❄ Chapitre 15 - Partie 1 ❄

NDA : bonjour bonjour mes adorables cookies !

J'espère que vous vous portez bien (personnellement, je suis en vacances et je commence à être malade, alors c'est pas le combo le plus dingue). Aujourd'hui, un chapitre qui va aborder un sujet assez important du récit. Je vous laisse deviner quoi...

Chapitre en deux parties aujourd'hui (un peu trop long pour une seule partie). Quand je pense que dans dix jours, c'est déjà Noël... C'est fou !

Je vous souhaite une agréable lecture ! A demain pour le prochain chapitre !

(P.S : on a dépassé la barre des 100 votes et des 500 vues, c'est déjà un petit cap, merci beaucoup !)

🎄🎄🎄

Au théâtre, j'ai eu l'occasion de rencontrer des gens extraordinaires avec qui j'ai pu me découvrir. Partager une passion commune, un désir qui nous pousse plus loin que là où on aurait imaginé aller.

Au théâtre, j'ai découvert Adam et ses failles, Adam qui m'a accueillie et que j'essaie d'aider en retour. J'ai rencontré Nils et Tom qui me font mourir de rire, l'un trop énergique et amusant, l'autre trop timide et perspicace. J'ai trouvé April, cette fille incroyable qui m'a permis de me redonner du courage quand je perdais espoir. Je suis tombée sur Alex, dont la fibre protectrice me permet de me sentir en sécurité quand je passe sur les planches. J'ai eu la chance de croiser le chemin de Luna, dont la bonne humeur et la répartie me redonnent le sourire.

Au théâtre, j'ai fait la connaissance de gens que je n'aurais jamais pu rencontrer. Sur les planches, j'ai rencontré sept étudiants qui m'ont permis de me transformer.

Et au théâtre, j'ai finalement rencontré William.

Comment puis-je le décrire ?

Will est un râleur de première. Il ne cesse de râler sur tout et rien. Il se montre pointilleux, il a le sens du détail et il fait preuve, la plupart du temps, d'un sérieux qui n'a rien à envier à celui d'Adam. Quand je suis entrée dans le groupe, c'est peut-être celui qui m'a semblé le moins accessible. Le plus mystérieux.

Pourtant, Will dégage quelque chose qui le rend sympathique. Quelque chose que je ne m'explique pas. Peut-être est-ce son sourire discret. Peut-être est-ce son air nerveux. Je ne sais pas vraiment. Au début, je ne l'ai pas remarqué. Tous ces détails se dissimulaient derrière son air bourru et son silence. Mais plus le temps passe et plus William est sympathique.

Je me souviens de cette fois où nous avons ri. Je ne me rappelle plus de la raison, peut-être était-ce encore une bêtise de Nils ou une de ses remarques sarcastiques dont il a le secret. Peu importe ; je me souviens de ce rire que nous avons échangé. Sa voix était claire. Sa voix était douce.

Ce simple souvenir me l'a rendu beaucoup plus sympathique. Puis, plus les semaines ont passé, plus nous nous sommes rapprochés. Aujourd'hui, je peux le dire : William est un bon ami. Pas mon meilleur ami, mais je tiens beaucoup à lui. Nous parlons beaucoup, maintenant. Souvent par message. Il n'est pas très bavard. Il préfère de loin parler par téléphone.

Alors, quand j'ai reçu un message me proposant de passer l'après-midi avec lui, je n'ai pas hésité longtemps avant d'accepter. Il n'est pas rare que nous nous rejoignions quelque part pour profiter d'un moment de libre. Ce n'est pas évident de réunir tout le monde, raison pour laquelle on passe du temps en groupuscules.

Souvent, celui qui propose ces escapades, c'est Nils. William préfère suivre, aider à tout organiser et veiller au bon fonctionnement de la sortie. Quand Adam n'est pas là — et ça arrive assez régulièrement —, William prend les rênes du groupe avec Alex.

Autant dire que le voir me proposer de sortir avec lui me surprend quelque peu. Je me demande bien quelle mouche a pu le piquer ! Mais du coup, je suis assez impatiente de le rejoindre. Depuis qu'il m'a envoyé cette proposition avant-hier, je tourne en rond dans mon appartement comme un athlète de haut niveau une veille de compétition internationale. J'ignore ce qui me prend tout à coup.

Quelques heures avant le rendez-vous, je suis déjà prête, assise sur mon canapé devant la télévision. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour évacuer la tension et éloigner mon impatience. Je regarde un genre d'émission de télé-réalité. Ça n'a pas beaucoup d'intérêt, mais au moins, ça a le mérite de me faire penser à autre chose. Pour une fois que la stupidité des candidats peut servir à quelque chose d'autre que d'engraisser des producteurs avides d'argent !

Je m'installe donc tranquillement tandis que le carton de la pizza que j'ai commandée hier et terminée aujourd'hui gît sur la table. Je le débarrasserai plus tard. Si je commence à remettre de l'ordre dans mon appartement, je vais finir en véritable serpillière ! Une chose en entraînant une autre, je vais commencer à imaginer une autre décoration, puis une autre disposition des meubles, puis que sais-je encore ; alors je me résigne à laisser ce carton de pizza vide sur la table.

