7. un shot et une soirée.

GRÂCE AUX précieux conseils de ma mère et quelques uns que j'avais gratté de Déotile, j'étais prête pour la soirée. Ma mère m'avait même tracé une virgule de liner sur la paupière.

J'étais une plus jolie version de moi-même, avec mes derbies et une robe tee-shirt vert sapin que j'avais achetée pour l'occasion.

Je posais mon doigt sur la sonnette, tenant dans les mains la bouteille de jus de pomme qu'Olivier m'avait demandé d'acheter.

"Hey, Astrée. Heureusement que je t'ai donné une fausse heure de rendez-vous, t'es pile à l'heure.

- Comment ça ?

- La soirée commençait à vingt et une heures. Techniquement. Mais tout le monde arrive minimum un quart d'heure après. Donc là, t'es dans les temps."

J'éclatais de rire.

"Merci d'avoir ramené du diluant. Bon, tu entres ?"

Je le laissais me guider jusqu'à la cuisine, où il y avait les bouteilles, puis jusqu'au salon.

"Je te fais l'honneur de danser avec moi plus tard, si tu veux, proposa-t-il avec un clin d'oeil.

- Euh, Olivier..."

Il se tourna vers moi et je pris une grande respiration avant de déclarer :

"C'est que je connais pas trop les gens...ça t'embête de rester un peu avec moi ?

- Non, non, ça me dérange pas."

Il se dirigea dans la cuisine où il se servit un verre.

"Sers toi. A moins que tu préfères que je le fasse. Mais tu sauras jamais si j'ai mis de la drogue dedans ou pas. Est-ce que tu me fais confiance ou pas ?"

Pour toute réponse, je pris un gobelet de plastique que je commençais à remplir de jus de fruit.

"Hé, c'est pas très sympa, ça.

- Il faut toujours se méfier, répondis-je en riant."

Olivier fit tinter son gobelet contre le mien.

"Tchin."

Il but son verre d'un coup avant de me regarder à nouveau.

"Tu savais qu'il fallait toujours regarder la personne dans les yeux quand on trinque, sinon c'est sept ans de malheur sexuel ?

- Tu me vois ravie de l'apprendre."

Je passais un moment de la soirée à parler avec lui, dans le jardin. Il avait délaissé ses amis pour me tenir compagnie, jusqu'à ce que je reçoive un appel de Benjamin.

"Tu peux répondre, si tu veux. J'ai besoin d'une clope, de toute façon."

J'acquiesçais et décrochais, m'éloignant dans le jardin.

"Alors, cette soirée, elle est comment ?

- Plutôt sympa.

- A ce que j'entends, t'as pas bu une goutte d'alcool.

- Je tiens à mes principes."

Je pensais qu'il allait rire, mais il demeurait étrangement froid.

"Je ne te dérange pas plus longtemps alors. Bonne soirée.

- Ben', y'a un probl- ?"

Il me raccrocha au nez.

"C'est une blague ? m'énervais-je."

Je fourrais mon téléphone dans ma poche pour éviter de le lancer au sol, avant de retrouver Olivier qui fumait une cigarette en compagnie de ses amis, l'air ivres et cons.

"Toi ! Bois !"

L'un des deux blonds me tendit la bouteille pendant que l'autre battit des mains, scandant un "Bois! Bois! Bois"

"Non merci...

- Bois! Bois! Bois! Bois! s'exclamaient-ils.

- Les gars, elle a dit non. Allez voir ailleurs."

Les deux blonds s'éloignèrent, le pas bancal et le rire lourd.

"Désolé. Léonard force un peu trop."

Olivier passa le bras autour de mon épaule en annonçant :

"Viens, on va à l'intérieur. Doit y avoir de la bonne musique.

- C'est ta soirée et tu ne sais même pas s'il y a de la bonne musique.

- Des potes musiciennes ont pris l'enceinte en otage, j'ai rien pu faire. D'ailleurs, en voilà une."

