Marinette se résout finalement à monter jusqu'à son appartement. Dans le hall luxueux, un grand ascenseur montait jusqu'au dernier étage. Durant le trajet, elle songea à la scène qu'elle s'était imaginé lorsqu'Adrien était rentré avec cette horrible fille chez lui. Ils avaient couchés ensemble cette nuit là, c'était sûre. Cette vision la dégoutait horriblement. Elle était tellement déçue que cela lui donnait des hauts le coeur. Elle imaginait cette fille nue devant lui, le déshabiller entièrement. Les mains d'Adrien sur ce corps artificiel, ses lèvres collées aux siennes, comme le baiser qu'elle lui avait donné au restaurant. Marinette sentit un frisson la parcourir. Sans s'en rendre compte, la jalousie la consumait entièrement.

Marinette pénétra de l'ascenseur directement dans le hall d'entrée de l'appartement d'Adrien. Elle n'était jamais venue ici mais si sentit immédiatement bien. L'immense hall était décoré avec goût et respirait le luxe. Le sol en parquet ancien, les plafonds à moulures, le mobilier de créateur et les tableaux de jeunes artistes trahissaient immédiatement la fortune de leur propriétaire.

-Bienvenue chez moi, Mari. Dit Adrien qui se tenait dans l'entrée, adossé contre l'encadrement de la porte. Il se baladait pied nus dans son appartement. Marinette trouva cela mignon, elle ne l'avait jamais vu aussi décontracté, avec son jean délavé et ce simple t-shirt noir. Elle eu à peine le temps de retirer ses chaussures par politesse, qu'Adrien était déjà dans le salon et l'invitait à entrer dans la pièce principale. Il semblait fébrile. Marinette le sentait même presque intimidé par sa présence. En réalité, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait là. Pourquoi elle était montée, qu'est ce qu'elle attendait comme réponse. Une pointe de culpabilité germa en elle.

Le salon était encore plus impressionnant que l'entrée. Une immense cuisine ouverte en bois exotique et marbre blanc composée principalement d'un ilot central trônait face aux baies vitrées. A côté, un espace salle à manger composé d'une longue table en bois et métal noir dans un style industriel et 6 chaises de designer célèbre. Plus loin, il y avait un énorme canapé d'angle en daim blanc devant un écran plat géant. Dans un angle, un baby foot et un juke box installés près de deux petits fauteuils en cuir vintage, juste devant une bibliotèque murale qui montait jusqu'au plafond. Derrière le canapé, un piano à queue blanc qui trônait majestueusement devant la superbe vue sur le jardin du Luxembourg. Marinette était émerveillée devant la beauté et le luxe des lieux, elle se sentait comme une enfant dans un musée.

- C'est vraiment magnifique ici Adrien.

- Merci Mari. Je m'y sens bien, quoi que c'est un peu grand pour moi tout seul. Tu veux boire quelque chose ?

Marinette s'accouda en face de l'ilot central, ou Adrien s'affairait à préparer du café. Un léger silence s'installa, et une tension commença à se créer entre eux tandis que Marinette observait Adrien chercher des tasses dans un placard.

- Je suis désolé Mari. Ca m'embête que tu aies cette mauvaise impression de moi. Et je voulais clarifier les choses avec toi. Parce que ton opinion est importante pour moi. commença Adrien timidement.

- Tu n'as pas à être désolé Adrien. Tu as tout à fait le droit de faire ce que tu veux de tes relations sentimentales. Je trouve simplement cela dommage, car tu as beaucoup plus à offrir que ta célébrité et ton argent.

- Tu as toujours été une fille foncièrement gentille Mari. Et c'est ce que j'ai toujours aimé chez toi. Tu es toujours là, à t'inquiéter pour les autres, à prendre soin d'eux. Mais ne t'inquiète pas pour moi Mari, je vais très bien. Avoir ce type de relation me permet de ne pas m'investir émotionnellement.

- Pourquoi tu as peur de l'engagement ?

- Je n'ai pas peur. Je ne veux pas m'engager. C'est différent.

