La retenue

Je me rendai dans le bureau d'Ombrage en traînant des pieds. Je devais bien être la première élève de tout Poudlard à avoir obtenu une retenue dès mon premier jour. Après avoir toquée, j'entrai dans une salle aussi rose que la robe de mon professeur. Des centaines de petites assiettes avec des chats à l'intérieur se trouvaient accrochés au mur. J'évitai de détailler son bureau plus que ça et m'installai en face d'Ombrage.

Elle était là, assise derrière le bureau, avec son sourire hypocrite. "Ah, Megan, si ravie que tu aies pu trouver du temps dans ton emploi du temps chargé pour me rejoindre", dit-elle.

"Vous ne m'aviez pas donné d'heure..." répliquai-je durement.

Je réprimai un soupir et m'installai à la table qu'elle me désignait. "Megan, tu es ici parce que tu as enfreint les règles de ma classe en menaçant un camarade avec ta baguette. Je ne tolérerai pas un tel comportement", dit-elle d'un ton condescendant.

Je réplique avec un ton acerbe, "C'est parfaitement injuste."

Elle me lança un regard glacial, mais je ne baissai pas les yeux. Elle me tendit un parchemin où était écrit "Je ne dois pas menacer mes camarades verbalement ou avec une baguette" à recopier.

Je la regardai incrédule. Je n'avais donc qu'à copier une simple phrase ? Je pris la plume qu'il y avait sur le bureau sans prendre la peine de demander de l'encre. La plume était sans doute ensorcelée. Cependant, quand j'écrivis le premier mot, rien ne se passa. Je repassai une seconde fois sur ce que je venai d'écrire en murmurant à voix basse, "Je ne dois pas me laisser brider par l'autorité abusive".

Soudain, une douleur vive irradit de ma main. Le mot sur lequel je venais de repasser semblait se graver dans ma peau. Je grimacai, mais continuai à écrire, mordant ma lèvre pour ne pas crier. Je sentis le regard d'Ombrage dans mon dos, sûrement alertée par mon sursaut. Je l'imaginais me regardant, un sourire satisfait sur les lèvres, prête à me refaire une morale.

Au fur et à mesure que j'écrivais, les mots écorchaient ma main, la brulant à tel point que j'en avais les larmes aux yeux. Quand j'eus enfin terminé, je n'osai à peine regardé ma main. Les mots étaient gravés en lettres de rouges et j'essuyais le sang qui s'était mis à couler avec le revers de ma manche. La phrase semblait faire partie de moi.

Ombrage se lèva pour inspecter mon travail alors que je battais des cils pour chasser mes larmes. "Très bien, Megan. J'espère que cela te rappellera de ne pas défier mon autorité à l'avenir." Je la regarde droit dans les yeux, un sourire défiant aux lèvres, "Oh, je ne l'oublierai pas."

La séance de retenue se termina, et je sortis de la salle, la marque sur ma main et une douleur lancinante qui se rependait dans tout le bras. Malgré mon manque d'appétit, je me dirigeai dans la Grande Salle pour trouver Blaise qui m'avait promis de répondre à mes questions.

"Comment c'était ?" demanda Theo, inquiet. "T'as l'air d'avoir vu un fantôme. Enfin, façon de parler."

Je riai malgré moi, me rappelant à quel point il pouvait être drôle. Blaise me questionnait du regard, lui aussi mais je balayai leur interrogation de la main, bien trop curieuse d'avoir les réponses que j'attendais.

"C'était une retenue, quoi." lançai-je devant leur façon d'insister. "Donc, Ombrage, tu m'expliques ?"

"Elle est arrivée en disant que notre classe était en retard à cause de nos ancien prof. Tu connaissais déjà Quirell... mais pour la faire courte, le deuxième était un mythomane qui a fini amnésique, le troisième un loup-garou et le quatrième un mangemort qui se faisait passer pour un Alastor Maugrey." commença le métisse.

"Dumbeldore sait les choisir." riai-je.

"Tu l'as dit. Et donc elle n'arrêtait pas de répéter qu'on devait suivre ce que disait le ministère, pas de baguette parce qu'on en a pas besoin, enfin ce qu'elle nous a sorti tout à l'heure."

"Sauf que Potter a peté un câble quand elle a dit qu'on avait pas besoin d'apprendre à se défendre et il a parlé de tu-sais-qui et de Diggory, tout ça..." reprit Théodore en baissant la voix. "Elle était furieuse et lui a mis une semaine de retenue. Ensuite, tout ceux qui posaient des questions sur son cours et ses méthodes d'enseignement n'ont plus jamais levé la main."

"Une semaine ?" répétai-je plus pour moi que pour les autres. J'avais à peine tenue une soirée alors je n'imaginai pas comment il avait réussi à subir ça sept jours de suite. "Et comment est-ce qu'on va faire pour nos B.U.S.E ? Il y a une épreuve pratique, non ?"

"Si vous mémorisez la théorie, vous pourrez réussir le sortilège sans difficulté dans un cadre sécurisé par le ministère." m'expliqua Theo en imitant étonnement bien la voix d'Ombrage.

