CHAPITRE DIX-NEUF - un signe.




Je suis enceinte.
Je suis enceinte.
Je suis enceinte.

Ces mots résonnaient en boucle dans l'esprit de Fred.
Tel un vieux disque rayé, une litanie incessante dont on n'arrive pas à se détacher.
Ils revenaient, à chaque seconde, comme si son être tout entier ne parvenait à en saisir la pleine mesure.
Comme si Hermione était en train de les répéter.
Encore et encore.

Mais la jeune femme pleurait silencieusement à ses côtés.
Attendant une réaction de sa part.
Un mot.
Un geste.
Un signe.

Qui prouverait qu'il avait entendu ce qu'elle lui avait dit.
Cette vérité qu'elle avait eue si peur de lui partager.
Car elle entrevoyait les conséquences.
Elle savait ce que l'avenir leur réservait dorénavant.

Mais que dire ?
Que faire ?

C'était impossible.
Il y avait forcément une erreur.
Non.
Non !

Il secoua la tête à plusieurs reprises, comme si cela pouvait effacer les minutes précédentes.
Non, Hermione ne venait pas de lui annoncer qu'elle était enceinte.
Non, Hermione n'était pas en train de pleurer à ses côtés, imaginant...

Quoi, au juste ?
Il ne savait que lui répondre.
Que dire.
Alors envisager la suite ?

C'était comme sauter dans le vide sans même savoir ce qu'il y avait en bas.
Il sentit la peur l'envahir.
Non, bien plus que cela même.
La terreur.
Les doutes l'enveloppèrent.
Son cœur se mit à battre la chamade.

Il comprit.
La vérité le percuta de plein fouet, avec la force d'un troll.
Il sentit son être entier se comprimer.
Ses mains se mirent à trembler et il ne put s'empêcher de chercher celles d'Hermione.
En signe de soutien.

―Je suis désolée, se mit-elle à bafouiller. Je suis tellement désolée, je... je... Je ne voulais pas... Je te jure, je... Oh merlin, que... je suis désolée... je suis désolée...

Il tourna la tête vers elle et son regard rencontra la sien.
Il sentit une pierre tomber dans son estomac en voyant la peur dans ses yeux.
L'appréhension.
L'incompréhension.
Les doutes.
Et tant d'autres émotions encore qu'il ne parvint pas à identifier mais qui en disaient long sur ce que la jeune femme vivait en cet instant.

―Hermione...

Un râle remonta de sa gorge.
Son cœur manqua un battement et il l'étreignit aussitôt.

Il ne pouvait pas être père.
Non, c'était trop tôt.
Il était trop jeune.
Il avait encore besoin de temps pour se construire.
Se retrouver.
Il avait encore besoin de temps pour apprendre qui il était sans George.
Il avait besoin de temps pour découvrir sa vie.

Il ne pouvait pas être père.
Il ne saurait pas comment s'y prendre.
Ni comment faire.
Il ne serait sûrement pas le père idéal, pas maintenant.
Un jour peut-être, mais là...
Serait-il capable d'aimer cet enfant ?
Serait-il capable de lui apporter tout ce dont il aurait besoin ?
Serait-il capable d'être un bon père ?

Et Hermione ?
Il ne doutait pas une seule seconde qu'elle allait être une mère formidable, mais en avait-elle seulement envie ?

Cette idée lui donna la nausée.

Qu'avait-elle pensé ?
Qu'avait-elle décidé ?
Voulait-elle garder l'enfant ?
Voulait-elle avorter ?

La bile lui brûla l'œsophage.

Mais qui serait-il si elle décidait qu'elle ne voulait rien de tout ça ?
Ils n'en étaient encore qu'aux prémices de leur relation.
Ils apprenaient encore à se connaître, à se découvrir.
Jamais encore ils avaient évoqué, ni même songé une seule seconde à qualifier le lien qui les unissait.

Fred était fou d'elle, c'était indéniable.
Hermione l'aimait aussi, il en était certain.
Mais serait-ce suffisant pour un enfant ?

Ils avaient commis une erreur.
Et devaient à présent en assumer les conséquences.

Mais comment ?