C'est pour la bonne cause, me souffle ma paresse, et j'ai bien envie de la croire.

Au moment où mon téléphone s'agite et clignote, mon cœur suit la même danse. L'excitation de tromper mon ennui me fait décrocher mon téléphone. Plus vite que mon ombre, Lucky Luke n'a qu'à bien se tenir ! Lucky Laureen va lui succéder ! Sans grande surprise, je vois le nom de Will sur mon écran. Il veut sûrement confirmer ma venue. Tout à fait son genre.

— Allô ?

— Salut, Lau...

Cette voix. Ce ton.

Un ton grave, mais doux, un peu contrit. Une voix basse. Celle de Will, bien sûr, mais une voix que je ne lui connais pas.

C'est pas vrai !

Depuis quelques temps, je ne cesse de recevoir des appels de personnes qui ont l'air bizarre. C'est une mode ou une caméra cachée ? Je peux sentir d'ici que quelque chose ne va pas. Will joue souvent les décontractés, mais on dirait que là, il tente de garder le contrôle de lui-même.

— Will ? Tout va bien ?

— Euh... Disons que ça pourrait aller mieux, en fait...

— Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Je crois qu'on va devoir reporter notre petite sortie, s'excuse-t-il. Je viens de m'éclater méchamment.

— Hein ? Et tu ne t'es pas trop fait mal ?

— Si, je crois que je me suis fait une sale entorse.

— J'arrive.

— Lau... C'est bon, je t'assure...

Quoi ? S'il croit que je vais le laisser seul alors qu'il a peut-être quelque chose de cassé, il se met le doigt dans l'œil ! Jusqu'au coude ! Jusqu'à l'épaule et plus encore, même !

— Non, je viens. Tu vas devoir voir quelqu'un.

— Je suis sûr que ça va passer.

— Will. Arrête de faire le malin. De toute façon, j'arrive.

— T'es où ?

Aïe, la question piège. Bon, tant pis, un petit mensonge n'a jamais fait de mal à personne.

— Je suis en route, je viens de partir il y a deux minutes.

— Ah... Ok. Et tu me téléphones au volant ?

— Euh... Non ?

— Bah comment...

— Je me suis garée.

Menteuse, Lau, menteuse ! C'est pas bien ! Mais soit c'est ça, soit il saura que je ne suis même pas partie.

— Bon, je vais reprendre la route. Tu restes bien sagement assis jusqu'à ce que j'arrive, d'accord ?

— Lau, je suis pas en sucre, ça va aller...

— Ne pense même pas à te déplacer.

— Et je fais comment pour t'ouvrir ?

— Tu te déplaceras à ce moment précis. Mais ne pense même pas à bouger entre temps, Will, ou je te dégomme. C'est clair ?

— Waouh, t'es encore plus violente que April et Adam quand tu t'y mets !

Je sais. Il est vrai que ces deux-là savent se montrer persuasifs quand ils le veulent ! Si Adam se montre plus menaçant, April, elle, n'hésite pas à décocher quelques coups de pied aux fesses quand elle l'estime nécessaire.

— Bon, ok, t'as gagné, je reste dans mon lit. Tu m'excuseras pour le bordel, hein.

— Ne t'inquiète pas, t'es pas le seul à avoir une chambre en désordre.

Un rire coupable s'échappe de ma gorge, auquel Will se joint, un peu plus discrètement. J'entends d'ici sa respiration saccadée. Il a dû se faire mal ailleurs qu'à la cheville. Mais il pense aussi que ça passera. Quel idiot ! J'espère que ce n'est pas trop grave. Même si la représentation est dans un peu plus d'un mois, si William s'est blessé maintenant, ça risque de nous ralentir.

Je finis par raccrocher en lui assurant que je fais au plus vite pour le rejoindre. Tant pis pour les limitations de vitesse, je les dépasserai un peu. On est loin de l'éclat de génie, mais l'urgence m'étreint la poitrine.

Je me mets donc derrière le volant en espérant que William ne fera pas l'idiot et ne bougera pas en m'attendant. Pour avoir vu des blessures similaires, je sais qu'il faut éviter de trop bouger. De toute façon, je ne pense pas qu'il pourra. Au téléphone, il n'avait pas l'air particulièrement prêt à se déloger de son lit.

Au fond de moi, je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de déception se loger dans mon cœur. Je pensais passer une après-midi ailleurs que chez lui ou dans un hôpital, puisque c'est vraisemblablement là où nous allons finir notre journée s'il s'est fait plus mal que prévu. Enfin bon ! Ce n'est pas bien grave. La vie nous réserve bien des surprises et c'est pour ça que je ne m'en fais pas. Will est un bon gars, et je suis sûre que, peu importe l'endroit où nous nous trouvons, nous passerons un bon moment.