- A cause de cette fille que tu aimes ?

Le regard d'Adrien se voila d'une triste nostalgie et se fit à nouveau fuyant.

- Tant que mon coeur sera pris par elle, je ne pourrais pas envisager l'avenir avec quelqu'un d'autre. Et grâce à ces filles, je me sens un peu moins seul.

- Mais c'est une fausse relation, il n'y a pas de sincérité. Elles font tout ce que tu leur demandes en échange d'un peu de confort matériel.

- Et où est le mal Marinette ? Tout le monde est gagnant, personne n'est blessé.

- Et quand tu les quittes, elles réagissent comment ?

- Elle claque la porte et ça s'arrête là. Je ne garde jamais la fille assez longtemps pour qu'elle tombe amoureuse de moi. Donc elle ne souffre pas. Elle reparte dans les bras d'un autre, elles ont l'habitude de fonctionner comme ça.

- Et toi dans l'histoire, qu'est ce que tu y gagnes ?

- J'essaie d'oublier la fille que j'aime vraiment.

- Et ça marche ?

- Pas vraiment.

- Pourquoi ? Qu'a t-elle de spécial ?

- C'est une fille adorable. Tellement gentille, avec de belles valeurs humaines et morales. Drôle mais qui cache un fort caractère. Elle a le sens de la justice, de l'amitié, de la famille. C'est une travailleuse acharnée, elle croit en son rêve, elle est déterminée et ambitieuse. Elle n'est pas prétentieuse, ni hautaine. Et sans que je sache pourquoi, quand je suis près d'elle je suis attiré comme un aimant, mon coeur s'emballe et j'ai le souffle court.

Adrien avait fait le tour de l'ilot en parlant, et avait posé les cafés devant eux. Il s'était approché si près de Marinette, qu'elle avait du relever la tête pour soutenir son regard. Son visage était très proche, et Marinette n'était qu'à un infime centimètre de son torse. Si bien, qu'elle pouvait ressentir son parfum comme si elle était collée à lui. Elle se souvint qu'il l'avait prise dans ses bras quelques jours plus tôt. Et elle avait du mal à se l'avouer, mais elle avait tellement envie qu'il recommence immédiatement.

Mais Adrien était amoureux d'une autre. Et cela l'a rendait encore plus en colère que de savoir qu'il sortait avec des mannequins idiotes. Plus qu'en colère, elle se sentait incroyablement malheureuse.

- Pourquoi tu as l'air si triste Mari ?

- Oh rien. Je me disais que c'était triste. Cet amour à sens unique.

- Quand l'amour est trop fort, il ne veut pas qu'on se défile.

Marinette posa ses mains sur les joues d'Adrien en souriant. Cette phrase allait résonner dans sa tête encore longtemps après cette discussion.

- Tu es touchant, Adrien. dit-elle à voix basse.

Adrien lui sourit à son tour. Marinette se rendant compte de son geste, un peu trop intime, retira ses mains comme si elles les avaient posées sur un radiateur brûlant.

- Pardon. Je m'emporte et je deviens un peu trop familière.

- Ce n'est rien Mari. Je ... je tenais vraiment à avoir cette discussion avec toi ce soir, parce que ... ça me fait beaucoup de bien d'être avec toi. Je ne voulais pas que tu me fuis après ce qu'il s'est passé au restaurant.

- Ne t'en fais pas Adrien. Je suis rassurée maintenant.

Adrien se dirigea vers la bibliothèque et ouvrit une petite boite en bois. Il pris quelque chose dans sa main et s'assit sur le canapé en invitant Marinette à le rejoindre.

- Mari ... tu n'as pas à t'inquiéter pour moi. Parce qu'un jour une amie m'a fait un cadeau très précieux. Et depuis, il m'a toujours porté chance.

Marinette s'assit à côté de lui, intriguée par l'objet qu'il tenait dans sa main. Quand il desserra les doigts, Marinette en eut le souffle coupé et son coeur se serra soudainement dans sa poitrine.

"Tout ce temps, il l'avait gardé avec lui"


***A suivre***

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