❄ Chapitre 19 - Partie 2 ❄
Tout au long de l'après-midi, nous avons accueilli les bénéficiaires de l'association, venant à la recherche d'un repas, de provisions ou d'un endroit où s'installer, pour un après-midi ou une nuit. Des étudiants, des familles, des enfants, des âmes solitaires, des anciens... Les visages défilent, tous différents, uniques, touchants.
Comme ce matin, je ne suis pas aux côtés de Will, ce qui me laisse tout le temps de me concentrer sur mes tâches. Joey a décidé de m'intégrer à son équipe ; il trouve ça plus juste, puisqu'il a travaillé avec Will plus tôt. Tandis que je finis de ranger les courses d'une dame, je le vois me héler d'un mouvement du bras :
— Tiens, Lau, tu peux refaire du café, s'il te plaît ? me demande-t-il.
Aussitôt dit, aussitôt fait ; j'accoure faire couler du café. En décembre, les températures sont rudes. Le vent secoue la ville et gèle les malheureux qui s'aventurent trop longtemps dans les rues hostiles. En sentant les fragrances de la boisson, j'inspire avec lenteur, savourant avec bonheur ce moment.
Le temps que je puisse m'armer de mon thermos, je remplis les paniers des nouveaux arrivants, deux jeunes hommes. La vingtaine. Plutôt mignons. Ils semblent proches, et pourtant, ils installent une distance de sécurité entre eux. Une distance que j'identifie immédiatement comme une peur de s'afficher ensemble. Les œillades que lance le petit roux à son compagnon d'infortune ne trompent personne ; soit ils sont effectivement en couple, soit il est terriblement amoureux et l'autre doit être aveugle pour ne pas le voir. Mais mon cœur penche pour la première option.
J'essaie bien de leur faire la conversation ; de leur demander ce qu'ils veulent, d'échanger une ou deux blagues, de parler du temps et de Noël, mais ils restent désespérément hermétiques à mon désir de communication. Entre rougissement et silence, ils finissent par quitter les lieux aussi vite qu'ils sont venus. Je sursaute lorsque Joey pose sa main sur mon épaule.
— Tu as fait de ton mieux. Ne t'en veux pas, certaines personnes ont besoin de temps avant d'accepter qu'ils viennent ici.
— J'ai... J'aurais aimé pouvoir leur prêter une oreille attentive...
— Je sais. S'ils reviennent, ils se sentiront peut-être plus à l'aise. Vraiment, ne t'en fais pas. L'important, c'est de continuer à aider. Aider, c'est comme alimenter le cours d'un fleuve. Les pierres récalcitrantes finiront bien par se laisser bercer par le courant.
J'observe Joey, surprise. Cette phrase est diablement bien trouvée. L'entraide, ce n'est qu'un fleuve. Tant pis si ça ne marche pas autant qu'on l'aurait voulu. Tout comme l'eau de sa métaphore, je sens couler en moi un regain d'énergie.
— C'est super joli, je lui dis.
— Merci. C'est pas de moi, avoue-t-il en souriant. C'est de Roberta, ma grand-mère. C'est elle qui m'a poussé à fonder cette association. Déjà, dans son village, elle venait en aide à tout le monde. Elle nous répétait tout le temps que la véritable force, c'est celle dont on fait preuve en poussant le monde avec les autres. Le monde est un gigantesque mur qui avance ; si tu le pousses seul, il t'écrasera. Si tu regardes quelqu'un le pousser seul, il finira par l'écraser et tu ne seras pas en mesure de l'arrêter seul. C'est pour ça qu'il faut toujours s'entraider.
— Ta grand-mère a l'air d'être quelqu'un de sage.
Le sourire de Joey s'agrandit d'une oreille à l'autre. En même temps, il s'empare de plusieurs conserves et les emballe soigneusement. Il a l'air rôdé. Depuis que j'ai poussé les portes du théâtre, c'est peut-être la première fois que je vois quelqu'un parfaitement à sa place.
