12 - Papa

Le Pélican traverse les nuages, et le monde éclate pour renaître dans une réalité crépusculaire, avec le tapis infini des sommets de sapins qui se pressent contre les montagnes, et loin devant, comme une araignée de métal en feu, la structure immense des puits de forage.

L'avion glisse sur l'eau d'une rivière calme, et Raymond accoste expertement contre un ponton - un ouvrier attrape les amarres et ligote l'avion à une bille de bois. Le bruit du moteur meurt dans le flot de la rivière, pour laisser naître les grincements de la machinerie infernale des puits.

« Juste à temps ! Juste à temps ! » crie l'ouvrier. Il a un bleu de travail plein de poches, doublé plusieurs fois et recouvert de graisse.

Juste à temps pour quoi ? Quand Salman demande, l'employé explique que l'enterrement aura lieu le lendemain. Comme dans les rêves, le temps long qu'ils avaient passé dans l'autre monde s'était compressé en quelques minutes.

Raymond lance le sac de sport dans les bras de l'ouvrier et marmonne un truc. Toujours en anglais, l'ouvrier le remercie et dit que ça va faire plaisir à l'équipe. Raymond fait un clin d'œil à Cassandre qui lui rend un regard perçant, marmonne encore, et part d'un pas léger vers la structure.

Salman articule :

- « Excusez-moi Monsieur, on peut aller voir papa ?
- Mais bien sûr ! Mais bien sûr ! qu'il répond avec l'accent d'un pays inconnu, on l'a prévenu, Sandor, il revient du forage, je t'amène le voir ! »

Chargé du sac, il avance dans la boue, vers le puits.

Le chemin de terre molle est encadré de neige constellée de noir par les fumerolles des puits - la civilisation humaine et sa manie d'ordonner en souillant offre un contraste certain avec la nature intacte dans laquelle ils ont failli périr.

À quelque distance de l'amas des tuyaux et des machines immenses, une ville de bois, qui a presque cent ans, et abandonnée depuis au moins autant. C'est le dernier bastion illuminé avant la nuit polaire qui tombe quand l'éternel crépuscule est obscurci par les montagnes du sud : au delà de la ville, il n'y a que l'obscurité et ses créatures après quelques pas dans la neige.

Les maisons ont été retapées et isolées pour accueillir l'équipe, l'ouvrier - Jo - les emmène dans un ancien saloon. La chaleur les recouvre pour la première fois depuis des jours, elle est inconfortable, ils enlèvent presque tous leurs vêtements et leurs chaussures, et on les guide à l'étage, dans un bureau intimidant. Intimidant parce que silencieux, très ordonné, plein de dossiers et d'ordinateurs portables ouverts sur des chiffres qui changent en permanence, et surtout avec un ours empaillé dans un coin, debout, près à attaquer, et, au-dessus d'un tableau velleda blanc, une tête de cerf, elle aussi naturalisée.

S'ils sont deux à s'asseoir dans les sièges que Jo apporte avec grand bruit, Cassandre se plante face à l'ours et dit farouchement : « Toi, tu me fais pas peur, tu sais. »

La porte s'ouvre. C'est la silhouette familière du père de Salman, Sandor : grand et sec, lèvres pincés, sourcils soucieux - il arrive du site à l'instant, il est encore en train de s'essuyer copieusement, avec un tissu coloré, des mains sales d'huile noire jusqu'aux coudes.

- « Bonjour à tous les trois, et bonjour Salman. Je veux dire : bonjour à toutes les deux, et bonjour Salman. Ma première formule mettait l'accent sur un bonjour particulier que je veux porter à mon fils...bref. Bonjour. Salman, je te serre fort dès que j'ai les mains propres. Ça fait longtemps, mon fils. »

Le cœur de Salman frappa fort dans sa poitrine. Les signes d'affection de son père étaient assez rares.

Cassandre s'approche en bondissant, et pose les mains sur le bureau.

