❄ Chapitre 22 ❄

Le plan est loin d'être parfait. Plein de failles et de risques, il peut échouer n'importe quand. En fait, il semblerait même qu'on ait plus de chances d'essuyer un échec plutôt que de célébrer une victoire. Pourtant, aucun d'entre nous ne recule. Nous n'avons pas le choix, nous devons continuer et avancer. Ce ne sera peut-être pas une partie de plaisir. Nous allons devoir nous montrer extrêmement prudent pour ne pas nous faire avoir. Mais il en va de la survie de notre projet. Les sourires des enfants, les heures innombrables à travailler, les dizaines de répliques apprises, les costumes fabriqués... Nous ne voulons pas voir cela s'effacer et se faire balayer. Surtout pas par un garçon aussi méchant et arrogant que Jacob.

Seulement, pour triompher, il nous faut compter sur l'aide de Joshua. Son petit frère. Celui supposé être son meilleur ami, son allié, son plus proche confident. Heureusement pour nous, Joshua déteste Jacob. Lorsque je lui ai annoncé notre désir, Joshua nous a traités de fous à lier, arguant qu'il ne listait pas l'espionnage comme une de ses meilleures qualités, avant d'ajouter fièrement qu'il se joint à nous. Si, au début, j'ai songé que c'était peine perdu, qu'il n'accepterait jamais de duper et dénoncer son frère, je dois bien avouer que j'ai eu tort de penser cela. Après tout, Josh aussi sait se montrer retors. C'est une caractéristique qu'ils partagent. La fourberie. Heureusement, Joshua n'en use que sur des personnes moralement fautives.

Piéger Jacob, c'est l'assurance de pouvoir mettre un terme, au moins un temps, à ses petites machinations, ses manipulations, ses chantages, ses tromperies et ses représailles. Jusqu'à ce qu'un autre prenne la place, continuant d'alimenter le cercle du pouvoir qui gangrène et parasite le système scolaire.

— Je serai ravi de faire tomber ce connard de son piédestal, m'a soufflé Joshua. C'est purement dégueulasse, ce qu'il a fait. Le pire, c'est que ce n'est pas la première fois...

— Comment ça, ce n'est pas la première fois ?

— Eh bien... Je... Je ne peux pas vraiment t'en parler, Lau, mais... Tu te souviens de la disqualification de l'équipe de football, l'année dernière ?

— Oui, oui, je m'en souviens. Attends, ne me dis pas...

— Si... Il n'y est pas étranger.

— Quelle ordure...

Cette histoire avait fait grand bruit ; plusieurs joueurs avaient été suspendus pour consommation de produits illicites après une bagarre sur le terrain, l'un des joueurs de notre université ayant été brutalement attaqué par le capitaine de l'équipe adverse. Bien loin d'être considérés comme de simples victimes, les joueurs de notre équipe avaient dû subir un contrôle. Certains joueurs ont été testés positifs. Ils ont été suspendus. L'autre équipe a aussi subi des dégâts, mais ils ont accusé notre université d'avoir tout manigancé et de leur avoir fourni de quoi provoquer ce désastre.

J'ai longtemps cru que c'était une machination, que nous étions les victimes, que nous avions été lésés. Cette affaire a affecté beaucoup d'élèves et l'un deux a même fini par tenter de mettre fin à ses jours. Si Joshua m'en parle, alors ça veut dire...

— Ne me dis pas que...

— Si...

— Mais pourquoi ?

— Une histoire de filles, soupire Josh. Donc s'il est capable de faire ça pour une querelle amoureuse, il faut mettre fin à ses petites manigances. Il est clair qu'il est responsable de l'arrêt de votre projet. Et apparemment, il semble que je sois l'un des seuls qui puisse suffisamment l'approcher pour contrecarrer ses conneries.

Une bien belle conclusion pour une si sombre affaire... Quelle idée lugubre que celle de vouloir mettre fin à un projet qui sert pourtant à faire plaisir aux enfants et personnes démunies. Quelle idiotie, quelle barbarie. J'ai honte pour lui, j'ai honte qu'il puisse se montrer si insensible face au malheur des autres.

Puisque le temps presse, nous décidons de passer aux choses sérieuses. En rentrant, Adam m'a confié avoir passé une bonne partie de la nuit à refaire le dossier comme il faut. Ce matin, le dossier s'est retrouvé sur le bureau du conseil à la première heure.