Son estomac se contracta alors qu'il entendait presque la jeune femme lui dire qu'elle n'en voulait pas.
Qu'elle voulait mettre un terme à sa grossesse.
Alors, il sut.
Il comprit.
Que même si c'était trop tôt, même si la peur s'installait dans chaque cellule de son être, jamais il ne supporterait l'idée de tuer un être innocent, qui n'avait rien demandé.

Il prit plusieurs grandes inspirations avant de trouver la force de parler.
De poser la question à laquelle il craignait d'obtenir une réponse.
Car il savait que si Hermione décidait qu'elle ne voulait pas du bébé, il ne pourrait s'opposer à sa décision.
Après tout, il n'était rien ni personne pour elle.
Hormis l'idiot qui l'avait fait tomber enceinte à dix-neuf ans.

―Qu'est-ce... qu'est-ce que tu veux faire ?

Il lui sembla que sa voix était montée d'au moins trois octaves et qu'elle s'élevait bien plus fort que nécessaire.
Une seconde, il craignait que sa mère ait entendu leur conversation.
Il grimaça en réalisant qu'ils allaient devoir le dire aux autres...

―Je... murmura douloureusement Hermione contre son épaule.

Il la lâcha lorsqu'elle se redressa.
Ses yeux larmoyants lui brisèrent le cœur.

Il ne put s'empêcher de faire glisser sa main sur sa joue.
Hermione lova aussitôt son visage contre sa paume, avec un léger soupir de satisfaction.

―Dis-moi, la supplia-t-il.

Elle l'observa une ultime seconde avant de répondre.

―Je veux le garder.

Fred sentit le poids du monde s'envoler de ses épaules.
Un soupir de contentement lui échappa et il sentit le regard de la jeune femme couler sur son visage, ses sourcils froncés.
Il comprit aussitôt qu'elle essayait d'analyser, de comprendre sa réaction.
Il voyait l'espoir dans son regard, mais pas trop.
Il avait senti la détermination qui émanait d'elle lorsqu'elle avait prononcé ses dernières paroles et il réalisa que sa décision avait été prise bien avant qu'elle ne lui annonce la nouvelle.

Quoi qu'il aurait dit, elle aurait gardé l'enfant.

Il fit remonter son autre main et encadra son visage de ses deux mains, la forçant à le regarder dans les yeux.

―Je serai là, promit-il avec une conviction qui rassura la jeune femme. Du début à la fin. Je serai là, Hermione.

Il scella sa promesse par un baiser et réalisa alors que c'était la meilleure décision à prendre.

Certes, les doutes s'accrochaient, tenaces, sur sa capacité à aimer et élever un enfant, mais avec Hermione à ses côtés, tout se passerait bien.
Ils s'en sortiraient ensemble.
Ils se soutiendraient.
Ils s'aideraient.
Ils affronteraient l'avenir tous les deux, main dans la main.

Car visiblement, c'était ce que George voulait.

Fred en était certain à présent.
Hermione ne l'avait pas trouvé par hasard, ce fameux soir.
Le destin, des forces mystérieuses, George, qu'importe le nom qu'on pouvait y attribuer.
Quelque chose avait poussé la jeune femme sur sa route.
Il n'avait jamais cru au hasard, et encore moins maintenant.

Non, il y avait une raison pour qu'Hermione et lui se retrouvent au bord du gouffre la même nuit.
Pour qu'ils soient sauvé par l'autre, par la deuxième personne la plus détruite de cette famille.
George, l'espérait-il.
Car ainsi, son frère continuait de veiller sur lui par de-là la mort.
Il le protégeait, prenait soin de lui, comme ils l'avaient toujours fait.

Rien ni personne ne pourrait changer ça.
L'amour de son frère continuait de vivre, quoi qu'il advienne.

Et cette idée le rassura.
Apaisa légèrement ses angoisses et lui donna la force nécessaire pour entrevoir un avenir serein, plein de joie, et dans lequel son enfant pourrait grandir sans avoir peur des ténèbres.
Fred se fit la promesse de toujours veiller sur lui, comme George le faisait à son égard.