- « Msieur, vous ne devinerez jamais ce qu'il nous est arrivé. Jamais ! Une histoire incroyable !

- On m'a tout dit - machinalement, le père de Salman avait oublié sa promesse de le serrer fort et commençait à trier des dossiers sur le bureau - chute de neige à Clarencoal ?
- Non mais après ! Après !
- Tu sais, suggéra Salman, c'est probablement une histoire que papa va trouver ennuyeuse.
- Cassandre, sentença patiemment le père de Salman. Raconte moi tout. »

Une phrase qui, pour Cassandre, équivalait à un grand cadeau. Elle raconta donc tout - absolument tout dans les détails, avec un enthousiasme tel que parfois, elle criait. Face à elle, Sandor était absorbé dans la lecture d'un relevé, et Cassandre tapa fort du poing :

- « Vous ne m'écoutez même pas !
- Bien sûr que si, dit Sandor en relevant la tête. Vous êtes donc devant cette énorme créature à tête de bison, et là...? »

Salman soupire et Cassandre termine. Elle retient son souffle, probablement en attente d'un commentaire. Ce que fait Sandor, le regard passant de Dian à ses dossiers.

- « Dis moi Cassandre, tu es certaine que Raymond, notre pilote pour Clarencoal, est un trafiquant de drogue ? demanda-t-il sans la moindre once d'humour. C'est une accusation assez grave.
- J'en suis totalement certaine à mille pour cent. Mais c'est un bon gars.
- Ce n'est pas du tout un trafiquant ! » s'indigne Salman.

Sandor regarde Cassandre droit dans les yeux :

- « Cassandre, tu te souviens la fois où tu avais mangé toutes les myrtilles qu'on avait ramassées dans notre maison de Normandie ? Tu nous avais sorti une histoire d'agents secrets, qui t'avaient forcée à tout manger pendant qu'ils captaient des communications ennemies.
- Bien sûr que je m'en souviens. Ils avaient des pistolets braqués sur moi !
- Quand tu m'as raconté cette histoire, je me suis dit que tu avais simplement mangé toutes ces myrtilles par gourmandise. Tu nous avais dit que c'était la première fois que tu en goûtais et...

- PAS DU TOUT !
- et que tu avais inventé ces agents secrets, et toute cette histoire remarquable d'imagination sur des communications secrètes...sache Cassandre, que même si ça avait été le cas, ce n'était pas bien grave. Ça a fait plaisir à la famille que tu en profites.
- Mais ce n'est pas ça...supplia-t-elle.
- Effectivement. De nouveaux éléments tendent à renforcer ton récit.
- QUOI ! QUOI ! hurla Cassandre.
- Des éléments imprécis, mais néanmoins troublants. Une camionnette noire. Des inconnus, en costume noir, qui vont et viennent. Des communications qui sont coupées au milieu de la conversation. Oh, je ne suis pas expert, mais ça m'avait tout l'air d'être des histoires d'agents secrets.
- MAIS OUI ! C'est carrément ça ! »

Elle se retournait vers Salman en ouvrant les bras, lui qui ne l'avait jamais crue. Sandor croisa les yeux de son fils et déchiffra dans un imperceptible froncement de sourcil qu'il mentait pour faire plaisir à Cassandre.

- « Je garderais un œil sur Raymond, dit-il d'un ton entendu. Cassandre, puisque tu m'as sauté dessus, je voulais en profiter pour te remercier. Tu es l'amie de Salman et l'amitié, cela ne se remercie pas, mais je sais que si tu n'étais pas dans sa vie, il ne serait pas là. Il serait resté à la maison à Paris, il n'aurait jamais pris l'avion, et je ne l'aurais pas vu pour les dix huit prochains mois. Je te vois grandir avec lui et je ne sais pas si il t'apporte quelque chose, mais ce que tu lui apportes...et ce que tu m'apportes...notre famille t'aime beaucoup, tu sais.
- Ben, c'est rien. Et en plus vous avez payé ce super voyage ! Pour moi c'était tout benef !
- Ce n'est pas rien. Nous en parlerons plus amplement dans des circonstances plus heureuses. Car maintenant, je vais faire mon devoir et m'adresser à la personne qui a le plus besoin de ma parole ce soir - et je ne parle pas de Salman. Diane. »

Il avait utilisé son prénom officiel plutôt que son nom choisi, mais il ne pouvait pas savoir. Salman se raidit pour dire quelque chose, mais Dian fit un geste pour lui dire de laisser couler.