Alors que je me prépare une omelette, attendant patiemment des nouvelles de mes camarades, mon téléphone se met à convulser. Je l'attrape et lis les nombreux messages. Des messages d'Adam, de Josh, de Kas et, plus étonnant encore, un appel de mon petit frère. Puisque j'ai un peu de temps devant moi, je décide de rappeler Eli.

— Eli ?

— Salut, Lau ! Ça va ?

— Ouais, et toi, mon loup ?

— Tu sauras jamais ce qui m'est arrivé !

— Euh... Dis-moi.

— Quelqu'un de ma classe m'a invité au ciné ! Je... Je crois que c'est un rendez-vous, en fait, explique Eli.

Un sourire s'invite sur mon visage. Toujours bourru, mon petit frère ne s'est jamais vraiment intéressé aux rendez-vous amoureux. Il préfère sortir avec ses amis et s'amuser. Autant dire que toute cette histoire de rencard, il s'en moque complètement. Alors le voir s'intéresser à quelqu'un, c'est assez nouveau.

— C'est super ! C'est qui ?

— Hum... Eh bien...

Je pourrais presque le deviner rougir à travers l'écran. Eli bégaye quelques secondes, puis m'apprend que celui qui l'a invité, c'est Caleb, son nouveau meilleur ami. Les mots se bloquent dans ma gorge pendant une fraction de secondes, complètement étonnée. Et pourtant, ce n'est pas si surprenant. La façon dont il parlait de son ami, son obsession pour lui... C'était évident.

— Lau ? Tu... Tu es déçue ? se risque mon frère.

— Quoi ? Comment ça ?

— Tu ne dis rien... Je... Je sais que tu ne t'y attendais pas...

— Non, Eli. Je me disais juste que ce n'est pas si étonnant que ça.

— Ah...

— Toi, qu'en penses-tu ? C'est ta première relation, non ? Que ressens-tu ?

— Bah, j'sais pas. Je l'aime bien, Caleb. C'est mon meilleur pote. Il est vraiment trop cool. Mais...

— Mais ?

— Bah je sais pas si on peut être des amoureux.

— Tu n'es pas amoureux ?

J'entends Eli pousser un long soupir. Maman dirait qu'il a l'allure d'un bœuf, et je ne pourrais que lui donner raison.

— J'en sais rien, j'sais pas... Je l'aime bien, mais j'aime aussi Steph et je veux pas blesser Caleb... Qu'est-ce que je dois faire ?

— Sois honnête avec lui.

Oui, c'est le meilleur conseil que je puisse lui donner. Être honnête. Attendre de prendre un peu de la hauteur.

— Mais surtout, sois honnête avec toi-même.

— C'est-à-dire ?

— Si tu sens que ça ne va pas, alors il ne faut pas forcer. C'est la meilleure chose à faire. Et cette Steph, sinon, elle est comment ?

— Belle, gentille... Elle aime bien les maths et elle porte des Converses comme si elles ont été créées pour elle. A la pause du midi, quand Caleb ne déjeune pas avec moi, j'aime bien parler avec elle. On mange des chewing-gums à la fraise en attendant la reprise des cours.

Je l'écoute parler de cette fameuse Stéphanie, évoquer le doux parfum de son chewing-gum et l'odeur de son shampooing. Des choses triviales, des choses qui n'évoquent rien à ceux qui veulent rationaliser l'amour. Mais peut-être est-ce là la plus grande erreur. L'amour, ce n'est qu'un cortège d'impressions qui se transforment petit à petit en myriades de souvenirs dans lesquels on se perd.

— Je suis trop content que Caleb m'ait proposé une sortie avec lui, mais... Je sais pas quoi faire. Tu t'es déjà retrouvée dans cette situation, Lau ?

— Oui. Le mieux, je crois, c'est de voir ce que ça donne. Toujours en pensant qu'il faut que tu restes honnête. Avec toi. Et avec Caleb. C'est un gentil garçon, d'après ce que vous me dîtes, Maman et toi. Si tu rejettes sa demande, tu lui feras mal. Mais si tu acceptes sans être honnête, tu lui feras encore plus mal.

— Alors, je vais lui faire mal dans les deux cas... C'est nul...

— Oui, c'est nul. Le mieux, c'est que, si tu es sûr que ce que tu ressens pour Caleb n'est pas de l'amour, il vaut mieux lui dire en douceur.