— Oui, elle l'est. Sans elle, je ne serais sûrement pas là.
— Ne dis pas ça. Je ne te connais pas très bien, mais tu as l'air d'être quelqu'un de bien, tu aurais sûrement fini par choisir cette voie.
— Eh bah ! Elle m'aurait sûrement dit la même chose. Tu parles exactement comme elle.
Mes joues prennent la couleur des guirlandes écarlates de Noël. Son compliment me touche étrangement plus qu'il ne le devrait. Joey tient à sa grand-mère ; ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Sans elle, point d'association. En un sens, il me rappelle beaucoup Denis qui chérit son magasin comme son propre enfant parce qu'il l'a hérité de sa famille et de son enfance.
— Enfin ! Assez parlé, nos hôtes nous attendent, conclut-il avec un clin d'œil. Le café est prêt.
Il se détourne assez vite. Son air rêveur se dissipe et il reprend une expression sérieuse, joviale, concentrée. Je m'empare du thermos et m'en vais servir les gens. Je m'approche d'une maman et de son petit garçon pour proposer à la mère un café qu'elle accepte avec plaisir. Comme je n'avais que mon thermos en main, je promets au petit garçon de revenir dans une minute avec un chocolat chaud en m'insultant mentalement.
Quand je reviens vers eux et que je lui sers son chocolat chaud, il rayonne de bonheur et me remercie chaleureusement.
— T'es nouvelle ? me demande-t-il en penchant la tête, ce qui me rappelle vaguement un chiot. Je t'ai jamais vue ici.
Sa mère le regarde tendrement et pose une main sur sa cuisse, l'air de dire : n'embête pas la dame trop longtemps. Comme le bambin n'a pas l'air de le comprendre comme ça, elle se doit de lui dire en soufflant :
— Jason, la dame est peut-être occupée...
Jason ? Je regarde tour à tour la dame et son enfant. Viens-je de faire la rencontre avec le petit garçon et la jeune femme dont parlaient Stan et Joey ? Je sens mon cœur bondir dans ma poitrine.
— Ne vous en faîtes pas, on peut bien prendre deux minutes pour discuter, dis-je à Debbie avant de me tourner vers Jason. Oui. Je suis là pour aider Joey aujourd'hui.
— Tu connais Joey ? Je l'adore ! s'exclame le gamin. Il est où ?
— Il est en train d'aider d'autres gens.
— Je pourrais le voir ?
Sa demande ne me surprend pas vraiment. Joey est quelqu'un d'avenant, de gentil, de drôle. Pas étonnant que les gamins réclament sa présence ! Ce qui attire mon attention, en revanche, c'est la réaction de Debbie, qui semble cette fois vraiment attentive à notre conversation. Ses yeux brillent comme deux joyaux.
— Sûrement. Je lui dirai de venir vous voir.
Debbie acquiesce, tandis que son gamin sourit. Ils sont vraiment adorables. Je remarque alors que, pour prendre son chocolat chaud en main, Jason a dû poser son Rubik's cube. Il capte où se dirige mon regard et le saisit avec fierté :
— Je l'ai bientôt fini, tu as vu ? J'adore ça. Les Runique Cube.
— Rubik's Cube, corrige Debbie, ça s'appelle un Rubik's Cube, mon chéri.
— Mais non, Maman ! C'est un Runique Cube ! Si je résous toutes les couleurs, je pourrai faire appel à un sort super trop puissant pour chasser la malchance ! Tu sais, les runes, c'est une écriture magique pour faire appel à des sorts. Je l'ai lu dans un livre à la bibliothèque.
— Trésor...
Debbie passe une main dans les cheveux bruns de son fils. Ce dernier sourit de toutes ses dents.
— Dis... Tu t'appelles comment ?
— Laureen.
Jason marque un temps d'arrêt, comme s'il est surpris.
— C'est trop joli ! Moi, c'est Jason, se présente-t-il en me tendant la main.