- « Diane. Ce que tu vis est terrible, et même s'il se trouve que j'ai vécu une situation similaire à ton âge, je pense qu'une si affreuse expérience est forcément différente pour chacun. Mike, ton père, était quelqu'un qui était « dans l'équipe », c'est à dire quelqu'un qui se donnait et pour le travail, et pour les autres. Avant l'accident, je l'aurais défendu devant n'importe qui et je l'aurais emmené au bout du monde pour n'importe quelle mission. Nous faisons un métier dangereux. Nous avons de nombreuses consignes de sécurité pour qu'aucun drame n'arrive. Mais les drames arrivent. Je vais te dire ce qu'il s'est passé. Tu veux l'entendre, Diane ? Tu n'es pas obligée de savoir, tu sais.
- Non, dites-le.
- Nous avons eu une éruption de gaz. Du gaz est remonté par le forage et a provoqué un incendie. Quand nous l'avons détecté, nous avons mis en place plusieurs manœuvres, il y en a en gros cinq possibles, par exemple boucher le forage, je ne vais pas rentrer dans le détail. J'avais passé un savon à Mike la veille car deux jours avant il avait gagné à la loterie du site de forage et il avait payé tournée sur tournée à l'équipe - ils étaient tous en gueule de bois et ce pendant une demie journée - une demie journée fichue en l'air. Tu vois comment était Mike - Michael, je veux dire. Il travaille comme deux, mais fait la fête comme trois.
- C'est tout à fait lui, admit Dian avec un pauvre sourire.
- Bref, on se remet au travail, et voilà que l'accident arrive. Il se sentait mal de mon sermon et il était encore dans la cabine de manipulation du tricône quand j'ai ordonné, pour la deuxième fois, de quitter le site de toute urgence. J'ai tellement crié auprès de Mike que j'en ai encore mal à la gorge, et tous nos gars ont crié, et il a juste crié « je m'occupe de boucher le forage, on va sauver tout ça, et on va récupérer la demie journée ! ». Dans la seconde qui suivait une boule de feu nous a tous projetés au sol. Ton père n'a pas souffert : il a été vaporisé sur le coup. »

Sandor s'effondra sur le bureau, les épaules basses. Il laissa transparaître un accent de l'est très léger que Salman n'avait que rarement entendu chez lui.

- « Tu peux me considérer comme responsable. Ce n'est pas la première fois que je vis ce type de drame et je m'en souviens de chacun. Un jour, j'ai dû appeler la femme d'un gars adorable appelé Robert, et elle a crié si fort de désespoir qu'on l'entendait à travers le téléphone sur tout le site, et tout le monde a fait silence. Et aujourd'hui...je dois confronter la fille d'un homme mort par ma faute. »

Il avait l'air si désolé que les larmes vinrent aux yeux de Salman. Même Dian semblait moins affecté. Dian ajouta d'ailleurs :