Ce fut ainsi plus rassuré et plus confiant qu'il parvint à convaincre Hermione d'annoncer la nouvelle à Harry et Ron avant d'en parler à ses parents.
Ils attendirent que Ginny revienne de sa journée, certains que la jeune fille serait un allier de taille si Molly se montrait plus réticente qu'ils le craignaient...

Ils les réunirent dans sa chambre, bien loin des oreilles de Molly qui s'activait à préparer le dîner du soir.
Fred sentit le regard interrogateur de sa sœur lorsqu'il s'installa sur le lit aux côtés d'Hermione.

Il n'eut pas besoin de la voir pour sentir l'angoisse de la jeune femme.
Il avait passé le restant de l'après-midi à la convaincre que tout allait bien se passer, s'efforçant lui aussi de croire en ses propres paroles.
Harry et Ginny ne poseraient sûrement pas de problème, mais Ron...

C'était une autre histoire.

Hermione prit une profonde inspiration avant d'ouvrir la bouche.

―Je suis enceinte, lâcha-t-elle de but en blanc.
―Et je suis le père, compléta Fred.

Un hoquet de surprise s'échappa des lèvres pincées de Ginny.
Les pupilles d'Harry s'écarquillèrent.
La bouche de Ron s'ouvrit sous le choc.

Hermione sentit son cœur se mettre à battre plus fort.
Les larmes perlèrent au coin de ses yeux, alors qu'un silence lourd, pesant, enveloppait la chambre du rouquin.

Elle sentit la main de Fred glisser dans la sienne, en signe de soutien. Elle enlaça aussitôt ses doigts aux siens, attendant une remarque, une parole, quelque chose venant de ses amis.

―Mais... mais... bafouilla Ginny en secouant la tête. Mais...

Qui aurait cru un jour que Ginny Weasley se retrouverait sans voix ?
Elle qui avait toujours un mot bien placé à énoncer.
Elle qui avait toujours une remarque acerbe, une pique à lancer à la tête de l'ennemi, même dans les moments les moins opportuns.
Et pourtant.
Il semblait y avoir un début à tout.

Harry, à la grande surprise d'Hermione, fut le premier à réagir.
Il secoua la tête et son regard se porta aussitôt sur leurs mains enlacées.
Hermione suivit son regard, essayant de se mettre à la place de ses amis, de comprendre leurs réactions.
Et effectivement, il y avait de quoi être pris de court.

Fred et elle ?
Elle et Fred ?
Des années auparavant, Hermione aurait ri à une telle possibilité.
Ils étaient alors si différents ! Diamétralement opposés, même.
Lui si rieur et elle si sérieuse.
Lui si extraverti et elle si introvertie.
Lui qui aimait être le centre de l'attention alors qu'elle préférait se faire toute petite pour ne pas être remarquée.
Lui qui aimait enfreindre le règlement alors qu'elle essayait tant bien que mal de le suivre à la lettre.
Lui si imprévisible et elle si organisée.
Cela paraissait tout simplement improbable.
Impossible.

Et pourtant.

―Comment ? souffla Harry. Je veux dire, vous deux... comment... Quand ?
―C'est une bonne question, admit Fred. En fait... même nous, on n'en sait rien.
―Pardon ?! s'étouffa Ron.

Hermione sentit l'appréhension l'envahir en voyant le visage de son ami virer au cramoisi.

―Ce que Fred veut dire c'est que cela s'est fait sans qu'on le comprenne vraiment, dit-elle. Nous avons été aussi surpris que vous.
―Hermione m'a aidé à faire mon deuil, et ça nous a rapproché.

Un léger silence s'installa, l'image du sourire moqueur de George planant entre eux.

―Il y a quelques mois, continua Fred, en serrant plus fort les doigts de la jeune femme, j'ai failli faire une bêtise. Une très grosse bêtise.

Ginny plaqua une main contre sa bouche.
Le visage de Ron perdit instantanément toute couleur.

―Je sais, reprit leur frère. Je sais. Mais Hermione m'en a empêché. Juste à temps.

La jeune femme frémit à ce souvenir, s'efforçant de ne pas penser à ce qu'il aurait pu se passer si elle n'était pas arrivée au bon moment.

Où en serait-elle aujourd'hui sans le soutien indéfectible de Fred ?