Quand mes yeux croisent les siens, son sourire disparaît pour laisser place à un air solennel. Je lui serre la main. Il veut faire les choses comme un grand, ça se voit. Aussitôt notre poignée de main terminée, Jason reprend son air souriant.
— Enchantée, Jason. Ravi de faire votre connaissance, à toi et à ta maman.
Pour ne pas la laisser de côté, je me tourne vers Debbie qui se présente à son tour. Nous discutons quelques minutes de plus sur le temps et sur le travail de Jason à l'école, qui me présente fièrement son exposé sur les dinosaures avant de me parler des autres animaux qu'ils ont étudiés à l'école. Debbie me demande si je vais rester ; je lui explique donc notre projet.
— C'est génial, me complimente-t-elle. Si on en a l'occasion, nous viendrons avec plaisir.
J'acquiesce, enthousiaste. Malheureusement, le temps passe et je me dois de les quitter quand Will m'appelle.
— Tu vas rejoindre ton amoureux ?
Alors que je m'apprête à rejoindre mon ami, la question de Jason m'arrête net. A côté, Debbie fronce les sourcils, gênée par la curiosité de son fils.
— Mon... amoureux ?
— Bah oui, le gars, là-bas !
Il désigne effectivement Will, il n'y a plus aucun doute.
— Jason, trésor, c'est pas bien de montrer du doigt, le réprimande Debbie. Et peut-être que Laureen ne veut pas en parler...
— C'est bon, dis-je en souriant. Will n'est pas... vraiment mon amoureux.
— Pas pour l'instant ? demande Jason. Mais il va l'être, hein ?
Joey a raison. Ce gamin doit avoir un don de clairvoyance. Sa perspicacité me laisse muette.
— Peut-être. Il faut que j'y aille, je répète en voyant Will passer sa tête par la porte pour m'observer. Jason, Debbie, ça a été un plaisir.
— Nous aussi.
— Dis, Laureen, on se reverra ?
— J'espère !
Jason me fait un signe de la main, convaincu. Quand je leur tourne le dos, je me mets à espérer que l'on se revoie.
* *
*
Quelques heures se sont écoulées depuis ma discussion avec Debbie et le petit Jason. Comme promis, lorsque j'ai croisé Joey, je lui ai parlé du garçonnet. Un sourire a traversé son visage tandis qu'il posait une main sur mon épaule :
— Alors, tu as vu ? Il est extraordinaire, n'est-ce pas ? C'est une bonne raison d'être ici, non ?
Je me suis contentée d'acquiescer, puis j'ai continué de servir les autres personnes. Un café par ici, un panier repas par là. Les visages ont défilé tout l'après-midi. Et durant ce temps, je n'ai eu de cesse de repenser à la question de Jason. Je ne fais que reculer le moment où je vais parler à Will. Ce qui est complètement stupide.
J'attends donc, impatiente, qu'il demande à faire une pause. Avec ses béquilles, il ne peut pas tenir le même rythme que nous. Il doit s'arrêter, ralentir la cadence, même si Will est plus du genre à continuer jusqu'à tomber d'épuisement. Au bout d'un moment, son orgueil commence à refaire surface, seulement personne n'est dupe. Il halète et devient de plus en plus lent, de moins en moins réactif. Lorsqu'il demande à son collègue — Mario, je crois — s'il peut prendre une pause et sortir quelques minutes, j'en profite pour demander, deux minutes plus tard, si je peux m'éclipser.
Heureusement, Jess accepte et prend le relais. Je ne crois pas qu'elle ait compris que je prends une pause pour discuter avec Will. Elle n'a probablement même pas compris notre relation. Tant mieux. Si je reviens troublée, il est peu probable qu'elle me pose des questions. Je vais juste devoir faire attention à Bill, bien plus curieux que sa camarade.
— J'étais sûr que tu viendrais.