- « Je ne vous tiens pas responsable. Je connais mon père. Si vous l'aviez sauvé aujourd'hui...(et il se souvint des mots du Kise Manito)...pas impossible qu'il aurait pris les mêmes risques la semaine qui suit.
- Si c'est vraiment le cas alors j'aurais dû m'en séparer. Je prends en compte ton pardon et tes mots, et si tu veux en parler, on en parlera, autant qu'il le faudra. Je me suis chargé des formalités administratives. Grâce à Raymond, tu es arrivée à temps, et nous l'enterrons demain ici, dans un coin magnifique, avec toi. Il y a un dédommagement de la compagnie, mais inutile d'en parler aujourd'hui. Mike avait un certain nombre de petites affaires...j'ai tout mis sur ton lit dans un petit coffre métallique. Euh...je ne sais pas comment dire ça...il y avait beaucoup de lettres...je crois que ton père...je dis ça sans jugement...il était aimé de plein de femmes.
- Ah ! Je sais, dit Dian presque en riant.
- D'accord, donc tu ne seras pas surprise. Jo va vous accompagner dans votre chambre, Cassandre et toi. Si vous le permettez, je vais passer enfin un moment avec mon fils. »

Dian murmura un remerciement silencieux et Cassandre lui prit la main, et ils partirent en suivant l'ouvrier qui plaisantait en anglais. Une fois la porte refermée, Sandor se leva et serra fort Salman dans ses bras. Le garçon avait oublié ce que c'était, l'étreinte d'un père. Puis il se remit à son bureau.

- « Cette Cassandre, quel numéro.
- Oui.
- Merci d'être venu. Personne ne t'ennuiera ici. Tu pourras bouquiner la journée, on mangera ensemble le soir. Ce sera comme à Paris.
- T'inquietes papa.
- Je sais que ça été dur pour toi de venir.
- Ça va. Papa, j'ai un truc à te dire sur Dian.
- Diane ?
- Ouais, en vrai elle veut qu'on l'appelle Dian.
- Noté.
- Elle n'a plus de père, et elle s'entend mal avec sa mère. Genre, très mal. Je me disais...on a des pièces libres à la maison. Elle pourrait vivre avec nous. »

Sandor garda le silence et scruta Salman avec un imperceptible sourire.

- « Salman. Tu es amoureux de Dian ?
- Euh...(Salman était vraiment très embarrassé, et il ne put articuler un mot)
- C'est une très mauvaise raison pour séparer une fille de sa mère, même dans un contexte conflictuel.
- Non, non ! Dian nous a dit que l'homme qui est en couple avec sa mère la frappe. Sa mère. Et puis elle aussi. Et en vrai, j'ai même l'impression que c'est pire que ça. »

Sandor prit une mine très grave.

- « Salman, je te le demande très sérieusement : c'est la vérité ?
- C'est la vérité. »

Sandor ouvrit son journal de bord et écrivit quelques mots d'un air sinistre. Puis il conclut par une phrase que Salman avait entendu un million de fois :

- « Considère ce problème comme résolu.
- Euh...comment ? Enfin...pas de façon...
- Salman, je sais qu'un jour tu m'as vu taper un gars sur le chantier et tu penses que je suis un dur. Mais pas du tout. C'était la deuxième fois de ma vie...ou presque...que je frappais quelqu'un. Je l'ai frappé parce qu'il venait de me frapper et que je ne voulais pas qu'il se fasse virer, parce que même si c'était une tête de mule, c'était un bon. Pour le protéger aux RH, j'ai transformé son agression en rixe qu'on a passée sous silence. Je n'utilise pas la violence. Je ne déteste pas la violence. Simplement, c'est un outil inutile : pour un problème qu'elle résout, elle en crée un autre. Je vais résoudre ce problème avec des huissiers et des courriers recommandés, quelque chose que je manie aussi bien que les tricônes et les derricks. Le droit, tout simplement. L'arme noble d'une époque civilisée. Plus personne ne maltraitera Dian. Ni sa mère.
- Sa mère prendra la défense de son nouveau mari.
- Et laissera partir Dian dormir chez nous ?
- Elle l'a bien laissée aller seule au bout du monde pleurer son père. »

Sandor se redressa.