―Vivre sans George me paraissait impossible et je n'arrivais pas à m'y résoudre. Mon univers et tout ce en quoi je croyais avait perdu toute saveur sans lui. Alors... alors j'ai pensé que je devais le rejoindre. Même respirer était une torture, alors une vie entière sans l'avoir à mes côtés ? Maman me donnait des potions de sommeil sans rêves. A petite dose, ça ne fait que dormir. A plus haute, cela...

Ginny gémit et s'accrocha au bras de Harry.

―Hermione est arrivée à la seconde où j'allais boire le flacon et son cri m'a fait sursauté. La fiole s'est brisée sur le sol.
―Une seconde de plus, et tu... souffla la jeune femme en lâchant un sanglot.

Fred serra de nouveau ses doigts et enveloppa leurs mains entrelacées de son autre main.

―J'ai cru devenir fou en pensant que désormais je n'avais plus le moindre espoir de le revoir, continua-t-il d'une voix tremblante. Je n'ai jamais eu aussi mal qu'en cet instant.
―Nous avons discuté, se souvint Hermione.
―Je t'ai plus hurlé dessus, rectifia le rouquin avec une moue navrée. Quoi qu'il en soit, en voyant Hermione, j'ai pensé que George m'avait envoyé un signe. Le signe qu'il ne voulait pas que je le rejoigne. Du moins, pas tout de suite.
―Est-ce que les parents sont au courant ? demanda Ginny.
―Non, et je préfère qu'il en soit ainsi, répondit Fred. Maman ne me le pardonnerait jamais.
―Tu m'étonnes ! fit Ron. Mais ça n'explique toujours pas comment Hermione a pu... a pu...

Un faible sourire éclaira le visage de la jeune femme.

―Après ça, j'ai compris que je devais essayer de me reprendre en vain. De me reconstruire pour honorer la mort de notre frère. Ca n'a pas été facile tous les jours. J'ai pensé plusieurs fois que je n'y arriverais jamais. Mais Hermione m'a soutenu et m'a aidé à affronter chaque nouveau jour sans avoir peur de ce qu'il pourrait m'arriver.
―Attendez... intervint Harry. Il y a une chose que je ne comprends pas. Hermione, comment tu as su que Fred allait... enfin, vous savez ?

La jeune femme sentit son cœur faire une embardée.
C'était désormais à elle de leur révéler son secret.
Leur faire prendre conscience que ces derniers mois, la fille avec laquelle ils avaient discuté, ri et souri n'était en réalité que l'ombre d'elle-même.
Qu'elle était habitée de cauchemars plus effrayants les uns que les autres mais qui n'étaient animés que par un seul et unique visage.
Celui de Bellatrix Lestrange.
Et qu'à cause de la marque gravée à jamais sur sa peau, elle ne parvenait pas à oublier.

Après une longue inspiration, cherchant le courage dans les prunelles apaisées de Fred, elle se lança. Les mots lui vinrent plus facilement qu'elle ne le pensait.

Elle leur parla de cette fameuse journée.
De cet enfer qu'elle avait vécu.
De la peur qu'elle avait ressenti.
De la douleur, cette indescriptible douleur qu'elle avait encore parfois l'impression de sentir courir dans ses veines.
Du froid, du silence.
Des cris qui résonnaient encore avec violence dans ses cauchemars.
Cette terrible envie de mourir pour que tout s'arrête.

Ses doigts se firent trembler lorsqu'elle remonta la manche de son t-shirt pour leur exposer la chair encore à vif.
Pour exposer ce secret qu'elle avait eu si peur de leur révéler.
Pour exposer la source même de ses démons, de ce mal auquel elle ne parvenait à échapper que grâce à Fred.
Pour exposer son âme, mise à nue, détruite et piétinée par la folie d'un monstre.

Le visage de Ron pâlit.
Les traits du visage de Harry se durcirent.
Les larmes coulèrent sur les joues de Ginny.

Alors elle leur raconta son calvaire.
Cette sensation d'étouffer et de ne plus être à sa place.
Cette envie irrépressible de fuir, loin, très loin.
Loin de ses propres souvenirs, qui étaient devenus sa prison.
Loin de son bourreau.
Loin de ce mal qui l'enveloppait comme une seconde peau.