Dehors, Will, assis sur un petit muret, les mains dans les poches et les béquilles posées contre sa cuisse, me lance un regard en coin. Il sort sa main de son manteau et glisse une cigarette entre ses lèvres. Il l'allume, inspire, puis laisse filer un serpent brumeux de sa bouche.
— On doit parler.
J'essaie d'arborer le visage le plus sérieux et le plus neutre possible. Ce n'est pas une simple discussion de routine. Je m'arrête à quelques mètres de lui, perdue. J'en profite pour le regarder ; c'est à ce moment-là que ça me saute aux yeux.
Il est beau. Il est beau, dans cette ruelle, observant les passants au loin ; ils sont beaux, ses cheveux ondulant sous les vagues du zéphyr ; et ils sont beaux, ses yeux céruléens qui brillent dans l'obscurité naissante. Il se tient droit face au monde. Les pans de son blouson s'agitent, lui donnant un air de marin conquérant. Les yeux plissés, il crache son nuage de fumée. La brume argentée s'envole, flotte, ondule dans les airs. Derrière elle, sa peau mate et fière semble si douce.
Dans son imperméable, sa cigarette à la bouche, ses béquilles reposant auprès de lui comme deux bâtons de voyageur, la beauté de William me frappe. Mais ce n'est pas une de ces beautés bestiales, animales, sauvages qui grondent et qui tonnent dans les romances ; ce n'est pas une de ces beautés poétiques qui enivrent les cœurs et les âmes bien aimées ; ce n'est qu'une beauté banale, une beauté de l'ordinaire, une de ces beautés qui murmure au temps que rien ne lui fait peur.
William est l'hôte d'une beauté de la fatalité, une de ces beautés qui dit au temps qu'il est conscient que rien ne peut lui résister. Une beauté qui se sait vaincue par l'horloge mais qui s'en moque.
— Je sais, me répond-il.
Je m'approche et m'adosse au muret, juste à côté de lui. Il continue de contempler les passants sans m'accorder un regard. Un silence s'installe entre nous. J'ai l'impression que nous sommes deux camarades de guerre qui regardons un champ de bataille. Deux vieux compagnons qui se retrouvent et qui hument lentement les parfums du présent.
— Depuis combien de temps le sais-tu ?
— Depuis le premier jour.
— Quoi ? Sérieux ?
— Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? Ah... Tu crois que je parle d'un coup de foudre, c'est ça ? En fait, pas exactement. Dire que c'est un coup de foudre, je pense que ce serait exagéré. Non. Je... Je me suis juste dit que je sortirais bien avec toi, c'est tout. Rien de fou. Pas le grand amour. Je préfère être honnête avec toi, Lau. Je n'ai pas eu de coup de foudre.
Son honnêteté me trouble autant qu'elle me lacère la poitrine. Dans cette rue, le vent devient aussi aiguisé qu'un millier de petites aiguilles.
— Mon affection pour toi n'a juste fait que grandir de jour en jour. C'est tout. Et de simple personne avec qui je pourrais sortir, tu as fini par devenir une personne avec qui je veux sortir. C'est aussi simple que ça. Ce n'est pas un de ces miracles de Noël, même si ça pourrait y ressembler. Il ne manque plus que l'orchestre sentimental et la neige, là, et on y serait. Non, je ne suis pas aussi magique malheureusement. Je suis plus... comment dire...
— Trivial ?
— Oui, c'est l'idée.
— C'est dommage ! Moi, je suis venue dans le groupe pour la magie.
William me dévisage. Je pourrais me plonger dans l'azur de ses yeux.
— La magie, sérieux ? Genre... La magie de Noël ?
— On ne se moque pas ! Tout mais pas la magie de Noël, je te l'ai déjà dit.
— Ok, ok ! Pardon. Pas la magie de Noël, j'ai compris.
On échange un sourire complice.
— Les autres sont au courant ? Pour...
— Seulement Adam.
— Pourquoi seulement lui ?
— Parce que c'est le plus mature. Et que malgré les apparences, c'est celui qui m'aide le mieux en relations amoureuses.
