🎁 Note de fin 🎁
Chers lecteurs, chères lectrices,
Poser le mot FIN à une histoire, c'est quelque chose d'incroyable. Poser le mot FIN à une deuxième histoire, c'est quelque chose, je pense, d'indescriptible. En fait, poser deux fois le mot "fin" à une histoire, ou plutôt à un projet, c'est l'assurance que non, le premier essai n'était pas qu'une question de chance. Quand on écrit, on a vite tendance à se dire que notre projet était peut-être un coup de chance, quelque chose d'extraordinaire, un peu comme gagner à une loterie. On peut vite se dire que les planètes, pour une fois, ont décidé de s'aligner pour nous offrir la possibilité de terminer ce projet sur lequel on travaille. Oui, le premier projet, pour beaucoup, ce n'est qu'un alignement d'astres.
Pas le second.
Quand j'ai terminé l'écriture de ce roman, je vais vous révéler quelque chose. Je n'ai pas explosé de joie. Je suis resté devant mon document, serein, puis je suis passé à autre chose. Lors de la fin de mon premier roman, la veille, j'ai mis deux heures avant de trouver le sommeil. Je me suis même réveillé en pleine nuit avant de me lever super tôt. Quand j'ai posé le point final à mon premier roman, j'ai attendu d'être seul chez moi pour exploser de joie. J'aurais pu pleurer, mais j'ai vraiment sauté de joie. Genre... J'étais dans un monde parallèle. J'ai mis plusieurs heures à m'en remettre, mais chaque fois que je me retrouvais seul, je ne pouvais m'empêcher de me répéter J'ai terminé mon premier roman. Parce que je n'y croyais pas moi-même. En fait, ce n'est pas tant que je n'y croyais pas. J'ai toujours eu confiance en mon potentiel et je savais que j'allais finir par en écrire un. Non, j'étais choqué de l'avoir terminé à ce moment précis. Parce qu'entre les fois où on se dit Je vais finir ce roman et J'ai terminé ce roman, il y a une grande différence. Une si grande différence qu'elle distord complètement la réalité. C'est du moins ce que j'ai ressenti en terminant mon premier roman.
En achevant ce deuxième roman, je n'ai pas ressenti la même joie. Est-ce parce que j'avais déjà terminé un premier projet ? Que l'investissement a duré moins longtemps — trois mois contre trois ans pour le premier ? Ou parce que je me suis déjà enorgueilli de cet achèvement ? Aucune idée. Mais je n'ai pas laissé exploser cette joie. Elle est restée là, contenue en moi, peut-être parce que je sais aussi que contrairement à ce premier roman, je suis maintenant complètement sur la voie de l'artiste. Que les rouages de mon destin se sont mis en marche et que, je crois, je ne peux à présent plus faire marche arrière.
Finalement, l'achèvement d'un deuxième projet, je crois que c'est juste la confirmation qu'on est sur une voie qui nous correspond. Le deuxième projet, c'est la confirmation que non, tout n'est pas qu'une question de chance. Et c'est un sentiment si extraordinaire, si puissant, qu'il occulte même le plaisir d'avoir fini le projet. C'est tout du moins ce que j'ai ressenti en posant ces trois lettres.
Pour tout vous dire, je n'ai absolument pas fait comme pour mon premier roman. En ce qui concerne Lie tes ratures — pour ne pas le nommer —, après avoir mis un terme aux aventures de mes personnages, j'ai eu le besoin vital d'écrire une note finale, un mot aux lecteurs, une lettre ouverte. J'étais si fébrile que j'ai dû directement poser mes sentiments sur une feuille. Cette fois-ci, c'est au moment de publier le dernier chapitre, l'ultime fragment des aventures de Laureen que je rédige cette note d'auteur. Autant dire que le moment décisif est loin derrière moi à présent, et pourtant également si proche, car oui, c'est un autre moment décisif que j'affronte aujourd'hui en vous livrant cette histoire. L'offrande aux lecteurs de cette dernière pièce du puzzle est un instant fatidique.
La nuit des miracles est un projet, pour tout vous dire, que j'ai en tête depuis des années. Cela fait longtemps que j'avais envie d'écrire un roman de Noël, une histoire légère, où les maîtres mots seraient amitié et générosité. J'espère sincèrement avoir réussi, donc, à vous transmettre mes sentiments grâce à ces personnages que j'ai pris un immense plaisir à créer... non, que dis-je, à retrouver, à côtoyer.
Ces trois mois d'écriture auront été parsemés de joie, de bonheur, de plaisir mais aussi quelques fois de doutes, de questionnements, de retours en arrière, et je pense que ce maelstrom d'émotions représente bien ce que j'ai voulu transmettre dans mon œuvre. La nuit des miracles n'est pas qu'une œuvre d'amitié et de générosité. Dans de nombreuses histoires de Noël, les personnages sont plutôt sympathiques. J'ignore si je suis parvenu à vous le faire sentir, mais ma protagoniste, Laureen Green, n'est pas particulièrement sympathique. Au contraire, même, elle peut se montrer égoïste, faillible, sarcastique, et un peu méchante. Mais elle aime aussi les gens et la période de Noël lui a permis de surpasser ses regrets.
Parce que pour moi, et je terminerai cette lettre sur cette pensée, c'est là que réside la magie de Noël, ou plus généralement, la magie des fêtes de fin d'année. La fin de l'année, c'est ce moment où on se prépare à surmonter le passé, à abandonner ces jours fanés, ce moment où on peut tenter de surpasser ses regrets et d'offrir aux autres les bourgeons du renouveau, d'un renouveau tourné vers les autres sans toutefois oublier sa propre personne. Et j'espère, j'ose espérer, que ce calendrier de l'Avent aura fait émerger chez vous un bourgeon de renouveau.
Je vous souhaite, sur ce, tout le meilleur du monde, que ce soit personnellement ou artistiquement. Puisse la magie des livres et des fêtes de fin d'année vous accompagner.
Umi Page.
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