Malheureusement, mon inquiétude a tout le temps de se frayer un chemin dans ma poitrine. Non seulement, Will habite à une bonne quinzaine de minutes de chez moi, mais en plus, la circulation fait des siennes, si bien que je me retrouve à tapoter sur mon tableau de bord en attendant que le petit vieux devant fasse sa manœuvre ou que les bouchons se délogent. Autant dire que ma patience en prend un coup.

— Pourquoi faut-il que ce crétin ait un appart si loin ? je grogne en m'arrêtant à un feu rouge.

Pour faire passer le temps, je décide d'écouter la radio. Dans mon malheur, j'ai un peu de chance. L'émission de Jim s'apprête à passer, ce qui me fait automatiquement retrouver le sourire. Jim King est un animateur intéressant, et son émission fait passer le temps. Un peu débile, diront certaines personnes aigries. Moi, je trouve qu'elle dégage un certain charme.

Une pensée pour Kassandra traverse mon cœur. Je peine toujours à me rendre compte qu'elle va réaliser son rêve. Tourner dans une série et produire un album... Quelle chance ! Je ne partage pas le même rêve qu'elle. Toutefois, il m'est impossible de ne pas m'approprier son rêve en songeant au fait que je vais être l'amie d'une future star.

Idiote.

Je m'insulte mentalement. Quelle idiote, oui ! Quelle idiote de réagir ainsi, de parler ainsi. Je me giflerais si je le pouvais. J'envie beaucoup Kas. Elle me dirait que je dois me recentrer sur mes objectifs personnels, sur ce que je veux accomplir. Une nouvelle pensée, cette fois-ci pour Adam et les autres, m'emplit d'une attente infernale.

Tout en écoutant l'émission de Jim King, je me surprends à m'imaginer sur les planches, à réciter mes répliques, à danser devant une foule de regards émerveillés. Des enfants, des adultes. Une marée de gens qui nous regarderont, les yeux remplis de bonheur. Je me surprends à rêver. C'est toujours étrange, de se surprendre à rêver. Le rêve a ce petit côté coupable qui le rend si merveilleux.

J'imagine le décor, paré de milles couleurs qui raviveront les flammes de l'enfance dans ces corps perdus. J'imagine les yeux émerveillés des enfants, qui tireront leur parent par la manche en sautant de joie. J'imagine les sourires de mes camarades quand, épuisés par cette rencontre avec le public, nous sortirons vainqueurs et satisfaits de cette aventure. J'imagine ce moment terrible où nous allons mettre fin à ce projet. Allons-nous pleurer ? Allons-nous rire ? Allons-nous rire à en pleurer ?

Le rêve appelle les secrets, alors je me mets secrètement à espérer que tout ça ne signera pas la fin de ces belles rencontres, que nous continuerons à nous voir ensuite, que notre petit groupe sera uni face au reste du monde. J'ai l'espoir que tout ne s'achève pas de suite.

Je soupire, exaspérée par ma propre attitude. Nous n'avons même pas encore joué la répétition générale ! Pourquoi s'exciter sur un futur lointain, Lau ? Pourquoi ne regardes-tu pas le présent de plus près ? Comme, à tout hasard, la voiture que tu viens de tamponner au feu rouge ?

Non mais c'est pas vrai ! Cet imbécile devant moi s'est arrêté précipitamment et a freiné d'un seul coup sans prévenir ! Je sors, plus angoissée par le fait que Will soit en train de m'attendre que par ce qu'il vient de se passer. Devant moi, le conducteur paraît consterné.

Heureusement, le véhicule n'a eu qu'un simple choc et ne semble pas trop endommagé.

— Désolé, me dit le conducteur.

— Pourquoi vous vous êtes arrêté aussi brusquement ?

— Vous auriez pu freiner aussi... murmure-t-il.

— C'est ce que j'ai fait ! je proteste.

En face de moi, l'homme d'une trentaine d'années semble tout penaud. Il doit avoir le permis depuis peu de temps, je ne vois pas d'autre solution.

— Alors ? Pourquoi ?

— Je... Je cherchais mes clés et j'ai pas vu le feu qui passait au rouge. Et vous ?

Quoi ? Pardon ? Plaît-il ? J'ai eu un accident parce que cet imbécile regardait où étaient rangées ses clés ? Non mais c'est une blague ! On est dans la quatrième dimension !

— Vous n'auriez pas pu les chercher plus tard ?

— Je ne pouvais pas.

— En conduisant ? Sérieusement ?

— C'était important.

— Bon, passons...

Je ne désire pas particulièrement entamer une dispute — pardon, une discussion — avec quelqu'un qui cherche ses clés en conduisant. Hors de question, ce serait une perte de temps.

— Votre voiture n'a rien ? s'inquiète-t-il.

— Non, ça va, juste une petite égratignure. Et vous ?

— Pareil.... On fait un constat ou...

— Non. Si nos voitures n'ont rien, on repart chacun de notre côté et ça ira. Mais cherchez vos clés une fois garé, pour l'amour du ciel !

Après ce dernier avertissement, il m'offre un sourire, maigre consolation vu le temps que je viens de perdre, puis remonte dans sa voiture. Je reprends donc la route, plus agacée encore. Finalement, j'arrive devant chez Will avec plus de dix minutes de retard.

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