"C'est carrément débile." soupirai-je. "Et puis tu parles d'un cours, elle reste juste là, à nous regarder lire un livre. C'était tellement productif que j'ai réussi à lire six fois la même phrase."

"Critiquer mes méthodes c'est critiquer le ministère !" continua Théodore alors que Blaise et moi riions.

"Qu'est-ce que vous faites ?" intervint une voix froide dans mon dos alors que Theo arrêtait de rire pour froncer les sourcils. "Vous vous sentez obligés de lui faire la charité ?"

"Arrête, Drago, soupira le brun alors que Blaise secouait la tête."

"T'as été assez dur comme ça." ajouta le métisse en posant son regard sur ma main blessée. "Qu'est-ce que c'est, là, sur ta main ?"

"Rien." répliquai-je alors que je la ramenai vers moi. Drago qui venait de s'asseoir à côté de moi m'attrapa le poignet puis releva le visage vers moi dans une expression indéchiffrable. "Satisfait ? C'est grâce à toi, cadeau de Ombrage pour t'avoir menacé."

Blaise et Theo avaient une expression désolée sur leur visage mais Malefoy continuait de me fixer sans rien dire en fronçant les sourcils. Je me levai sans rien ajouter et décidai d'aller me coucher. J'eus à peine le temps de me changer qu'on toqua à la porte que j'allai ouvrir sans grande motivation.

"Hermione ?" lachai-je, surprise de la voir ici. "Mais comment t'es entrée ?"

"Les préfets connaissent les mots de passe des autres maisons et les façons d'entrer dans les dortoirs. Pour ce qui est de trouver ta chambre, j'ai dû toquer à trois porte avant la tienne." dit-elle en riant tandis que je me décalai pour la laisser entrer. "Harry m'a dit ce qu'Ombrage comptait faire durant ta retenue. J'ai amené du désinfectant et un bandage."

Elle me prit dans ses bras et je me rendis compte que ça faisait des années que personne ne l'avait fait. Elle attrapa ma main et me laissa me plaindre de Malefoy tout le long qu'elle me soignait.

"Je ne le comprends pas ! On dirait que me faire du mal ça l'amuse. D'accord, il ne m'aime pas parce que je suis impure ou je ne sais quoi. Mais il aurait pu me défendre avec Ombrage. Et Pansy qui me disait qu'elle aimait les serpentard, elle a dû se tromper. Moi, elle me déteste."

"Elle a raison, elle vous préfère. Mais apparemment, elle préfère encore plus torturer ses élèves."

"Je te remercie. De m'avoir soigné et d'avoir écouté mes plaintes." dis-je à Hermione alors qu'elle allait s'en aller.

"Quand ça concerne Drago Malefoy, je serai toujours prête d'écouter pour pouvoir m'en plaindre à mon tour." ria-t-elle en quittant mon dortoir.

-

Tu es forte, tu es puissssante, rejoins nos rang. Tu es une ssssorcière avec des pouvoirs très puissssants. Rejoins moi. Rejoins nous. Tu es comme nous. Comme nous.

Encore une fois, je me réveillai en sursaut, au beau milieu de la nuit. J'allai dans la salle de bain, mettre de l'eau sur mon visage. À chaque fois que je fermai les yeux, je voyais son visage, à chaque fois qu'il y avait un peu de silence j'entendais sa voix dans ma tête et à chaque fois que je m'endormais, je faisais ce rêve. Comme je savais que je n'allais pas m'en rendormir, j'allai dans la salle commune pour prendre un livre. Je m'installai sur le canapé, allumai ma baguette et commençai à lire sans faire de bruit. Je détestai lire. Pourtant, c'est comme ça que j'arrivai le mieux à me concentrer pour pratiquer l'occlumancie, et donc pour bloquer mon esprit. Comme ça je pouvais contrôler ce que les personne qui entraient dans ma tête, comme voldemort, voyaient. Ou tout simplement ne rien leur faire voir du tout. Mais c'était compliqué. Je n'étais pas très douée ayant appris cette pratique seule. J'entendis une porte s'ouvrir et se refermer, je tournai ma baguette toujours illuminé vers la personne.

"Tu ne dors pas ?" demanda alors le blond, les cheveux ébouriffés.

Il ne portait pas de chemise, laissant apparaître son torse musclé. Sa voix était calme et, contrairement à d'habitude il n'y avait pas de méchanceté dans ce qu'il disait. Il vint s'asseoir sur le fauteuil en face de moi.

"Comme tu peux le voir, non. Tu peux retourner dans ta chambre." répliquai-je froidement.

"Je voulais m'excuser.. je pensais pas qu'elle te ferait ça, à toi aussi." m'expliqua-t-il en regardant ma main alors que j'étais toujours en train d'assimiler le fait que Malefoy venait de me faire des excuses. "Je suis.. désolé." Deux fois, en plus.

"J'ai dû mal entendre. Est-ce que toi, l'immense, le merveilleux, le genialissime sang-pur Drago Malfoy viendrais de faire des excuses à cette pauvre fille sang-mêlée ?"