Elle expliqua pourquoi quitter le Terrier avait été une telle source d'angoisse.
Pourquoi elle n'avait pas pu s'y résoudre toutes les fois où Harry et Ron s'étaient montrés insistants.
Pourquoi se confronter aux autres voulait dire affronter leur douleur, si puissante, si violente.
Pourquoi elle avait préféré rester calfeutrée, terrée.

Elle essaya de n'omettre aucun détail.
Car, une petite voix lui soufflait qu'ils devaient comprendre.
Qu'il était temps que ses amis prennent la pleine mesure de sa douleur.
Et comprennent enfin.

Elle leur révéla alors avoir décider de partir sans rien dire.
Ni même laisser une lettre.
Car ça aurait été trahir injustement leur amitié, leur confiance.
Et qu'elle n'était même pas certaine qu'elle serait un jour capable de s'affronter elle-même.

Elle raconta comment cette fameuse nuit, elle avait trouvé Fred, au plus bas.
Comment il l'avait soutenue, après ça.
Comment il était devenu son allier le plus précieux.
Comment il l'avait consolée, épaulée.
Pourquoi il était le seul à avoir pu lui apporter ce dont elle manquait cruellement.

Les semaines et les mois qui suivirent.
Leurs retrouvailles, la nuit, dans la pénombre et le silence du salon.
Pour se parler.
Ou simplement se soutenir en respectant le mutisme de l'autre.
Puis ce besoin irrépressible de sa présence.

Elle vit la peine dans les yeux de Ron et sentit son cœur se serrer.
Mais elle continua son histoire. 
Jusqu'à cette nuit.
Jusqu'à cette révélation.
Jusqu'à cet instant précis.

Le silence suivit ses paroles.

Ron baissa la tête et elle ne put s'empêcher de tendre la main vers lui.
Car elle comprenait ce qu'il ressentait, sans avoir besoin de l'entendre le dire.

Pendant longtemps, elle avait cru ressentir plus que des sentiments amicaux à son égard.
Mais elle avait fini par comprendre que Ron ne serait rien de plus qu'un ami précieux, son meilleur ami.
Comme Harry.
Que les sentiments qu'elle éprouvait pour Fred à présent n'étaient en rien comparable à ceux qu'elle avait eus pour Ron à une époque.
Même ceux qu'elle avait crus avoir pour Victor Krum.

―Je n'en reviens pas, finit par lâcher Ginny. Pourquoi n'as-tu rien dit pendant tout ce temps ? Pourquoi n'avez-vous rien dit ?!

Hermione sentit les larmes perler au coin de ses paupières.

Fred poussa un soupir de consternation avant de répondre.

―Parce que tu crois que ça été facile de raconter tout ça à Hermione ? s'indigna-t-il sèchement. Tu crois que je lui ai déballé tout ce que j'avais sur le cœur en une nuit et que c'est pour ça que nous en sommes là aujourd'hui ?
―Bien sûr que non ! s'exclama Ginny en ouvrant de grands yeux atterrés. Mais on dirait que ni l'un ni l'autre n'avait assez confiance en nous pour se confier !
―C'est vrai, admit Hermione d'une voix tremblante. Mais ce n'est pas en vous que je n'avais pas confiance, mais en vos émotions. Je ne voulais pas voir la pitié dans ton regard comme je la vois en cet instant.

Ginny ouvrit la bouche pour répondre, mais Harry l'arrêta d'un geste.

―Je suis désolé que tu aies pensé que tu ne pouvais pas te confier à nous, souffla-t-il. Hermione, je suis vraiment désolé d'avoir été si insistant quand tu étais au plus mal.
―Je ne t'en veux pas, soupira-t-elle.
―Mais moi je m'en veux et je veux que tu comprennes que je n'aurais, que nous n'aurons jamais pitié de toi. De vous, ajouta-t-il pour Fred. Pas après tout ce que vous avez fait pour moi, même quand c'était difficile.
―Nous sommes une famille, compléta Ron.

Hermione ne put retenir le sanglot qui comprima sa gorge et accepta l'étreinte de ses amis.

Le cœur enfin apaisé.


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