- « Poursuivons ta pensée. Dian intègre la famille. Elle est canadienne. Nous vivons en France. Elle n'aura pas le mal du pays ?
- Son nouveau père la frappe, papa.
- Et toi ? Vous vous êtes rencontrés hier, et hop, tu veux qu'elle vienne vivre sous son toit. Et si c'est la fille de son père ? Si elle fait la nouba tous les soirs et qu'elle t'empêche de vivre dans tes livres ?
- Ouais. J'ai envie de dire que je ne fais pas ça pour moi, papa. Mais pour elle. Mais en vrai, elle va plus arranger la vie que l'empirer. Tu sais, je suis assez seul toute la journée. Maman est dans la serre avec ses plantes et ses recherches...rien que pour faire à manger on pourra se relayer...
- Et la gouvernante ?
- Agnes ? Maman l'a renvoyée dès que tu es parti. Elle dit que dans cette maison, on a des valeurs, et on a pas à se faire servir par les autres.
- J'adore ta mère. Mais quand elle est comme ça, elle me rend dingue.
- On te l'a pas dit, mais j'ai mis le feu à la moitié de la cuisine l'autre jour. Maman avait oublié l'heure et j'ai essayé de me faire des frites, et la friteuse a pris feu...je sais même pas comment Cass a éteint le truc, j'étais roulé en boule au sol, en détresse totale. Heureusement qu'elle était là.
- Ta mère ne m'a jamais parlé d'incendie.
- Elle n'est même pas au courant, papa. Elle sort pas de la serre. Elle a un lit de camp sur place. Elle est comme toi. Elle me dit, « je suis désolée, mais imagine que je suis comme ton père à l'autre bout du monde. Ce que je fais est important. Débrouille-toi tout seul, tu es assez grand. »
- Cela dit, devenir autonome ne te fera pas de mal. Je la comprends. (il soupire). Peut-être que c'est un signe. Je sais que je pratique un métier qui détruit la nature, qui appartient au passé, qui déséquilibre le monde. Et puis on a bien assez d'argent. Peut-être je devrais devenir homme au foyer, et ta mère pourrait continuer à faire avancer le monde avec nous qui la soutenons. Une partie de moi y pense. L'autre partie hurle que j'adore faire des trous dans le sol et que je suis le meilleur pour ça.

- Et pour Dian ?
- J'ai noté ta demande. Je vais y réfléchir. D'autres questions ? »

Salman voulait poser une autre question. Déjà parce qu'il n'avait pas vu son père depuis des mois et qu'il voulait voler aux trous quelques minutes supplémentaires. Et puis il y avait une peur sourde dans son esprit...il posa donc cette étonnante interrogation :

« Oui, j'en ai une. C'est théoriquement possible de construire un robot géant ? »

Son père, qui était venu aux sciences par la science fiction, avait depuis longtemps attendu ce jour béni où son fils ne lui poserait pas des colles sur les philosophes antiques ou les étymologies insolites, mais sur la possibilité de construire des vaisseaux spatiaux. En évitant soigneusement de décourager Salman en lui demandant pourquoi il avait eu cette idée étrange, il le cuisina sur le type de robot géant, était-il plus Pacific Rim ou Gundam, par exemple, références pop-cultures totalement étrangères au monde des lettres classiques de son fils.

Puis il s'attaqua au tableau velleda avec d'amples calculs sur les forces mécaniques liées aux matériaux, dans une démonstration si maîtrisée que forcément, on voyait bien que c'était un sujet qu'il avait travaillé par le passé de nombreuses fois.

Et la conclusion, de nombreux calculs à l'appui, tomba tristement : une telle construction, en plus d'être peu efficace, était impossible, et avec les matériaux les plus résistants du monde, tout robot géant espéré par la science-fiction s'effondrerait au premier pas.Salman fit mine de partager la tristesse de son père, mais en secret se réjouissait que l'un des vœux fous de Cassandre auprès du Kise Manito fusse impossible : c'était la preuve qu'une vie de peu d'aventures les attendait, et l'ado en avait eu ces derniers jours bien son content.

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