— Je... Je vais essayer. Merci, Lau ! T'es vraiment géniale, comme grande sœur.

Je souris. Eli est vraiment adorable. J'espère de tout cœur qu'il sera heureux, qu'il soit avec Caleb ou Stéphanie. Peu m'importe. Tout ce que je veux, c'est son bonheur. Lorsque je raccroche, je me surprends à rester le regard dans le vide, le visage béat comme une idiote. Mon petit frère grandit. Quel spectacle étrange d'être aux premières loges des effets du temps, quel plaisir d'observer les fêlures du cocon quand le papillon déploie ses ailes !

Tout en servant mon omelette, je regarde les autres messages que je viens de recevoir. Parmi la foule de missives reçues, je lis les noms de Kas, Adam et aussi Léna. Cette dernière veut prendre de mes nouvelles et me demande quand nous pourrons nous appeler. Comme je sais ô combien elle est bavarde, je préfère lui dire que je ne suis pas disponible. Elle me renvoie un message en m'apprenant qu'elle pourrait descendre en ville, pour le concert d'un groupe qui passe non loin d'ici. Lorsque je lui demande le nom du groupe, une idée me traverse l'esprit.

— Faites que ce ne soit pas ça, je grogne doucement.

Malheureusement, je vise juste. Je me mords la lèvre inférieure. Léna veut voir le groupe de Maximilian. Je ne suis pas certaine que ça lui fasse vraiment plaisir ! Si jamais elle se met à le coller... il va m'en vouloir. Je bricole une réponse rapide, mais à peine ai-je le temps d'envoyer mon message que déjà, une nouvelle fois, mon téléphone se met à vibrer. Je presse sur l'icône du téléphone : priorité aux copains.

— Qu'est-ce que tu faisais ? assène Adam, à peine ai-je décroché.

— Euh... Déjà... Salut.

— Ouais, salut, ça fait cinq fois que je t'appelle.

— J'étais occupée.

J'avais oublié la mise en garde d'Ethan : si Adam n'a pas son compte d'heures de sommeil, il peut se montrer vraiment grognon...

— On a du nouveau, m'annonce-t-il de but en blanc.

— Déjà ? Mais...

— Brown est bourré d'orgueil, ça t'étonne ? Son plan ne fonctionne pas, on le titille un peu, il mord à l'hameçon. Aussi simple que ça. D'ailleurs, tu peux nous rejoindre à la fac ?

— Pourquoi ?

— Pour mettre un terme à tout ce bordel, voyons. Et ramène-moi une tarte aux fraises aussi... S'il te plaît, rajoute-t-il, tandis que j'entends un brouhaha de fond derrière.

— Tu veux que je passe à la boulangerie pour te chercher une tarte aux fraises ?

Non mais il est sérieux, en plus ! Je veux bien croire qu'il fasse une bonne partie du travail, mais il abuse. Tant pis, il le mérite quand même. J'accepte sa proposition et lui dis que j'arrive dans une trentaine de minutes. Pote ou pas, Adam passe après mon omelette !

*              *

*

— T'en as mis, du temps ! râle Adam. Tu as pris ma tarte aux fraises au moins ?

Je lève les yeux au ciel et lui tends son gâteau. Au moins, ça a le mérite de le radoucir : un sourire fleurit sur son visage. Je ne me vois pas supporter sa mauvaise humeur, alors je me félicite. Cependant, l'autocongratulation est de courte durée, nous devons nous concentrer sur ce qui importe le plus : à savoir la mission pour rétablir le projet.

— Pourquoi m'as-tu fait venir jusqu'ici, au fait ?

— On a coincé Brown.

— Quoi ?

Quand Adam m'a appelée, je n'ai pas tout de suite songé qu'ils avaient réussi à mettre Jacob dos au mur. J'ai préféré penser qu'il s'agissait d'une réunion, ou qu'ils avaient obtenu des informations. Mais si vite ! C'est presque irréel ! Je regarde autour de moi. Heureusement, à cette heure-ci, il n'y a pas beaucoup de passage dans le hall. J'ai peur que quelqu'un nous entende. Adam semble le deviner car il me rassure d'un geste de la main :

— Tout est sous contrôle, ne t'inquiète pas.

— Mais il s'est passé quoi ?