Un visage familier m'apparut. Des frisettes blondes, des tâches de rousseur sur l'étendue de son visage et même de ses épaules et un débardeur fleuri rentré dans une jupe noire.

"Astrée, qu'est-ce que tu fais là ? Ben est avec toi ?

- Incroyable mais vrai, on ne fait pas tout ensembles, Giselle.

- Tu étais avec Olivier dehors ? Tu sais que ce mec est hyper convoité ? Dis moi que tu l'as embrassé, au moins, ou je croirais que t'es vraiment amoureuse de Benjamin. Et je ne sais pas qui préférerait avoir Benjamin à Olivier, à part quelqu'un qui est fou amoureux de Ben."

Elle m'emmena dans la cuisine et me tint par les épaules sans me laisser le choix de protester; je n'osais même pas lui rappeler que nous n'étions même pas amies.

"Ecoute, j'ai un plan, parce que tu dois être super timide. Donc là je te conseille de-

- C'est gentil, Giselle, mais je n'ai pas besoin de tes conseils. Je suis là en tant qu'amie.

- Astrée, entre nous."

Elle se pencha vers moi, faisant remuer ses boucles d'oreilles.

"Faut que tu réalises qu'Olivier te bouffe du regard depuis le début de la soirée. Comme Benjamin. Alors il va sérieusement falloir que tu prennes confiance en toi. Et que tu fasses un choix, aussi.

- Tu dis n'importe quoi.

- Si Olivier t'embrasse avant la fin de la soirée, tu me croiras ?

- Non ! protestais-je."

Giselle leva les yeux au ciel, avant de se resservir à boire.

"Je sais pas ce que vous avez, Benjamin et toi, à me détester. Je suis pas une méchante fille.

- Tu te mêles trop des choses qui ne te regardent pas, à tout hasard ? supposais-je.

- C'est peut-être grâce à moi que tu vas choper ce soir, alors tais-toi."

Giselle me donna son verre.

"Tiens moi ça, je dois répondre à ma mère."

Le plastique me colla entre les doigts. Je regardais le liquide à l'intérieur, avant de me demander ce que tout le monde trouvait si attrayant. En rapprochant le nez, ça sentait fort. Peut-être que le goût était délicieux ? Oui, sûrement.

Je portais mes lèvres et but une gorgée, avant de grimacer. Le liquide brûla le long de ma gorge et j'eus envie de recracher la boisson au sol.

"Eh, me pique pas mon verre, y'en a juste là, se plaignit Giselle.

- J'suis là, Giselle, c'est quoi le problème ? intervint Olivier en entrant dans la pièce.

- Bonne soirée Astrée ! s'exclama la blonde en me faisant un signe de la main, me reprenant son verre."

La garce.

"C'est pas moi, j'ai rien demandé, me défendis-je. Par contre j'ai une question.

- Va-y.

- Pourquoi vous buvez ce truc là ? C'est dégueulasse.

- Ca se saurait si c'était bon, l'alcool, s'amusa Olivier."

Je lui adressais un regard plein de mépris.

"On boit juste parce qu'on se sent mieux comme ça.

- C'est complètement con, vous avez besoin de vous désintégrer la gorge et les neurones pour aller bien ?

- Moi je bois juste pour une raison."

J'haussais un sourcil pendant qu'il se rapprocha de moi.

"Ca me donne le courage de faire des choses que je n'ose pas faire."

Il inclina la tête, plongeant ses yeux dans les miens.

"Je peux t'embrasser ? souffla-t-il.

- Mh, je suppose, oui ?"

Olivier posa la main sur mon épaule et déposa ses lèvres sur les miennes.

Le monde s'effondra pendant une seconde, mais pas au sens désagréable du terme.

Lorsqu'il arrêta, il me regarda avec un sourire.

Et la dernière chose que je vis avant qu'il réitère l'opération, c'était une Giselle qui levait les pouces en l'air.

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