— Même avec sa relation chaotique avec Ethan ?
— Bien sûr.
Finalement, ce n'est pas si surprenant que ça. Comme on dit, c'est le cordonnier le moins bien chaussé qui fait les meilleures chaussures. Adam s'avère être un excellent conseiller, il l'a prouvé à plusieurs reprises. Il ponctue son assertion d'une pichenette qui envoie valser sa cigarette consumée.
— Will... Avant que je ne te donne ma réponse, j'ai besoin de savoir quelque chose.
— Je t'écoute.
— Est-ce que ce sera sérieux ?
— Autant que tu le voudras.
— D'accord, ça me va. Alors...
Je prends une grande inspiration. La température de l'extérieur me brûle la gorge. Mes poumons vont éclater d'une seconde à l'autre. Je me tourne complètement vers William.
— Voici ma réponse. William, je... Après avoir délibéré du sort du prétendant aux yeux bleus, nous avons décidé...
— Qui, nous ?
— Ah ! Ne coupe pas ma déclaration, idiot ! Donc, je disais... Après délibération, le prétendant aux yeux bleus...
— Le prétendant aux yeux bleus ? Tu me vois comme ça ?
— Will...
— J'ai pas les yeux vraiment bleus...
— La ferme !
Mon exclamation coupe toute forme à ses protestations. Il se tait et se crispe, attendant la suite de ma phrase.
— Donc, mon cher William, voici ma réponse : oui. Oui, je veux sortir avec toi.
William me contemple, légèrement hébété. On dirait qu'il a complètement gelé. Tous les mots ont déserté sa bouche.
— Lau...
— Oui, William, je répète, je veux sortir avec toi.
Le sourire de Will s'agrandit discrètement. La surprise empourpre ses joues déjà rosies par le froid. Il se rapproche. Je sens ses mains glisser vers mon corps ; d'abord mes épaules, puis mes flancs. Je pose à mon tour mes mains gantées sur sa taille. Le temps ne se suspend pas ; chaque seconde compte, chaque seconde résonne en moi comme un tambour régulier ; chaque seconde, ou bien peut-être est-ce mon cœur. Je ne sais plus vraiment. De près, la beauté de son visage est saisissante. La teinte écarlate de sa peau contraste avec son teint naturellement mate. Moi aussi, j'ai toujours aimé sa peau, métisse, douce, radieuse.
Normalement, le moment est venu. C'est là que nous nous embrassons sous les étoiles colorées des guirlandes. C'est là que nous goûtons aux lèvres de l'autre, c'est là que tout se joue. Normalement. Je m'approche. Voilà fort longtemps que je n'ai pas embrassé quelqu'un que j'aime.
— William ? Laureen ?
Nous nous arrêtons en plein mouvement. Nous ouvrons les yeux à cinq centimètres l'un de l'autre. Sérieusement ? Est-ce que quelqu'un vient de nous interrompre ? Le karma serait-il si odieux ?
— Vous pouvez revenir ?
— Quelle plaie... soupire Will.
— On finira cette discussion plus tard, je lui assure. Le devoir nous appelle.
— Dit comme ça... Ok, ça me va. Mais on a vraiment intérêt à finir cette discussion plus tard.
— D'accord.
Je m'éloigne à contre-cœur. Le destin est affreux. Que Bill nous appelle à ce moment-là... Je n'en reviens pas. Alors que je m'apprête à rentrer à l'intérieur, Will m'interpelle :
— Lau ! Est-ce que... Est-ce que ça veut dire que toi et moi, on est...
— Ensemble ? Il semblerait, oui. Puisse le sort t'être favorable !
Sous les yeux ébahis et rieurs de Will, je m'éclipse. L'association, le théâtre, Will... Ma vie voit les bonheurs se succéder. Quand je franchis le seuil du bâtiment, je songe à quel point la vie peut nous jouer de drôles de tour. Et quelque chose me dit que ça ne fait que commencer.
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