— On a posé un faux dossier à la réception. Et on lui a fait parvenir cette info de façon détournée... Enfin, bref. Toujours est-il qu'il mord à l'hameçon et qu'on est sur le point d'en finir. Mais je me suis dit que tu voulais peut-être lui porter le coup de grâce, puisque c'est avec toi qu'il s'est pris la tête au départ.

Lui porter le coup de grâce ? C'est plus que tentant. Il est vrai que Jacob est un personnage détestable, horripilant, arrogant, prenant les autres pour des jouets et se vengeant dès lors qu'il n'obtient pas ce qu'il désire. En d'autres termes, je me ferais un plaisir de le voir tomber de son petit piédestal. Le voir payer pour tout ce qu'il a fait.

— Non.

Adam me dévisage. Avec son écharpe autour du cou, dissimulant sa bouche et son nez, il n'y a plus que ses yeux surpris qui dépassent.

— Quoi ? Tu ne veux pas t'occuper de son cas ?

Je secoue la tête. Jacob est un être ignoble, mais je n'ai pas besoin de me mettre à sa hauteur. Je veux juste que tout s'arrête et que nous puissions enfin réaliser ce projet dans lequel je me suis jetée corps et âme. Kassandra avait raison. Je l'ai fait parce que je culpabilisais. J'ai culpabilisé d'avoir détruit les espoirs de Timothy. Même si, au fond, c'était la chose la plus raisonnable à faire.

— Je n'ai rien à lui dire.

— Après tout ce qu'il a fait ? C'est dingue ! Tu veux vraiment le laisser filer sans prendre ta revanche ?

— Il ne s'agit pas d'une histoire de revanche, Adam. C'est une question de justice. Jacob doit payer. Mais je ne veux pas m'abaisser à son niveau.

— Le groupe, c'est notre famille, Lau... Il s'en est pris à notre famille, tu vois ce que je veux dire ? Moi, je ne veux pas pardonner à ceux qui s'en prennent à ma famille. C'est un truc trop précieux pour lui tourner le dos.

— Adam... Je ne vous tourne pas le dos. Je vous ai rejoints pour une certaine raison. Sauf que si je succombe à mon envie de détruire ce type, je ne vaudrais pas mieux que lui et je ne veux pas tomber là dedans.

— Tu veux dire que lui faire prendre conscience de ses actes en lui crachant ses quatre vérités à la tronche, c'est tomber aussi bas que lui ?

— Non, ce n'est pas ça... Mais il ne mérite juste pas mon attention. On le coince, il est sanctionné, ça s'arrête là.

Je m'approche du grand garçon. Même s'il me dépasse d'une bonne quinzaine de centimètres, tassé comme il est, la différence ne paraît plus si grande. On dirait un chat furieux, comme une boule de poile hérissée. Ma main se pose sur son bras. Je la lui aurais bien mis sur l'épaule, mais je suis un peu trop petite.

— Tu sais, tant qu'on arrive à finir ce qu'on a commencé et que vous êtes heureux, moi, ça me va. C'est le plus important, tu ne crois pas ?

Stoïque, il me fixe de son regard glacial. Ses yeux bougent imperceptiblement, signe qu'il tente probablement de lire en moi. Derrière son écharpe, je devine ses mâchoires se contracter. Adam tient vraiment aux autres. Même ce grand gaillard silencieux qui fait passer son travail et son avenir avant tout le reste. L'affront de Jacob l'a tellement dégoûté qu'il en vient à tomber dans une colère inhabituelle.

Il va me contredire et s'en aller. Il va bouder. Il va m'insulter, me considérer comme traîtresse à la cause. Il y a plein de façons dont Adam pourrait réagir, lui qui n'a pas supporté cette odieuse attaque envers sa famille. Sa famille de cœur, puisqu'il entretient des relations distantes avec celle de sang. En repensant à ça, je me fustige. Quelle conne ! Les problèmes qu'il a rencontrés avec ses parents ont poussé Adam à s'attacher à notre groupe. Même sans le montrer.

— Franchement ? Je ne sais pas. Mais si c'est ce que tu veux... Je ne vais pas te forcer. On s'occupe d'en finir avec cette affaire.

— Qu'est-ce que vous comptez faire ?

— Lui éclater la gueule, évidemment.

Devant mon visage blême, Adam éclate de rire. Le petit — enfin de plus d'un mètre quatre-vingt-dix — con ! Ah ! Il se paie ma tête, le salopard ! Je lui file une petite claque sur l'avant-bras. C'est si rare de le voir rire et plaisanter ainsi... Loin d'être le dernier pour la rigolade, Adam reste quelqu'un de très timide et réservé. Alors le voir me taquiner comme ça, puis exploser de rire...