"Et il n'y en aura pas d'autres alors tu ferais bien de les accepter. C'est déjà assez dur comme ça." repondit le blond sur un ton qui lui ressemblait davantage que lors de ses excuse. "Pourquoi tu ne dors pas ?"

"Est-ce que tu t'autorise à ne pas être un sale con seulement après minuit ou tu me fais la charité ?" demandai-je, intriguée par cette soudaine attitude amicale alors qu'il me lançait un regard voulant dire très drôle. "À ton avis, Sherlock ? Je ne suis pas fatiguée."

J'étais heureuse d'être à serpentard, une maison où le mensonge était considéré comme une vertu, cela me faisait me sentir moins coupable lorsque je devais cacher la vérité, bien qu'il s'agissait de la personne à qui je risquai le moins de dire la vérité. Je ne lui faisais pas confiance, ses parents étaient des anciens mangemorts, tout le monde étaient au courant, ils doivent connaître voldemort et Drago aussi, par la même occasion. Je n'allai pas abordé mes rêves avec lui.

"J'ai l'impression que tu mens." dit-il en plissant les yeux. "Tu te grattes l'oreille."

J'haussai un sourcil devant cette analyse comportementale improvisée. "Je mens, c'est vrai. Mais tu te doutes bien que c'est parce que je n'ai aucune envie de te dire la vérité."

"Aller, ça se voit que tu meurs d'envie d'en parler." répliqua Malefoy après avoir pris un air faussement outré qui m'aurait presque fait sourire.

Je savais qu'en parler me ferais du bien. Mais j'aurai pu le faire avec quelqu'un d'autre que lui. Hermione par exemple. Malefoy était... lui quoi. Je ne voulais pas lui raconter ma vie pour qu'ensuite il s'en serve contre moi et en parle à tout le monde. Mais en cet instant, il me semblait totalement différent. La preuve, on avait une conversation totalement pacifiste et il ne m'avait pas encore attaqué par rapport à ma condition de sang mêlée.

"Je doute que mes problèmes de sang-mêlée t'importent, Malefoy."

"Écoute, Hale. Théodore et Blaise semblent t'apprécier pour une raison qui m'échappe et veulent vraiment que je fasse des efforts pour supporter ta présence alors ne me temps pas des perches si tu veux que j'essaie d'être aimable." m'expliqua-t-il alors qu'il semblait se retenir d'ajouter quelque chose qui aurait pu contredire tout ce qu'il venait de me dire. "Je suis ton préfet, tu es sensée pouvoir te confier en cas de problème alors... vas-y."

J'avalai lentement ma salive, pesant le pour et le contre. Après tout, je me fichais de savoir qu'il le raconterait à tout le monde. Pleins de gens faisaient des cauchemars avec Voldemort. Je levai la tête et plantai mes yeux dans les siens.

"Je fais des.. des cauchemars. Avec.. voldemort." commençai-je alors que je le voyais grimacer face au nom que j'avais employé. J'étais contre le fait de l'appeler par autre chose que son nom, ça rendait les choses encore plus effrayantes et il n'en valait pas la peine. "Et il y a une femme, il l'a tortue. Dans mes rêves, il s'adresse à moi directement et parfois il le fait aussi quand je suis éveillée." je m'arrêtai en me mordant la joue. Dire que j'entendais des voix n'était sûrement pas la chose à faire, surtout pas à Drago Malefoy. Surtout pas quand je savais de quelle façon il pourrait utiliser ça contre moi.

Cependant son expression n'indiquait aucune trace de moquerie ou de méchanceté mais plutôt de la compassion ou de l'inquiétude mais il se ressaisit aussitôt et s'avança dans son fauteuil.

"Et cette femme, qui est-ce ?"

"Je n'en suis pas sure mais je crois que c'est ma mère." répliquai-je, surprise qu'il se soit intéressé à mon rêve. J'y avais longuement pensé depuis que le choixpeau et Dumbeldore m'avait appris que mon père m'avait menti et que ma mère était une sorcière. Depuis, j'avais l'impression qu'il me cachait peut-être autre chose, comme le fait qu'elle soit en vie. Ou peut-être ces rêves étaient-ils des souvenirs passés et qu'elle était bel et bien morte.

"Comment ça se fait que tu ne sois pas sure ? Tu ne l'as jamais vu ? Pas même une photo ?" demanda-t-il alors que je continuais de secouer la tête.

"Je ne l'ai jamais vu. Je connais simplement son nom et je sais qu'elle a étudié ici."

"Si elle a étudié ici, tu devrais aller voir à la bibliothèque. Il y a sûrement des livres avec les noms et photos des anciens élèves."

"T'as raison, j'y avais pas pensé." le remerciai-je, encore plus surprise qu'il essayait de m'aider.

"En même temps tu es aussi intelligente qu'un gryffondor !"

"Pourquoi tu viens gâcher ce moment ?" ralai-je en lui jetant un coussin qu'il esquiva facilement.

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