— Je ne te cache pas que je ne serais pas contre cette idée, rectifie-t-il.

— Je croyais que t'étais pacifiste ?

— Tout pacifiste que je suis, un bon coup de pied au cul de celui qui joue avec les sentiments de tellement de gens et qui aurait pu ruiner les efforts des personnes les plus importantes pour moi, je ne dis pas non ! Malheureusement, ce n'est pas possible. Et de toute façon, ce ne serait pas une sanction officielle. Un bleu, ça se camoufle. Une cicatrice sur le dossier scolaire et à l'ego, beaucoup moins quand on aspire à obtenir une position de pouvoir.

Une lueur brille dans le regard de mon ami. Une lueur à la fois cruelle et pleine de compassion. Comme s'il sait mieux que quiconque ce que c'est, et que c'est la raison pour laquelle il veut l'infliger à cet ignoble personnage. Adam, passant une main dans sa chevelure noir corbeau, jette un regard en arrière.

— Je crois que je vais bientôt devoir y aller, souffle-t-il.

— Ouais.

— Tu ne regrettes pas ta décision ? Tu es sûre que tu ne veux rien lui dire ?

— Non, je ne le regrette pas, et oui, j'en suis sûre.

— Ok. Tu sais, continue-t-il finalement, je pensais sincèrement que tu voudrais lui faire la peau.

— Oui, je le veux. Mais je sais que ce n'est pas ce que je dois faire. C'est la différence.

Un petit sourire contrit étire les lèvres du jeune homme.

— Will était sûr que tu dirais ça.

— J'aurais sûrement fait ça avant d'arriver. Je crois que j'ai juste changé. Mais je ne suis pas la seule...

Adam hausse un sourcil.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Tu as l'air plus... libre. Comme si une partie de la tension que tu portais s'était envolée. Ou un truc dans le genre.

— Ah ! s'exclame-t-il. Alors, ça se voit tant que ça ? Nils et April m'ont sorti la même connerie.

— Tu t'es réconcilié avec Ethan, hein ? Vraiment, je veux dire.

Adam recule d'un coup, frappé par la foudre. Il relève son écharpe sur son nez et détourne les yeux.

— Que... Comment...

— Comment je le sais ? Mon petit doigt, voyons ! Tu respires l'amour...

— Peut-être, confirme-t-il à demi-mots. Il faudra que je prenne une douche en rentrant.

Je manque de pouffer devant la remarque d'Adam, qui s'apprête à tourner les talons. Ses joues se creusent en ce que je devine être une moitié de sourire.

— Non, t'es très bien comme ça. Et je pense que je ne suis pas la seule à penser ça... Tathan sera heureux de te voir dégager une telle odeur.

— Je ne le sais que trop bien, réplique-t-il en soufflant du nez. Bon ! C'est pas que je m'ennuie, mais si je commence à te raconter notre idylle, on n'en a pas fini. Et on a du pain sur la planche.

Lorsqu'il s'éloigne, il me fait un dernier signe de la main. Adam a beau être un grand timide trop sérieux et trop détaché pour l'amour qu'on lui témoigne, il transpire pourtant le bonheur. J'observe sa silhouette se dissiper au détour du haut de l'escalier, apaisée.

🎄🎄🎄

NDA : bonjour, bonjour, mes petites tartes au citron !

Dans ce chapitre, on en a, des choses ! Entre Léna qui veut visiblement essayer de mettre le grappin sur Max (la pauvre, elle ne sait pas à qui elle a affaire ahah), la possible histoire entre Eli (mon chouchou) (enfin, un de mes chouchous, j'adore trop Adam et Nils) et Caleb, et la résolution du cas Jacob, il s'est passé pas mal de trucs ! Vous vous y attendez, au refus de Lau d'en finir avec Jacob ?

Au prochain chapitre, on entamera les trois derniers de l'histoire... Bon sang, ça me fait si bizarre. On arrive au terme d'un mois chargé ! J'ai vraiment trop hâte de vous faire découvrir ces trois derniers chapitres. J'ai pris tellement de plaisir à écrire cette histoire.

Voilà voilà, j'espère que vous aurez passé un bon moment en lisant ce chapitre !

Prenez soin de vous, on se retrouve demain pour la suite !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top